RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"673">
Place (Page 12:673)
Place (Page 12:673)
Celui qui conduit l'entreprise s'instruit si bien de ses dispositions, qu'il n'est pas besoin d'autre guide que de lui - même. Si ce sont des troupes qu'on veut jetter dans une place, il faut qu'il se souvienne que c'est de l'infanterie qui y est nécessaire, & non pas de la cavalerie. Les cavaliers qui sont chargés d'introduire de la poudre dans une place, ont soin de les mettre dans des sacs de cuir, de peur que la poudre, si on la mettoit dans sacs de toile. ne se répande le long du chemin.
La meilleure maniere de secou ir les places, est d'y aller avec une bonne armée, pour combattre celle de l'assiégeant, de quelque maniere qu'elle soit portée, afin de la contraindre de lever le siege. Si dans cette occasion il y a une armée d'observation, ou si celle qui assiege sort des lignes pour venir au - devant pendant l'action, pourvu que l'occasion se présente de jetter des troupes ou d'autres secours dans la place, il en faut profiter à cause du succès incertain de l'entreprise. Cette action doit être concertée avec le gouverneur par le moyen des espions, afin que pendant son cours, il fasse de son côté des efforts pour donner tout ce qu'il a besoin pour faire une vigoureuse résistance.
Mais si l'ennemi ne sort point de ses retranchemens, & qu'il faille l'y forcer, un genéral a deux partis à prendre. Le premier est d'attaquer en lignes déployées unepartie de la circonyallation, separée de l'autre par
Quelques mesures que l'assiégeant prenne, il ne lui est guère possible d'en prendre d'assez justes, pour s'opposer à ces sortes d'attaques; car en faisant une disposition semblable, en opposant colonne contre colonne, il ne le peut sans être obligé de dégarnir presqu entierement le derriere de ses parapets, & sans s'exposer à être emporté par ces endroits. Il est infiniment plus aisé à l'assaillant de donner le change, qu'il ne lui est facile de s'en garantir. (D. J.)
Places publiques de Rome (Page 12:673)
Les places publiques chez les Grecs étoient quarrées, & avoient tout - autour de doubles & amples portiques, dont les colonnes étoient serrées, & soutenoient des architraves de pierre ou de marbre, avec des galeries en haut; mais cela ne se pratiquoit point en Italie, parce que l'ancienne coutume étant de faire voir au peuple les combats de gladiateurs dans ces places, il falloit pour de tels spectacles, qu'elles eussent tout - autour des entre - colonnes plus larges; & que sous les portiques, les boutiques des changeurs & les balcons au - dessus, eussent l'espace nécessaire pour faire le trafic, & pour la recette des deniers publics.
Il y avoit à Rome 17 places publiques nommées fora; mais il y avoit 3 places publiques principales où les Romains rendoient la justice: 1°. la place romaine, forum romanum, qui étoit la plus ancienne & la plus fameuse de toutes, & dans laquelle étoient les rostres: 2°. la place de César, forum Julii Casaris: 3°. la place d'Auguste, forum Augusti. Ces deux dernieres ne furent ajoutées que pour servir de supplément à la place romaine, à cause du grand nombre de plaideurs & de procès, comme dit Suétone.
Ces trois places étoient destinées aux assemblées du peuple, aux harangues, & à l'administration de la justice. A ces trois places, on en ajouta encore deux autres; l'une fut commencée par Domitien, & achevée par l'empereur Nerva, qui, de son nom, fut appellée forum divi Nervoe; & l'autre fut bâtie par Trajan, & nommée de son nom, forum Trajani. Disons un mot de toutes ces fameuses places.
La place romaine, située entre le mont Palatin & le Capitole, comprenoit tout cet espace qui s'étendoit depuis l'arc de Septimus Severus, jusqu'au temple de Jupiter Stator. Du tems de Romulus, ce n'étoit qu'une simple place sans édifices & sans ornemens. Tullus Hostilius fut le premier qui l'environna de galeries & de boutiques. Après lui ses successeurs, ensuite les consuls & les autres magistrats l'embellirent tellement, que dans le tems de la république florissante, c'étoit une des plus belles places du monde: elle étoit entourée d'édifices magnifiques, avec des galeries soutenues de colonnes, & s'étendoit alors depuis le pié du mont Capitolin où étoit l'arc de Septimus, jusqu'à l'arc de Titus; & depuis le bas du mont Palatin, jusqu'à la voie sacrée.
Ses principales parties étoient le lieu appellé comitium, le comice, où le peuple s'assembloit pour les affaires publiques. Les édiles & les préteurs y donnoient souvent des jeux pour divertir le peuple. Marcelius, fils d'Octavie, soeur d'Auguste, dont Virgile [p. 674]
A l'un des coins de cette place, au pié de la roche Tarpéienne, étoit cette grande & affreuse prison que fit faire Ancus Martius, & que Servius Tullius augmenta depuis de plusieurs cachots, d'où vient qu'on l'appella Tullianum. A l'entrée de la place, ou, comme dit Tacite, près du temple de Saturne, étoit la célebre colonne appellée milliarium aureum, d'où l'on commençoit les mesures des distances des milles d'Italie. Il y avoit aussi une galerie, ou comme un pont de marbre, que fit faire l'empereur Caligula, pour aller & venir du mont Palatin au capitole par la place romaine. Elle étoit soutenue par quatre vingt grosses colonnes de marbre blanc. La vieille place romaine est appellée aujourd'hui campo vacino, &c.
