ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"456"> sur les épaules, s'appuie - t - il? vous le rejetterez sur le derriere, & vous le releverez: mollit - il? vous l'animerez: rallentit - il sa mesure? vous la presserez: fuit - il? vous le retiendrez: se retient - il? vous le chasserez: se traverse - t - il? vous le replacerez sur la ligne droite: le tout pour assûrer l'efficacité des aides qui le rectifieront, & qui, soit qu'elles doivent provenir de la main seule, ou de la main & des jambes ensemble, ne different ni par le tems, ni par l'ordre dans lequel elles doivent être données, de celles dont nous faisons usage lors du partir, car elles sont positivement les mêmes. (e)

Galop gaillard (Page 7:456)

Galop gaillard: on appelle proprement de ce nom un galop dont la cadence est intervertie & la suite interrompue par des sauts auxquels se livre l'animal. Ces sauts sont souvent l'effet de sa gaieté, ou une preuve de la vigueur de son échine, de sa legereté naturelle, & du mauvais emploi qu'il fait de l'une & de l'autre pour peu qu'il soit animé, & qu'on entreprenne de le renfermer & de le retenir inconsidérément. Quelques auteurs ont très - mal - à - propos confondu cette allure avec l'air du pas & le saut; elle doit d'autant moins être mise au rang de ce que nous nommons airs de manege, que dans cette action l'animal maîtrise plûtôt le cavalier, que le cavalier ne maîtrise le cheval. (e)

Galop de Contre - tems (Page 7:456)

Galop de Contre - tems, allure dans laquelle le devant procede de la même maniere qu'au galop, & le derriere de la même maniere qu'aux courbettes, l'une des jambes du bipede postérieur étant néanmoins un peu plus avancée dans sa battue que l'autre. Plusieurs écuyers italiens admirent cette action & la regardent comme une des plus belles que le cheval puisse fournir, sur - tout si les épaules s'élevent beaucoup plus haut que les hanches. (e)

Galop de Chasse (Page 7:456)

Galop de Chasse, galop aisé, uni, étendu, ni trop relevé, ni trop près de terre, & dans lequel le cheval déploye librement ses membres. (e)

GALOPADE (Page 7:456)

GALOPADE, s. f. (Man.) terme spécialement employé pour désigner & pour exprimer d'un seul mot ce que nous appellons un véritable galop de Manege; c'est - à - dire un galop qui, fourni par un cheval qui a de beaux mouvemens, & dont tous les ressorts sont mis en jeu, est parfaitement sonore & cadencé. Voyez Galop & Manege. (e)

GALOPER (Page 7:456)

GALOPER, v. neut. (Manege) ce cheval galope faux, il galope uni.

Il est encore d'usage en un sens actif: galoper un cheval. Voyez le diction. de l'acad. Voyez Galop. (e)

GALREDA (Page 7:456)

GALREDA, s. m. (Pharmacie.) suc épais & visqueux, tiré à force de bouillir des parties cartilagineuses des animaux: on l'appelle communément gelée. Voyez Gelée.

GALUPSE ou ACONS (Page 7:456)

* GALUPSE ou ACONS, terme de Riviere, sorte de bateau en usage sur la côte de Bretagne.

Les galupses dont on se sert sur les eaux de tous les étangs qui bordent cette côte, sont de petits bateaux que l'on peut réduire à l'espece des acons; ils sont plats par - dessous, comme les semelles dont se servent la plûpart des bâtimens hollandois; quarrés par l'arriere, pointus à l'avant, faits de planches; d'environ quatre piés de large sur sept à huit de long, & au plus vingt - deux pouces à deux piés de haut: deux seules planches en font tout le bordage, & ils n'ont que deux hommes d'équipage dans la pêche. Celui qui gouverne avec la rame, est placé à l'arriere; & celui qui tend le filet, à l'avant.

Le bachet est un diminutif de la galupse.

