Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Fig., Cette affaire a coûté des tonnes d'or, Elle a coûté beaucoup. Il a épousé des tonnes d'or, Il a fait un riche mariage.

TONNEAU. s. m. Grand vaisseau de bois de forme à peu près cylindrique, mais renflé dans son milieu, à deux bases planes, rondes et égales, construit de planches ou douves arquées et contenues dans des cerceaux, et fait pour mettre des liquides ou pour enfermer des marchandises. Tonneau de vin. Tonneau de cidre. Du merrain pour faire des tonneaux. Tonneau vide. Vider les tonneaux. Boire sur le cul d'un tonneau. Enfoncer un tonneau. Défoncer un tonneau. Mettre un tonneau en perce.

Il se dit aussi de La liqueur contenue dans le tonneau. Ils ont bu, depuis un mois, deux tonneaux de vin.

Fig. et fam., C'est un tonneau, se dit quelquefois D'un ivrogne, d'un homme habitué à boire excessivement.

TONNEAU signifie aussi, Une certaine mesure qui tient deux, trois, ou quatre muids de vin, de cidre, etc., plus ou moins, selon la différence des lieux.

TONNEAU en termes de Marine, signifie, Le poids de deux mille livres, ou L'espace de quarante pieds cubes. Un bâtiment de cent, de deux cents, de trois cents tonneaux, du port de tant de tonneaux. On a vu des vaisseaux de plus de deux mille tonneaux.

TONNEAU se dit encore d'Un certain jeu, d'une machine de bois, ronde ou carrée, à peu près de la hauteur d'un tonneau et percée au-dessus de plusieurs ouvertures, dans lesquelles on cherche à jeter de loin des petits palets de cuivre, pour gagner un certain nombre de points. Le jeu du tonneau. On ne joue guère au tonneau que chez les marchands de vin et dans les guinguettes.

TONNELER. v. a. T. de Chasse. Prendre à la tonnelle. Tonneler des perdrix.

TONNELÉ, ÉE. participe

TONNELET. s. m. Diminutif. Sorte de petit baril destiné à contenir du vin, de l'eau-de-vie, ou quelque autre boisson. Le tonnelet d'un fantassin, d'une vivandière.

Il signifiait autrefois, La partie inférieure d'un habit à la romaine, relevée en rond au moyen d'une espèce de petit panier. Les tonnelets ont disparu du théâtre depuis qu'on y a introduit l'exactitude du costume antique.

TONNELEUR. s. m. Chasseur qui prend des perdrix à la tonnelle.

TONNELIER. s. m. Artisan qui fait et qui raccommode des tonneaux. Bon tonnelier.

TONNELLE. s. f. Sorte de berceau de treillage couvert de verdure. Il s'endormit sous la tonnelle de son jardin. Manger sous une tonnelle.

Il se dit quelquefois, en Architecture, pour désigner Une construction, une voûte en plein cintre.

TONNELLE. s. f. T. de Chasse. Espèce de filet à prendre des perdrix. Prendre des perdrix à la tonnelle. La tonnelle dépeuple un pays de gibier.

TONNELLERIE. s. f. Profession du tonnelier.

Il se dit aussi d'Un lieu où l'on fabrique des tonneaux.

TONNER. v. n. Il se dit Du bruit causé par le tonnerre. Il n'a fait qu'éclairer et tonner toute la nuit. Il tonne souvent dans ce pays.

Prov., C'est un bruit si grand, qu'on n'entendrait pas Dieu tonner, se dit en parlant D'un très-grand bruit, d'un bruit qui assourdit.

TONNER se dit, par extension et poétiquement, D'un grand bruit qui imite celui du tonnerre. L'artillerie commençait à tonner. L'airain tonne.

TONNER signifie aussi figurément, Parler contre quelqu'un ou contre quelque chose, avec beaucoup de force et de véhémence. Ce prédicateur a tonné contre l'ambition, l'avarice, le luxe, etc. Il a tonné contre vous. Tonner contre les vices. Tonner du haut de la chaire, du haut de la tribune.

TONNERRE. s. m. Bruit éclatant causé par l'explosion des nuées électriques. Le tonnerre commençait à gronder. Un grand coup de tonnerre. Un grand éclat de tonnerre.

Il se prend aussi pour La foudre. Le tonnerre tombe d'ordinaire sur les lieux les plus élevés. Le tonnerre est tombé sur cette tour. Les bizarres effets du tonnerre. Il fut frappé du tonnerre. Le feu du tonnerre.

Prov. et fig., Toutes les fois qu'il tonne, le tonnerre ne tombe pas, Des menaces ne sont pas toujours suivies d'effet.

Fig., C'est un tonnerre, c'est une voix de tonnerre, se dit D'un homme dont la voix est très-forte et très-éclatante.

Fig., Ce fut un coup de tonnerre pour lui, se dit D'un événement imprévu et fatal, qui a frappé quelqu'un tout à coup.

