ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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main - souveraine, sans qu'il soit besoin dans ce cas
d'obtenit des lettres de chancellerie.
Le vassal en se faisant recevoir en foi par mainsouveraine, doitinterjetter appel des saisies féodales,
s'il y en a, au moyen dequoi il en obtient la mainlevée
en consignant les droits. Voyez les commentateurs
de la coutume de Paris sur l'article 60; Duplessis, chap. vj. de la saisie féodale.
On a aussi recours à la main - souveraine lorsqu'il y
a conflit entre deux juges de seigneurs, ou deux juges
royaux indépendans l'un de l'autre; on s'adresse
en ce cas au juge supérieur, qui ordonne par provision
ce qui lui paroît convenable. (A)
Main du Roi
(Page 9:880)
Main du Roi, est la même chose que main de
justice. Mettre & asseoir la main du roi sur un héritage,
c'est le saisir. Voyez la coutume de Beiry, tit.
V. art. 7; Ponthieu, article 120.
Main - tierce
(Page 9:880)
Main - tierce, (Jurisprud.) signifie une personne
entre les mains de laquelle on dépose un écrit, une
somme d'argent ou autre chose, pour la remettre à
celui auquel elle appartiendra.
Un débiteur qui est en même tems créancier pour
quelqu'autre objet de son créancier, fait lui - même
une saisie entre ses mains, comme en main - tierce,
c'est - à - dire comme s'il saisissoit entre les mains d'un
tiers. Voyez Tiers saisi. (A)
Main - avant
(Page 9:880)
Main - avant, (Marine.) c'est une espece de
commandement pour faire passer alternativement les
mains des travailleurs l'une devant l'autre, en tirant
une longue corde, ce qui avance le travail.
Main - avant
(Page 9:880)
Main - avant, (Marine.) monter main - avant,
c'est monter sans échelle, c'est monter aux hunes le
long des manoeuvres sans enfléchures, mais seulement
par adresse des mains & des jambes.
Main
(Page 9:880)
Main, (Com.) parmi les artisans se prend figurément
en divers sens.
Acheter la viande à la main, c'est l'acheter sans
la peser.
Lâcher la main sur une marchandise, signifie diminuer
du prix qu'on en a d'abord demandé à l'acheteur,
en faire meilleur marché, la donner quelquefois
à perte.
Acheter une chose de la premiere main, c'est l'acheter
de celui qui l'a fabriquée ou recueillie, sans
qu'elle ait passé par les mains des revendeurs: l'acheter
de la seconde main, c'est l'avoir de celui qui l'a
achetée d'un autre pour la revendre. On dit dans le
même sens, troisieme & quatrieme main. Rien n'est
plus avantageux dans le commerce que d'avoir les
marchandises de la premiere main. Dictionn. de Com.
tom. II. (G)
Vendre hors la main, terme usité à Amsterdam
pour exprimer les ventes particulieres, c'est - à - dire
celles où tout se passe entre l'acheteur & le vendeur,
ou tout au plus avec l'entremise des courtiers, sans
qu'il y intervienne aucune autorité publique, ce qui
les distingue des ventes au bassin, qui se font par
ordre du bourguemestre, & où préside un vendumestre
ou commissaire nommé par le magistrat.
Dictionn. de Comm.
Main
(Page 9:880)
Main, (Comm.) poids des Indes orientales, qui
ne sert guère qu'à peser les denrées qui se consomsomment
pour l'usage de la vie: on l'appelle plus
ordinairement mas. Voyez Mas, Dictionn. de comm.
Main
(Page 9:880)
Main, instrument de cuivre ou de fer - blanc, qui
sert aux marchands banquiers, commis, caissiers,
qui reçoivent beaucoup d'argent blanc, à le ramasser
sur leur comptoir ou bureau après qu'ils l'ont
compté, pour le remettre plus facilement dans des
sacs. Cet instrument appellé main, à cause de son
usage, est long d'environ dix pouces, large de cinq
à six, de figure quarrée, avec une espece de poignée
par en haut. Il a des bords de trois côtés, celui par
où l'on ramasse les especes n'en ayant point. Dict.
de comm.
