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Celui qui conduit l'entreprise s'instruit si bien de ses dispositions, qu'il n'est pas besoin d'autre guide que de lui - même. Si ce sont des troupes qu'on veut jetter dans une place, il faut qu'il se souvienne que c'est de l'infanterie qui y est nécessaire, & non pas de la cavalerie. Les cavaliers qui sont chargés d'introduire de la poudre dans une place, ont soin de les mettre dans des sacs de cuir, de peur que la poudre, si on la mettoit dans sacs de toile. ne se répande le long du chemin.
La meilleure maniere de secou ir les places, est d'y aller avec une bonne armée, pour combattre celle de l'assiégeant, de quelque maniere qu'elle soit portée, afin de la contraindre de lever le siege. Si dans cette occasion il y a une armée d'observation, ou si celle qui assiege sort des lignes pour venir au - devant pendant l'action, pourvu que l'occasion se présente de jetter des troupes ou d'autres secours dans la place, il en faut profiter à cause du succès incertain de l'entreprise. Cette action doit être concertée avec le gouverneur par le moyen des espions, afin que pendant son cours, il fasse de son côté des efforts pour donner tout ce qu'il a besoin pour faire une vigoureuse résistance.
Mais si l'ennemi ne sort point de ses retranchemens, & qu'il faille l'y forcer, un genéral a deux partis à prendre. Le premier est d'attaquer en lignes déployées unepartie de la circonyallation, separée de l'autre par
Quelques mesures que l'assiégeant prenne, il ne lui est guère possible d'en prendre d'assez justes, pour s'opposer à ces sortes d'attaques; car en faisant une disposition semblable, en opposant colonne contre colonne, il ne le peut sans être obligé de dégarnir presqu entierement le derriere de ses parapets, & sans s'exposer à être emporté par ces endroits. Il est infiniment plus aisé à l'assaillant de donner le change, qu'il ne lui est facile de s'en garantir. (D. J.)
Les places publiques chez les Grecs étoient quarrées, & avoient tout - autour de doubles & amples portiques, dont les colonnes étoient serrées, & soutenoient des architraves de pierre ou de marbre, avec des galeries en haut; mais cela ne se pratiquoit point en Italie, parce que l'ancienne coutume étant de faire voir au peuple les combats de gladiateurs dans ces places, il falloit pour de tels spectacles, qu'elles eussent tout - autour des entre - colonnes plus larges; & que sous les portiques, les boutiques des changeurs & les balcons au - dessus, eussent l'espace nécessaire pour faire le trafic, & pour la recette des deniers publics.
Il y avoit à Rome 17 places publiques nommées fora; mais il y avoit 3 places publiques principales où les Romains rendoient la justice: 1°. la place romaine, forum romanum, qui étoit la plus ancienne & la plus fameuse de toutes, & dans laquelle étoient les rostres: 2°. la place de César, forum Julii Casaris: 3°. la place d'Auguste, forum Augusti. Ces deux dernieres ne furent ajoutées que pour servir de supplément à la place romaine, à cause du grand nombre de plaideurs & de procès, comme dit Suétone.
Ces trois places étoient destinées aux assemblées du peuple, aux harangues, & à l'administration de la justice. A ces trois places, on en ajouta encore deux autres; l'une fut commencée par Domitien, & achevée par l'empereur Nerva, qui, de son nom, fut appellée forum divi Nervoe; & l'autre fut bâtie par Trajan, & nommée de son nom, forum Trajani. Disons un mot de toutes ces fameuses places.
La place romaine, située entre le mont Palatin & le Capitole, comprenoit tout cet espace qui s'étendoit depuis l'arc de Septimus Severus, jusqu'au temple de Jupiter Stator. Du tems de Romulus, ce n'étoit qu'une simple place sans édifices & sans ornemens. Tullus Hostilius fut le premier qui l'environna de galeries & de boutiques. Après lui ses successeurs, ensuite les consuls & les autres magistrats l'embellirent tellement, que dans le tems de la république florissante, c'étoit une des plus belles places du monde: elle étoit entourée d'édifices magnifiques, avec des galeries soutenues de colonnes, & s'étendoit alors depuis le pié du mont Capitolin où étoit l'arc de Septimus, jusqu'à l'arc de Titus; & depuis le bas du mont Palatin, jusqu'à la voie sacrée.
Ses principales parties étoient le lieu appellé comitium, le comice, où le peuple s'assembloit pour les
affaires publiques. Les édiles & les préteurs y donnoient
souvent des jeux pour divertir le peuple. Marcelius, fils d'Octavie, soeur d'Auguste, dont Virgile
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