GALWAY (Page 7:456)

GALWAY, (Géograph.) quelques - uns écrivent Galloway, mais mal. C'est une contrée d'Irlande dans la province de Connaught, avec titre de Comté, d'environ 30 lieues de long sur 16 de large; ce comté est borné au nord par ceux de Maye & de Roscommon, au sud par celui de Clark, à l'orient par l'Océan Atlantique. Il y a plusieurs lacs; il abonde en grains & en pâturages. Galway en est la capitale. (D. J.)

GAMBE (Page 7:456)

GAMBE, s. f. se disoit autrefois pour jambe.

Gambes de Hune (Page 7:456)

Gambes de Hune, (Marine.) ce sont, suivant quelques - uns, de petites cordes qui sont tenues à une hauteur déterminée des haubans des deux grands mâts, & qui se terminent près de la hune à des barres de fer plates, dont l'usage est de retenir les mâts; mais, suivant d'autres, ce sont des crochets & des bandes de fer qui entourent les caps de mouton des haubans de hune, & qui sont attachés à la hune. On dit aussi jambes de hune. (Z)

GAMBESON ou GOBESON (Page 7:456)

GAMBESON ou GOBESON, s. m. (Hist. mod.) terme usité dans l'an cienne milice. Il signifiot une espece de cotte d'arm e ou de grand jupon qu'on portoit sous la cuirasse, pour qu'elle fût plus facile à porter, & moins sujette à blesser. Chambers.

Le gambeson étoit fait de taffetas ou de cuir, & bourré de laine, d'étoupes, ou de crin, pour rompre l'effort de la lance, la quelle, sans pénétrer la cuirasse, auroit néanmoins meurtri le corps, en enfonçant les mailles de fer dont elle étoit composée.

Dans un compte des baillis de France, de l'an 1268, il est dit: Expensa pro cendatis & bourra ad gambesones, c'est - à - dire pour le taffetas & la bourre pour faire des gambesons. Hist. de la milice françoise, par le P. Daniel. (Q)

GAMBIE (Page 7:456)

GAMBIE, (Géog.) petit royaume d'Afrique dans la Nigritie, fertile en bétail, gibier, grains, & éléphans.

La riviere de Gambie se jette dans la mer entre le cap Sainte - Marie au sud, & l'ile aux Oiseaux au nord; & quand on est plus avancé, entre la pointe de Barre au nord, & la pointe de Bagnon au sud. Le milieu de son embouchure est par les 13d 20' de lat. septentrionale.

Il faut toûjours avoir la sonde à la main dès qu'on est entré dans cette riviere, & observer de se tenir toûjours plus près des bancs du nord que de ceux du sud; cependant les Portugais, les François & les Anglois trasiquent beaucoup sur ce sleuve. Mais ce n'est, à proprement parler, que depuis les bouches ce Gambie jusqu'au royaume d'Angola inclusivement, que les Anglois commercent en Afrique: leurs comptoirs, assez bien fortifiés, envoyent à Jamesfort du riz, du miel qui est le sorgo des Africains, de l'ivoire, de la cire, & des esclaves tresestimés, qui leur viennent en partie des terres dépendantes du Senégal. (D. J.)

GAMBIT (Page 7:456)

GAMBIT, s. m. c'est, aux Echecs, une méthode particuliere de joüer, selon laquelle, après avoir poussé le pion du roi ou de la dame deux cases le premier coup qu'on joue, on fait ensuite avancer également de deux cases le pion de leur fou; c'est ce que le Calabrois appelle gambetto dans son traité sur les échecs, où il rassemble toutes les manieres de jouer le gambetto. Le traducteur françois a rendu le mot italien par celui de gambit, que nos joüeurs d'échecs ont adopté, tout barbare qu'il est dans notre langue. (D. J.)

GAMELIE (Page 7:456)

GAMELIE, s. f. (Hist. anc.) fête nuptiale, ou plûtôt un sacrifice que les anciens Grecs faisoient dans leur famille la veille d'un mariage.