Main
(Page 9:880)
Main, en terme de Blanchisserie, c'est une planche
de sapin, longue de cinq pies sur un de large, dont
les cornes sont bien abattues. Elle est posée à l'une
de ses extrémités en ovale, & garnie d'un morceau
de bois rond qui lui sert de poignée; c'est avec cet
instrument qu'on retourne la cire. Voyez les fig. des
Pl. de la Blanchisserie des cires, & l'art. Blanchir.
Main
(Page 9:880)
Main, outil du Cirier, avec lequel ils prennent
la chaudiere pour l'ôter de dessus le cagnard, &
éviter de se brûler lorsqu'elle est chaude, ou de se
remplir les mains de cire fondue. Voyez les fig. des
Pl. du Cirier. La premiere représente la main seule,
& la seconde, la main qui embrasse la chaudiere,
& qui lui fait un espece de manche.
Main a l'épée, l'épée a la main
(Page 9:880)
Main a l'épée, l'épée a la main, (Gramm.)
Il y a - de la différence entre mettre la main à l'épée,
& mettre l'épée à la main. La premiere expression
signifie qu'on se met seulement en état de tirer l'épée,
ou qu'on ne la tire qu'à demi; la seconde marque
qu'on tire l'épée tout - à - fait hors du fourreau. Il en
est de même des termes, mettre la main au chapeau,
ou mettre le chapeau à la main, & autres; on dit
toujours, mettre la main à la plume, & jamais mettre
la plume à la main. (D. J.)
Main
(Page 9:880)
Main, (Horlogerie.) piece de la cadrature d'une
montre ou pendule à répétition: on ne s'en sert presque
plus aujourd'hui; elle faisoit la fonction de la
piece des quarts dans les anciennes répétitions à la
françoise. Voyez les figures de nos Planches de l'Horlogerie. Voyez
Piece des quarts, Répétition
&c. C'est encore un instrument représenté dans les
mêmes Pl. de l'Horlogerie, dont les Horlogers se servent
pour remonter les montres & pour y travailler,
lorsqu'elles sont finies, sans les toucher avec les
doigts: on en voit le plan, fig. 79. p. Les parties
9, 9, 9, sont mobiles sur les centres t, t, t, & portent
des especes de griffes 9, 9, figure 80. c, entre
lesquelles on serre une des platines par le moyen
des vis v v, même fig.
Main
(Page 9:880)
Main, (Imprimerie.) est un signe figuré comme
une main naturelle, en usage dans l'Imprimerie pour
marquer une note ou une observation: exemple >.
Main
(Page 9:880)
Main, (Maréchall.) terme qui s'emploie dans
les expressions suivantes par rapport au cheval.
Avant main, arriere - main. Voyez ces termes à la
lettre A. Un cheval est beau ou mal fait de la main
en avant ou de la main en arriere, lorsqu'il a l'avantmain ou l'arriere - main beau ou vilain. Cheval de
main, est un cheval de selle, qu'un palefrenier
mene en main, c'est - à - dire sans être monté dessus,
pour servir de monture à son maître quand il en est
besoin. Cheval à deux mains, signifie un cheval qui
peut servir à tirer une voiture & à monter dessus.
Un cheval entier à une ou aux deux mains. Voyez
Entier. Le cheval qui est sous la main à un carrosse,
est celui qui est attelé à la droite du timon,
du côté droit du cocher qui tient le fouet; celui qui
est hors la main, est celui qui est attelé à gauche du
timon. Aller aux deux mains, se dit d'un cheval de
carrosse, qui n'est pas plus gêné à droite qu'à gauche
du timon. Léger à la main. Voyez Léger. Etre
bien dans la main, se dit d'un cheval dressé, & qui
obéit avec grace à la main du cavalier. Peser à la
main, voyez Peser. Obéir, répondre à la main. Battre,
tirer à la main. Forcer la main. Appui à pleine main.
Voyez tous ces termes à leurs lettres. Tourner à toutes
mains, se dit d'un cheval qui tourne aussi aisément
à droite qu'à gauche. Le terme de main s'emploie
aussi par rapport au cavalier. La main de dedans, la
main de dehors. Voyez Dedans, Dehors. La main
de la bride, est la main gauche du cavalier. La main
de la gauche, de la lame de l'épée, c'est la droite. L'effet
de la main, est la même chose que l'effet de la bride.
