ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"228"> regardent alors chacun de ses tours comme autant de lames. C'est en ce sens qu'ils disent que les lames d'un ressort ne doivent point se frotter, lorsqu'il se débande. Voyez Ressort.

Lame (Page 9:228)

Lame, en terme de Lapidaire, n'est autre chose qu'une lame de couteau, dont l'ébaucheur se sert pour hacher sa roue.

Lames (Page 9:228)

Lames, (à la monnoie) ce sont des bandes minces de métal, soit d'or, d'argent, ou de billon, formées & jettées en moule d'une épaisseur conséquente à l'espece de monnoie que l'on veut fabriquer.

Les lames, avant de passer au coupoir, sont ébarbées, dégrossies, recuites & laminées.

Lames (Page 9:228)

Lames les, (Rubanier) ce sont de petites barres de bois que les marches font baisser par le moyen de leurs lacs; elles sont plates & enfilées par leur tête dans deux broches ou boulons de fer qui traversent leurs chassis, qui est lui - même couche & arrêté sur les traverses du métier; leur usage est de faire hausser la haute lisse, au moyen de leurs tirans qui redescendent ensuite par le poids de la platine, lorsque l'ouvrier quitte la marche qu'il enfonçoit; il y en autant que de marches. Voyez Marches.

Lame percée (Page 9:228)

Lame percée, (Rubanter) est une barre étroite & mince comme une lame, voyez Lames, attachée par les deux bouts dessus ou dessous les deux barres de long du métier à frange; cette lame fixe est percée de plusieurs trous, pour donner passage aux tirans des lisettes; ces tirans, au nombre de deux (puisqu'il n'y a que deux lisettes), ont chacun un noeud juste à l'endroit où ils doivent s'arrêter dessus la lame percée; ces noeuds n'empêchent pas que ces tirans ne puissent baisser, lorsqu'ils sont tirés par les marches, mais bien de remonter au - delà d'eux, sans quoi le bandage de derriere & qui les fait mouvoir, entraîneroit tout à lui.

Lame (Page 9:228)

Lame, (Tapissier) c'est cette partie du métier de basselissier, qui est composée de plusieurs petites ficelles attachées par haut & par bas à de longues tringles de bois, appellées liais. Chacune de ces ficelles, que l'on nomme lisse, a sa petite boucle dans le milieu faite de la même ficelle, ou son petit anneau de fer, de corne, d'os, de verre ou d'émail, à travers desquels sont passés les fils de la chaîne de la piece que l'on veut fabriquer.

Lame (Page 9:228)

Lame, (Tireur d'or.) les Tireurs d'or appellent ainsi de l'or ou de l'argent trait fin ou faux, qu'on a battu ou ecaché entre deux petits rouleaux d'acier poli, pour le mettre en état de pouvoir être facilement tortille ou filé sur de la soie ou du fil de chanvre ou de lin.

Quoique l'or & l'argent en lame soient presque tout destinés à être filés sur la soie ou sur le fil, on ne laisse pas cependant d'en faire entrer de non - filé dans la composition de quelques étoffes, même de certaines broderies, dentelles & autres semblables ouvrages, pour les rendre plus brillantes & plus riches. Voyez Or.

Lame (Page 9:228)

Lame, chez les Tisserands & autres ouvriers qui travaillent avec la navette, signifie la partie de leur métier, qui est faite de plusieurs petites ficelles attachées par les deux bouts à de longues tringles de bois, appellées liais.

Chacune de ces ficelles, appellées lisses, a dans son milieu une petite boucle de la même corde, ou un petit anneau de fer, d'os &c. à - travers desquels sont passés les fils de la chaîne de la toile que l'on veut travailler.

Les lames, qui sont suspendues en l'air par des cordes passées dans des poulies au haut du métier des deux côtés, servent par le moyen des marches qui sont en bas, à faire hausser & baisser alternativement les fils de la chaîne, entre lesquels on glisse la navette, pour porter successivement le fil de la treme d'un côté à l'autre du métier.

