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Le nombre de gens qui doivent manger à un même plat n'est pas fixé; on met six, sept ou huit personnes a chaque gamelle.
Les matelots malades ou blessés sont soignés & servis par ceux qui mangeoient avec eux à la même gamelle.
Manger à la gamelle, c'est être réduit à manger avec les matelots; ce que l'on ordonne quelquefois comme une punition de fautes legeres, à ceux qui mangeoient à la table du capitaine.
Dans les fontaines salantes, l'écuelle qui sert à puiser l'eau salée dans les poëles, pour s'assûrer si la mure ou muire est bonne, s'appelle aussi une gamelle. (Z)
La gamme a aussi été nommée main harmonique, parce que Guy employa d'abord la figure d'une main, sur les différens doigts de laquelle il rangea ses notes, pour montrer le rapport de ses hexacordes avec les tétracordes des Grecs. Cette mair. a été en usage pour apprendre à nommer les notes, jusqu'à l'invention du si, qui a aboli chez rous les muances, & par conséquent la main harmonique qui sert à les expliquer.
Guy Aretin ayant, selon l'opinion commune, ajoûté au diagramme des Grecs un tétracorde à l'aigu & une corde au grave; ou plûtôt, seion Meibomius, ayant par ces additions rétabli ce diagramme dans son ancienne étendue, il appella cette corde grave, hypoproslambanomenos, & la marquea par le > des Grecs; & comme cette lettre se trouve à la tête de l'échelle, en commençant par les sons graves, solon la méthode des anciens, elle a fait donner à cette échelle le nom barbare de gamme.
Cette gamme donc, dans toute son étendue, étoit composee de vingt cordes ou notes, c'est - à - dire de deux octaves & d'une sixte majeure. Ces cordes étoient représentées par des lettres & par des syllabes. Les lettres designoient invariablement chacune une corde déterminee de l'échelle, comme elles font encore aujourd'hui; mais comme il n'y avoit que sept lettres, & qu'il falloit recommencer d'octave en octave, on distinguoit ces octaves par les figures des lettres. La premiere octave se marquoit par des lettres majuseules, de cette maniere, >. A. B. &c. la seconde par des caracteres ordinaires, g, a, b, &c. & la sixte surnumeraire se désignoit par des lettres doubles, gg, aa, bb, &c.
Pour les lyllabes, elles ne représentoient que les noins qu'il falloit donner aux notes en les chantant: or comme il n'y avoit que six noms pour sept notes,
On apprenoit donc ces muances par la gamme. A la gauche de chaque degré on voyoit une lettre qui indiquoit la corde précise qui appartenoit à ce degré: à la droite, dans les cases, on trouvoit les différens noms que cette même note devoit porter en montant ou en descendant par béquarre ou par bémol, selon le progrès.
Les difficultés de cette méthode ont fait faire en
divers tems des changemens à la gamme. La
Pour se servir de cette échelle, si l'on veur chanter au naturel, on applique ut à G ou à r de la premiere colonne, le long de laquelle on monte jusqu'au la; après quoi passant à droite dans la colonne du bénaturel, on nomme fa: on monte au la de la même colonne, puis on retourne dans la précédente à mi, & ainsi de suite. Ou bien on peut commencer par ut au C de la seconde colonne; arrivé au la, passer à mi dans la premiere colonne, puis repasser dans l'autre colonne au fa. Par ce moyen une de ces transitions forme toûjours un semi - ton; savo r la, fa, & l'autre toûjours un ton, la, mi. Par bémol on peut commencer à l'ut en C ou F, & faire les transitions de la même maniere, &c.
En descendant par béquarre, ou quitte l'ut de la colonne du milieu, pour passer au mi de celle par béquarre, ou au fa de celle par bemol; puis descendant jusqu'à l'ut de cette nouvelle colonne, on en sort par fa de gauche à droite, par mi de droite à gauche, &c. Les Anglois n'employent pas toutes ces syllabes, mais seulement les quatre premleres, ut, ré, mi, fa; changeant ainsi de colonne de quatre en quatre notes, par une méthode semblable à celle que je viens d'expliquer, si ce n'est qu'au lieu de la, fa, & de la, mi, ils muent par fa, ut, & par mi, ut.
Toutes ces gammes sont toûjours de véritables
tortures pour ceux qui veulent s'en servir pour apprendre
à chanter. La gamme françoise, qu'on a aussi
appellée gamme du si, est incomparablement plus
aisée; elle consiste en une simple échelle de sept degrés
sur deux colonnes, outre celle des lettres. Voyez
La premiere colonne à gauche est pour chanter par bémol, c'est - à - dire avec un bémol à la clé, la seconde, pour chanter au naturel. Voilà tout le mystere de notre gamme.
Aujourd'hui que les musiciens françois chantent tout au naturel, ils n'ont que faire de gamme; C - solut, ut & C ne sont pour eux que la même chose: mais dans le système de Guy ut est une chose, & C en est une autre fort différente; & quand il a donné à chaque note une syllabe & une lettre, il n'en a pas prétendu faire des synonymes. (S)
Nous joindrons à cet article quelques observations.
Les sons, ou, ce qui revrent au même, les cordes
des instrumens chez les Grecs, n'étoient à la rigueur,
selon M. Burette, qu'au nombre de quinze,
dont l'assemblage formoit tout le système de l'ancienne
musique. Ce grand système se partageoit na<pb->
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