Voyez Bride. La main haute, est la main gauche du
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cavalier, lorsque tenant la bride il tient sa main
sort élevée au - dessus du pommeau. La main basse,
est la main de la bride fort pres du pommeau. Avoir
la main légere, c'est conduire la main de la bride de
façon qu'on entretienne la sensibilité de la bouche
de son cheval. N'avoir point de main, c'est ne savoir
pas conduire la main de la bride, & échauffer la
bouche du cheval, ou en ôter la sensibilité. Ces deux
expressions se disent aussi à l'egard de la main des
cochers. Partir de la main, faire une partie de main,
faire partir son cheval de la main, ou laisser échapper
de la main, tout cela signifie faire aller tout - à - coup
son cheval au garop. On appelle prestesse de main, l'action
vive & prompte de la main du cavalier, quand
il s'agit de se servir de la bride. Faire courir en main.
Voyez Courir. Assermtr son cheval dans la main,
soutenir son cheval de la main, tenir soumis son cheval
dans la main, rendre la main, changer de main, promener,
mener un cheval en main, separer ses rênes dans
la main, travailler de la main, a la main. Voyez tous
ces termes à leurs lettres.
Main
(Page 9:881)
Main, en terme d'Orfevre, est une tenaille de fer
plus ou moins grosse, dont les branches sont recourbées,
& s'enclavent dans l'anneau triangulaire qui est
au bout de la sangle, laquelle est attachée au noyau
du moulinet du banc à tirer; les mâchoires de cette
main, taillées à dents plus ou moins fines, happent
le bout du fil qui sort de la filiere, & le moulinet
mis en action, ferme les branches & les mâchoires,
& fait passer à force le fil par le trou de la filiere.
Main de papier
(Page 9:881)
Main de papier, (Comm.) c'est un paquet de
papier plié en deux, qui contient vingt - cinq feuilles.
Vingt mains de papier composent ce qu'on appelle
une rame de papier. Voyez Papier.
Main
(Page 9:881)
Main, s. f. se dit encore en plusieurs arts méchaniques. On dit une main de carrosse, ce sont des morceaux
de fer attachés aux montans & au bas du
corps du carrosse, ou l'on passe les souspentes pour
le soutenir. Le carrosse verse, si la main vient à manquer.
Les cordons ou gros tissus de soie qu'on attache
en dedans d'une voiture, à côté des portieres, pour
appuyer celui qui se fait voiturer, & le garantir
d'être baloté, dans les carrosses, s'appellent aussi
mains. Ce qui embrasse une poulie, le morceau de
fer entre les branches duquel elle se met, s'appelle
main ou chappe. La main d'un pressoir est ce qui sert
à relever le marc. La piece de fer à ressort & crochet
qui est attachée à l'extrémité d'une corde de
puits, & qui sert à pendre l'anse d'un sceau, quand
on le descend & qu'on le retire, a la même dénomination.
La main - d'oeuvre se dit en général du travail
pur & simple de l'ouvrier, sans avoir égard à la
matiere qu'il emploie; ainsi en Orfévrerie même,
quelquefois le prix de la main d'oeuvre surpasse celui
de la matiere. On donne encore le nom de main à
une espece de rateau avec lequel on ramasse l'argent
épars sur les tables de jeu, bureau de finance, comptoirs,
&c. Une main au jeu de cartes, ou une levee
des cartes du coup joué, c'est la même chose. Avoir
la main se dit au piquet, & à d'autres jeux donner la
main; celui qui reçoit les cartes & qui joue le premier
a la main; celui qui mêle & qui distribue les
cartes, la donne. La main d'un coffre, c'est son anse:
en général la main dans un meuble, c'est l'anse qui
sert à le poser, &c.
La main des puits se fait d'une barre de fer plat,
au bout de laquelle on forme un crochet d'environ
six pouces; l'autre partie est repliée en double de
la longueur de douze à quinze, observant de pratiquer
un oeil pour passer un anneau; le reste de la
barre revient joindre le crochet, l'un chevauchant
sur l'autre d'environ deux pouces, observant que
la branche de la main qui se rend au crochet soit en
dedans, de maniere que gênant cette branche, elle
s'écarte du crochet, & donne la facilité à l'anse du
sceau d'entrer & de se placer.
