LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 533

long temps. Ces bâtimens dureront une éternité. En voilà pour une éternité.

On dit, De toute éternité, pour dire, De temps immémorial. Cela est là de toute éternité.

ÉTERNUER

ÉTERNUER. v. n. Faire un effort involontaire avec une respiration véhémente, excitée par quelque picotement qui se fait au fond des narines. Le rhume fait éternuer. Cette poudre, cette fumée fait éternuer, donne envie d'éternuer. Se faire éternuer.

ÉTERNUMENT

ÉTERNUMENT. sub. m. Mouvement subit et convulsif des muscles qui servent à l'expiration, dans lequel l'air--, après une grande inspiration commencée et un peu suspendue, est chassé tout d'un coup et avec violence par le nez et par la bouche. L'éternument trop grand et trop fréquent est contre nature.

ÉTESIÉN

ÉTESIÉN. adj. m. Les vents étésiens, sout des vents réguliers pendant un certain nombre de jours. Les vents étésiens soufflent en Espagne, en Asie. Les aquilons étésiens soufflent quarante jours vers le lever de la canicule.

ÉTÉSIES

ÉTÉSIES, s. m. pl. signifie la même chose que Les vents étésiens. Cette dernière expression est aujourd'hui la plus usitée.

ÉTÊTEMENT

ÉTÊTEMENT. sub. mas. L'action d'étèter un arbre. Cet arbre a repoussé bien des branches depuis son étêtement.

ÉTÊTER

ÉTÊTER. v. a. Couper la tête d'un arbre. Étêter des saules. Il est temps d'étêter ces arbres.

On dit aussi, Étêter un clou, une épingle. On a étêté ce clou, il ne peut plus servir.

Étêté, ée.

Étêté, ée. participe.

ÉTEUF

ÉTEUF. s. m. Petite balle dont on joue à la longue paume. Prendre l'éteuf à la volée. Renvoyer l'éteuf. On ne prononce point l'F du mot Éteuf, si ce n'est en Poésie, quand il suit immédiatement une voyelle.

On dit proverbialement et figurément, Renvoyer l'éteuf, pour dire, Repousser avec vigueur, soit par des paroles, soit par des effets, une injure qu'on nous veut faire.

On dit encore proverbialement et figurément, Courir après son éteuf, pour dire, Prendre bien de la peine pour recouvrer un bien, un avantage qu'on a laissé échapper. J'ai retenu cet argentlà par mes mains, parce que je ne veux point courir après mon éteuf.

ÉTEULE

ÉTEULE ou ESTEUBLE. subst. f. Chaume. Ce qui reste sur la terre du tuyau des grains quand on a fait la moisson.

ETH

ÉTHER

ÉTHER. s. m. (On prononce l'R.) Ce mot n'est d'usage que dans le Didactique, et on s'en sert pour signifier L'étendue immense d'une substance subtile et fluide, dans laquelle on suppose que sont les corps célestes, etc.

Éther

Éther, en Chimie, ou Liqueur éthérée, est Une huile tirée de l'esprit--de--vin par le moyen d'un acide.

ÉTHÉRÉ, ÉE.

ÉTHÉRÉ, ÉE. adj. Qui est de cette substance subtile et fluide, que les. Philosophes appellent Éther. Substance éthérée. Corps éthéré. Région éthérée. Les Poëtes appellent le Ciel, La voûte éthérée.

On appelle, Espace éthéré, L'espace immense du Ciel, où les astres font leur révolution; et Matière éthérée, Le milieu où. ils nagent.

ÉTHIOPS

ÉTHIOPS, ou ÉTHIOPS MINÉRAL. s. m. Mélange de mercure et de soufre. Sa couleur noire lui a fait donner ce nom.

ÉTHIQUE

ÉTHIQUE. substant. fém. Signifie Morale, et n'est d'usage que dans le Didactique. La Logique, l'Éthique, la Physique.

On appelle Les Éthiques d'Aristote, Les ouvrages moraux d'Aristote.

ETHNARQUE

ETHNARQUE. sub. mas. Nom de diguité chez les Anciens. Celui qui commandoit dans une Province.

On appeloit Ethnarchie, La Province où l'Ethnarque commandoit.

ETHNIQUE

ETHNIQUE. adj. des 2 genres. Les Auteurs Ecclésiastiques emploient le mot Ethnique, pour dire, Gentil, Païen, Idolâtre.

Les Grammairiens appellent Mot ethnique, Celui qui désigne l'habitant d'un certain Pays, ou d'une certaine Ville. François, Parisien, sont des mots ethniques.

ÉTHOLOGIE

ÉTHOLOGIE. subs. f. Discours ou Traité sur les moeurs et les manières.

ÉTHOPÉE

ÉTHOPÉE. sub. f. Peinture et description des moeurs et des passions de quelqu'un.

ETI

ÉTIER

ÉTIER. s. m. Canal qui sert à conduire l'eau de la mer dans les marais salans.

