Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:689

parce que je ne veux point courir après mon éteuf.

Ce mot est peu usité maintenant.

ÉTEULE ou *ESTEUBLE. s. f. T. d'Agricult. Chaume; ce qui reste sur la terre du tuyau des grains, quand on a fait la moisson.

ÉTHER. s. m. (On prononce l'R.) Nom que les anciens donnaient à l'air pur et léger des hautes régions de l'atmosphère.

Il se dit également de La matière fluide et subtile qu'on supposait remplir l'espace dans lequel se meuvent les corps célestes.

ÉTHER se dit, en Chimie, d'Une liqueur spiritueuse très-volatile qu'on obtient par la distillation d'un acide mêlé avec de l'esprit-de-vin ou alcool. Éther nitrique. Éther sulfurique. Un flacon d'éther. Respirer de l'éther.

ÉTHÉRÉ, ÉE. adj. Qui est de la nature de l'éther. Substance éthérée. Corps éthéré. Région éthérée.

Poétiq., La voûte éthérée, Le ciel.

Matière éthérée, La matière fluide et subtile qu'on a longtemps supposé remplir l'espace où se meuvent les corps célestes. Espace éthéré, L'espace que l'on supposait rempli de la matière éthérée.

ÉTHIOPS. s. m. T. de Chimie. On donnait autrefois ce nom à certains oxydes et à des sulfures métalliques. Éthiops martial. Éthiops minéral.

ÉTHIQUE. s. f. T. de l'École. Science de la morale. La logique, l'éthique, la physique.

Les Éthiques d'Aristote, Les ouvrages moraux d'Aristote.

ETHMOÏDAL, ALE. adj. T. d'Anat. Qui appartient à l'ethmoïde. Nerf ethmoïdal. Suture ethmoïdale. Sinus ethmoïdaux.

ETHMOÏDE. adj. et s. m. T. d'Anat. Os du crâne, dont la lame supérieure est criblée de petits trous. L'os ethmoïde. L'ethmoïde.

ETHNARCHIE. s. f. T. d'Hist. ancienne. Province qui était sous le commandement d'un ethnarque.

Il signifie aussi, La dignité d'ethnarque.

ETHNARQUE. s. m. T. d'Hist. ancienne. Celui qui commandait dans une province.

ETHNIQUE. adj. des deux genres Mot qui est employé seulement dans les auteurs ecclésiastiques, et qui signifie la même chose que Païen, idolâtre, gentil.

En Grammaire, Mot ethnique, Mot qui désigne l'habitant d'un certain pays ou d'une certaine ville. Français, Parisien, sont des mots ethniques. Cette locution est maintenant peu usitée.

ETHNOGRAPHE. s. m. Celui qui s'occupe d'ethnographie, qui en fait son étude.

ETHNOGRAPHIE. s. f. Partie de la statistique qui a pour objet l'étude et la description des divers peuples.

ETHNOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui est relatif à l'ethnographie. Recherches ethnographiques.

ÉTHOLOGIE. s. f. T. didactique. Discours ou traité sur les moeurs.

ÉTHOPÉE. s. f. T. didactique. Peinture et description des moeurs et des passions humaines.

ÉTIAGE. s. m. Le plus grand abaissement des eaux d'une rivière. Indiquer, marquer l'étiage. La hauteur de l'étiage.

ÉTIER. s. m. Canal qui sert à conduire l'eau de la mer dans les marais salants.

ÉTINCELANT, ANTE. adj. Qui étincelle. Les étoiles les plus étincelantes. Ce rubis est étincelant. Un glaive étincelant. Des yeux étincelants, étincelants de colère.

ÉTINCELER. v. n. Briller, jeter des éclats de lumière. Il y a des étoiles qui étincellent plus que d'autres. Les yeux lui étincellent de colère. Ses yeux étincelaient de fureur.

Fig., Cet ouvrage étincelle d'esprit, Il est plein de choses spirituelles.

ÉTINCELÉ. adj. En termes de Blason, on appelle Écu étincelé, Celui qui est semé d'étincelles.

ÉTINCELLE. s. f. Petite parcelle de feu, bluette. Étincelle de feu. Quand on bat les cailloux avec un briquet, il en sort des étincelles. On a éteint ce grand feu, il n'en reste pas une étincelle. Une petite étincelle peut causer un grand embrasement.

Il se dit figurément, surtout en parlant De l'esprit, de l'âme. Il n'a pas une étincelle d'esprit, de courage. Il n'a pas la moindre étincelle de génie.

En Physique, Étincelle électrique, Trait de feu qui jaillit des corps électrisés, lorsque l'excès de charge électrique qu'ils ont reçu s'échappe avec explosion en crevant la couche d'air qui les environne. L'éclair n'est qu'une étincelle électrique.

ÉTINCELLEMENT. s. m. Éclat de ce qui étincelle. L'étincellement d'un charbon ardent, d'une barre de fer rouge. L'étincellement des étoiles fixes: voyez SCINTILLATION.