Cette fête fut ainsi appellée du mot GA/MOS2, mariage; d'où est venu aussi Gamelios, épithete ou surnom donné à Jupiter & à Junon, que l'on regardoit comme présidant aux mariages. Le mois de Janvier, qui commençoit au solstice d'hyver chez les Atheniens, & pendant lequel on célébroit cette fête, en fut nommé Gamélion. Chambers. (G)

GAMELION (Page 7:456)

GAMELION, s. m. (Belles - Lettr.) en latin gamelium; poëme ou composition en vers sur le sujet d'un mariage: c'est ce qu'on appelle aujourd'hui épitha - [p. 457] lame. Voyez Epithalame. Ce mot est dérivé du grec GA/MOS2, mariage. (G)

GAMELLE (Page 7:457)

GAMELLE, s. f. (Marine.) est en général une jatte de bois. Celle des marins est fort creuse, & sans bord; on y met le potage, ou ce qui est destiné pour le repas de chaque plat des gens de l'équipage. Voyez Plat de l'Equipage.

Le nombre de gens qui doivent manger à un même plat n'est pas fixé; on met six, sept ou huit personnes a chaque gamelle.

Les matelots malades ou blessés sont soignés & servis par ceux qui mangeoient avec eux à la même gamelle.

Manger à la gamelle, c'est être réduit à manger avec les matelots; ce que l'on ordonne quelquefois comme une punition de fautes legeres, à ceux qui mangeoient à la table du capitaine.

Dans les fontaines salantes, l'écuelle qui sert à puiser l'eau salée dans les poëles, pour s'assûrer si la mure ou muire est bonne, s'appelle aussi une gamelle. (Z)

GAMITES ou GEMITES (Page 7:457)

GAMITES ou GEMITES, (Hist. nat.) pierre dont il est parlé dans Pline & dans d'autres auteurs anciens. On prétend qu'elle étoit blanche, & que l'on y voyoit deux mains qui se joignoient; ce qui lui a fait donner le nom qu'elle porte, qui signifie pierre de mariage. Il y a lieu de croire que cette pierre étoit factice, du moins elle est entierement inconnue des modernes, qui n'ont peut - être pas l'imagination assez vive pour remarquer les mêmes choses que voyoient les anciens.

GAMME (Page 7:457)

GAMME, s. f. GAMMUT ou GAMMA - UT, est en Musique une table ou échelle invet te par Guy Aretin, sur laquelle on apprend à nommer & à entonner juste les degrés de l'octave par les six notes de musique ut, ré, mi, fa, sol, la, suivant toutes les différentes dispositions qu'on peut leur donner; ce qui s'appelle solfier.

La gamme a aussi été nommée main harmonique, parce que Guy employa d'abord la figure d'une main, sur les différens doigts de laquelle il rangea ses notes, pour montrer le rapport de ses hexacordes avec les tétracordes des Grecs. Cette mair. a été en usage pour apprendre à nommer les notes, jusqu'à l'invention du si, qui a aboli chez rous les muances, & par conséquent la main harmonique qui sert à les expliquer.

Guy Aretin ayant, selon l'opinion commune, ajoûté au diagramme des Grecs un tétracorde à l'aigu & une corde au grave; ou plûtôt, seion Meibomius, ayant par ces additions rétabli ce diagramme dans son ancienne étendue, il appella cette corde grave, hypoproslambanomenos, & la marquea par le des Grecs; & comme cette lettre se trouve à la tête de l'échelle, en commençant par les sons graves, solon la méthode des anciens, elle a fait donner à cette échelle le nom barbare de gamme.

Cette gamme donc, dans toute son étendue, étoit composee de vingt cordes ou notes, c'est - à - dire de deux octaves & d'une sixte majeure. Ces cordes étoient représentées par des lettres & par des syllabes. Les lettres designoient invariablement chacune une corde déterminee de l'échelle, comme elles font encore aujourd'hui; mais comme il n'y avoit que sept lettres, & qu'il falloit recommencer d'octave en octave, on distinguoit ces octaves par les figures des lettres. La premiere octave se marquoit par des lettres majuseules, de cette maniere, . A. B. &c. la seconde par des caracteres ordinaires, g, a, b, &c. & la sixte surnumeraire se désignoit par des lettres doubles, gg, aa, bb, &c.

