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A l'un des coins de cette place, au pié de la roche Tarpéienne, étoit cette grande & affreuse prison que fit faire Ancus Martius, & que Servius Tullius augmenta depuis de plusieurs cachots, d'où vient qu'on l'appella Tullianum. A l'entrée de la place, ou, comme dit Tacite, près du temple de Saturne, étoit la célebre colonne appellée milliarium aureum, d'où l'on commençoit les mesures des distances des milles d'Italie. Il y avoit aussi une galerie, ou comme un pont de marbre, que fit faire l'empereur Caligula, pour aller & venir du mont Palatin au capitole par la place romaine. Elle étoit soutenue par quatre vingt grosses colonnes de marbre blanc. La vieille place romaine est appellée aujourd'hui campo vacino, &c.
La place de César, étoit celle dont Jules César fit l'acquisition pour l'embellissement de Rome, & pour servir aux assemblées du peuple, il l'acheta cent millions de sesterces, qui valoient, selon le calcul de Budé en argent de France de son tems deux millions cinq cens mille écus, & Jules - César dépensa deux cent cinquante mille écus pour la faire paver. Ce dictateur y fit bâtir la basilique Julienne, & y fit dresser sa statue sur un cheval de bronze.
La place d'Auguste à Rome fut l'ouvrage de cet empereur, parce que l'ancienne place romaine, & celle de Jules - César réunies, ne suffisoient pas pour toutes les assemblées publiques. On s'y rendoic pour déliberer de la guerre ou de la paix, & du triomphe que l'on accordoit aux vainqueurs, lesquels y apportoient les enseignes & les trophées de leurs victoires. Le temple de Mars étoit dans cette place, & l'on y faisoit quelquefois des courses à cheval, & des jeux publics. On y voyoit une magnifique statue d'albâtre, qui représentoit Auguste, avec les statues de tous ceux qui avoient triomphé. Il y avoit aussi deux tableaux de la main d'Apelle, dont l'un représentoit Castor & Pollux, & l'autre les victoires d'Alexandre le Grand, monté sur un char de triomphe. Cette place d'Auguste étoit près de la place romaine, & voisine du Tibre, qui s'y déborda du tems de cet empereur.
La place de Nerva, à côté de celle d'Auguste, commencée par l'empereur Domitien, fut achevée & embellie par Nerva son successeur. Elle étoit ornée de plusieurs statues, & de colonnes de bronze d'une hauteur extraordinaire, couvertes de bande de cuivre. Il y avoit près de - là un palais magnifique, avec un superbe portique, dont il reste encore quelques débris.
La place de Trajan, est celle que cet empereur fit
bâtir entre la place de Nerva, le capitole & le mont
Quirinal. Tout y étoit de la derniere magnificence.
On y voyoit un superbe portique soutenu d'un grand
nombre de colonnes, dont la hauteur & la structure
donnoient de l'admiration. Tout cela étoit accompagné
d'un arc triomphal, orné de figures de marbre,
avec la statue du cheval de Trajan, qui étoit élevée
sur un superbe piédestal. Au milieu de la place, étoit
la colonne de Trajan. Voyez
A Parison dit simplement la place, elle est située dans
la cour du palais sous la galerie dauphine. A Lyon
on la nomme aussi la place ou la place du change; à
Toulouse, à Londres, à Amstèrdam, & presque
dans tous les pays étrangers, la bourse. Voyez
Faire des traites & remises de place en place, c'est
faire tenir de l'argent d'une ville à une autre par le
moyen des lettres - de - change, moyennant un certain
droit qui se regle suivant que le change est plus ou
moins haut. Voyez
Quelquefois le mot de place se prend pour tout le corps des marchands & négocians d'une ville. On dit en ce sens que la place de Lyon est la plus considerable & la plus riche de France, pour dire qu'il n'y a point dans le royaume de banquiers & de marchands plus riches ni plus accrédités que ceux de Lyon.
On dit en termes de commerces: c'est demain jour de place. Je vais à la place. Il y a peu d'argent sur la place. L'argent de la place est à tant. Le change est haussé ou baissé sur la place, &c. Dans toutes ces expressions le nom de place ne signifie que le concours & l'assemblée des marchands qui négocient ensemble. Diction. de comm. tom. III. p. 865.
Place; on appelle encore ainsi en terme de commerce de mer, certains endroits destinés dans les ports de mer. Les bâtimens marchands, suivant les ordonnances de marine, ne doivent point être mêlés ni engagés avec les vaisseaux de roi, & avoir déchargé leurs poudres & autres marchandises combustibles, avant que de pouvoir prendre leurs places dans le port. Idem. Ibid.
Place est encore un lieu public, dans lequel se tiennent les foires ou marchés où les marchands ont leurs échopes ou petites boutiques pour étaler leurs marchandises, quelquefois sans payer aucun droit, & le plus souvent en le payant au roi ou aux seigneurs.
Place se dit aussi du lieu que les maîtres de quelques communautés des arts & métiers de Paris ont droit d'avoir aux halles pour y étaler leurs marchandises les jours de marché, la place des Potiers de terre, &c.
Place s'entend aussi des endroits où les vendeurs d'images & les petits merciers étalent leurs marchandises, comme sont à Paris le cimetiere des SS. Innocens, les murs des églises & des grands hôtels. Dict. de comm.
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