Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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marque, ce qui classe quelqu'un dans un
parti, dans une école.

Il se dit en outre du Cérémonial en usage
dans la maison d'un chef d'État, d'un grand
personnage. Manquer, se conformer à l'étiquette.
Cela n'est pas d'étiquette. L'étiquette
veut que..

Il se dit aussi des Formes ou formules
cérémonieuses usitées entre particuliers pour
se témoigner mutuellement des égards. Tenir
à l'étiquette. Cet homme est fort sur l'étiquette.
Bannir toute espèce d'étiquette. La gêne de
l'étiquette. Les lois de l'étiquette. Cette formule
est d'étiquette à la fin d'une lettre.

ÉTIRAGE. n. m. Action d'étirer.

ÉTIRER. v. tr. Étendre, allonger. Étirer
du linge. Étirer du fer, du cuivre. Étirer du
coton.

S'ÉTIRER signifie familièrement S'allonger
en étendant les membres.

ÉTISIE. n. f. T. d'ancienne Médecine. Maladie
qui dessèche et consume le corps. Il est
tombé en étisie. Rongé d'étisie.

ÉTOFFE. n. f. Tissu de soie, de laine, de
coton, etc., dont on fait des habits, dont on
recouvre des meubles, etc. Étoffe à fleurs.
Étoffe moelleuse. Fournir l'étoffe pour un costume,
une robe, un chapeau.

Par extension, On n'a pas épargné, on
n'a pas plaint l'étoffe,
On a employé une
grande quantité de matière, ou on a employé
plus de matière qu'il ne fallait.

Fig., Il n'y avait pas là l'étoffe d'un livre.
Il n'y a pas dans cette aventure l'étoffe d'un
roman, l'étoffe d'une comédie tout entière.
Il
se dit aussi des Personnes. Il y a en lui l'étoffe
d'un chef. Ce sont gens de même étoffe. On
peut faire de ce jeune homme quelque chose de
bon, il y a de l'étoffe,
Il a des dispositions heureuses
et qui n'ont besoin que d'être cultivées.
Dans le sens contraire, on dit On ne
fera jamais rien de ce jeune homme, il n'y a
point d'étoffe.

Au pluriel, en termes de Typographie, il
se dit de Ce que l'imprimeur fait payer, à
raison de tant pour cent, au-delà des frais
d'impression, afin de se couvrir des dépenses
qui entrent dans ses frais généraux. Payer les
étoffes. On m'a compté tant pour les étoffes.

ÉTOFFER. v. tr. Confectionner, en mettant
sans l'épargner toute l'étoffe utile, une robe,
un manteau, un chapeau, etc. La couturière
n'a pas bien étoffé cette robe.

Par extension, il signifie Garnir de tout ce
qui est nécessaire pour donner de l'ampleur,
augmenter la commodité, l'ornement. Un lit
bien étoffé. Ce drap, ce velours vous étoffe bien.

Fig., À force de travail, il a étoffé sa voix. Un
cheval bien étoffé,
Qui a des formes amples.

ÉTOILE. n. f. Astre qui brille de sa
lumière propre. Autrefois on donnait également
ce nom aux planètes; mais on les distinguait
des étoiles proprement dites ou étoiles
fixes
par la dénomination d'étoiles errantes.
Étoile de la première, de la seconde, de la troisième
grandeur. On découvrit cette année-là
une nouvelle étoile. Le lever, le coucher d'une
étoile. La scintillation des étoiles. La nuit est
belle, on voit briller les étoiles. L'éclipse fut si
grande qu'on vit les étoiles en plein jour. Étoile
polaire. On divise les étoiles en groupes qu'on
appelle Constellations.

Étoiles doubles, multiples, Étoiles placées
dans des directions visuelles si voisines
qu'elles paraissent ne former qu'un seul astre
quand on les observe avec de faibles instruments.

L'étoile du berger, La planète de Vénus.
On l'appelle aussi Étoile du matin, lorsqu'elle
précède le lever du soleil; et Étoile du soir,
lorsqu'elle paraît après le coucher de cet astre.

Fig., Loger, coucher à la belle étoile, Coucher
en plein air.

