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EPILOGUE (Page 5:799)
EPILOGUE, s. m. (Belles Lettr.) dans l'art oratoire,
conclusion ou derniere partie d'un discours ou
d'un traité, laquelle contient ordinairement la récapitulation
des principaux points répandus & exposés
dans le corps du discouis ou de l'ouvrage. Voyez
Epilogue (Page 5:799)
Parmi les modernes ce nom & ce rôle sont inconnus;
mais à l'épilogue des anciens ils ont substitué
l'usage des petites pieces ou comédies qu'on fait
succéder aux pieces sérieuses, afin, dit - on, de calmer
les passions, & de dissiper les idées tristes que
la tragédie auroit pû exciter. Il est douteux que
cette pratique soit bonne, & mérite des éloges: un
auteur ingénieux la compare à une gigue qu'or joüeroit
sur une orgue après un sermon touchant, afin
de renvoyer l'auditoire dans le même état où il étoit
venu. Mais quoique l'épilogue, considéré sous ce rapport,
soit assez inconséquent, il est appuyé sur la
pratique des anciens, dont l'exode, c'est - à - dire la fin,
la sortie des pieces, exordium, étoit une farce pour
essuyer les larmes qu'on avoit versées pendant la
représentation de la tragédie: ut quidquid lacrymarum
ac tristitioe cepissent ex tragicis affectibus, hujus
spectaculi risus detergeret, dit le scholiaste de Juvenal.
Voyez
L'épilogue n'a pas même toûjours été d'usage sur
le théatre des anciens, ni à beaucoup près si ancien
que le prologue. Il est vrai que piurieurs auteurs ont
confondu dans le drame grec; l'épilogue avec ce
qu'on nommoit exode, trompés parce qu'Aristote a
défini celui - ci une partie qu'on récite lorsque le choeur a
chanté pour la derniere fois; mais ces deux choses
étoient en effet aussi différentes que le sont nos grandes
& nos petites pieces, l'exode étant une des parties
de la tragédie, c'est - à - dire la quatrieme & derniere,
qui renfermoit la catastrophe ou le dénouement de
l'intrigue, & répondoit à notre cinquieme acte; au
lieu que l'épilogue étoit un hors - d'oeuvre, qui n'avoit
tout - au - plus que des rapports arbitraires & fort
éloignés avec la tragédie. Voyez
EPIMEDIUM (Page 5:799)
EPIMEDIUM, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de
plante à fleur en croix, composée de quatre pétales
faites en forme de tuyau. Il sort du calice un pistil
qui devient dans la suite un fruit ou une silique qui
ne forme qu'une capsule qui s'ouvre en deux parties,
& qui renferme des semences. Tournef. Inst.
rei herb. Voyez
EPIMELETTES (Page 5:799)
* EPIMELETTES, s. m. pl. (Myth.) c'étoit ainsi
EPIMENIES (Page 5:799)
* EPIMENIES, adj. pris subst. (Myth.) c'est ainsi qu'on appelloit dans Athenes les sacrifices faits aux dieux à chaque nouvelle lune, pour le bonheur de la ville.
On entendoit ailleurs par épimenies, la provision qu'on donnoit aux domestiques pour un mois. Ils parvenoient à se faire un pécule de ce qu'ils en épargnoient.
EPIMETRUM (Page 5:799)
* EPIMETRUM, (Hist. anc.) partie de la cargaison totale d'un vaisseau, qu'on accordoit aux pilotes, & dont ils pouvoient disposer à leur profit. C'étoit une sorte d'indemnité ou de récompense par laquelle on se proposoit de les encourager à leurs devoirs. Quand on regarde l'epimetrum comme une indemnité, il désigne le déchet d'une marchandise en voyage: alors ce droit étoit d'autant plus considérable, que le voyage avoit été plus grand. L'epimetrum ou déchet accordé aux pilotes pour les vaisseaux de la flote d'Alexandrie, étoit de quatre livres pesant sur cent livres de froment, ou d'un boisseau sur vingt - cinq.