Poétiq., Le séjour, la région du tonnerre, Le ciel, la région supérieure de l'atmosphère. Le maître du tonnerre, Jupiter. L'oiseau qui porte le tonnerre, L'aigle, qui était l'oiseau de Jupiter.

TONNERRE signifie aussi, L'endroit du canon d'un fusil, d'un pistolet, où se met la charge. Les armes dont le tonnerre n'est pas renforcé, sont sujettes à crever.

TONNES. s. f. pl. T. d'Hist. nat. Genre de coquilles univalves de forme arrondie.

TONSURE. s. f. Cérémonie de l'Église catholique, par laquelle l'évêque introduit un homme dans l'état ecclésiastique, et lui donne le premier degré de la cléricature, en lui coupant une partie des cheveux. Tonsure cléricale. Donner la tonsure. Recevoir la tonsure. Des lettres de tonsure.

Prendre la tonsure, Entrer dans l'état ecclésiastique.

Bénéfice à simple tonsure, Bénéfice que l'on peut posséder n'ayant que la tonsure, et sans être obligé de prendre les ordres sacrés, ni de résider sur les lieux.

Prov. et fig., Un docteur à simple tonsure, Un docteur qui n'est pas fort habile.

TONSURE se dit aussi de La couronne que l'on fait sur la tête aux clercs, sous-diacres, diacres, prêtres, etc., en leur rasant des cheveux. Il a fait faire sa tonsure. Tonsure de clerc, de sous-diacre, de diacre, de prêtre.

TONSURER. v. a. Donner la tonsure. C'est tel évêque qui l'a tonsuré. Se faire tonsurer.

TONSURÉ, ÉE. participe Il s'emploie quelquefois substantivement. Un tonsuré. Un simple tonsuré.

TONTE. s. f. L'action de tondre, et La laine qu'on retire en tondant un troupeau. Faire la tonte. La tonte de son troupeau lui a rapporté beaucoup.

Il signifie aussi, Le temps où l'on a coutume de tondre les troupeaux. Pendant la tonte.

TONTINE. s. f. Sorte de rentes viagères avec droit d'accroissement pour les survivants. Les tontines sont divisées en plusieurs classes de rentiers suivant les différents âges. Tout le revenu de chaque classe d'une tontine accroît aux derniers vivants de la même classe. Mettre à la tontine. Avoir des actions à la tontine. Payeur de la tontine. Je n'ai pas encore touché ma tontine.

TONTINIER, IÈRE. s. Celui, celle qui a des rentes de tontine.

TONTISSE. adj. f. Il se dit De l'espèce de bourre qui tombe des draps lorsqu'on les tond. Bourre tontisse, ou Tonture.

Il est aussi substantif, et signifie, Une sorte de tenture faite de toile, sur laquelle on a appliqué des tontures de drap pour figurer différents dessins. Une belle tontisse. Tapisserie de tontisse.

Papier-tontisse, Papier de tenture fait de la même manière.

TONTURE. s. f. Il se dit tant Du poil que l'on tond sur les draps, que Des branches et des feuilles que l'on coupe, que l'on taille aux palissades, aux bordures de buis, etc. La tonture des draps. La tonture d'une palissade.

TOPAZE. s. f. Pierre précieuse, transparente, brillante, de couleur jaune, Belle topaze. Topaze orientale. Topaze d'Inde. Topaze de Bohême. Topaze du Brésil.

TÔPER. v. n. T. de Jeu de dés. Consentir à aller d'autant que met au jeu celui contre qui on joue. J'ai mâssé vingt pistoles, il n'y a pas voulu tôper.

Elliptiq., Tôpe, Je tôpe, ou j'accepte votre offre. L'un des joueurs ayant dit, Mâsse dix pistoles, l'autre a dit, Tôpe. On dit aussi, Tôpe et tingue, Je tôpe et je tiens.

Tôpe et tingue, est encore Le nom d'une sorte de jeu de dés.

TÔPER signifie, figurément et familièrement, Consentir à une offre, adhérer à une proposition. On m'a proposé une partie de promenade, j'y ai tôpé. Je tôpe à cela, ou absolument, Tôpe.

TOPINAMBOUR. s. m. Plante à fleurs radiées, haute de quatre ou cinq pieds, qui pousse des racines garnies d'une multitude de tubercules dont la peau est brune et la chair blanche. On donne le même nom à ces tubercules, qui sont bons à manger.

TOPIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il ne s'emploie guère que dans cette locution, Remède topique, Médicament qu'on applique à l'extérieur, comme les cataplasmes, les emplâtres, etc.

Il s'emploie aussi comme substantif masculin. C'est un excellent topique pour ce mal-là.

TOPIQUES. s. m. pl. Traité sur les lieux communs d'où l'on tire des arguments. Il ne se dit guère qu'en parlant Des rhéteurs de l'antiquité. Les Topiques d'Aristote. Les Topiques de Cicéron.

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