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En Allemagne, le pape ne laisse pas d'accorder des
dispenses de posséder plusieurs évêchés ensemble,
sous prétexte que les princes ecclésiastiques ont besoin
de grands revenus pour se soutenir avec les princes
protestans. Voyez
On peut réduire à quatre regles principales, ce qui concerne le pluriel des noms & des adjectifs françois.
1°. Les noms & les adjectifs terminés au singulier par l'une des trois lettres s, z ou x, ne changent pas de terminaison au pluriel; ainsi l'on dit également le succès, les succès; le fils, les fils; le nez, les nez; le prix, les prix; la voix, les voix, &c.
2°. Les noms & les adjectifs terminés au singulier par au & eu prennent x de plus au pluriel: on dit donc au singulier, beau, chapeau, feu, lieu, &c. & au pluriel on dit beaux, chapeaux, feux, lieux.
3°. Plusieurs mots terminés au singulier par al ou ail, ont leur terminaison pluriele en aux: on dit au singulier travail, cheval, égal, général, &c. & au pluriel on dit travaux, chavaux, égaux, généraux. Je dis que ceci regarde plusieurs mots terminés en al ou ail, parce qu'il y en a plusieurs autres de la même terminaison, qui n'ont point de pluriel, ou qui suivent la regle suivante qui est la plus générale.
4°. Les noms & lesadjectifs qui ne sont point compris dans les trois regles précédentes, prennent au pluriel un s de plus qu'au singulier: on dit donc le bon pere, les bons peres; ma chere s>ur, mes cheres s>urs; un roi clement, des rois clements, &c.
Je n'insiste point sur les exceptions qu'il peut y avoir à ces quatre regles, parce que ce détail n'appartient pas à l'Ency clopédie, & qu'on peut l'étudier dans toutes les Grammaires françoises, ou l'apprendre de l'usage: mais j'ajouterai quelques observations, en commençant par une remarque du pere Buffier. (Gramm. fr. n. 301.)
On trouve dans le journal de l'académie françoise, par M. l'abbé de Choisy (Opusc. pag. 309.), que l'académie ne s'est jamais départie du z en pareil cas: cela pouvoit être alors; mais il y a aujourd'hui tant d'académiciens & tant d'auteurs dignes de l'être, qui s'en sont départis, que ce n'est plus un motif suffisant pour en conserver l'usage dans le cas dont il s'agit.
Une seconde observation, c'est que plusieurs écrivains ont affecté, je ne sais pourquoi, de retrancher
au pluriel des noms ou des adjectifs en ant ou ent, la
lettre t qui les termine au singulier; ils écrivent élémens, patiens, complaisans, &c. au lieu de éléments,
patients, complaisants.
Je ne voulois d'abord marquer aucune exception: en voici pourtant une que je rappelle, à cause de la réflexion qu'elle fera naître. >il fait yeux au pluriel, pour désigner l'organe de lavûe; mais on dit en architecture, des >ils de boeuf, pour signifier une sorte de fenêtre. Ciel fait pareillement cieux au pluriel, quand il est question du sens propre; mais on dit des ciels de lit, & en peinture, des ciels, pour les nuages peints dans un tableau. Ne seroit - il pas possible que quelques noms latins qui ont deux terminaisons différentes au pluriel, comme jocus qui fait joci & joca, les dussent à de pareilles vûes, plutôt qu'à l'inconséquence de l'usage, qui auroit substitué un nom nouveau à l'ancien, sans abolir les terminaisons plurieles de celui - ci? Comme en fait de langage, des vûes semblables amenent presque toujours des procédés analogues, on est raisonnablement fondé à croire que des procédés analogues supposent à leur tour des principes semblables.
Il n'y a rien à remarquer sur les terminaisons plurieles des temps des verbes françois, parce que cela
s'apprend dans nos conjugaisons. Je finirai donc par
une remarque de syntaxe.
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