LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 271

langage commun, des manièrescommunes.

En parlant Des termes ordinaires de la Langue, on dit, Les mots communs de la Langue, par opposition aux termes qui ne sont en usage que dans les Arts et dans les Sciences.

Commun

Commun, signifie aussi, Qui se trouve aisément et en abondance. Les bons melons sont fort communs cette année. Les bons muscats sont communs en Languedoc, en Provence. Les herbes, les viandes les plus communes.

Expédier en forme commune. Façon de parler prise du style de la Daterie de Rome, et qui signifie, Sans grâce, sans remrse. Elle s'emploie figurément en diverses phrases. Ainsi on dit d'Un homme à qui on a gagné tout son argent en très--peu de temps, qu'On l'a expédié en forme commune.

On dit aussi d'Un homme mort en peu de temps entre les mains de plusieurs mauvais Médecins, qu'Ils l'ont expédié en forme commune. Cela n'est que du style familier.

Commun

Commun, signifie aussi, Qui est de peu de valeur, et peu estimable dans son espèce. Un Marchand qui n'a que des marchandises communes, très--communes, qui n'a rien que de commun.

Il signifie aussi, Qui est médiocre et peu estimable dans son genre. Il a fait un discours très -- commun. C'est un Prédicateur fort commun. Un Auteur, un Poëte très -- commun. Une invention commune. Des pensées communes. Idée commune. Rien de plus commun.

On dit, qu'Une terre vaut tant de revenu, année commune, ou communes années, pour dire, Bon an, mal an, en compensant les mauvaises années avec les bonnes.

Commun

Commun, est aussi substantif masculin, et il se dit d'Une société entre deux ou plusieurs personnes. Il faut prendre cette dépense sur le commun. Ils ont mis leur bien en commun. Ils vivent en commun. Ils jouissent de la succession en commun, jusqu'à ce qu'ils aient fait leur partage.

On dit, qu'Un homme vit sur le commun, Lorsque n'étant point d'une société, et n'y ayant contribué en rien pour sa part, il ne laisse pas de vivre aux dépens de ceux qui en sont. La même chose se dit aussi d'Un homme accoutumé à vivre sur le tiers et sur le quart. Et l'on dit proverbialement, qu'Il n'y a point d'âne plus mal bâté que l'âne du commun, pour dire, que Les particuliers d'une Communauté songent à leurs affaires au préjudice de celles de la Communauté.

Commun

Commun, signifie aussi Le plus grand nombre, la plus grande partie. Le commun des hommes. Le commun des Philosophes.

On dit figurément, qu'Une personne ou une chose est du commun, pour dire, qu'Elle n'est pas de grand mérite, ni de grand prix. Cela est du commun. Cet ouvrage n'est pas du commun. C'est un homme du commun. Il est hors du commun. Il passe le commun. Il est audessus du commun. Sa charge le tire du commun.

Dans l'Office Ecclésiastique, on appelle Le Commun des Apôtres, des Martyrs, des Confesseurs, des Vierges, etc. L'Office général des Apôtres, des Martyrs, etc. pour qui l'Église n'a point réglé d'Office particulier.

On dit familièrement et ironiquement, d'Un homme médiocre, qu'Il est du commun des martyrs.

Commun

Commun, se dit aussi Des Domestiques les moins considérables d'une maison. C'est du vin du commun, du vin pour le commun. Le dîner du commun. La table du commun. La salle du commun.

On appelle Grand Commun, chez le Roi, Les Offices destinés à la nourriture de la plupart des Officiers de la Maison du Roi; et on appelle Petit Commun, Quelques Offices détachés du Grand Commun pour la nourriture de quelques Officiers privilégiés de la Maison du Roi.

Grand Commun, se dit aussi Du lieu où ces Officiers travaillent, et qui est destiné pour leur logement. Être logé au Grand Commun.

COMMUNAL, ALE

COMMUNAL, ALE. adj. Qui est commun aux habitans d'un ou de plusieurs Villages. Bien communal. Propriété communale. Voy. Communaux.

COMMUNAUTÉ

COMMUNAUTÉ. s. fém. Société de plusieurs personnes qui vivent ensemble sous certaines Règles. Une Communauté de Religieux. Une Communauté de Religieuses. Une Communauté de Prêtres. Une Communauté de filles. La Communauté de Saint--Sulpice. La Communauté de Sainte--Agnès. Vivre en Communauté. Établir une Communauté. Être d'une Communauté. Entrer dans une Communauté, c'est -- à -- dire, dans les Maisons Religieuses ou autres, où l'on vit en Communauté.

