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Qualité, condition, naissance, mérite, etc. Il ne s'emploie guère alors que par dénigrement. Un homme de petite, de basse, de mince étoffe. Il ne doit pas faire de comparaison avec vous, il n'est pas de même étoffe. Ils ne valent pas mieux l'un que l'autre, ce sont gens de même étoffe. C'est un esprit d'assez grossière étoffe.
ÉTOFFES au pluriel en termes d'Imprimerie, se dit de Ce que l'imprimeur fait payer, à raison de tant pour cent, au delà des frais d'impression, afin de se couvrir des dépenses que nécessitent le matériel, la correction, l'éclairage, etc. Payer les étoffes. On m'a compté tant pour les étoffes.
ÉTOFFER. v. a. Mettre de l'étoffe, de la matière en quantité suffisante et de qualité convenable, à quelque ouvrage de manufacture. Ce chapelier n'a pas bien étoffé ce chapeau.
Il signifie aussi, Garnir de tout ce qui est nécessaire, soit pour la commodité, soit pour l'ornement, et se dit principalement, en parlant D'un carrosse, d'un lit, et de quelques autres meubles.
ÉTOFFÉ, ÉE. participe Chapeau bien étoffé. Lit bien étoffé.
Fig. et fam., Un homme bien étoffé, Un homme bien vêtu, bien meublé, un homme qui a toutes ses aises et toutes ses commodités. On dit dans le même sens, Une maison bien étoffée.
ÉTOILE. s. f. Astre qui brille de sa lumière propre, et qui paraît toujours fixe au même point du ciel. Autrefois on donnait également le nom d'étoiles aux planètes; mais on les distinguait des étoiles proprement dites ou étoiles fixes par la dénomination d'étoiles errantes. Étoile de la première, de la seconde, de la troisième grandeur. Il parut cette année-là une nouvelle étoile. Le lever, le coucher d'une étoile. La scintillation des étoiles. La nuit est belle, on voit briller les étoiles. L'éclipse fut si grande, qu'on vit les étoiles en plein jour. Étoile polaire. Les étoiles sont divisées en groupes qu'on appelle Constellations.
Étoiles doubles, multiples, Étoiles placées dans des directions visuelles si voisines, qu'elles paraissent ne former qu'un seul astre, quand on les observe avec de faibles instruments; tandis qu'elles se résolvent en un groupe de deux ou plusieurs astres, quand on les observe avec de bons télescopes. Les étoiles multiples d'un même groupe manifestent ordinairement des mouvements de circulation continus autour d'une d'entre elles. Les étoiles doubles offrent souvent des différences de couleur très-marquées.
L'étoile du berger, La planète de Vénus. On l'appelle aussi Étoile du matin, lorsqu'elle précède le lever du soleil; et Étoile du soir, lorsqu'elle paraît après le coucher de cet astre.
Prov., Loger, coucher à la belle étoile, Coucher dehors, en plein air.
Fig. et fam., Faire voir à quelqu'un des étoiles en plein midi, Lui donner sur la tête ou dans le visage un coup qui lui cause un grand éblouissement. Cela signifie aussi, En imposer, en faire aisément accroire à quelqu'un.
ÉTOILE se dit encore abusivement de Ces météores, appelés aussi Étoiles tombantes, que l'on voit courir dans l'air la nuit, et s'éteindre incontinent J'ai vu tomber une étoile. Des étoiles qui filent.
ÉTOILE signifie figurément, Destinée, influence prétendue des astres sur le tempérament et sur la fortune des hommes. Étoile maligne, funeste. Étoile favorable, bienfaisante, heureuse. Ce n'est pas son mérite qui le fait réussir, c'est son étoile. Son étoile est d'être aimé des grands. Son étoile pâlit. Il y a de l'étoile dans cette affaire. C'est un effet de son étoile. On ne peut aller contre son étoile. Il est né sous une bonne étoile.
ÉTOILE se dit, en Pyrotechnie, d'Un petit artifice qui imite, dans les airs, l'éclat d'une étoile. Une bombe remplie d'étoiles.
Il se dit aussi de Certains ornements auxquels on suppose quelque ressemblance avec une étoile, et qui ont ordinairement cinq rayons. Une couronne d'étoiles. Peindre, sculpter, broder une étoile.
Il se dit, en termes d'Imprimerie, dans le même sens qu'Astérisque. On l'emploie surtout pour désigner L'astérisque destiné à remplacer chacune des syllabes ou des lettres d'un mot qu'on ne veut pas écrire en entier. Voyez ASTÉRISQUE.
Fig. et fam., Monsieur trois étoiles, s'emploie pour désigner quelqu'un qu'on ne veut pas nommer, ou qui n'est qu'un personnage imaginaire. En écrivant ou en imprimant, Monsieur ou M. ***.
En Hist. nat., Étoile de mer. Voyez ASTÉRIE.
ÉTOILE se dit, en termes de Manége, d'Une marque blanche sur le front d'un cheval dont le corps est d'une autre couleur.
