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Le nom du Maine, aussi bien que celui du Mans sa capitale, vient des peuples celtiques, Cenomani, nommés aussi Aulerci, nom qui leur étoit commun avec quelques autres peuples d'entre les Celtes.
Les Francs se rendirent maîtres de ce pays, peu après leur arrivée dans les Gaules: il fut souvent désolé sous la seconde race par les Normands; & dans le x. siecle, sous le regne de Louis d'Outremer, il vint au pouvoir du comte Hugues, qui laissa ce comté héréditaire à sa postérité.
Philippe Auguste conquit le Maine sur Jean - sans - Terre; S. Louis le donna en partage avec l'Anjou, à son frere Charles, qui fut depuis roi de Sicile, & comte de Provence; enfin, il échut par succession à Louis XI. & depuis lors, le Maine est demeuré uni à la couronne.
C'est une bonne province, où l'on trouve des terres labourables, des côteaux ornés de quelques vignobles, de jolies collines, des prairies, des forêts, & des étangs. Ses principales rivieres sont la Mayenne, l'Huisne, la Sarte, & le Loir.
Il y a dans le Maine des mines de fer, deux carrieres de marbre, & plusieurs verreries. Laval a une ancienne manufacture de toiles fines & blanchies.
Cette province se divise en haut & bas Maine; elle a sa coûtume particuliere, & est du ressort du parlement de Paris.
Entre les gens de lettres qu'elle a produits, c'est assez de nommer ici Belon, de la Chambre, la Croix du Maine, Lami, Mersenne, & Poupart.
Belon (Pierre), a publié les observations qu'il avoit faites dans ses courses en Grece, en Egypte, en Arabie, &c. & d'autres écrits sur l'histoire naturelle, qui sont rares aujourd'hui. Il fut tué près de Paris par un de ses ennemis, à l'âge d'environ 46 ans.
M. de la Chambre, (Marin Cureau), l'un des premiers des 40 de l'académie françoise, & ensuite de l'académie des Sciences, se fit beaucoup de réputation par des ouvrages qu'on ne lit plus. Il décéda en 1669, à 75 ans.
La Croix du Maine, (François Gradé de) est uniquement connu par sa bibliotheque françoise, qu'il mit au jour en 1584. Il fut assassiné à Tours en 1592 à la fleur de son âge.
Lami (Bernard) de l'Oratoire, savant en plus d'un genre, composa ses élémens de mathématiques, dans un voyage qu'il fit à pié de Grenoble à Paris. Il est mort en 1715, à 70 ans.
Mersenne (Marie) minime, ami de Descartes, philosophe doux & tranquille, fut un des savans hommes en plus d'un genre du xvij. siecle; il préféra l'étude & les connoissances à toute autre chose; ses questions sur la Genèse, & ses traités de l'harmonie & des sons, sont de beaux ouvrages. Il mourut séxagénaire en 1648. Le P. Hilarion de Coste a donné sa vie.
Poupart (François), de l'académie des Sciences, où il a donné quelques mémoires, cultiva beaucoup l'histoire naturelle, qui est peut - être la seule physique à notre portée. Il vécut pauvre, & mourut tel, ayant toûjours mieux aimé étudier, que de chercher à se procurer les commodités de la vie.
Maine le (Page 9:882)
MAINLAND (Page 9:882)
MAINLAND, Minlandia, (Géog.) île au nord de l'Ecosse, entre celles de Schetland. Elle a environ 20 lieues de long sur cinq de large; elle est fertile, & bien peuplée sur les côtes. Ses lieux les plus considérables sont Lerwich & Scallowai: cette île est à la couronne britannique. (D. J.)
MAINOTES (Page 9:882)
MAINOTES, (Hist. mod.) peuples de la Morée; ce sont les descendans des anciens Lacédémoniens, & ils conservent encore aujourd'hui l'esprit de bravoure qui donnoit à leurs ancêtres la supériorité sur les autres Grecs. Ils ne sont guere que 10 à 12 mille hommes, qui ont constamment résisté aux Turcs, & n'ont point encore été réduits à leur payer tribut. Le canton qu'ils habitent est défendu par les montagnes qui l'environnent. Voyez Cantemir, histoire ottomane.
