ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"230"> conduit par lequel passe les lames; B, la boîte; C, C, les rouleaux; D, D, les ressorts qui maintiennent les écrous. Fig. 4. A, est le laminoir d'après le dégrossi; B, B, sont les rouleaux; C, C, les pignons qui font tourner les rouleaux; D, D, les conduits; F, F, les vis avec les écrous.

Laminoir (Page 9:230)

Laminoir, (plomb.) machine qui sert à laminer le plomb, c'est à - dire à le réduire en table de telle épaisseur que l'on veut.

Avant de décrire cette machine, il convient d'expliquer ce qui concerne la fonderie particuliere à l'attelier du laminoir. On fond le plomb dans une chaudiere de fer fondu monté sur un fourneau de mâconnerie de brique représenté dans la vignette de la seconde Planche du laminoir. Voyez aussi l'article Plombier. Ce fourneau A, élevé d'environ 4 ou 5 piés, est accompagné de côté & d'autre d'un petit escalier C, composé de 4 à 5 marches, par lesquelles on peut monter sur les paliers D, d'où les ouvríers peuvent voir & travailler dans la chaudiere qui n'est élevée que de trois piés ou environ au - dessus des paliers g.C'est - là où les ouvriers se placent pour charger ou écumer la chaudiere; au - devant du fourneau est placée une forte table V R K G, avec ses rebords. C'est sur cette table remplie de sable que l'on coule le plomb; pour cet esset, on commence par dresser le sable avec un rable ou rateau; on l'unit ensuite avec les plaques de cuivre dont on se sert comme d'un fer à repasser; on observe de former une espece d'anse du côté du gruau; ce qui se fait en formant un arrondissement dans le sable du côté opposé au fourneau, & en plaçant une grosse cheville de fer un peu conique dans le sable & au centre de l'arrondissement dont on a parlé. Cette cheville que l'on repousse après que la table est coulée & refroidie, sert à y reserver un trou, au moyen duquel & du gruau P R S, on enleve facilement la table de plomb de dessus la forme de sable pour la porter sur l'établi du laminoir, comme on le voit dans la même vignette; Q, la table de plomb; N, l'anse & le crochet par lequel elle est suspendue.

Pour couler la table, on commence après que la quantité de plomb suffisante est en fusion dans la chaudiere, par faire écouler ce métal dans un auge G K, aussi long que la forme de sable H est large (cet auge peut contenir 3500 livres de métal); ce qui se fait en lâchant au robinet la bonde de fer A, par laquelle le plomb coule du fond de la chaudiere sur une feuille de taule placée au - dessous du chevalet 1, 2, dans l'auge G K, où on le laisse un peu rafraîchir, jusqu'à ce que, par exemple, un rouleau de papier soit seulement roussi & non pas enflammé par la chaleur du plomb fondu; alors il est tems de verser: ce qui se fait en tirant les chaînes suspendues aux extrémités a a des leviers a b, qui par leurs extrémités b b, enlevent & versent le plomb contenu dans l'auge G K, sur la forme H, bien établie de niveau; précaution essentielle, pour que les tables de plomb ayent par - tout la même épaisseur, qui est d'environ 18 lignes. On laisse refroidir la table que l'on enleve ensuite au moyen de la grue tournante Q P, en faisant entrer le crochet N, pendant à la moufle inférieure, dans le trou reservé audevant de la table.

