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Quelques auteurs confondent mal - à - propos le jaspe avec le marbre. La différence entre eux est très - sensible: le premier donne des étincelles, lorsqu'on le frappe avec un briquet, & ne se dissout point dans les acides; au lieu que le marbre s'y dissout, & ne fait point feu lorsqu'on le frappe avec le briquet.
Le jaspe se trouve dans le sein de la terre par masses détachées de différentes grandeurs: des voyageurs parlent d'un morceau de jaspe de neuf piés de diametre, qui fut tiré d'une carriere de l'archevêché de Saltzbourg, & placé parmi le pavé d'une des cours du palais impérial à Vienne en Autriche.
M. Gmelin, dans son voyage de Sibérie, dit y avoir vû, dans le voisinage de la riviere d'Argun, une montagne qui est presque entierement composée d'un jaspe verd très - beau, mais extrêmement mêlé de roche brute, de sorte qu'il est rare de trouver des morceaux de trois livres exemts de gersures & de défauts. Le même auteur ajoûte que quelquefois on en a tiré des masses qui pesoient un ou deux piés (le pié fait 33 livres); mais ils se fendoient à l'air au bout de quelques jours, de sorte qu'on ne pouvoit point s'en servir pour faire des colonnes, des tables ou d'autres grands ouvrages. Voyez Gmelin, voyage de Sibérie.
On trouve aussi des jaspes de différentes couleurs en Bohème, en Italie, & dans beaucoup d'autres pays de l'Europe; mais on donne la préférence à ceux des Indes orientales, parce qu'on les regarde comme plus durs, ils prennent mieux le poli, les couleurs en sont plus vives.
On ne peut se dispenser de rapporter ici l'expérience singuliere de Beccher sur le jaspe. Ce savant chimiste mit du jaspe dans un creuset avec un mêlange couvenable (adhibitis requisitis), pour le faire entrer en fusion, il lutta le couvercle avec le creuset; en donnant un feu violent, la matiere se fondit. Quand le creuset fut refroidi, il l'ouvrit, & trouva que le jaspe avoit formé une masse solide presque aussi dure que cette pierre étoit auparavant; mais elle avoit changé de couleur, & étoit devenue laiteuse & demi - transparente, comme une agate blanche; mais les parois supérieurs du creuset, c'est - à - dire, le couvercle & les côtés auxquels le jaspe n'avoit pu toucher pendant la fusion, étoient couverts d'une couleur de jaspe parfaite, & il ne leur manquoit que la consistence & la dureté pour ressembler parfaitement à du jaspe poli, mais cette couleur n'étoit que légerement attachée à la superficie. De cette maniere Beccher a séparé la partie colorante du jaspe, qu'il nomme son ame, & l'a sublimée par la violence du feu. Voyez Beccher, Physica subterranea, édition de 1739, page 77. Il y a lieu de croire que Beccher joignit de l'acide vitriolique à son jaspe pulvérisé; du - moins est - il certain qu'en versant de l'huile de vitriol sur du jaspe en poudre, & le mettant ensuite sous une mouffle à un feu médiocre, toute la couleur du jaspe disparoît, & il reste sous la forme d'une poudre blanche.