MAINTENIR (Page 9:882)
MAINTENIR, v. act. (Gramm.) c'est en général appuyer, & défendre; il a ce sens au simple & au figuré; on maintient la vérité de son sentiment; on se maintient dans sa religion; les anciens bâtimens se sont maintenus en tout ou en partie contre le tems.
Maintenir (Page 9:882)
Maintenir (Page 9:882)
MAINTENON (Page 9:882)
MAINTENON, (Géog.) gros bourg de France dans la Beauce, sur la riviere d'Eure, à quatre lieues de Chartres. Il y a une collégiale & un château: ce fut près de ce bourg, que Louis XIV. entreprit en 1684, de conduire une partie des eaux de la riviere d'Eure à Versailles. Les travaux furent abandonnés en 1688, & sont restés inutiles. En 1679, le même prince érigea la terre de Maintenon en marquisat, & en fit présent à Françoise d'Aubigné, qui prit le titre de marquise de Maintenon, sous lequel elle devint si célebre par sa faveur auprès du monarque dont elle conserva la confiance tant qu'il vécut, quoiqu'elle fût plus âgée que lui. Long. de ce bourg. 19. 15. lat. 48. 33. (D. J.)
MAINTENUE (Page 9:882)
MAINTENUE, s. f. (Jurisprud.) est un jugement qui conserve à quelqu'un la possession d'un héritage ou d'un bénéfice.
Ces sortes de jugemens interviennent sur le possessoire; le juge maintient & garde en possession celui qui a le droit le plus apparent.
Lorsque la possession n'est adjugée que provisoirement, & pendant le procès, cette simple maintenue s'appelle récréance.
Mais lorsque la possession est adjugée définitivement à celui qui a le meilleur droit, cela s'appelle la pleine maintenue.
Avant de procéder sur la pleine maintenue, le jugement de récréance doit être entierement exécuté.
L'appel d'une sentence de pleine maintenue, n'en suspend pas l'exécution.
En matiere bénéficiale, quand le juge royal a adjugé la pleine maintenue d'un bénéfice sur le vû des titres, on ne peut plus aller devant le juge d'église pour le pétitoire. Voyez l'ordonnance de 1667. titre XV. (A)
MAINTIEN (Page 9:882)
MAINTIEN, s. m. (Gramm. & Morale.) il se dit de toute l'habitude du corps en repos. Le maintien séant marque de l'éducation & même du jugement; il décele quelquefois des vices: il ne faut pas trop compter sur les vertus qu'il semble annoncer; il prouve plus en mal qu'en bien. Maintien se prend dans [p. 883]
MAINUNGEN (Page 9:883)
MAINUNGEN, (Géog.) ville d'Allemagne en Franconie, sur la Werre, chef - lieu d'un petit état dont jouit une branche de la maison de Saxe - Gotha. Elle est à trois lieues N. E. d'Henneberg. Long. 28. 10. lat. 50. 36. (D. J.)
MAJOLICA (Page 9:883)
MAJOLICA, (Arts.) c'est le nom qu'on donne
en Italie à une espece de poterie de terre ou de
fayence fort belle qui se fabrique à Faenza. On dit
que ce nom lui vient de Majolo son inventeur.
Voyez
MAJOR (Page 9:883)
MAJOR, s. m. (Art milit.) dans l'art de la guerre est un nom donné à plusieurs officiers qui ont différentes qualités & fonctions.
Major général (Page 9:883)
Le major général va au campement avec le maréchal - de - camp de jour: il distribue aux majors des brigades le terrein que leurs brigades doivent occuper.
Le jour d'une bataille, le major général reçoit du général le plan de son armée, pour avoir la distribution de l'infanterie. Ses fonctions dans un siége sont fort étendues; il avertit les troupes qui montent la tranchée, les détachemens, & les travailleurs; il commande le nombre de fascines & de gabions qui convient chaque jour, & il a soin de faire fournir généralement tout ce qui est nécessaire à la tranchée. Cet emploi demande un officier actif, diligent, expérimenté, & bien entendu en toutes choses. On lui paye six cens livres par mois de 45 jours sans le pain de munition. Il a pour le soulager deux aides majors généraux, & plusieurs autres aides; les aides majors généraux sont d'anciens officiers qu'on prend dans l'infanterie; ils ont cent écus par mois de campagne ou de 45 jours.
