Nicot, Thresor de la langue francoyse

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 465

La chose parvint si avant que le peuple mesme se print à s'en plaindre, Excessit res ad publicam querimoniam.

Engarder de pouvoir parvenir aux honneurs, Obsepire iter ad honores.

Tascher de parvenir à quelque chose, Aspirare ad rem aliquam.

Tascher de parvenir à grandes choses, Ad magna contendere.

Tascher de parvenir en Cour, Aspirare in Curiam.

Taschans à parvenir au milieu, Medium locum capessentes.

Toutes personnes qui poursuyvent et taschent à parvenir à quelques honneurs, Candidati.

Ils ne peuvent parvenir à telles loüanges, Aspirare non possunt ad illam laudem.

parvis

Parvis, Pronaum. B.

parure

Parure, Le suyvoit un homme habillé de semblable parure, Simili paratu, Pari ornatu.

Toute parure sied bien à cet homme, id est, tout accoustrement.

pas

Pas, Tantost est nom m. et signifie proprement ores une enjambée ou simple, contenant deux pieds et demy, ou Geometrique contenant cinq pieds, à quatre paulmes pour pied, Passus. Duquel mot il vient par apocope. Ores improprement quelconque enjambée grande ou petite, ores plus improprement l'allure d'un homme ou beste, comme, Ils viennent au petit pas, ou, Ils marchent à grands pas. Et ores un passage ou destroict par où l'on passe, ce que paradventure vient de Phasè Hebrieu, qui signifie Transitus, comme, Le pas de l'escluse, le pas de loup, c'est à dire le passage appelé de l'Escluse, le passage appelé de loup. Et en consequence de cette signification icy, est encores usurpé plus particulierement és anciens Romans, et aux tournois, pour un passage et endroict gardé par un ou plusieurs Chevaliers tenans contre tous assaillans, le voulans forcer, et pour le tournoy mesmes à plusieurs emprinses. Jean le Maire aux Illustrations, Antenor, pour entamer le pas, se presenta sur les rengs, et apres qu'il se fut acquité vers les Dames, et que le Herault eut epilogué ses tiltres et ses blasons, fit son debvoir, et accomplit ses venuës contre Hector. Et au tableau qui est au chasteau d'Escouen, du tournoy fait à Paris par le Roy Henry II. est escrit, La bande du Roy venuë sur les rengs, pour ouvrir le pas ce dimanche 24. de Juing, pour les six courses de la premiere emprinsé. Tantost il est une diction que les François mettent ores derriere, ores devant la negative, ou pour plus fort nyer, ou, (ce qu'est plus vray) expletivement, Je ne veux pas cela, Illud nolo. Pas ne voudroit que fusse icy, Nollet me hic esse. Et quand il est adjousté à cette negative, Non, ne faisant qu'un seul mot avec elle, il nye plus fort, Il n'a pas parlé, non pas un seul mot, Nihil dixit, ne verbum quidem. Vous me suyvrez non pas comme laquay, mais pour me faire honneur, Sequeris me non sane vt pedissequus, sed vt me honestes.

Pas trop mal, Non male, Haud ita male.

Pas fort loing de la ville, Ab vrbe haud longule.

Ce n'est pas chose à croire, Haud ita fides adhibenda est.

Ce que je n'ay pas bien entendu, Quod intellexi minus.

Pas tardif, dont le contraire est Pas hastif, Passus lentus, Gradus testudineus, Passus citatus.

Un faux pas, Fallens vestigium, Gradus errans.

Faire un faux pas, est mesmarcher, formarcher, fauxmarcher, quand en allant on assied mal son pied, si qu'on en bronche ou tombe, qui est le rebours de droit pas, comme chemin faux et destourné, est l'opposité de droit chemin, Vestigio errare ac falli. On dit aussi par metaphore faire un faux pas, pour faire une faute, Delinquere, Fraudem committere, prins des chevaux qui bronchent et faillent en leur marchure, dont le chevaucheur est offensé, ou par cheute, ou par soulevement de coeur causé de crainte de donner en terre.

Un grand pas, Crallatorius gradus.

A grand pas, Gradu pleno, et par consequent, Citato gradu.

Aller à petit pas, ou bellement, Modico ire gradu.

A chaque pas, Aduerbialiter, Passim.

Advancer le pas, Distentiore citatioreque gradu incedere.

En pas de larron, Suspenso gradu. B. ex Terent.

Faire un pas, Vestigium facere.

Marcher son pas, Subaudi, accoustumé, Assueto gradu incedere.

Pas à pas, Gradatim, et ex consequenti, sensim ac pedetentim.

Suyvre quelqu'un pas à pas, c. par où il marche, Instare alicuius vestigiis.

Pas, pour Passage. Usez des formules de Passage.

Un mauvais pas, Le pas de la mort, Le pas de Calais.

Pas d'asne, est une herbe laquelle guarit de la toux, Tussilago, Bechion, Farfaria, vulgo Ungula caballina, comme qui diroit patte de cheval. Et pas d'asne en fait de navires est un cercle ou anneau de fer avec une queuë accollant le plat bord qui est mis en chascun des trous des plats bords du chasteau devant, par lesquels entre le vit de la berche, ou autre piece d'artillerie plantée sur ledit chasteau, servant à ce que quand ladite artillerie tirera ne face ouvrir et voler en esclats lesdits plats bords. Pas d'asne aussi est le demy cercle qui est au mors ou fraim du cheval.