La place de César, étoit celle dont Jules César fit l'acquisition pour l'embellissement de Rome, & pour servir aux assemblées du peuple, il l'acheta cent millions de sesterces, qui valoient, selon le calcul de Budé en argent de France de son tems deux millions cinq cens mille écus, & Jules - César dépensa deux cent cinquante mille écus pour la faire paver. Ce dictateur y fit bâtir la basilique Julienne, & y fit dresser sa statue sur un cheval de bronze.
La place d'Auguste à Rome fut l'ouvrage de cet empereur, parce que l'ancienne place romaine, & celle de Jules - César réunies, ne suffisoient pas pour toutes les assemblées publiques. On s'y rendoic pour déliberer de la guerre ou de la paix, & du triomphe que l'on accordoit aux vainqueurs, lesquels y apportoient les enseignes & les trophées de leurs victoires. Le temple de Mars étoit dans cette place, & l'on y faisoit quelquefois des courses à cheval, & des jeux publics. On y voyoit une magnifique statue d'albâtre, qui représentoit Auguste, avec les statues de tous ceux qui avoient triomphé. Il y avoit aussi deux tableaux de la main d'Apelle, dont l'un représentoit Castor & Pollux, & l'autre les victoires d'Alexandre le Grand, monté sur un char de triomphe. Cette place d'Auguste étoit près de la place romaine, & voisine du Tibre, qui s'y déborda du tems de cet empereur.
La place de Nerva, à côté de celle d'Auguste, commencée par l'empereur Domitien, fut achevée & embellie par Nerva son successeur. Elle étoit ornée de plusieurs statues, & de colonnes de bronze d'une hauteur extraordinaire, couvertes de bande de cuivre. Il y avoit près de - là un palais magnifique, avec un superbe portique, dont il reste encore quelques débris.
La place de Trajan, est celle que cet empereur fit
bâtir entre la place de Nerva, le capitole & le mont
Quirinal. Tout y étoit de la derniere magnificence.
On y voyoit un superbe portique soutenu d'un grand
nombre de colonnes, dont la hauteur & la structure
donnoient de l'admiration. Tout cela étoit accompagné
d'un arc triomphal, orné de figures de marbre,
avec la statue du cheval de Trajan, qui étoit élevée
sur un superbe piédestal. Au milieu de la place, étoit
la colonne de Trajan. Voyez
Place du change (Page 12:674)
A Parison dit simplement la place, elle est située dans
la cour du palais sous la galerie dauphine. A Lyon
on la nomme aussi la place ou la place du change; à
Toulouse, à Londres, à Amstèrdam, & presque
dans tous les pays étrangers, la bourse. Voyez
Faire des traites & remises de place en place, c'est
faire tenir de l'argent d'une ville à une autre par le
moyen des lettres - de - change, moyennant un certain
droit qui se regle suivant que le change est plus ou
moins haut. Voyez
Quelquefois le mot de place se prend pour tout le corps des marchands & négocians d'une ville. On dit en ce sens que la place de Lyon est la plus considerable & la plus riche de France, pour dire qu'il n'y a point dans le royaume de banquiers & de marchands plus riches ni plus accrédités que ceux de Lyon.
On dit en termes de commerces: c'est demain jour de place. Je vais à la place. Il y a peu d'argent sur la place. L'argent de la place est à tant. Le change est haussé ou baissé sur la place, &c. Dans toutes ces expressions le nom de place ne signifie que le concours & l'assemblée des marchands qui négocient ensemble. Diction. de comm. tom. III. p. 865.
Place; on appelle encore ainsi en terme de commerce de mer, certains endroits destinés dans les ports de mer. Les bâtimens marchands, suivant les ordonnances de marine, ne doivent point être mêlés ni engagés avec les vaisseaux de roi, & avoir déchargé leurs poudres & autres marchandises combustibles, avant que de pouvoir prendre leurs places dans le port. Idem. Ibid.
Place est encore un lieu public, dans lequel se tiennent les foires ou marchés où les marchands ont leurs échopes ou petites boutiques pour étaler leurs marchandises, quelquefois sans payer aucun droit, & le plus souvent en le payant au roi ou aux seigneurs.
Place se dit aussi du lieu que les maîtres de quelques communautés des arts & métiers de Paris ont droit d'avoir aux halles pour y étaler leurs marchandises les jours de marché, la place des Potiers de terre, &c.
Place s'entend aussi des endroits où les vendeurs d'images & les petits merciers étalent leurs marchandises, comme sont à Paris le cimetiere des SS. Innocens, les murs des églises & des grands hôtels. Dict. de comm.
Place (Page 12:674)
Place (Page 12:674)
Places (Page 12:674)
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.