ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"671"> sert par conséquent dans les sallons & vestibules ronds. On voit de ces placards dans le porche ou tambour de menuiserie de l'église des peres Chartreux à Paris.

Placard double, plaeard qui dans une baie de porte est répété devant & derriere, avec embrasure entre deux, sur l'épaisseur d'un mur ou d'une cloison.

Placard feint, placard qui ne sert que de lambris, pour faire symmétrie avec une porte parallele ou opposée. Daviler. (D. J.)

Placard (Page 12:671)

Placard, s'entend dans l'usage de l'Imprimerie, de ces ouvrages imprimés dans toute l'étendue du papier, & qui n'ont aucun format décidé. Il arrive même qu'un placard est composé de plusieurs feuilles de papier collées ensemble, après avoir été imprimées séparément; quand la forme en plomb est trop considérable pour tenir sur la presse, le placard ne s'imprime que d'un côté pour pouvoir le coller sur le mur. Il ne differe de l'affiche, qu'en ce que l'affiche ne contient au plus qu'une feuille de papier, elle s'imprime même sur une demie, & sur un quart de feuille.

PLACE, LIEU, ENDROIT (Page 12:671)

PLACE, LIEU, ENDROIT, (Synonym.) lieu marque un total d'espace; endroit n'indique proprement que la partie d'un espace plus étendu; place insinue une idée d'ordre & d'arrangement. Ainsi l'on dit le lieu de l'habitation; l'endroit d'un livre cité; la place d'un convive, ou de quelqu'un qui a séance dans une assemblée.

On est dans le lieu, on cherche l'endroit, on occupe la place.

Paris est le lieu de toute la France le plus agréable; les espions vont dans tous les endroits de la ville; les premieres places ne sont pas toujours les plus commodes.

Il faut, tant qu'on peut, préférer les lieux sains, les endroits connus, & les places convenables. Gitard.

Le mot place a un grand nombre d'acceptions différentes: or dit la plaine S. Denis seroit une beile place pour donner bataille; c'est en greve que se font les exécutions, j'évite de passer par cette place; il a eu la maison pour rien, car il n'a payé que la place; vous n'aurez pas assez de place pour le monde que vous vous proposez de recevoir; vous n'aurez pas de place au sermon si on ne vous la retient; je ne voudrois pas être à la place de cet homme qu'on loue tant; il est resté mort sur la place; il aura place dans l'histoire; la place est bonne, elle tiendra long - tems; l'étapier a tant de places à fournir par compagnie; ne prenez pas la place d'honneur, si vous n'avez un titre qui vous la décerne; le mépris a pris la place de l'estime; dans ce monde tout est à sa place, on ne conçoit pas qu'il en puisse être autrement; il occupe une belle place; combien ces effets valent - ils sur la place? la place de Lyon est une des meilleures de France; on l'a subrogé en lieu & place du titulaire, &c.

Place (Page 12:671)

Place, (Jurisprud.) ce terme a dans cette matiere plusieurs significations différentes.

Place se prend souvent pour le lieu où l'on siege dans un tribunal ou autre assemblée.

Quelquefois place se prend pour le rang, ou pour la dignité même de celui qui occupe, comme la place de chancelier, celle de premier président.

On entend aussi par le terme de place certains états & offices qui ne sont point vénaux, comme la place de conseiller d'état.

Place signifie quelquefois un terrein vain & vague, comme une place à bâtir, une place qui est ordinairement en pascage.

On appelle place publique, celle qui est destinée pour l'usage public, comme sont les marchés, ou comme les places de décoration & celles destinées pour les réjouissances publiques, & pour les exécutions de justice.

On appelle encore place, un certain espace de terrein où des marchands & débitans exposent leurs marchandises, comme font les Boulangers & les marchandes de poisson & de légumes dans les marchés. Ces places dépendent la plupart du domaine; en quelques marchés il y en a qui dépendent des seigneurs hauts justiciers.

On dit aussi une place de barbier, c'est - à - dire l'état de barbier; ces places ne sont point des offices.

Les places monachales sont les lieux destinés à loger & entretenir un certain nombre de religieux: ces places ne sont point des bénéfices; mais quand un monastere est fondé pour tant de religieux, le chapitre général peut obliger ce monastere de recevoir des religieux à proportion du nombre qu'il y a de places vacantes. Voyez Couvent, Monastere, Religieux . (A)

Place (Page 12:671)

Place, s. f. (Archit.) espace de figure réguliereou irréguliere, destiné pour bâtir: on l'apelloit anciennement parterre.

Place publique, grande place découverte, entourée de bâtimens, pour la magnificence d'une ville; comme les places de Vendôme, Royale, des Victoires à Paris; de Bellecourt, à Lyon; de S. Charles, à Turin, &c. ou pour l'utilité, telle qu'une halle, un marché; ainsi, par exemple, que la place Navonne, à Rome.