Main de soie
(Page 9:881)
Main de soie, (Soierie.) ce sont quatre pantimes
tordues ensemble. Voyez l'article Pantime.
Main
(Page 9:881)
Main, terme de Fauconnerie, on dit ce faucon a la
main habile, fine, déliée, forte, bien onglée.
Mains de christ
(Page 9:881)
Mains de christ, (Pharmacie.) on appelle
ainsi certains trochisques faits de sucre de roses avec
une addition de perles, & alors on les appelle manus christi perlatoe; ou sans perles, & on les appelle
manus christi simplices.
Main de Dieu
(Page 9:881)
Main de Dieu, (Pharmac.) nom d'un emplâtre
vulnéraire, résolutif & fortifiant.
Prenez huile d'olive, deux livres; litharge de
plomb, une livre; cire vierge, une livre quatre onces;
verd - de - gris, une once; gomme ammoniac,
trois onces & trois gros; galbanum, opopanax, de
chaque une once; sagapenum, deux onces; mastic,
une once; myrrhe, une once & deux gros; oliban,
bdellium, de chaque deux onces; aristoloche ronde,
une once; pierre calaminaire, deux onces.
Commencez par mettre votre litharge avec votre
huile dans une grande bassine de cuivre, ensuite
agitez - les ensemble: ajoûtez - y trois livres d'eau
commune, & faites - les cuire selon l'art; faites - y
fondre la cire: après quoi, retirant votre bassine du
feu, ajoûtez les gommes, le galbanum, la gomme
ammoniaque, l'opopanax,& le sagapenum,que vous
aurez dissous dans le vinaigre, passés & épaissis; & enfin, vous y mélerez le mastic, la myrrhe,
l'oliban, le bdellium, la pierre calaminaire, le
verd - de - gris & l'aristoloche, réduits en poudre. Ce
mélange fait, l'emplâtre sera parfait. Il est maturatif,
digestif, détersif, & enfin incarnatif.
MAINA Brazzodi
(Page 9:881)
MAINA Brazzodi, (Géog.) contrée de Grece
dans la Morée, où elle occupe la partie méridionale
du fameux pays de Lacédémone.
Le Brazzc di Maina est renfermé entre deux
chaînes de montagnes qui s'avancent dans la mer,
pour former le cap de Matapan, nommé par les anciens,
le promontoire de Ténare. Ce cap fait à l'ouest
le golfe de Coron, autrefois golfe de Messene, &
à l'est le golfe Laconique.
Les habitans de Brazzo di Maina sont nommés
Mainotes, ou Magnotes, & ne sont guere qu'au nombre
de vingt à vingt - cinq mille ames.
On parle bien diversement de ce peuple: quelques - uns les regardent comme des perfides & des
brigands; d'autres au contraire trouvent encore
dans les Magnotes des traces de ces grecs magnanimes,
qui préféroient leur liberté à leur propre
vie, & qui par mille actions héroïques, ont donné
de la terreur & du respect aux autres nations.
Il est vrai que de tous les peuples de la Grece, il
ne s'est trouvé que les Epirotes, aujourd'hui les Albanois & les Magnotes, déplorables restes des Lacédémoniens, qui ayent pû chicanner le terrein aux
Musulmans. Les albanois succomberent en 1466,
que mourut Scanderberg leur général; & depuis la
prise de Candie en 1669, la plûpart des Magnotes
ont cherché d'autres habitations.
Ceux qui sont demeurés dans le pays, vivent de
brigandage autant qu'ils peuvent, & ont pour directeurs
des calogers, espece de moines de l'ordre de
S. Basile, qui leur montrent l'exemple. Ils font des
captifs par tout, enlevent des Chrétiens qu'ils vendent
aux Turcs, & prennent des Turcs qu'ils vendent
aux Chrétiens.
Aussi les Turcs ont fortifié plusieurs portes dans
le Brazzo, pour tenir les Magnotes en respect, &
chaque poste est gardé par un aga, qui commande
quelques janissaires.
MAINE le
(Page 9:881)
MAINE le, Pagus cenomanensis, (Géog.) province
de France. Il est borné au levant par le Per<pb->
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