Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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TOPOGRAPHIE. s. f. Description détaillée d'un lieu, d'un canton particulier; à la différence de Géographie, qui est la description générale de la terre, d'un royaume, ou d'une province. Il sait bien la topographie des environs de Paris. Les principaux lieux de cette carte sont bien placés, mais la topographie en est défectueuse.

TOPOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la topographie. Description topographique. Carte topographique.

TOQUE. s. f. Sorte de chapeau à petits bords, couvert de velours, de satin, etc., plat par dessus, et plissé tout autour. Toque de velours. Toque de camelot. Les avocats, les avoués, les juges portent la toque lorsqu'ils sont en fonctions. Cette femme avait une très-belle toque.

TOQUER. v. a. Vieux mot qui signifiait autrefois, Toucher, frapper. Il ne se dit plus guère que dans cette phrase proverbiale, Qui toque l'un, toque l'autre, Qui offense l'un, offense l'autre.

TOQUÉ, ÉE. participe

TOQUET. s. m. Sorte de coiffure, de bonnet qui, dans certains pays, est à l'usage des femmes du menu peuple et des paysannes.

Il s'est dit aussi d'Une sorte de bonnet que portaient les enfants.

TORCHE. s. f. Flambeau grossier fait de résine ou de cire, et consistant quelquefois en un bâton de sapin ou de quelque autre bois résineux entouré de cire et de mèche. Allumer les torches. Torches funéraires. Entrer dans une ville la torche à la main, pour y mettre le feu. Ce criminel fut condamné à faire amende honorable la torche au poing. Fig., Les torches de la Discorde.

TORCHE-CUL. s. m. Linge, papier, ou autre chose, dont on s'essuie le derrière après qu'on a été à la garde-robe. Il est bas.

Il se dit, figurément et très-familièrement, d'Un écrit fort méprisable. Cet écrit n'est qu'un torche-cul, un vrai torche-cul.

TORCHE-NEZ. s. m. T. de Manége. Corde ou ficelle dans laquelle on passe et on engage la lèvre antérieure du cheval, et que l'on serre ensuite avec un morceau de bois. Mettez le torche-nez à ce cheval, il sera tranquille. On dit plus ordinairement, Serre-nez.

TORCHER. v. a. Essuyer, frotter pour ôter l'ordure. Les nourrices torchent leurs enfants.

Prov., fig. et pop., Il n'a qu'à s'en torcher le bec, se dit Pour exprimer qu'un homme n'aura pas ce qu'il désire.

Fig. et pop., Cela est mal torché, est torché à la diable, se dit De tout ouvrage fait grossièrement.

Fig. et pop., Torcher quelqu'un, Le battre. Il se fera torcher.

TORCHÉ, ÉE. participe

TORCHÈRE. s. f. Espèce de flambeau grossier, vase de fer et à jour, qui est placé à l'extrémité d'un long manche, et dans lequel on met des matières combustibles destinées à donner de la lumière. Les torchères servent à éclairer les places, les cours, etc.

Il se dit aussi de Certains candélabres qui portent des flambeaux, des girandoles, des bougies, et qui servent à éclairer les vestibules, les escaliers, les salles des palais et des grandes maisons. Belle, magnifique torchère. Torchères de bronze, de marbre. Il y a plusieurs torchères dans cette salle.

TORCHIS. s. m. Mortier composé de terre grasse et de paille ou de foin coupé, qu'on emploie pour certaines constructions. Dans ce pays, il n'y a point de pierres; toutes les maisons des paysans et les murs de clôture sont de torchis.

TORCHON. s. m. Espèce de serviette de grosse toile, dont on se sert pour torcher, pour essuyer la vaisselle, la batterie de cuisine, les meubles, etc. Torchon blanc. Torchon sale. Paquet de torchons.

TORDAGE. s. m. Action de tordre, façon qu'on donne à la soie, en doublant les fils sur les moulinets.

TORDRE. v. a. (Je tords, tu tords, il tord; nous tordons, etc. Je tordais. J'ai tordu. Je tordis. Je tordrai. Tords, tordez, etc.)Tourner un corps long et flexible par ses deux extrémités en sens contraire, ou par l'une des deux, l'autre étant fixe. Tordre du fil. Tordre un lien, des cordes. Je tords du linge. Je tordrai une branche. On l'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Un ver qui se tord. Cette branche s'est toute tordue.

Tordre le cou, Faire mourir en tournant le cou et en disloquant les vertèbres. Tordre le cou à une perdrix, à un poulet. Je lui tordrai le cou.

Tordre les bras à quelqu'un, Les lui tourner violemment et de manière à lui faire mal. On dit de même, Dans sa douleur elle se tordait les mains.