On proportionne la grandeur des places publiques, pour ce dernier usage, au nombre des habitans d'une ville, afin qu'elle ne soit pas trop petite si beaucoup de personnes y ont affaire, ou qu'elle ne paroisse pas trop vaste si la ville n'est pas beaucoup peuplée.

Les places publiques des Grecs sont quarrées, & il y a au - tour de doubles portiques, dont les colonnes serrées les unes contre les autres, soutiennent des architraves de pierre ou de marbre, avec des galeries au - dessus. C'est sur ces galeries, & dans ces portiques que se plaçoient les spectateurs pour voir le combat des gladiateurs qu'on donnoit autrefois dans ces places. Daviler. (D. J.)

Place (Page 12:671)

Place, en terme de guerre, est un mot générique, qui signifie toutes sortes de forteresses ou l'on peut se défendre. Voyez Forteresse.

En ce sens l'on peut dire que c'est un lieu tellement disposé, que les parties qui l'entourent se défendent & se flanquent mutuellement. Voyez Fort & Fortification.

Place forte ou place fortifiée, est un lieu flanqué & couvert de bastions. Voyez Bastion & Forteresse.

Place réguliere, est celle dont les angles, les côtés, les bastions, & les autres parties sont égales. Elle prend ordinairement son nom du nombre de ses angles; on l'appelle un pentagone, un hexagone, &c. Voyez Pentagone, Hexagone, &c. Voyez aussi Régulier. Palmanova, bâtie par les Vénitiens, est un dodécagone. Voyez Dodécagone.

Une place irréguliere, est celle dont les côtés & les angles sont inégaux. Voyez Fortification irréguliere.

Place d'armes, en fortification, c'est une place forte, choisie pour être le principal magasin d'une armée.

Place d'armes, dans une ville ou dans une garnison; c'est un grand espace de terrein, ouvert ordinairement vers le centre, où l'on assemble les soldats pour les fonctions militaires, comme pour monter la garde, faire les revues, & en cas d'allarmes, pour y recevoir les ordres du gouverneur ou du commandant. Voyez Garnison. Chambers.

Ces sortes de places d'armes ont différentes figures dans les places irrégulieres, mais dans les régulieres, elles sont ordinairement ou quarrées, ou de la figure du polygone de la place. Une place d'armes quarrée [p. 672] est plus avantageuse, pour la régularité des maisons, que celle qui forme un autre polygone, parce que leur emplacement est alors rectangulaire, au lieu qu'il ne l'est point lorsqu'elle a une autre figure. Les principales rues de la ville doivent aboutir à la place d'armes, & l'on doit aussi de cette place pouvoir conduire les troupes aisément & promptement au rempart.

La grandeur des places d'armes est fort difficile à régler avec précision: car elle doit être relative à celle de la ville à la garnison, au nombre des habitans, & à la quantité du terrein dont on peut disposer. Une place d'armes, grande & spacieuse, a quelque chose de plus agréable qu'une petite. C'est un ornement pour la ville. D'ailleurs les principaux édifices, comme la grande église, l'hôtel - de - ville, le gouvernement ou la maison du gouverneur, ont ordinairement leur principale porte sur la place d'armes. Tout cela y attire un grand concours de monde. Lorsque les villes sont fort grandes, elles ont ordinairement plusieurs places d'armes; mais la plus grande ou la principale en occupe presque toujours à - peu - près le centre. Suivant le livre de la Science des Ingenieurs, lorsque la ville ou la place est un pentagone, le côté du quarré de la place d'armes doit avoir 40 toises, 45 ou 50 si elle a six bastions; 55 à 60 si elle en a sept, 70 ou 75 si elle en a huit; & enfin 90 ou 95 si la place à onze ou douze bastions.

Place d'armes dans un siege, est une espece de tranchée parallele à la place, qui a été mise en usage par M. le maréchal de Vauban, & où l'on a toujours des soldats préparés à soutenir ceux qui travaillent aux approches contre les entreprises de la garnison. Voyez Paralleles ou Places d'armes.

Place d'armes particuliere dans une garnison, c'est une place proche de chaque bastion, où les soldats que l'on envoie de la grande place aux quartiers qui leur sont assignés, viennent relever ceux qui sont de garde ou qui sont au combat. Chambers.

Place d'armes dans un camp, est un grand espace à la tête d'un camp, pour y ranger l'armée en bataille. Il y en a aussi pour faire assembler chaque corps particulier. Voyez Camp.

Place d'armes d'une troupe ou d'une compagnie, c'est l'étendue du terrein sur lequel une troupe ou une compagnie se range en bataille. Voyez Troupe, &c. [omission: table; to see, consult fac-similé version]

Place d'armes dans le sossé sec, est une espece de chemin couvert que l'on y pratique, qui en traverse la largeur, & qui sert à augmenter la défense du fossé. Ces places ne consistent que dans un parapet perpendiculaire aux faces de demi - lunes, & autres ouvrages construits dans les fossés secs: elles occupent toute la largeur du fossé à l'exception d'un petit espace auprès de la contrescarpe qui est fermé par une barriere. Ce parapet est élevé de trois piés sur le niveau du fossé, lequel fossé est creusé dans cet endroit de la même quantité, il se perd en glacis comme celui du chemin couvert: il a aussi une banquette, & il est palissadé.

