PLUMERIA, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de
plante auquel Tournefort a donné ce nom en l'honneur
du R. P. Plumier, qui a employé plusieurs années
à la recherche des plantes américaines, dont il
a publié un catalogue, outre deux volumes in - fol. sur
le même sujet.
La plumeria ressemble à l'apocynum, & contient
beaucoup de lait. L'extrémité du pédicule pénetre
dans un petit calice d'une seule feuille, d'où sort la
fleur de même que dans le nerium, avec cette différence
qu'elle n'a point de couronne. L'ovaire qui
croît au fond du calice se change en un gros fruit,
oblong, fait comme une gaîne, s'ouvre dans sa longueur,
& contient une grande quantité de semences
disposées de la même maniere que dans l'apocynum,
mais aîlées.
Le pistil de ce genre de plante s'éleve du calice,
& est fixé en maniere de clou à la partie du derriere
de la fleur. Le fruit dans lequel il se change est ordinairement
double: les semences sont placées comme
des écailles les unes sur les autres dans leurs gaînes,
& attachées au placenta.
Tournefort compte trois especes de ce genre de
plantes; savoir, une à fleur tres - odorante, couleur
de rose; la seconde, à fleurs d'un blanc de neige, &
à longues feuilles étroites & pointues; & la troisieme
à fleurs blanches, mais à feuilles courtes & obtuses.
Ces plantes croissent sans culture aux lndes espagnoles,
d'où elles ont été transportées dans les colonies
angloises, où on les cultive dans les jardins.
La premiere espece est plus commune à la Jamaïque
& aux Barbades: ses fleurs répandent une excellente
odeur: elles naissent en bouquets à l'extrémite des
tiges, & paroissent une grande partie de l'année;
mais le suc laiteux de ce genre de plante est très caustique,
& passe pour un violent poison. (D. J.)
PLUMET
PLUMET, s. m. en terme de Plumasserie, n'est souvent
qu'une simple plume d'autruche, placée à plat
& cousue sur les bords du chapeau, de sorte qu'elle
paroit au - dessus du chapeau, dont elle fait à - peu - près
tout le tour.
Plumet
Plumet, s. m. (Comm.) c'est ainsi qu'on nomme à
Paris des gagne - deniers ou gens de peine qui travaillent
sur les ports, places & halles de la ville, à porter
sur la tête le charbon, les grains, la farine, &c. ce sont
proprement les aides des jurés - porteurs de grains,
farine & charbon. Dictionn. de commerce.
Plumet de pilote
Plumet de pilote ou panon, (Marine.) ce sont
plusieurs plumes que l'on met dans un petit morceau
de liege, & qui voltigeant au gré du vent, font connoître
d'où il vient plus précisément que les girouettes.
Les mariniers hollandois ne s'en servent point:
ils ne savent ce qu'on veut dire quand on leur en parle.
Plumet
Plumet, terme de Muletier, ils appellent plumets,
des plumes de coq, qu'ils mettent sur la couverture
des mulets.
PLUMETÉ
PLUMETÉ, adj. en terme de Blason, est la même
chose que le moucheté ou papillonné. Ceba à Gènes,
plumeté d'argent & d'azur.
PLUMITIF
PLUMITIF, s. m. (Jurisprud.) qu'on appelloit autrefois
plumétif, est un registre ou cahier, sur lequel
les greffiers écrivent les jugemens sur le champ à
mesure que le juge les prononce, ce qu'ils ne peuvent
faire qu'à la hâte, & même communément par abrégé,
en attendant qu'ils en écrivent la minute tout aulong
& au net.
On appelle greffier ou plumitif celui qui tient la
plume à l'audience. Voyez au mot Greffier.
Les experts sont aussi sur les lieux une espece de
plumitif ou sommaire, qui leur sert ensuite à dresser
la minute de leur rapport à tête reposée. Lorsque les juges sont présens à la visite, ils ne signent
guere ce plumitif, à - moins que les parties ne le requierent.
Voyez ce que dit Ferrieres à ce sujet sur l'article
184. & 185. de la coutume de Paris. (A)
PLUMOTAGE
PLUMOTAGE, s. m. (Raffinage de sucre.) il se dit
d'une façon que l'on donne à la terre qui sert au raffinage
en la rafraîchissant & la paîtrissant, sans l'oter
de dessus le sucre, & en y versant dessus une ou
deux cueillerées de terre - claire. Les connoisseurs défendent
aux Raffineurs de faire le plumotage, à cause
du dommage que le maître de la sucrerie en recoit
ordinairement par la précipitation du coulage, qui
rend les pains plus légers qu'ils ne devroient être à
proportion de la matiere qu'on a mise dans les formes.
Le P. Labat.
PLUNTERIES
PLUNTERIES, (Antiq. greq.) fête que les Athéniens célébroient tous les ans en l'honneur de Minerve, adorée sous le nom d'Agraule; c'est ce qui a
trompé Hésy chius & autres, qui ont cru que cette
sête étoit célébrée en l'honneur d'Agraulé, fille de
Cécrops. A cette fête on dépouilloit la statue de la
déesse & on la lavoit, ce qui lui donna le nom de
Plunteria. Ce jour étoit regardé comme un des jours
malheureux: on environnoit les temples d'un cordon
pour marquer qu'ils étoient fermés, comme cela
se pratiquoit dans tous les jours funestes, & on portoit
en procession des sigues seches, parce que c'étoit
le premier fruit que les Athéniens avoient cultivés,
& ils attribuoient cette faveur à Minerve. Solon ordonna
que dans la célébration de cette fête on ne
jureroit que par les trois noms de Jupiter propice,
Jupiter expiateur & Jupiter défenseur. Xénophon ajoute
qu'il étoit défendu de faire aucun ouvrage dans les
plunteries. (D. J.)
PLURALITE
PLURALITE, s. f. (Jurisprud.) quantité discrete,
qui consiste en deux ou en un plus grand nombre
d'unité. Voyez Unité.
M. Huyghens a prétendu prouver la possibilité de la
pluralité des mondes dans son Cosmothéores. M. de Fontenelle a fait un traité de la pluralité des mondes.
Voyez le principal argument dont on s'est servi pour
prouver la pluralité des mondes aux mots
Lune, Planete, Terre
La plus grande absurdité de la religion païenne
étoit la pluralité des dieux. Voyez Dieu.
Pluralité de bénéfices
Pluralité de bénéfices, terme de droit ecclésiastique, est la possession de deux ou un plus grand
nombre de bénéfices à charge d'ames, par un même
ecclésiastique. Voyez Bénéfice.
L'Eglise n'a pas approuvé la pluralité des bénéfices,
quoiqu'elle l'ait tolérée. Voyez Bénéfice.
La modicité des bénéfices a servi d'abord de prétexte
à leur pluralité. Un ecclésiastique ne pouvant
subsister avec un seul bénéfice, il fut permis d'en avoir
plusieurs, & ce nombre à la fin n'eut plus de bornes.
On voulut réprimer cet abus sous Alexandre III.
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