Tordre le cou, la bouche, Tourner le cou, la bouche de travers. Il a la mauvaise habitude de tordre le cou, de tordre la bouche.

Prov. et pop., Ne faire que tordre et avaler, Manger trop avidement, et avaler presque sans mâcher.

Fig., Tordre une loi, un passage, etc., Détourner une loi, un passage, etc., de son sens naturel, pour lui en donner un différent plus convenable aux vues de celui qui l'emploie. Tordre le sens d'un auteur, d'un passage, Lui donner une interprétation fausse et forcée.

TORDU, UE. participe

TORE. s. m. T. d'Archit. Moulure ronde, faisant ordinairement partie de la base des colonnes, ou placée à l'extrémité du fût d'une colonne ou d'un piédestal circulaire.

TORÉADOR. s. m. T. emprunté de l'espagnol. Cavalier qui combat les taureaux, dans les courses publiques.

TORMENTILLE. s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Rosacées, qui croît dans les bois et dans les lieux ombragés, et dont la racine est astringente.

TORON. s. m. Assemblage de plusieurs fils de caret tournés ensemble, qui font partie d'une corde, d'un câble.

TORON en termes d'Architecture, Gros tore à l'extrémité d'une surface droite.

TORPEUR. s. f. Engourdissement, pesanteur insolite qui rend presque incapable de sentir et de se mouvoir. Ce malade est dans la torpeur.

Il se dit au figuré d'Un état de l'âme qui cause son inaction. Il n'y a pas moyen de tirer cet homme de sa torpeur. Tous les esprits étaient dans la torpeur.

TORPILLE. s. f. T. d'Hist. nat. Poisson du genre des Raies, qui a la propriété de donner une commotion électrique d'où résulte l'engourdissement de la main de celui qui le touche, soit immédiatement, soit avec un bâton.

TORQUET. s. m. Il n'est usité que dans ces locutions populaires: Donner un torquet, donner le torquet, Tromper quelqu'un, lui dire une chose contraire à ce qu'on pense, pour lui donner le change. Donner dans le torquet, Donner dans le panneau, se laisser duper. Il est vieux.

TORQUETTE. s. f. Certaine quantité de marée arrangée dans de la paille, pour l'envoyer à une distance plus ou moins éloignée des ports de mer. Une torquette de poisson.

TORRÉFACTION. s. f. T. didactique. Action de torréfier.

TORRÉFIER. v. a. T. didactique. Griller, rôtir des substances végétales ou animales. Torréfier des grains de café.

TORRÉFIÉ, ÉE. participe

TORRENT. s. m. Courant d'eau rapide, qui ordinairement est produit par des orages ou des fontes de neige, et qui ne dure que peu de temps. Torrent rapide, impétueux. Il vint un torrent qui ravagea tout le pays. Il se forme de grands torrents dans ces montagnes. Passer un torrent. Ce n'est pas une rivière, ce n'est qu'un torrent. Ces ravins ont été creusés par des torrents.

TORRENT se dit figurément de Certaines choses par rapport à leur abondance, ou à leur impétuosité, ou à l'une et l'autre ensemble. Un torrent de paroles. Un torrent d'injures. Verser un torrent de larmes. Un torrent d'éloquence. Il est difficile de résister au torrent des passions, au torrent du monde, au torrent de la coutume. Céder au torrent. S'opposer au torrent. Suivre le torrent. C'est un torrent qui entraîne tout. On dit dans un sens analogue, Cette multitude de barbares se précipita comme un torrent vers les contrées méridionales.

TORRIDE. adj. f. Brûlant, excessivement chaud. Il n'est usité que dans cette locution, Zone torride, La portion de la terre ou du ciel qui est entre les deux tropiques. Les habitants de la zone torride ont le soleil à plomb sur leurs têtes deux fois l'année.

TORS, ORSE. adj. Qui est tordu, ou qui paraît l'être. De la soie torse. Du fil tors. Du sucre tors. Des jambes torses. Cou tors. Colonnes torses. On dit populairement Torte, au féminin, en parlant De ce qui est contourné, difforme. Jambes tortes. Bouche torte.

Fig. et fam., Un cou tors, Un hypocrite.

TORSADE. s. f. T. de Passementier. Frange tordue en spirale, qu'on emploie pour orner les tentures, les rideaux et les draperies.

Il se dit aussi de Certains ornements d'or ou d'argent tordus en forme de petits rouleaux, qui servent de marque distinctive pour les épaulettes des grades supérieurs. Les épaulettes de capitaine sont à petites torsades, celles de colonel sont à grosses torsades.

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