M. Henckel dans sa Pyrithologie, décrit un jaspe très - singulier qui se trouve près de Freyberg en Misnie, dans un endroit qu'on nomme la carriere de jaspe, ou de corail: on trouve 1°. une couche de spath très - pesant, 2°. au - dessous est du crystal de roche; ces deux couches n'ont qu'environ deux travers de doigt d'épaisseur; ensuite 3°. vient de l'améthiste, 4°. une nouvelle couche de crystal, 5°. du jaspe, 6°. du crystal, 7°. du jaspe, 8°. du crystal, 9°. du jaspe, 10°. du crystal. Chacune de ces huit dernieres couches n'est souvent pas plus épaisse qu'un fil; & toutes ensemble ont à peine trois lignes d'épaisseur, & sont cependant très - distinctes. Il vient ensuite 11°. du jaspe d'un rouge clair, 12°. un jaspe
Jaspe - agate (Page 8:467)
Jaspe camée (Page 8:467)
Jaspe - onyx (Page 8:467)
Jaspe (Page 8:467)
JASPER (Page 8:467)
* JASPER, v. act. (Peint. & Reliûre.) c'est peindre
en jaspe. Les Relieurs jaspent la couverture &
même la tranche des livres. Pour cet effet, ils ont
un pinceau fait de racine de chien - dent d'une moyenne
grosseur, avec lequel ils jettent la couleur qui est
ou verte ou rouge, ou bleue, ou mêlée: il y a des
tranches marbrées. Ce travail occupe des ouvriers
qui ne font rien de plus. Voyez l'article
JASPRIN (Page 8:467)
JASPRIN, (Géog.) petite ville de la haute - Hongrie, dans le comté de Pest, sur la riviere de Zagiwa.
JASQUE (Page 8:467)
JASQUE, (Géog.) petite ville maritime de Perse, sur un cap qui resserre le golfe d'Ormus, dans la
province de Tubéran. Ce cap a 25
JASSI (Page 8:468)
JASSI, s. m. (Hist. nat.) poisson qui, suivant M. Gmelin se trouve abondamment dans quelques rivieres de Sibérie; il dit que c'est le même poisson que Gesner appelle rutilus ou rubellus.
JASSUS, ou JASUS (Page 8:468)
JASSUS, ou JASUS, (Géog. anc.) ville d'Asie
dans la Carie; Polybe dit qu'elle étoit située sur la
côte d'Asre, dans le golfe qui est terminé d'un côté
par le temple de Neptune sur le territoire des Milésiens, & de l'autre côté par la ville des Mindiens.
Pline en parle aussi deux fois, liv. IX. chap. viij. La
notice de Hiéroclès qui la met entre les villes épiscopales de la Carie, l'appelle
Chérille poëte grec, étoit natif de Jase; il fe rendit célebre par son poëme sur la victoire, que les Athéniens remporterent contre Xerxès; & cet ouvrage leur parut si beau, qu'ils lui donnerent une piece d'or pour chaque vers. C'est ainsi qu'Octavie récompensa Virgile, pour l'éloge de Marcellus qu'il avoit placé avec tant d'art dans le VI. livre de l'Enéïde. Nous connoissons cet éloge de la plume du cygne de Mantoue, & nous ne cessons de l'admirer; mais le tems nous a envié la piece de Chérille qui lui fit tant d'honneur; il ne nous reste que quelques courts fragmens des vers du poëte de Carie. (D. J.)
JASTIEN (Page 8:468)
JASTIEN, adj. (Musique.) est en Musique le nom
qu'Aristoxene & Alypius donnent à ce mode, que
la plûpart des autres auteurs appellent ïonien. Voyez
JASWA - MOREWAIA (Page 8:468)
JASWA - MOREWAIA, (Medecine.) c'est ainsi que les Russiens nomment une maladie épidémique fort contagieuse qui paroît être la peste; elle se fait sentir assez fréquemment en plusieurs endroits de la Sibérie, & sur - tout dans la ville de Tara, près des bords de la riviere d'Irtisch, & chez les Calmouques. Le mot russien moreswie signifie peste, & jaswa signifie bubon: cependant cette maladie differe de celle à qui nous donnons ce nom. Cette contagion attaque tout le monde sans distinction d'âge ni de sexe, les chevaux eux - mêmes n'en sont point exempts; elle s'annonce par une tache blanche ou rouge qui se place sur une des parties du corps, & au milieu de cette tache on dit qu'il y a souvent un petit point noir. Cette tache ou tumeur est entierement dépourvûe de sentiment; elle est dure & s'éleve un peu au - dessus du reste de la peau; elle augmente en peu de tems, & en quatre ou cinq jours elle acquiert la grosseur du poing & a toûjours la même dureté & la même insensibilité. Le malade éprouve durant ce tems une grande lassitude, & une soif extraordinaire; il perd entierement l'appétit, est toûjours assoupi; il lui prend des étourdissemens aussi - tôt qu'il se tient debout; il sent un serrement considérable de la poitrine; enfin, il a de la difficulté à respirer; son haleine devient puante; il pâlit ou jaunit; il éprouve de grandes douleurs intérieurement; il se retourne & change perpétuellement de situation, & la soif va toûjours en augmentant. Quand tous ces symptomes sont suivis d'une sueur abondante, c'est un signe que la mort approche, & les personnes robustes périssent ordinairement le dixieme ou onzieme jour; les plus délicates ne vont pas si loin. Ceux qui sont attaqués de cette maladie ne se plaignent que de douleurs de tête tant qu'elle dure; on ne remarque aucun changement sur la langue, aucune constipation, ni rétention d'urine, & la tête demeure saine jusqu'au dernier moment.
