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Les lames, avant de passer au coupoir, sont ébarbées, dégrossies, recuites & laminées.
Quoique l'or & l'argent en lame soient presque
tout destinés à être filés sur la soie ou sur le fil, on
ne laisse pas cependant d'en faire entrer de non - filé
dans la composition de quelques étoffes, même de
certaines broderies, dentelles & autres semblables
ouvrages, pour les rendre plus brillantes & plus
riches. Voyez
Chacune de ces ficelles, appellées lisses, a dans son milieu une petite boucle de la même corde, ou un petit anneau de fer, d'os &c. à - travers desquels sont passés les fils de la chaîne de la toile que l'on veut travailler.
Les lames, qui sont suspendues en l'air par des cordes passées dans des poulies au haut du métier des deux côtés, servent par le moyen des marches qui sont en bas, à faire hausser & baisser alternativement les fils de la chaîne, entre lesquels on glisse
Diodore de Sicile nous apprend qu'à la mort des souverains en Egypte toute la face du pays étoit changée, & que l'on n'entendoit de toutes parts, à leurs pompes funebres, que des gemissemens & des lamentattons.
Cette même coutume régnoit chez les Assyriens
& les Phéniciens, au rapport d'Herodote & de Strabon. Delà viennent ces fêtes lugubres des femmes
d'Egypte & de Phénicie, où les unes pleuroient leur
dieu Apis, & les autres se désoloient sur la perte
d'Adonis. Voyez
Les Grecs imiterent une pratique qui convenoit si bien à leur génie. On sait assez tout ce que les poëtes ont chanté des lamentations de Thétis, à la mort le son fils Achille; & des voyages des muses en habit de deuil à Lesbos, pour y assister aux funérailles & y faire leurs lamentations. Mais c'est certainement à cet usage des lamentations funebres qu'il faut rapporter l'origine de l'élegie.
Enfin la flûte accommodée aux sanglots de ces hommes & de ces femmes gagées, qui possedoient le talent de pleurer sans affliction, fit un art ingénieux des lamentations, qui n'étoient auparavant ni liées ni suivies. Elle en donna le sigual, & en régla le ton.
Cette musique ligystale, expressive de la douleur, consola les vivans, en même tems qu'elle honora les morts. Comme elle étoit tendre & pathétique, elle remuoit l'ame, & par les mouvemens qu'elle lui inspiroit, elle la tenoit tellement occupée, qu'il ne lui restoit plus d'attention pour l'objet même, dont la perte l'affligeoit. Il n'est peut - être point de plus grand secret pour charmer les amertumes de la vie. (D. J.)
Ces lamentations contiennent cinq chapitres, dont
les quatre premiers sont en vers acrostiches & abecedaires;
chaque verset ou chaque strophe com<pb->
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