Lames (Page 9:228)

Lames, au jeu de trictrac, certaines marques longues terminées en pointes, & tracées au fond du trictrac. Il y en a vingt - quatre: elles sont blanches & vertes, ou d'autres couleurs opposées; c'est sur ces lames qu'on fait les cases. On les appelle encore fleches ou languettes. Voyez l'àrt. Trictrac.

LAME (Page 9:228)

LAME, adj. (Ourdissage.) il se dit de tout oavrage où l'on a employé la lame d'or ou d'argent. On dit lamé d'or & lamé d'argent.

LAMEGO (Page 9:228)

LAMEGO, (Geog.) en latin Lameca ou Lamacum, ville de Portugal dans la province de Beira, entre Cormbre & Guarda, à 26 lieues S. E. de Biague, 50 de Lisbonne. Les Aiabes l'ont conquise deux fois sur les Chrétieus; elle est aujourd hui le siege d'un évêque, a une petite citadelle & plusicuis privileges. Long. 10. 18. latit. 44. 1. (D. J.)

LAMENTATION (Page 9:228)

LAMENTATION, (Gram.) c'est une plainte forte & continuée; la plainte s'exprime par le diseours; les gémissemens accompagnent la lamentation; on se lamente dans la douleur, on se plaint du malheur. L'nomme qui se piaint, demande justice; celui qui se lamente, implore la pitié.

Lamentation funebre (Page 9:228)

Lamentation funebre, (Littérat.) en latin lassum, terme générique, qui designe les cris de douieurs, les plaintes, les gémissemens qu'on repandoit aux funérailles chez plusieurs peuples de l'antiqaité.

Diodore de Sicile nous apprend qu'à la mort des souverains en Egypte toute la face du pays étoit changée, & que l'on n'entendoit de toutes parts, à leurs pompes funebres, que des gemissemens & des lamentattons.

Cette même coutume régnoit chez les Assyriens & les Phéniciens, au rapport d'Herodote & de Strabon. Delà viennent ces fêtes lugubres des femmes d'Egypte & de Phénicie, où les unes pleuroient leur dieu Apis, & les autres se désoloient sur la perte d'Adonis. Voyez Adonis.

Les Grecs imiterent une pratique qui convenoit si bien à leur génie. On sait assez tout ce que les poëtes ont chanté des lamentations de Thétis, à la mort le son fils Achille; & des voyages des muses en habit de deuil à Lesbos, pour y assister aux funérailles & y faire leurs lamentations. Mais c'est certainement à cet usage des lamentations funebres qu'il faut rapporter l'origine de l'élegie.

Enfin la flûte accommodée aux sanglots de ces hommes & de ces femmes gagées, qui possedoient le talent de pleurer sans affliction, fit un art ingénieux des lamentations, qui n'étoient auparavant ni liées ni suivies. Elle en donna le sigual, & en régla le ton.

Cette musique ligystale, expressive de la douleur, consola les vivans, en même tems qu'elle honora les morts. Comme elle étoit tendre & pathétique, elle remuoit l'ame, & par les mouvemens qu'elle lui inspiroit, elle la tenoit tellement occupée, qu'il ne lui restoit plus d'attention pour l'objet même, dont la perte l'affligeoit. Il n'est peut - être point de plus grand secret pour charmer les amertumes de la vie. (D. J.)

Lamentations (Page 9:228)

Lamentations, (Théolog.) on donne ce nom à un poëme lugubre, que Jérémie composa à l'occasion de la mort du saint roi Josias, & dont il est fait mention dans le second livre des Paralipomenes, chap. xxxv. v. 25. On croit que ce fameux poëme est perdu, mais il nous en reste un autre du même prophete, composé sur la ruine de Jérusalem par Nabuchodonosor.