On dit, Dîner à la Communauté, pour dire, Dîner au Réfectoire avec les autres.

Communauté

Communauté, se dit aussi De certains Corps Laïques, qui ont fait une société pour leurs intérêts communs. La Communauté des Procureurs. La Communauté des Notaires. Agir pour les intérêts de la Communauté.

On appelle aussi Communauté, Le Corps des habitans des Villes, Bourgs et Villages. Toutes les Communautés de la Province. On a taxé à tant ces Communautés. Cette Communauté est riche, est pauvre, etc.

Communauté

Communauté, se dit aussi De la société de biens entre deux ou plusieurs personnes. Il y a communauté de biens entre le mari et la femme. Ils sont en communauté de biens. Cette femme a tant apporté à la communauté. Accepter la communauté. Renoncer à lacommunauté.

COMMUNAUX

COMMUNAUX. s. m. pl. Pâturages où les habitans d'un ou plusieurs Villages ont droit d'envoyer leurs troupeaux. Les communaux d'un tel Bourg, d'un tel Village.

COMMUNE

COMMUNE. s. fém. Le Corps des Bourgeois d'une Ville, ou des habitans d'un Bourg, ou d'un Village. La Commune d'un tel lieu. La Commune s'émut. La Commune prit les armes. Il ne faut pas irriter la Commune.

Commune

Commune, se prend aussi pour Le lieu où s'assemblent les habitans. Je vais à la Commune, à la Maison commune, pour affaire pressante.

Communes

Communes, au pluriel. Ce mot se prend pour Les peuples des Paroisses de la campagne. Assembler les Communes. Soulever les Communes. L'Arrêt enjoint aux Communes de lui courir sus.

Autrefois on appeloit les Milices Bourgeoises, et les Milices de la Campagne, Les Communes.

On appelle Chambre des Communes, La seconde des deux Chambres du Parlement d'Angleterre, qui est composée des Députés des Comtés et des Villes du Royaume.

Il se dit aussi d'Une certaine étendue de terre, où un ou plusieurs Bourgs ou Villages ont droit d'envoyer leurs bestiaux en pâture. De grandes communes. Mener paître les troupeaux dans les communes. Il a usurpé sur la commune.

COMMUNÉMENT

COMMUNÉMENT. adv. Ordinairement. On dit communément. Cela se pratique communément.

Il signifie aussi Généralement. On en parle communément de la sorte.

On dit aussi, À parler communément, communément parlant, pour dire, Selon l'opinion commune, ou selon la façon de parler ordinaire.

COMMUNIANT

COMMUNIANT. subst. Celui qui communie. Il y a eu tant de communians à Pâque dans une telle Paroisse.

Il signifie aussi, Ceux qui sont capables de communier, en âge de pouvoir communier. Il y a tel nombre de communians dans cette Paroisse.

COMMUNICABLE

COMMUNICABLE. adj. des 2 g. Qui se peut communiquer, de quoi on peut faire part. Il est de la nature du bien d'être communicable. Le souverain pouvoir n'est point une chosecommunicable.

On dit, que Deux rivières sont communicables, Quand elles peuvent être jointes par un canal.

On dit de même, que Deux appartemens sont communicables, pour dire, qu'On peut faire une communication de l'un à l'autre.

COMMUNICATIF, IVE

COMMUNICATIF, IVE. adject. Qui se communique facilement. En ce sens, il ne se dit guère qu'en cette phrase, Le bien est de soicommunicatif.

On dit d'Un homme qui se communique aisément, qui fait part de ses pensées, de ses connoissances, de ses lumières, qu'Il estcommunicatif; et quand il fait le contraire, qu'Il n'est guère communicatif.

COMMUNICATION

COMMUNICATION. s. f. Action de communiquer, ou l'effet de cette action. Communication de biens. Communication de maux.

On dit, Donner communication d'une affaire à quelqu'un, pour dire, Lui faire part de ce qui concerne cette affaire; et de même, Avoir communication d'une affaire, d'un traité.

Il signifie aussi Commerce, familiarité, et correspondance. Ils ont grande communication ensemble. Ils ont, ils entretiennent communication de pensées et

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