Fig. et fam., Faire voir à quelqu'un des
étoiles en plein midi, En imposer, en faire
aisément accroire à quelqu'un.

Il se dit encore abusivement des Fragments
de matières cosmiques qui traversent
l'atmosphère. Étoiles tombantes ou filantes.
J'ai vu tomber une étoile. Des étoiles qui filent.

Il se dit figurément, en termes de Théâtre,
d'une Artiste qui, dans une troupe, se distingue
par un talent, une réputation hors
pair. Une étoile du chant, de la danse.

Il signifie encore au figuré Influence prétendue
des astres sur le tempérament et sur
la fortune des hommes. Ce chef a confiance
dans son étoile. Son étoile pâlit. Être né sous
une bonne étoile,
Être heureux dans tout ce
que l'on entreprend.

Il se dit, par analogie, en termes de Pyrotechnie,
d'une Pièce d'artifice qui imite, dans
les airs, l'éclat d'une étoile. Une bombe remplie
d'étoiles.

Il se dit aussi de Certains ornements auxquels
on suppose quelque ressemblance avec
une étoile, et qui ont ordinairement cinq
rayons. Une couronne d'étoiles. Peindre, sculpter,
broder une étoile.

L'étoile des braves, La croix de la Légion
d'honneur.

ÉTOILES se dit des Ornements qui, sur le
costume des généraux, indiquent leur grade.

Il se dit, en termes de Typographie, dans
le même sens qu'Astérisque. On l'emploie
surtout pour désigner l'Astérisque destiné
à remplacer chacune des syllabes ou des
lettres d'un mot qu'on ne veut pas écrire en
entier. Voyez ASTÉRISQUE.

Fig. et fam., Monsieur trois étoiles, s'emploie
pour désigner Quelqu'un qu'on ne veut
pas nommer, ou qui n'est qu'un personnage
imaginaire. En écrivant ou en imprimant,
Monsieur ou M. ***.

En termes d'Histoire naturelle, Étoile de
mer.
Voyez ASTÉRIE.

ÉTOILE se dit aussi d'une Croix à cinq
branches.

Il se dit encore d'une Fêlure à plusieurs
fentes, rayonnant autour d'un point.

Il se dit, en parlant des Chevaux ou des
boeufs, d'une Marque blanche sur leur front.

Il désigne encore le Centre où se réunissent
plusieurs allées d'un parc ou plusieurs routes
ou avenues. L'Arc de Triomphe de l'Étoile.

Il se dit, en termes de Fortification, d'un
Fortin à quatre, cinq ou six angles saillants.

ÉTOILÉ, ÉE. adj. Qui est parsemé d'étoiles.
Le ciel était fort étoilé, Fort serein. La voûte
étoilée,
Le ciel. Une nuit étoilée.

Par analogie, il s'emploie aussi comme nom
masculin pour désigner Certains animaux dont
le corps porte des taches qui ont la forme
d'étoiles.

Par analogie, il se dit de Tout ce qui est
fait, disposé, façonné en forme d'étoile.
Feuilles étoilées.

ÉTOILER. v. tr. Parsemer d'étoiles. Le ciel
s'étoile.

Il signifie aussi Fêler en forme d'étoile. Des
bouteilles qui s'étoilent. Dans les monnaies, les
flans s'étoilent, quand ils ne sont pas assez
recuits. Glace étoilée. Carreau de vitre étoilé.

ÉTOLE. n. f. Longue bande d'étoffe que
les officiants portent au cou, lorsqu'ils remplissent
certaines fonctions ecclésiastiques,
et qui pend des deux côtés par-devant.
Broder une étole. Mettre l'étole. Ôter l'étole.
Les prêtres faisant fonction de diacres portent
l'étole en écharpe.

Il se dit aussi d'une Fourrure en forme
d'étole que portent les femmes. Une étole
de fourrure.

ÉTONNAMMENT. adv. D'une manière
étonnante. Cet enfant profite étonnamment.

ÉTONNANT, ANTE. adj. Qui étonne, qui
surprend. Cela est fort étonnant. Voilà une
nouvelle étonnante. Adresse étonnante.

C'est un homme étonnant, se dit de Quelqu'un
qui est extraordinaire, soit en bien, soit en
mal.