EPINARS (Page 5:799)
EPINARS, s. m. pl. (Hist. nat. Botan.) spinacia,
genre de plante à fleur sans pétales, composée de
plusieurs étamines soûtenues par un calice. Ces
fleurs sont stériles. Les embrions naissent sur les especes
de ce genre qui ne portent point de fleurs, &
deviennent dans la suite des semences faites en forme
de poire, & renfermées dans des capsules qui
ont la même forme dans certaines especes, & qui
sont cornues ou anguleuses dans d'autres. Tournef.
Inst. rei herb. Voyez
Les épinars demandent la meilleure terre, dans laquelle on les seme deux ou trois fois l'année, pour en avoir dans plusieurs saisons. On les arrose dans les années trop seches, & on a grand soin de les sarcler. (K)
Epinars (Page 5:799)
Il est très - utile dans le cas où l'on interdit l'usage des viandes, sans reduire cependant à celui des bouillons; comme lorsqu'on commence à manger après des indigestions de viandes ou de poisson: dans les diarrhées qui les suivent, & en général dans les dévoyemens accompagnés de rapports nidoreux, dans cette disposition des premieres voies, qui donne aux sucs digestifs la tournure alkalescente de Boerhaave.
On peut dire plus généralement encore, & peut - être avec plus de vérité, que l'épinars est un aliment assez sain, & à - peu - près indifférent pour le plus grand nombre de sujets. (b)
EPINCELER ou EPINCER (Page 5:799)
* EPINCELER ou EPINCER, v. act. (Draperie.)
c'est ôter les noeuds, pailles, & autres ordures du
drap, avec des pinces. Ce sont des femmes qu'on
employe à cet ouvrage, qui s'appelle aussi espoutier.
Voyez l'article
Les femmes qui épincelent sont appellées épinceleuses, ou énoüeuses, ou épinceuses, ou épinheleuses, du verbe épincheler, ou épincheuses, d'épincher.
EPINÇOIR (Page 5:799)
EPINÇOIR, s. m. (Mass.) gros marteau court & pesant à tête fendue en angle par les deux côtés; ce qui forme à chaque bout deux coins ou dents assez tranchantes. Il sertaux Paveurs, soit à débiter le pavé au sortir de la carriere, soit à le tailler pour être mis en place. Cet outil est nécessaire pour le pavé d'échantillon.
EPINE (Page 5:799)
EPINE, (Botan.) petite pointe aiguë qui part du bois ou de l'écorce des arbres. Les épines sont ou li<pb-> [p. 800]
Les petits poils dont plusieurs plantes sont revêtues, ont dans leur forme tant d'analogie avec les épines, que dans quelques - unes les poils un peu roides se changent en épines comme dans la tige de la bourrache, & même dans la partie supérieure de ses feuilles.
La base de chaque épine est composée de petites trachées ou vaisseaux excrétoires oblongs, rouges dans les tiges tendres, & verdâtres dans les autres. La hampe de l'épine est un tube plein d'un liquide transparent, qui sort par l'extrémité de ce tube quand on en rompt le bout.
On ne manque pas de plantes garnies de piquans, & quelques - unes, comme la courge, le sont dans leurs tiges, leurs feuilles; & leurs fleurs. Les branches de la bugrande, ou de l'atrête - boeuf, forment une palissade de pointes aiguës, qui percent l'endroit où sont posées les feuilles. L'ortie piquante, nommée par cette raison urtica aculeata, jette depuis sa tige quantité d'épines molles & foibles, entre lesquelles il en pousse d'autres plus fortes, plus grandes, droites, horisontales, courbes, diversement panchées tantôt en - haut, tantôt en - bas; elles sont plantées dans une base solide & ligneuse, s'élevent ensuite, & finissent en forme de stilet. La bardane pousse aussi des feuilles garnies de longues épines crochues.
Je ne détaillerai point les noms des arbustes & des arbres armés d'épines ligneuses ou corticales; ce sont des faits si connus, que plusieurs botanistes ont imaginé que le seul usage des épines étoit de servir de défense ou d'appui aux parties qu'elles avoisinent.