Place d'armes du chemin couvert, sont des espaces pratiqués à ses angle, rentrant & saillant, pour assembler les soldats nécessaires à la défense du chemin couvert, & faire des sorties sur l'ennemi. Les places d'armes des angles saillans sont appellées saillantes, & elles sont formées par l'arrondissement de la contrescarpe. A l'égard des places d'armes des angles rentrans, & qu'on appelle places d'armes rentrantes, elles se construisent ainsi. On prend 12 ou 15 toises de part & d'autre de l'angle rentrant du chemin couvert, & sur la ligne qui le termine vers la campagne. De l'extrémité S & T de chacune de ces lignes (Pl. I. des sortifications, fig. 5.), & de l'intervalle de 18 ou 20 toises, on décrit deux arcs qui se coupent dans un point V vis - à - vis l'angle rentrant du chemin couvert. On tire de ce point deux lignes, VS, VT, aux extrémités des 12 ou 15 toises prises sur le côté intérieur du chemin couvert. Ces lignes sont les faces des places d'armes. Les deux premieres lignes qui ne paroissent plus lorsque le plan est achevé, se nomment les demigorges. Il faut observer que l'angle que les faces des places d'armes font avec le chemin couvert, ne doit jamais être aigu, mais droit ou un peu obtus; autrement les soldats placés le long des faces des places d'armes, pourroient en tirant, tuer ou estropier ceux qui seroient sur les branches voisines. Les places d'armes de M. le maréchal de Vauban, n'ont que 10 toises de demi - gorge, & 12 de face; mais ces dimensions sont trop petites. De grandes places d'armes sont plus propres à être soutenues que de petites; & d'ailleurs les faces en flanquent bien plus avantageusement les branches du chemin couvert. (Q)

Place fortifiée, Forteresse (Page 12:672)

Place fortifiée, Forteresse ou Fortification; c'est une place bien flanquée & bien couverte d'ouvrages.

Les places fortifiées, selon la méthode des modernes, consistent principalement en bastions, courtines, & quelquefois en demi - bastions, selon la situation du terrein; en cavaliers, remparts, faussesbraies, fossés, contrescarpes, chemins couverts, demi - lunes ou ravelins, ouvrages à corne, à couronne, rédans & tenailles. Voyez chacun de ces ouvrages à l'article qui est particulier à chacun d'eux, c'est - à - dire, voyez Fortification, Bastion, Courtine, Rempart, Cavalier, Fausse - Braie, Fossé , &c. Chambers.

Toutes ces pieces sont composées d'un rempart & d'un parapet. Elles ont des bermes lorsqu'elles sont revêtues de gasons, & alors elles sont ordinairement fraisées. Voyez Berme, Fraises, &c.

Ces ouvrages sont composés de plusieurs parties qui ont différens noms; ainsi un bastion est composé de faces, de flancs, de casemates, d'orillons, de gorges, une demi - lune, de demi - gorges, de faces & quelquefois de flancs; un ouvrage à corne de demi-bastions & d'aîles, branches ou longs côtés, &c. Voyez les articles de tous ces différens ouvrages.

Places en premiere ligne (Page 12:672)

Places en premiere ligne, se dit dans l'Art militaire de celles qui couvrent les Provinces frontieres des états, & qui se trouvent par conséquent les plus exposées aux entreprises de l'ennemi. Celles qui forment une espece de seconde enceinte derriere la premiere, sont dites être en seconde ligne, & celles qui suivent, en troisieme ligne.

Les places en premiere & en seconde ligne, doivent être exactement fortifiées & disposées de maniere, qu'elles ferment absolument l'entrée du pays à l'ennemi. On doit s'attacher à faire ensorte qu'il n'y en ait aucune qui n'ait son utilité; mais pour déterminer celles qui sont de cette espece, il faut outre une grande connoissance du pays, des vues supérieures pout juger de tout ce qu'un ennemi intelligent peut faire, & des situations propres à arrêter ses progrès. Les livres ne peuvent guerès donner que des idées fort superficielles sur cet objet, c'est - à - dire quelques principes généraux dont il est aisé de convenir, comme par exemple, que la premiere maxime de la fortification, qu'il ne doit y avoir aucun endroit de l'enceinte d'une place, qui ne soit vu & défendu de quelqu'autre partie de cette enceinte, doit s'appliquer aux différentes places des frontieres des états; qu'ainsi ces places doivent fermer tous les passages à l'ennemi, & être disposées de maniere qu'il ne puisse ni les éviter, ni pénétrer dans l'intérieur

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