Ces lamentations contiennent cinq chapitres, dont les quatre premiers sont en vers acrostiches & abecedaires; chaque verset ou chaque strophe com<pb-> [p. 229] mençant par une des lettres de l'alphabet hébreu, rangées selon son ordre alphabétique. Le premier & le second chapitre contiennent vingt - deux versets, suivant le nombre des lettres de l'alphabet. Le troisieme a trois versets de suite, qui commencent par la même lettre; il y a en tout soixante - six versets. Le quatrieme est semblable aux deux premiers, & n'a que vingt - deux versets. Le cinquieme n'est pas acrostiche.

Les Hébreux donnent au livre des lamentations le nom d'echa du premier mot du texte, ou de kinnoth, lamentationes. Les Grecs les appellent QRHIOE, qui signifie la même chose en leur langue. Le style de Jérémie est tendre, vif, pathétique. C'étoit son talent particulier que d'écrire des choses touchantes.

Les Hébreux avoient coutume de faire des lamentations ou des cantiques lugubres à la mort des grands hommes, des princes, des héros qui s'étoient distingués dans les armes, & même à l'occasion des malheurs & des calamités publiques. Ils avoient des recueils de ces lamentations, comme il paroît par les Paralipomenes, ecce scriptum fertur in lamentationibus, c. xxxv. v 25. Nous avons encore celles que David composa à la mort d'Abner & de Jonathas. Il semble par Jérémie qu'ils avoient des pleureuses à gage, comme celles qu'on nommoit chez les Romains, Prafica, vocate lamentatrices & veniant.... festinent & assumant super nos lamentum, c. xix. v. 16. Calmet, Diction. de la Bibl. Voyez Deuil, Elegie, Funérailles , &c. (G)

LAMETIA (Page 9:229)

LAMETIA, (Géog. anc.) ancienne ville de l'Italie, dans la grande Grece, au pays des Brutiens; Cluvier croit que Lamétia est Santa Euphemia; mais Holstenius prétend que c'est l'Amanthéa; le promontorium Lametum est le capo Suvaro. La riviere Lametus est le Lamato ou l'Amato. (D. J.)

LAMETTES (Page 9:229)

LAMETTES, s. f. (Soierie) ce sont, dans le métier de l'ouvrage en étoffes de soie, de petites lames de bois, d'une ligne d'épaisseur, servant à soutenir les carreaux des lisses qui passent entre les carquerons ou calquerons, & qui s'usent moins que la corde.

LAMIA (Page 9:229)

LAMIA, (Géog. anc.) ville de Thessalie, en Phthiotide; elle est principalement mémorable par la bataille qui se donna dans son territoire, après la mort d'Alexandre, entre les Athéniens secourus des autres Grees, & Antipater Gouverneur de la Macédoine. Le succès de cette journée fut très - funeste aux Athéniens, & à plusieurs autres villes de la Grece, comme il paroît par le récit de Diodore de Sicile, liv. XVIII. & de Pausanias, liv. VII. Il en résulte que Suidas, au mot *DA/MIA, se trompe quand il dit qu'Antipater perdit la bataille. (D. J.)

LAMIAQUE Guerre (Page 9:229)

LAMIAQUE Guerre, (Hist. ancienne.) guerre entreprise par les Grecs ligues ensemble, à l'exception des Béotiens, contre Antipater; & c'est de la bataille donnée près de Lamia, que cette guerre tira son nom. Voyez Lamia. (D. J.)

LAMIE (Page 9:229)

LAMIE, (Hist. nat.) Voyez Requin.

LAMIES (Page 9:229)

LAMIES, s. f. pl. Lamioe, (Mythol. littér.) spectres de la fable qu'on représentoit avec un visage de semme, & qu'on disoit se cacher dans les buissons, près des grands chemins, pour dévorer les passans. On leur donna ce nom du mot grec LAMO/S2, qui signifie voracité; hormis qu'on aime mieux adopter le sentiment de Bochart, qui tire de Lybie la fable des Lamies, & qui donne à ce mot une étymologie phénicienne, dont le sens est le même que celui de l'étymologie greque.