Description du laminoir. Le laminoir est composé de deux cylindres ou rouleaux A A, B B, de fer fondu de 5 piés de long, non compris les tourillons. Ces cylindres ont un pié de diametre, & pesent chacun deux mille huit cens livres. Leur situation est horisontale, & ils sont placés en - travers & vers le milieu de l'établi du laminoir, comme on voit fig. 1. Planche I. du laminoir. Cet établi est composé d'un chassis A B, C I, d'environ 56 piés de long, sur six de large, élevé au - dessus du rez - de - chaussée d'environ trois piés où il est soutenu par différentes pieces de charpente, comme A Z, A m, assemblées dans le patin z m; le dessus est rempli de rouleaux de bois A I, de cinq pouces de diametre, dont les tourillons de fer entrent dans des trous pratiqués aux faces intérieures des longs côtés du chassis dont on ne voit qu'une portion dans la figure. C'est sur ces rouleaux que la table glisse pendant l'opération du laminer. Les rouleaux A A, B B, fig. 2 & 3, A A, le rouleau supérieur; B B, l'inférieur qui n'en differe point; A, les tourillons de sept à huit pouces de diametre; a la partie quarrée qui est reçue dans la boîte C C, de l'arbre C G, dont voici le détail des parties; C C, la boîte quarrée, dans laquelle le tenon quarré a, du rouleau inférieur entre; b, un tourillon; d, une virolle ou assiette contre laquelle la face u, de la lanterne D, vient s'appuyer; E, partie quarrée, sur laquelle le dormant du verrouil est placé; la place qu'il occupe est représentée par des lignes ponctuées: ce quarré est inscrit au cercle de la partie arrondie D, qui reçoit le canon m u, de la lanterne D, fig. 7. F, partie arrondie qui reçoit le canon o p, de la lanterne, F, fig. 7. G, autre tourillon; le cercle de la partie F, est inscrit au quarré de la partie E, pour laisser le passage libre au dormant du verrouil, representé dans les fig. 4. & 5. & le quarré est inscrit au cercle D, afin que le canon u m, de la petite lanterne, puisse passer sur cette partie. On place donc ces trois pieces, les deux lanternes, fig. 7. & le porte verrouil, fig. 4. & 5. en les faisant entrer sur l'arbre par l'extremité G, premierement la lanterne D, ensuite le porte verrouil, & en dernier lieu la lanterne F.

Cet arbre de la proportion des parties duquel on peut juger par l'échelle jointe aux figures, ainsi que des rouleaux & des canons u m, o p, qui sont au centre des lanternes, & le porte - verrouil, sont tous de fer fondu. On fait les moules de toutes ces pieces avec différens calibres & de la même maniere que ceux des pieces d'Artillerie. Voyez Canon & Fonderie en fer.

Voici maintenant comment le mouvement cst communiqué à cette machine. O S, figures 1. & 2. l'axe d'un rouet N; S, la pierre qui porte la crapaudine, sur laquelle le pivot roule; R Q, quatre leviers de treize piés de long, auxquels on attelle des chevaux. Ce rouet communique le mouvement à un arbre horisontal O H, par le moyen de la lanterne M; ce même arbre porte encore une roue dentée ou hérisson L, & une lanterne K, qui transmettent le mouvement aux lanternes F & D, à la lanterne F, directement, puisque les dents de l'hérisson L, engrenent dans les fuseaux de la lanterne F, & à la lanterne D, au moyen de l'étoile de cuivre d d, qui engrene à - la - fois dans les lanternes D & K; l'hérisson L & les lanternes K, M, sont fixes sur l'arbre O H, avec lequel elles tournent nécessairement, au lieu que les lanternes D & F sont mobiles sur leur axe C G, au moyen des canons qui en occupent le centre, comme on l'a remarqué ci - dessus.

Il résulte de cette construction, que de quelque sens que l'on puisse supposer que l'axe horisontal H O, puisse tourner, il y a toûjours une des deux lanternes D ou F, qui tourne du même sens que lui, & l'autre en sens contraire, savoir la lanterne F, dans le sens opposé à l'arbre, & la lanterne D, dans le même sens; sans pour cela que le mouvement soit communiqué à l'axe commun C G, de ces deux lanternes, & par conséquent sans qu'il soit communiqué à rouleau inférieur B B, du laminoir.