Chaque brigade d'infanterie est obligée d'envoyer un sergent d'ordonnance chez le major genéral: il s'en sert pour faire porter aux brigades les ordres qu'il a à leur donner.
Cette charge est de la création de Louis XIV. elle ne donne point rang parmi les officiers généraux; mais le major général a toûjours quelque grade, soit de brigadier, de maréchal - de - camp, ou de lieutenant général.
Quand le major général visite les gardes ordinaires, & autres détachemens postés autour de l'armée ou ailleurs, elles doivent le recevoir étant sous les armes, mais le tambour ne bat pas.
Major de brigade de cavalerie ou d'infanterie, est un officier qui prend l'ordre des majors généraux, & qui le donne aux majors particuliers des régimens. C'est à lui à tenir la main que les détachemens qu'on commande de sa brigade soient complets: il doit les mener au rendez - vous, soit pour les gardes, soit pour les détachemens; c'est lui qui porte l'ordre au brigadier. Il doit assister aux distributions des vivres qu'on fait aux troupes de sa brigade; c'est lui qui fait faire l'exercice aux troupes dont elle est composée.
Major (Page 9:883)
Tout major, soit d'infanterie, de cavalerie, ou de dragons, tient du jour de la date de sa commission de capitaine, rang avec ceux de son régiment, & commande à tous les capitaines reçus après lui.
Les majors doivent tenir la main à l'exécution des ordonnances concernant la police & la discipline.
Ils peuvent visiter les régimens & compagnies, soit dans les villes, ou dans le plat pays, aussi souvent qu'ils le jugent à propos; ils assisteut aux revûes que les inspecteurs ou commissaires en font.
Un major de cavalerie peut se mettre à la tête de l'escadron de son régiment, & le commander toute & quantesfois il le desire, lorsque son rang lui en donne le commandement.
Les majors doivent en campagne tenir un état des travailleurs, ainsi que des fascines & gabions que leur régiment fournit, suivant le nombre que le major général en demande à la brigade, afin que lorsqu'ils reçoivent le payement, ils puissent faire exactement à chacun le compte de ce qui lui revient.
Ils doivent de plus tenir un contrôle bien exact des officiers qui marchent aux travailleurs pendant un siége, afin que dans un autre on continue le tour; les différens mouvemens que les régimens font, n'y doivent apporter aucun changement.
Ils doivent aussi conserver le contrôle des officiers qui sont du conseil de guerre, afin qu'aucun capitaine n'en soit deux fois, qu'après que tous les autres en auront été une fois chacun, à mesure qu'ils se trouveront au corps.
Les majors & aides - majors des régimens vont à l'ordre chez le major de brigade, qui le leur dicte avec les détails concernans le service de leur régiment & ceux que le brigadier a recommandés; ils vont ensuite porter le mot à leur colonel; chaque aide - major va le porter au commandant de son bataillon, & lui fait lecture de l'ordre; le major ne porte point le mot au lieutenant - colonel, lorsque le colonel est présent.
Les majors marchent avec leur colonel; lorsqu'ils sont majors de brigade, le colonel n'a avec lui qu'un aide - major.
Le major, & en son absence l'officier chargé du détail, tient un contrôle des officiers du régiment avec la date de leur commission depuis le colonel jusqu'aux sous - lieutenans, le jour de leur réception, les charges vacantes, depuis quand & pourquoi, sans y comprendre ceux qui n'ont pas été reçus à leur charge, le nom des officiers absens, le tems de leur départ, le lieu de leur demeure, s'ils ont congé ou non, pour quel tems, & les raisons; il doit donner une copie de ce contrôle au commissaire des guerres, lors de la premiere revue & à chaque changement de garnison, & une autre copie mois par mois des changemens arrivés depuis la précédente revûe.
L'officier chargé du détail, doit écrire compagnie
par compagnie, dans les colomnes marquées sur les
registres que la cour envoie à cet effet, les noms
propres de familles & de guerre des sergens & soldats,
le lieu de leur naissance, la paroisse, la province,
la jurisdiction, leur âge, leur taille, les marques
qui peuvent servir à les faire reconnoître, leur
métier, la date de leur arrivée & le terme de leur
enrôlement, en les plaçant sur le registre suivant
leur rang d'ancienneté dans la compagnie: la même
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