Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 721

Les Botanistes appellent Fleurs femelles, Celles qui n'ont point d'étamines, & dont le pistile devient fruit.

FÉMININ, INE. adj. Qui appartient à la femme, qui est propre & particulier à la femme. Le sexe féminin.

Il signifie aussi, Qui ressemble à la femme, ou qui tient de la femme. Cet homme a le visage féminin. La voix féminine. La marche féminine. Les manières féminines.

FÉMININ est aussi un terme de Grammaire, & signifie, Qui est du genre opposé au masculin. Nom masculin, nom féminin. Genre masculin, genre féminin. Lettre, table, cheminée, sont du genre féminin.

On appelle en François, Terminaison féminine, Une terminaison dont la dernière lettre est un E muet, comme en Belle, ou dans laquelle les consonnes qui suivent l'E muet ne se prononcent point ordinairement, comme en Belles, disent, prennent, &c.

FÉMINISER. v.a. Faire du genre féminin. Il ne se dit que de certains mots qui étoient originairement masculins, & que l'usage a rendu féminins. L'usage a féminisé plusieurs mots. Épigramme étoit autrefois du genre masculin, l'usage l'a féminisé.

FÉMINISÉ, ÉE, participe .

FEMME. s.f. La femelle de l'homme. Dieu tira la femme de la côte d'Adam. Les femmes sont naturellement timides. Il y a plus de femmes que d'hommes dans une telle Ville. Cet homme est adonné au vin & aux femmes. Une femme mariée.

FEMME se dit aussi pour signifier Celle qui est ou qui a été mariée; & en ce sens il est opposé à Fille. Les femmes & les filles. Femme en puissance de mari. Mari & femme. Femme sage. Femme de bien. Honnête femme. Femme grosse. Femme veuve. C'est sa femme légitime. Femme séparée de son mari. Femme autorisée en Justice.

On dit, Prendre femme, pour dire, Se marier. Ce vieux garçon a enfin pris femme.

On dit proverbialement, Appétit de femme grosse, pour dire, Un appétit déréglé. Et, Ce que femme veut, Dieu le [alt p. 510] veut, pour dire, que Les femmes veulent fortement ce qu'elles veulent.

Et proverbialement aussi, quand il pleut & qu'il fait soleil en même temps, on dit, que Le Diable bat sa femme.

BONNE FEMME outre sa signification ordinaire, veut dire encore, Une femme âgée; & quelquefois aussi l'on appelle de la sorte Une femme de peu, une paysanne.

On appelle Femme de chambre, Une femme ou fille qui sert une Dame à la chambre; & en ce sens on dit, Femmes, au pluriel, pour dire, Femmes de chambre. Elle appelle ses femmes. Elle envoie une de ses femmes.

Et l'on appelle Femme de charge, Celle qui est chargée du soin du linge, de la vaisselle d'argent, &c.

FEMMELETTE. s. f. diminutif Terme qui ne se dit que par mépris, & pour signifier Une femme d'un esprit très-simple & très-borné. Vous gouvernez-vous par les avis d'une femmelette?

FÉMUR. s.m. Mot purement latin, que les Anatomistes ont transporté dans notre langue, pour signifier l'os de la cuisse. Le fémur est le plus grand des os du corps humain. Il y a une fracture au fémur.

FENAISON. s.f. La saison où l'on coupe les foins. Le temps de la fenaison.

FENDANT. s.m. Un coup donné du tranchant d'une épée de haut en bas. Il fut blessé dangereusement d'un fendant qu'il reçut dans le combat. Il est vieux.

On dit familièrement, Faire le fendant, pour dire, Faire le mauvais, faire de grandes menaces, parler comme un fanfaron qui veut se faire craindre.

FENDERIE. s.f. Terme des Forges de fer. L'art & l'action de fendre le fer & de le séparer en verges, après qu'il a été mis en barre. Un ouvrier qui entend bien la fenderie. Mettre du fer à la fenderie.

Il signifie aussi Le lieu où l'on fait agir tout ce qui sert à la fenderie. Le Maître de forge étoit dans la fenderie.

FENDEUR. s.m. Celui qui fend. Fendeur de bois.

On dit proverbialement & figurément, Fendeur de naseaux, pour dire, Un homme qui fait le mauvais, qui menace.

FENDOIR. s.m. Outil qui sert à fondre, à diviser. Fendoir de Vannier, de Tonnellier.

FENDRE. v.a. Couper, diviser en long. Fendre un arbre. Fendre du bois. Fendre en deux. Fendre avec une coignée. Fendre la tête d'un coup de sabre.

On dit figurément d'Un grand bruit, que C'est un bruit qui fend la tête; & d'Un mal de tête violent, Il me semble qu'on me fend la tête.

Et on dit aussi figurément d'Un homme qui fait des distinctions, des précisions trop rafinées, qu'Il veut fendre un cheveu en quatre.

FENDRE signifie aussi simplement, Diviser, séparer les parties d'un corps continu, soit en long, soit autrement. La trop grande sécheresse fend la terre. La gelée fend les pierres. Il a gelé à pierre fendre. Un navire qui fend l'eau, qui fend les vagues. Un oiseau qui fend l'air.

Il signifie aussi, Séparer par force des choses qui ont quelque union. Fendre la presse. Fendre les bataillons, les escadrons des ennemis.

FENDRE est aussi neutre; mais il ne s'emploie alors que figurément & dans ces phrases, La tête me fend, le coeur me fend, pour marquer un violent mal de tête, un grand sentiment de compassion. La tête me fend du bruit que l'on fait. Le coeur me fend de douleur. Le coeur me fend de voir souffrir tant de pauvres gens.

FENDRE est aussi réciproque, & signifie, Devenir divisé, séparé, s'entr'ouvrir. Ce bois-là se fend aisément. La terre se fend de chaleur. Une muraille qui commence à se fendre. Les eaux se fendirent en deux au passage de la mer rouge.

FENDU, UE, participe .

On dit d'Un homme qui a les yeux grands & un peu longs, qu'Il a les yeux bien fendus; & de Celui qui a la bouche fort grande, on dit par exagération & par plaisanterie, qu'Il a la bouche fendue jusqu'aux oreilles.

On dit aussi, qu'Un homme est bien fendu, pour dire, qu'Il est de taille à être bien à cheval, à bien embrasser un cheval. Et qu'Un

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