Ce qu'il y a de sûr, c'est que de tout tems & en tout pays, on a inventé de pareilles chimeres, dont les nourrices, les gouvernantes, & les bonnes femmes, se servent comme d'un epouventail pour faire peur à leurs enfans, les empêcher de pleurer, ou les appaiser. C'est une coutume d'autant plus mau<cb-> vaise, que rien n'est plus capable d'ébranler ces petits cerveaux, si tendres & si flexibles, & d'y produire des impressions de frayeur dont ils se ressentent malheureusement toute leur vie.

Lucilius se moque en très - beaux vers de la frayeur de l'hoinme, qui parvenu à l'âge de raison, ajoûte encore foi à ces sortes d'êtres imaginaires.

Terricula Lamias Fauni quas, Pompilüque Instituere Numoe; tremit has, hîe omnia ponit, Ut pueri infantes credunt signa omnia ahena Vivere. . . .

« Et toutes les effroyables Lamies que les Faunus & les Numa Pompilius ont inventées, il les craint. Il croit que tous ses maux & ses biens dépendent d'elles, comme les petits enfans croyent que toutes leurs poupées & toutes les statues sont vivantes ».

La Fontaine a renchéri sur cette pensée de Lucile, dans cette strophe de son ingénieuse fable, le statuaire & la statue de Jupiter:

L'artisan exprima si bien Le caractere de l'idole, Qu'on jugea qu'il ne manquoit rien A Jupiter que la parole. Même l'on dit que l'ouvrier Eut à peine achevé l'ouvrage, Qu'on le vit srémir le premier, Et redouter son propre ouvrage, &c.

Mais le commencement de cette fable est d'une toute autre beauté, & peut - être la Fontaine n'a riea fait de si fort. (D. J.)

Lamies (Page 9:229)

Lamies (dents de), lamiodontes, (Hist. nat. Minéral.) nom donné par quelques naturalistes à des dents de poissons que l'on trouve pétrifiées dans le sein de la terre, & que l'on croit communément avoir appartenu à des chiens de mer ou lamies. Ces dents varient pour la forme & pour la grandeur; elles sont ordinairement triangulaires, mais on en trouve aussi qui sont très - aiguës. On en rencontre en Bearn au pié des Pyrénées, prês de Dax, qui ont pes de deux pouces de longueur. M. Hill dit qu'il y en a qui ont jusqu'à cinq & six pouces de longueur; il y en a qui sont unies par les côtés, d'autres sont dentelées comme une scie. Voyez Glossopetres. ( - )

LAMIER (Page 9:229)

LAMIER, s. m. (Art méchan.) ouvrier qui prépare la lame d'or & d'argent pour le manufacturier en étoffes riches.

LAMINIUM (Page 9:229)

LAMINIUM, (Géog. anc.) ancienne ville de l'Espagne chez les Carpétaniens, selon Ptolomée, liv. II. cap. vj. c'est à présent Montiel.

Laminium donnoit à son territoire le nom de Laminitanus ager; ce canton s'appelle aussi présentement Campo de Montiel. (D. J.)

LAMINAGE (Page 9:229)

LAMINAGE, s. m. (Art méchanique.) c'est l'action & la maniere de réduire en larmes, par le moyen d'une machine appellée laminoir. Il se dit particulierement de l'or, de l'argent, & du plomb. Voyez les articles suivans.

LAMINOIR (Page 9:229)

LAMINOIR, s. m. à la Monnoie, est un instrument qui a pour objec de réduire les lames au sortir des moules à une épaisseur conséquente à la monnoie que l'on veut fabriquer. Voyez Planches du Monnoyage, le manege dont l'arbre & la grande roue reçoivent leur mouvement par quatre chevaux. La fig. 2. représente le laminoir du dégrossi en H, & le laminoir simple en I; A, est le gros arbre qui fait tourner la grande roue B; C, C, sont les lanternes; D, le hérisson; E, l'arbre du hérisson; F, F, les arbres des lanternes; G, G, les boîtes dans lesquelles sont attachés les rouleaux du dégrossi.

La fig. 3. est le laminoir du dégrossi. A, est le

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