Aussi - tôt qu'un tartare apperçoit une de ces taches sur son corps, il va trouver un cosaque, qui n'est ordinairement qu'un medecin de bestiaux; il arrache la tache avec ses dents jusqu'au sang, où il enfonce dans le milieu une aiguille & la tourne en - dessous en tous sens, & continue à la détacher ainsi
Cette maladie se manifeste dans les chevaux àpeu près par les mêmes symptomes, excepté que la tache ou le bubon sont beaucoup plus considérables; souvent leur soif est si ardente, qu'ils se noyent dans les rivieres à force de boire. Quand on s'apperçoit à tems qu'ils sont attaqués de cette maladie, on ouvre le bubon avec un couteau, ou bien on y enfonce jusqu'au vif un fer rouge. Ce bubon se forme sur toutes les parties du corps du cheval, mais sur - tout sur le poitrail, & sur les parties de la génération: on laisse manger très - peu l'animal durant la cure; les vaches sont moins sujettes à cette contagion que les chevaux, & les brebis encore moins que les vaches. M. Gmelin, dont nous avons tiré le détail qui précede, observe qu'on ne se souvient point d'avoir jamais éprouvé la vraie peste en Sibérie. Voyez Gmelin, voyage de Sibérie. Ce savant voyageur dit avoir eu occasion de traiter un homme du pays attaqué de la même maladie: la tache ou la tumeur lui étoit venue au menton; & comme après avoir eu recours au remede usité par les Cosaques, il négligea de faire autre chose; M. Gmelin voyant que le cas étoit pressant, eut recours aux remedes les plus violens; il commença par faire à la plaie des scarifications profondes; il arrêta le sang avec de l'eau - de - vie, faute d'autre chose; il répandit sur la plaie du précipité rouge, & mit par - dessus un emplâtre émollient, pour exciter la suppuration, & lui fit prendre intérieurement en quatre prises quatre grains de mercure doux à trois heures de distance: de cette maniere, il le tira d'affaire & fit disparoître les symptomes qui menaçoient sa vie. Gmelin, voyage de Sibérie, tome IV. de l'édition allemande. ( - )
IATRALIPTE (Page 8:468)
IATRALIPTE, s. m. (Gymn. milit. & medic.) un ïatralipte dans sa premiere signification, étoit un officier particulier du gymnase, dont l'emploi se bornoit à oindre les athletes pour les exercices athlétiques; on le nommoit autrement aliptés, alipte.
Ensuite le mot ïatralipte, désigna un medecin, qui
traitoit les maladies par les frictions huileuses, un
medecin oignant,
On sait que dans le tems des Romains, l'application
des huiles, des onguens, des parfums liquides,
dont on se servoit avant & après le bain, occupoit
un grand nombre de personnes. Alors ceux
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