ÉTONNEMENT. n. m. Vive surprise. Causer,
donner de l'étonnement. Jeter dans l'étonnement.
Remplir d'étonnement. Donner des marques
d'étonnement. Cela m'a frappé d'étonnement.
J'ai été saisi d'étonnement. Je ne reviens pas
de mon étonnement. L'étonnement était peint
sur tous les visages. Il nous a fait passer d'étonnement
en étonnement. C'est un de mes étonnements,
qu'il ait pu réussir par ce moyen-là. Au
grand étonnement de tout le monde.

Il signifie aussi Surprise mêlée d'admiration.
Cette action fera l'étonnement des siècles
futurs. La grandeur et la magnificence de ce
palais me frappèrent d'étonnement. Quel fut
notre étonnement devant ce spectacle grandiose!

ÉTONNER. v. tr. Surprendre par quelque
chose d'extraordinaire, d'inattendu. Cet accident
imprévu, cette nouvelle inattendue l'a fort
étonné, l'a extrêmement étonné. Je crois que cela
l'étonnera. Cela est fait pour étonner. Vous
l'étonnerez bien quand vous lui direz cela. Cet
enfant étonne, étonne tout le monde par son
esprit, par la vivacité de ses reparties. Je suis
étonné qu'il ne m'en ait rien dit. Il aime à
étonner les gens. Paraître étonné de quelque
chose. Air étonné. Je m'étonne qu'il ne voie
pas le danger où il est. J'en sais la raison,
je ne m'en étonne plus. Ne vous étonnez pas s'il
en use de la sorte. Je m'étonne que vous n'ayez
pas prévu cet accident. Je suis étonné de votre
procédé à mon égard.

ÉTOUFFANT, ANTE. adj. Qui fait qu'on
étouffe. Temps étouffant. Chaleur étouffante.

ÉTOUFFÉE. n. f. T. de Cuisine. Façon de
faire cuire les viandes et les légumes en vase
clos. Veau, perdrix à l'étouffée. Pommes de
terre à l'étouffée.
On dit aussi ESTOUFFADE.

ÉTOUFFEMENT. n. m. Difficulté de respirer.
Ce malade a des crises d'étouffement.
Avoir des étouffements.

ÉTOUFFER. v. tr. Faire mourir en arrêtant
la respiration. La diphtérie peut étouffer
les enfants. Cette nourrice en dormant a étouffé
son enfant.
On dit par exagération, dans le
langage familier, Que la peste l'étouffe!

Il signifie aussi Suffoquer, empêcher de
respirer librement. La chaleur m'étouffe. Il
s'étouffait en mangeant.
Fig., Étouffer quelqu'un
de caresses.

Il est aussi intransitif et signifie Avoir la
respiration empêchée ou Mourir faute d'air.
Il n'y a point d'air dans cette chambre, on
y étouffe. Nous pensâmes étouffer de chaleur.
Délacez cette femme, elle étouffe.

Fig. et fam., Étouffer de rire, Rire jusqu'à
perdre la respiration. Rire étouffé, Celui qui
échappe à une personne malgré les efforts
qu'elle fait pour ne point rire.

ÉTOUFFER, transitif, se dit également de Ce
qui dérobe aux plantes l'air nécessaire à leur
végétation. Les mauvaises herbes étouffent le
blé. Cet arbre étouffe les arbustes qui l'entourent.

Il signifie aussi Éteindre en interceptant
l'air. Étouffer du charbon, de la braise. Étouffer
un incendie.

Il signifie au figuré Supprimer, cacher, surmonter.
Étouffer les cris de quelqu'un. Étouffer
les remords de sa conscience. Étouffez de pareils
soupçons. La paresse étouffe en lui les meilleures
qualités. Étouffer les talents. Étouffer une
révolte, une hérésie, une sédition, une guerre
civile.

Étouffer des sons, Les rendre moins éclatants,
les amortir. Il y a, dans les pianos,
une pédale qui sert à étouffer les sons. Cris
étouffés,
Les cris sourds d'une personne dont
la respiration est gênée.

Étouffer une affaire, étouffer une querelle,
Empêcher qu'elle n'éclate, qu'elle n'ait des
suites.

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