Mais on parvient au moyen du verrouil, fig. 2, 4, 5 & 6, à fixer à choix une des deux lanternes D ou F sur l'arbre C G; le verrouil ou les verrouils, [p. 231] car il y en a deux, sont des barres de fer forgé 56, 56, fig. 4 & 6, soudées à une poulie du même métal, représentée en profil, fig. 2 & 4, en plan, fig. 5, où l'on voit le profil du porte - verrouil; 7 est le trou quarré dans lequel entre la partie quarrée E de l'arbre C C G, fig. 3. a b, c d, les fourchettes qui reçoivent les verrouils 5, 5, dont les extrémités 55 entrent dans la rainure circulaire q r s t pratiquée dans la face de la lanterne D, & où les mêmes verrouils trouvent un point d'appui dans les barres de fer q s, t r, fig. 7, qui sont encastrées de leur épaisseur dans le bois de la lanterne. Les extrémités 66 des mêmes verrouils entrent dans une semblable rainure circulaire x y pratiquée à la face de la lanterne F qui regarde le verrouil selon que le verrouil en coulant dans les fourchettes représentées en profil, fig. 4 en 1, 4; 2.3 s'engage par son extrémité 5 dans la lanterne D ou par son extrémité 6 dans la lanterne F, car il n'est jamais engagé dans les deux lanternes à la - fois; le verrrouil, dis - je, est contraint de suivre le mouvement de la lanterne, dans laquelle il est engagé, & par conséquent l'axe C C G tourne du même sens que cette lanterne, aussi - bien que le rouleau inférieur B B du laminoir; cet axe tourne du même sens que l'arbre de bois H O, fig. 2; lorsque le verrouil est engagé dans la lanterne D mûe par renvoi, c'est le cas de la fig. 2, & le même axe C G, & par conséquent le rouleau du laminoir tourne en sens contraire lorsque l'extrémité 6 du verrouil est engagée dans la lanterne F, comme on l'a déjà remarqué ci - dessus.

Il faut maintenant expliquer comment on fait changer le verrouil; pour cela il faut entendre qu'en T, fig. 2, c'est à - dire au - dessous de la partie E du verrouil, est placé horisontalement un arbre de fer forgé, représenté en perspective par la fig. 6. Pl. II. Cetaxe T porte deux montans fa, b g reliés ensemble par la traverse f g; ces deux montanssont terminés en a & b par des boulons qui entrent dans la rainure de la poutie E, sans cependant l'empêcher de tourner. A une des extrémités de l'axe c T est assemblé quarrément un long levier T V, au moyen duquel, selon que l'on leve ou qu'on abaisse l'extrémité V, on fait incliner de côté ou d'autre le pian de la fourchette a f g b, qui pousse du même sens la poulie E & par conséquent les verrouils qui y sont adhérens, & les fait entrer par ce moyen dans l'un ou l'autre des deux lanternes D ou F mobile sur l'axe C G, auquel elle devient alors fixe.

Par ce moyen ingénieux applicable à bien d'autres machines que le laminoir, on est dispensé de retourner les chevaux pour faire tourner les cylindres en sens contraire, & de la peine qu'il faudroit prendre de transporter la table de plomb du poids de 2600 livres ou environ, du côté du laminoir où elle est sortie d'entre les rouleaux, au côté par où elle y est entrée; car on ne lamine que d'un seul sens, ainsi qu'on l'expliquera après avoir parlé du régulateur.