Pour les lyllabes, elles ne représentoient que les noins qu'il falloit donner aux notes en les chantant: or comme il n'y avoit que six noms pour sept notes, c'étoit une nécessité qu'au - moins un même nom fût donné à deux différentes notes, ensorte que ces deux notes mi, fa, ou la, fa, tombassent sur les semitons; par conséquent dès qu'il se présentoit un dièse ou un bémol qui amenoit un nouveau semi - ton, c'étoit encore des noms à changer; ce qui faisoit donner, non - seulement le même nom à différentes notes, mais différens noms à la même note, selon le progrès du chant; & c'est - là ce qu'on appelloit les muances.

On apprenoit donc ces muances par la gamme. A la gauche de chaque degré on voyoit une lettre qui indiquoit la corde précise qui appartenoit à ce degré: à la droite, dans les cases, on trouvoit les différens noms que cette même note devoit porter en montant ou en descendant par béquarre ou par bémol, selon le progrès.

Les difficultés de cette méthode ont fait faire en divers tems des changemens à la gamme. La figure 10. Pl. I. Musiq. représente cette gamme, telle qu'elle est aujourd'hui en usage en Angleterre. C'est à - peu - près la même chose en Allemagne & en Italie, si ce n'est que chez les uns on trouve à la derniere place la colonne de béquarre qui est ici la premiere, ou quelqu'autre legere différence aussi peu importante.

Pour se servir de cette échelle, si l'on veur chanter au naturel, on applique ut à G ou à r de la premiere colonne, le long de laquelle on monte jusqu'au la; après quoi passant à droite dans la colonne du bénaturel, on nomme fa: on monte au la de la même colonne, puis on retourne dans la précédente à mi, & ainsi de suite. Ou bien on peut commencer par ut au C de la seconde colonne; arrivé au la, passer à mi dans la premiere colonne, puis repasser dans l'autre colonne au fa. Par ce moyen une de ces transitions forme toûjours un semi - ton; savo r la, fa, & l'autre toûjours un ton, la, mi. Par bémol on peut commencer à l'ut en C ou F, & faire les transitions de la même maniere, &c.

En descendant par béquarre, ou quitte l'ut de la colonne du milieu, pour passer au mi de celle par béquarre, ou au fa de celle par bemol; puis descendant jusqu'à l'ut de cette nouvelle colonne, on en sort par fa de gauche à droite, par mi de droite à gauche, &c. Les Anglois n'employent pas toutes ces syllabes, mais seulement les quatre premleres, ut, ré, mi, fa; changeant ainsi de colonne de quatre en quatre notes, par une méthode semblable à celle que je viens d'expliquer, si ce n'est qu'au lieu de la, fa, & de la, mi, ils muent par fa, ut, & par mi, ut.

Toutes ces gammes sont toûjours de véritables tortures pour ceux qui veulent s'en servir pour apprendre à chanter. La gamme françoise, qu'on a aussi appellée gamme du si, est incomparablement plus aisée; elle consiste en une simple échelle de sept degrés sur deux colonnes, outre celle des lettres. Voyez fig. 2. Planche I.

La premiere colonne à gauche est pour chanter par bémol, c'est - à - dire avec un bémol à la clé, la seconde, pour chanter au naturel. Voilà tout le mystere de notre gamme.

Aujourd'hui que les musiciens françois chantent tout au naturel, ils n'ont que faire de gamme; C - solut, ut & C ne sont pour eux que la même chose: mais dans le système de Guy ut est une chose, & C en est une autre fort différente; & quand il a donné à chaque note une syllabe & une lettre, il n'en a pas prétendu faire des synonymes. (S)

Nous joindrons à cet article quelques observations. Les sons, ou, ce qui revrent au même, les cordes des instrumens chez les Grecs, n'étoient à la rigueur, selon M. Burette, qu'au nombre de quinze, dont l'assemblage formoit tout le système de l'ancienne musique. Ce grand système se partageoit na<pb->

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