Le pas de loup, Myrica, vel Myrice myrices. Ainsi est nommé un passage dangereux pour les voleurs qui est au païs de Languedoc, pres la ville de Narbonne.

pasmer

Pasmer, neutr. acut. Est tomber, entrer, venir en pasmoison, (car on dit relever, sortir et revenir de pasmoison, pour l'effet contraire) c'est à dire en contraction de nerfs et convulsion qui causent esvanoüissement. Et se construict avec un pronom de la mesme personne, souffrant tel comme par reciprocation d'action, comme, Je me pasme, Linquor animo. Tu te pasmes, Deliquium animi te capit. Il se pasme, In animi deliquium incidit. Et toutesfois celuy qui ainsi se pasme n'opere rien contre soy, ains souffre par l'accident. Mais cette maniere de parler peut avoir esté mise sus, parce que la cause effective de la pasmoison est en luy, si qu'il semble agir contre soy mesmes, Animo deficere, Linqui animo, voyez Pasmoison.

Pasmé, m. acut. Est celuy qui est en pasmoison, Defectus animo, voyez Pasmoison.

Pasmée, f. penac. Est celle qui est en pasmoison, Animo defecto, voyez Pasmoison.

pasmoison

Pasmoison, f. acut. Est une contraction de nerfs, qui est causée par la reduction d'iceux, ou des muscles à leur origine, ce qu'advient ou par inanition, ou par siccité, ou par repletion, convulsion qui cause esvanoüissement et defection d'esprit, Spasmus. Mais le Latin et le François viennent du Grec spasmos, par apherese de la consone s, au regard du mot François, lequel on escrit par s, Pasmoison, pour marquer sa deduction, combien que l'on prononce Pamoison, et non Pasmoison, Animi deliquium, Defectio animi.

Revenir de Pasmoison, A deliquio animi excitari.

Sortir de Pasmoison, Ab animi defectione liberari, dimitti. Au 2. livre d'Amadis chap. 2. Et s'addressant à Galaor, qui desja estoit sorty de pasmoison, luy dit.

paschal

Paschal, m. acut. Ores est nom substantif et propre, et ores nom adjectif, comme, Agneau Paschal, Paschalis, et vient de Pascha.

pasnage

Pasnage, m. penacut. Qu'on escrit aussi sans la lettre s, Panage, est le pasturage que pasturent les bestes porcines, comme, La fayne et le gland. Car la racine de la fougere, ne le vermiller, ne sont comprins sous ce mot, Porcorum pastio, Pascuum.

pasque

Pasque, f. penac. Est le jour envers les Chrestiens, auquel Jesus Christ resuscitant des morts, ouvrit le passage de la resurrection des morts, et auquel nous communions, ou comme nous disons communement, faisons nos Pasques. Aucuns le rendent en Latin Pascha, comme si le mot venoit de cestuy Latin Pasco, Quia (disent ils) eo die omnes vescuntur Sacrosancto pane. Autres estiment qu'il vienne de cestuy Grec paskhô, qui signifie patir, par ce que peu devant Jesu Christ auroit paty et souffert sous le Gouverneur Pons Pilate. Mais il n'est rien de tout cela, l'entier mot est Hebrieu Pesach, qui signifie transilition ou tressault, par ce que les logis et personnes des Hebrieux, furent laissez entre deux, executant l'Ange le glaive de Dieu, sur les Aegyptiens, et comme il est amplement narré au chap. 12. de l'Exode, dont tant la feste instituée en commemoration de ce bienfait de Dieu, que l'Agneau mesmes, qui en icelle celebrant estoit occis et mangé, ont esté appelez Pesach, que les anciens ont nommé Phase, s'esloignans dudit mot Hebrieu. Et que les Grecs l'ayent escrit et prononcé paskha, et nous Pasques, la raison en peut estre de ce que la lettre Cheth finale au singulier dudit mot Pesach, où elle ne bat sur nulle voyele suyvante au pluriel Pesachim, frappe apertement sur la voyele Iod, lequel mot pluriel syncopans et eux et nous, et en ostans le Scheva, qui rend le son de la lettre e, comme si on prononçoit Peschim, Ils l'ont dit en singulier Pascha, et nous en pluriel Pasques, corrompans grandement la droicte escriture dudit mot entier Hebrieu.

Grands pasques, és anciens livres c'est pasques de resurrection. Auquel jour le plus souvent les Princes mandoyent leurs hommes, Comtes, Barons et autres de leur principaux vassaulx, et tenoyent court en grande magnificence et solennité.

Pasque fleurie, Dominica palmaria, Verbenalia, Verbenarum dies. Budaeus.

ôskhophorion, La feste des Rameaux.

pasquette

Une herbe nommée Pasquette, ou Marguerite, Cerinthe, cerinthes, Bellis, bellidis.

pasquis

Pasquis, voyez Pasture.

Pasquis, lieu où les bestes paissent, Pascuum.

passable

Passable, comm. gen. penac. C'est autant que aisé à passer, et par catachrese, tolerable, et qui n'est ne bon ne mauvais, qui n'est totalement de refus, comme, Voila un homme passable en sçavoir, Cuius doctrina facile probari potest. Passable en force, Cuius vires non minimi sunt aestimandae. Une femme passable en beauté, Cuius forma non vsquequaque spernenda est.

passablement

Passablement, adverb. acut. Tolerabiliter, Sat commode.

J'ay assez passablement pour luy bailler, Quod dem ei, Satis suppetit, Sat recte est.

passade

Passade, f. penacut. Est la piece d'argent qu'on donne à quelqu'un qui tire païs, pour luy aider à son voyage, Viaticum, comme, Donner la passade à quelqu'un, Iuuare viatico. Liu. lib. 22. Ou luy donner dequoy passer son chemin.

passage

Passage, m. penac. Signifie tantost l'allée et le voyage d'un lieu à autre, Profectio. Le passage de l'armée est dangereux, Plena periculi res est, exercitus praefectio. Prendre un Faulcon au passage, Accipitrem in ipsa migratione intercipere. Et tantost un voyage court

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.