Le régulateur est l'assemblage des pieces au moyen desquelles on approche ou on éloigne les cylindres l'un de l'autre, en élevant ou abaissant le cylindre supérieur. Voyez la figure premiere qui représente en perspective le régulateur & le reste de la machine, la fig. 2 qui en est l'élevation geométrale, & la fig. 8, Planche seconde, qui représente en détail les différentes pieces qui composent un des côtés du laminoir, l'autre côté étant parfaitement semblable. X, dans toutes les fig. citées, grosse piece de bois dans laquelle sont plantées quatre colonnes de fer, telles que les deux r m, r n, fig. 8; ces colonnes traversent le collet inférieur 88, le double collet 77, & le collet supérieur 66. Elles sont faites en vis par leur partie supérieure m n pour recevoir les écrous 55, garnis chacun d'une roue de fer horisontale. Deux de ces roues engrenent à - la - fois dans un pignon fixo sur la tige 24, & ce pignon, qui est couvert par une roue de fer, est mis en mouvement par une vis sans fin W conduite à son tour par une manivelle L, comme on voit, figure premiere. Toutes les pieces dont on vient de faire l'énumération sont doubles, c'est - à - dire qu'il y en a autant à l'autre extrémité du laminoir. Les colonnes r m, r n, fig. 8, sont représentées beaucoup plus longues qu'il ne faut, mais on doit concevoir que le colet inférieur 88 s'applique exactement au sommier X, le tourillon du cylindre B sur le collet, & que le tourillon du cylindre A est exactement embrassé par le collet 66 & le double collet 77 dont on va expliquer l'usage.

Il résulte de cette construction, que lorsque l'on tourne la manivelle L, fixée sur la tige de la vis sans fin W, ou plûtôt des deux vis sans fin; car cette tige qui passe dans les trous des pieces 3 fixées par des vis au collet supérieur 66, en porte deux; il suit que le mouvement est communiqué à la roue qui est au - dessus du pignon 2, 4; que ce pignon communique le mouvement aux deux roues 5, 5, & les fait tourner du même sens, ce qui fait connoître que les vis doivent être taraudées du même côté. Il est visible qu'en faisant descendre les écrous on comprime le cylindre supérieur A sur l'inférieur B, qui est fixe, c'est - à - dire qu'il n'a que le mouvement de rotation qui lui est communiqué par les roues & lanternes de la machine; mais pour faire éloigner les cylindres l'un de l'autre, il ne suffiroit pas de tourner les écrous 5, 5 en sens contraire, puisque n'étant point assemblés avec le collet supérieur 66, ni le cylindre supérieur A avec le collet, les écrous s'éloigneroient sans que le cylindre fût relevé. On a remédié à cetinconvénient par le double collet 77 qui embrasse en - dessous le tourillon du cylindre supérieur. Ces doubles collets forment les traverses inférieures des étriers 7 k h g, fig prem. dont les montans g terminés par une chaîne qui s'enroule sur l'axe a b, sont perpétuellement tirées en en haut par le poids 10 appliqué à l'extrémité 10 du levier a, 10 b; ce poids doit être suffisant pour soûlever le cylindre supérieur A, les collets 66, & toutes les pieces de l'armure du régulateur.

Aprês avoir décrit cette belle machine, il ne reste plus qu'à ajoûter un mot sur la maniere de s'en servir, en quoi l'opération du laminer consiste.

La table de plomb ayant été fondue comme il a été dit ci - dessus, & ébarbée & nettoyée du sable qui pouvoit y être resté, est enlevée par la grue tournante P R S, Planche seconde, pour être portée sur les rouleaux de bois qui composent l'établi du lamimoir; le service de cette grue est facilité par un cric sur le treuil duquel le cable s'enroule: deux hommes suffisent pour cette manoeuvre, tant par la facilité que la moufle N & le cric procurent, que parce qu'il y a un verrouil près du cric par lequel on arrête les manivelles, ce qui laisse la liberté à ceux qui servent cette machine de faire les manoeuvres auxquelles d'autres hommes seroient nécessaires.

La table de plomb étant donc placée sur les rouleaux de bois & une de ses extrémités entre les cylindres, on abaisse par le moyen du régulateur le cylindre supérieur sur la table que l'on comprime autant qu'il convient, & le verrouil des lanternes etant en prise dans la lanterne F, on fait marcher les chevaux. Le mouvement communiqué au cylindre inférieur B B par l'axe C G auquel la lanterne F est devenue adhérente par le moyen du verrouil, est transmis à la table, de la table au cylindre supérieur A: en sorte que la table entiere passe entre les cylindres, où ayant été fortement comprimée, elle a reçu à ce premier passage un degré d'applattissement & d'allongement proportionnels à la compres<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.