Il signifie encore, Le centre où se réunissent plusieurs allées d'un parc, ou plusieurs routes d'une forêt.
Il se dit, en termes de Fortification, d'Un fortin à quatre, cinq ou six angles saillants.
ÉTOILÉ, ÉE. adj. Semé d'étoiles. Le ciel était fort étoilé, Fort serein. La voûte étoilée, Le ciel. Voyez le participe d' ÉTOILER.
ÉTOILER (S'). v. pron. Se fêler en forme d'étoile. Prenez garde que vos bouteilles ne s'étoilent. Dans les Monnaies, les flans s'étoilent, quand ils ne sont pas assez recuits.
TOILÉ, ÉE. participe Qui a une fêlure en forme d'étoile. Bouteille, glace étoilée. Carreau de vitre étoilé.
ÉTOLE. s. f. Longue bande d'étoffe que les prêtres portent au cou, lorsqu'ils remplissent certaines fonctions ecclésiastiques, et qui pend des deux côtés par devant. Les extrémités de l'étole sont ornées de croix de galon ou de broderie. Broder une étole. Mettre l'étole. Ôter l'étole. On n'administre point les sacrements sans l'étole. Les prêtres faisant fonction de diacres portent l'étole en écharpe.
ÉTONNAMMENT. adv. D'une manière étonnante. Cet enfant profite étonnamment.
ÉTONNANT, ANTE. adj. Qui étonne, qui surprend. Cela est fort étonnant. Voilà une nouvelle étonnante. Mémoire étonnante. Adresse étonnante. Érudition étonnante. Secrets étonnants. Il est étonnant qu'on se permette de si grandes libertés.
C'est un homme étonnant, se dit D'un homme extraordinaire, soit en bien, soit en mal.
ÉTONNEMENT. s. m. Surprise causée par quelque chose d'extraordinaire, d'inattendu. Causer, donner de l'étonnement. Jeter dans l'étonnement. Remplir d'étonnement. Donner des marques d'étonnement. Cela m'a frappé d'étonnement. J'ai été saisi d'étonnement. Je suis dans un grand étonnement. Je ne reviens point de mon étonnement. D'où naît votre étonnement? L'étonnement était peint sur tous les visages. Mon étonnement a cessé. Il est revenu de son étonnement. C'est un de mes étonnements, qu'il ait pu réussir par ce moyen-là. Au grand étonnement de tout le monde.
Il se dit quelquefois pour Admiration. Cette action fera l'étonnement des siècles futurs. La grandeur et la magnificence de ce palais me frappèrent d'étonnement. Être ravi d'étonnement.
Il signifie au figuré, Ébranlement. Depuis sa chute, il lui est resté un étonnement de cerveau. Ce sens est peu usité.
ÉTONNER. v. a. Surprendre par quelque chose d'inopiné, d'extraordinaire. Cet accident imprévu, cette nouvelle, cette marche des ennemis l'a fort étonné, l'a extrêmement étonné. Je crois que cela l'étonnera. Cela est fait pour étonner. Les exploits de ce héros étonneront l'univers. Vous l'étonnerez bien quand vous lui direz cela. Cet enfant étonne, étonne tout le monde par son esprit, par la vivacité de ses reparties. Je suis étonné qu'il ne m'en ait rien dit.
Il signifie figurément, Ébranler, faire trembler par quelque grande, quelque violente commotion. Ce coup lui a étonné la tête.
ÉTONNER s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Être étonné, troublé, effrayé. Il ne s'étonne de rien, il ne s'étonne pas du bruit, pour le bruit. Dans ce sens, on dit proverbialement, Cet homme est bon cheval de trompette, il ne s'étonne pas du bruit.
Il signifie plus ordinairement, Trouver étrange, singulier, extraordinaire. Je m'étonne qu'il ne voie pas le danger où il est. J'en sais la raison, je ne m'en étonne plus. Ne vous étonnez pas s'il en use de la sorte. Je m'étonne de votre ami qui vous abandonne. Je m'étonne que vous n'ayez pas prévu cet accident. Je m'étonne de vos manières, de vos procédés.
ÉTONNÉ, ÉE participe Paraître étonné de quelque chose. Air étonné.
Prov., Cet homme est étonné comme un fondeur de cloches, il est étonné comme s'il tombait des nues, comme si les cornes lui venaient à la tête, Il est surpris, étonné au dernier point.
ÉTOUFFADE. s. f. Voyez ESTOUFFADE.
ÉTOUFFANT, ANTE. adj. Qui fait qu'on étouffe, qu'on respire difficilement. On ne l'emploie guère que dans ces locutions: Temps étouffant. Chaleur étouffante.
ÉTOUFFEMENT. s. m. Difficulté de respirer. Elle a des vapeurs qui lui causent des étouffements. D'où vient cet étouffement?
ÉTOUFFER. v. a.
Suffoquer; faire perdre la respiration, faire mourir, en privant d'air. Une esquinancie l'a étouffé. Il a été étouffé d'un catarrhe. Cette nourrice en dormant
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