ÉTINCELANT, ANTE

ÉTINCELANT, ANTE. adj. Qui étincelle. Les étoiles les plus étincelantes. Ce rubis est étincelant. Des yeux étincelans, étincelans de colère.

ÉTINCELER

ÉTINCELER. v. n. Briller, jeter des éclats de lumière. Ily a des étoiles qui étincellent les unes plus que les autres. Les vraies escarboucles, à ce qu'on dit, étincellent dans les ténèbres. Les yeux lui étincellent de colère.

On dit au figuré, Cet ouvrage étincelle d'esprit.

ÉTINCELÉ

ÉTINCELÉ. adject. En termes de Blason, on appelle Écu étincelé, Celui qui est semé d'étincelles.

ÉTINCELLE

ÉTINCELLE. s. f. Petite parcelle de feu, bluette. Étincelle de feu. Quand on bat les cailloux avec un fusil, il en sort des étincelles. On a éteint ce grand fèu, il n'en reste pas une étincelle. Une petite étincelle peut causer un grandembrasement.

Il se dit figurément Des lumières de l'esprit. Il n'a pas une étincelle de bon sens, de raison, de courage.

ÉTINCELLEMENT

ÉTINCELLEMENT. s. mas. Éclat de ce qui étincelle. L'étincellement d'un charbon ardent, d'une barre de ser rouge. L'étincellement des étoiles fixes.

ÉTIOLER, S'ÉTIOLER

ÉTIOLER, S'ÉTIOLER. verb. qui s'emploie avec le pronom personnel. Il se dit Des plantes et des branches qui, pour être trop serrées, sont foibles et menues. Il faut prendre garde que ces branches ne s'étiolent.

ÉTIOLOGIE

ÉTIOLOGIE. subst. fémin. Terme didactique. Recherche des causes physiques des maladies.

ÉTIQUE

ÉTIQUE. adj. des 2 g. Atteint d'une maladie qui dessêche et consume toute l'habitude du corps. Devenir étique. Mourir étique.

On appelle Fièvre étique, Une fièvre lente, longue et habituelle, qui dessèche tout le corps.

Il signifie aussi, Maigre, atténué. Il a le visage étique, tout le corps étique. Il se dit de même en ce sens De quelques animaux. Un chapon, un poulet étique. Un cheval étique.

ÉTIQUETER

ÉTIQUETER. verb. a. Mettre une étiquette, distinguer par une étiquette. Les Procureurs ont soin d'étiqueter leurs sacs. Pourquoi ce sac de mille francs n'estil pas étiqueté? Les Apothicaires étiquètent leurs fioles.

Etiqueté, ée.

Etiqueté, ée. participe.

ÉTIQUETTE

ÉTIQUETTE. s. f. Petit écriteau qu'on met, qu'on attache sur un sac de procès, contenant les noms du demandeur et du défendeur, du Procureur, etc. Il faut mettre une étiquette à ce sac.

On dit figurément et proverbialement, Juger, condamner sur l'étiquette du sac, ou absolument, Sur l'étiquette, pour dire, Porter son jugement sur quelque affaire, sur quelque personne, sans avoir beaucoup examiné les pièces, les raisons. Vous y allez bien légèrement, vous jugez sur l'étiquette du sac. Votre Partie est si décriée, qu'on la condamnera sur l'étiquette du sac, sur l'étiquette.

On appelle aussi Étiquettes, Ces petits écriteaux qu'on met à des sacs d'argent, à des liasses de papiers, à des layettes, à des paquets de hardes, etc. pour marquer ce qu'il y a dedans. Mettez des étiquettes à chacun de ces paquets.

On appelle, en parlant Du cérémonial de la Cour d'Espagne et de quelques autres Cours, Étiquette du Palais, Le détail de ce qui se doit faire journellement dans la Maison du Roi, et dans les principales cérémonies. Cette prétention a été refusée à tel Prince, parce qu'elle n'étoit pas conformé à l'étiquette du Palais.

On appelle par extension Étiquette, Le cérémonial de chaque Cour particulière. L'étiquette de la Cour.

On appelle aussi Étiquette, Les différentes formules dont on se sert, soit dans les lettres, soit dans les placets, selon les personnes à qui on les adresse.

ÉTISIE

ÉTISIE. s. f. Phthisie, maladie qui dessèche et consume toute l'habitude du corps. Il est tombé en étisie.

ETO

ÉTOFFE

ÉTOFFE. s. f. Ouvrage de soie, de laine, de fil d'or, d'argent, etc. pour faire des habits, des meubles, etc. Étoffe de laine. Étoffe de soie. Ce Marchand a de belles étoffes. C'est une bonne étoffe que le drap. C'est une belle étoffe que le velours. Des étoffes d'or et d'argent. Acheter, lever des, étoffes. Riches étoffes. Étoffe à fleurs. Étoffe moelleuse. Votre Tailleur n'a pas épargné l'étoffe. Il vous a fourni l'étoffe et la façon.

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