ÉTIOLEMENT. s. m. Altération, décoloration qu'éprouvent les plantes lorsqu'elles lèvent dans un endroit obscur, ou lorsque, parvenues à un certain degré d'accroissement, elles cessent de recevoir l'action de la lumière et de l'air. On fait blanchir la chicorée, le céleri par un étiolement factice, afin de leur donner une saveur plus douce.

ÉTIOLER. v. a. Faire éprouver à une plante l'espèce d'altération, de décoloration que l'on nomme Étiolement. L'obscurité étiole les plantes. On l'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel. Les plantes qui croissent dans une cave s'étiolent.

ÉTIOLÉ, ÉE. participe Plante étiolée.

ÉTIOLOGIE. s. f. Partie de la médecine qui traite des diverses causes des maladies.

ÉTIQUE. adj. des deux genres Qui est dans l'étisie. Devenir étique. Mourir étique.

Fièvre étique, Fièvre lente, longue et habituelle, qui dessèche tout le corps.

ÉTIQUE signifie aussi, Maigre, atténué. Il a le visage étique, tout le corps étique.

Il se dit de même, en ce sens, De quelques animaux. Un chapon, un poulet étique. Un cheval étique.

ÉTIQUETER. v. a. Mettre une étiquette, distinguer par une étiquette. Étiqueter des sacs de procès, des liasses de papiers, un sac d'argent. Les apothicaires étiquètent leurs fioles. Étiqueter des marchandises.

ÉTIQUETÉ, ÉE. participe

ÉTIQUETTE. s. f. Petit écriteau qu'on met, qu'on attache sur un sac de procès, et qui contient les noms du demandeur et du défendeur, celui de l'avoué, etc. Il faut mettre une étiquette à ce sac.

Prov. et fig., Juger, condamner sur l'étiquette du sac, ou absolument, sur l'étiquette, Porter son jugement sur quelque affaire, sur quelque personne, sans avoir examiné les pièces, les raisons. Vous y allez bien légèrement, vous jugez sur l'étiquette du sac. Votre partie est si décriée, qu'on la condamnera sur l'étiquette du sac, sur l'étiquette.

ÉTIQUETTE se dit aussi de Ces petits écriteaux qu'on met à des sacs d'argent, à des liasses de papiers, à des layettes, à des paquets de hardes, etc., pour indiquer ce qu'ils contiennent. Mettez des étiquettes à chacun de ces paquets.

ÉTIQUETTE se dit en outre Des usages établis dans la maison d'un prince, du cérémonial de cour. L'étiquette de la cour. Manquer, se conformer à l'étiquette. Cela n'est pas d'étiquette. L'étiquette veut que...

Il se dit aussi Des formes cérémonieuses usitées entre particuliers, pour se témoigner mutuellement des égards. Tenir à l'étiquette. Cet homme est fort sur l'étiquette. Dîner d'étiquette. Bannir toute espèce d'étiquette. La gêne de l'étiquette. Les lois de l'étiquette.

Il se dit également Des différentes formules dont on se sert soit dans les lettres, soit dans les placets, selon les personnes à qui on les adresse.

ÉTIRER. v. a. Étendre, allonger. Étirer du linge. Étirer du fer, du cuivre, etc.

ÉTIRÉ, ÉE. participe

ÉTISIE. s. f. Phthisie, maladie qui dessèche et consume le corps. Il est tombé en étisie. Être dans l'étisie.

ÉTOFFE. s. f. Tissu de soie, de laine, de coton, de poil, de fil d'or ou d'argent, etc., dont on fait des habits, des meubles, etc. Étoffe de laine. Étoffe de soie. Ce marchand a de belles étoffes. C'est une bonne étoffe que le drap. C'est une belle étoffe que le velours. Des étoffes d'or et d'argent. Acheter, lever des étoffes. Riches étoffes. Étoffe à fleurs. Étoffe moelleuse. Il vous a fourni l'étoffe. Votre tailleur n'a pas épargné l'étoffe. Voilà des rideaux bien amples, on n'y a pas plaint l'étoffe.

Il s'applique aussi à La matière de quelques autres ouvrages de manufacture. Il n'y a pas assez d'étoffe dans ce chapeau.

Fig., par extension, On n'a pas épargné, on n'a pas plaint l'étoffe, On a employé une grande quantité de matière, ou On a employé plus de matière qu'il ne fallait. Voilà de la vaisselle d'argent bien pesante, on n'a pas plaint, on n'y a pas plaint l'étoffe.

Fig. et fam., On peut faire de ce jeune homme quelque chose de bon, il y a de l'étoffe, Il a des dispositions heureuses, et qui n'ont besoin que d'être cultivées. Dans le sens contraire, on dit, On ne fera jamais rien de ce jeune homme, il n'y a point d'étoffe.

ÉTOFFE signifie aussi, figurément et familièrement,

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.