Le rosier, cet arbrisseau qui donne les plus belles & les plus odorantes fleurs du monde, est tout hérissé d'épines dans sa tige, ses fleurs, & ses feuilles. Les piquans de l'épine - vinette sortent de la tige d'une année, à l'origine de la feuille qui tombe, & se cachent sous l'apparence de boutons feuillus; ils sont revêtus d'une écorce molle, formée de vaisseaux excrétoires rouges & diaphanes: la partie ligneuse de l'épine de cet arbrisseau s'endurcit; & vient ensuite se terminer en pointe. A la base de cette épine, sous les petites feuilles de la tige, il se forme d'ordinaire une nouvelle épine, qui reçoit un pareil accroissement: enfin, pour abréger, toutes les especes de néflier, l'aubépine, & l'épine - jaune, sont si chargées d'aiguillons épineux, tournés en différens sens, qu'il n'est pas possible d'y porter la main sans se piquer.
Mais quel que soit le nombre des plantes épineuses, & la différente position de leurs épines, on remarque qu'en général elles naissent de la base des boutons, ou paroissent vers les noeuds des plantes. Est - ce que le suc nourricier qui doit servir à l'accroissement des boutons & des rejettons, n'ayant pas acquis dans les trachées la ténuité requise, & en conséquence ne pouvant être reçu dans les branches supérieures, perce nécessairement par la base des boutons, s'éleve ensuite en petit rejetton qui s'amenuise faute de nourriture, & devient finalement une pointe ligneuse, laquelle disparoît avec le tems à mesure que la plante s'éleve & prospere? C'est le système du célebre Malpighi, qui nous paroît cependant plus ingénieux que solide.
Il vaut mieux avoüer ici deux choses: l'une, qu'on n'a point encore trouvé la vraie cause de l'origine des épinès: l'autre, que leur utilité nous est également inconnue. Souvent les épines nous offrent dans leur distribution les mêmes variétés que les fleurs & les fruits; souvent elles suivent le même arrangement que les feuilles; souvent aussi le contraire se
Epine - jaune (Page 5:800)
Epine - Vinette (Page 5:800)
L'épine - vinette est un arbrisseau épineux, qui croît naturellement en Europe dans les bois & dans les haies des pays plus froids que chauds, & plûtôt en montagnes, que dans les vallées. Il pousse du pié plusieurs tiges assez droites, dont l'écorce lisse, mince, grise en - dessus, est d'une belle couleur jaune en - dessous. Ses jeunes branches sont hérissées d'épines foibles, longues, & souyent doubles ou triples. Il fait de copieuses racines qui sont peu profondes, & dont l'écorce est d'un jaune encore plus vif que celles des tiges. Sa feuille est ovale, finement dentelée, d'un verd tendre, & d'un goût aigrelet. Au commencement de Mai l'arbrisseau donne ses fleurs, qui durent pendant trois semaines: elles sont jaunâtres & assez apparentes, mais d'une odeur forte & desagréable. Le fruit qui succede est cylindrique, d'une belle couleur rouge, disposé en grappe comme la groseille sans épines, & d'un goût fort aigre, mais rafraîchissant & très - sain. Il mûrit au mois de Septembre.
Cet arbrisseau s'éleve jusqu'à dix piés quand on le cultive, mais le plus souvent il n'en a que quatre ou cinq. Il vient à toute exposition, & dans tous les terreins; cependant il se plaît davantage dans les terres fortes & humides. On peut le multiplier de graine, c'est la voie la plus longue; de branches couchées, qui font de bonnes racines la même année; de rejettons, que l'on trouve ordinairement au pié des vieux arbrisseaux, & c'est le plus court moyen; enfin par les racines mêmes, qui reprennent & poussent aisément en les plantant de la longueur du doigt. Le meilleur service que l'on puisse tirer de cet arbrisseau, c'est d'en former des haies vives qui croissent promptement, qui font une bonne défense, & qui sont de longue durée. On fait quelqu'usage en Bourgogne du fruit de cet arbrisseau, qui y est fort commun; on en fait des confitures, qui sont en réputation. L'écorce de ses racines a la propriété de teindre en jaune; on s'en sert aussi pour donner du lustre aux cuirs corroyés.
On connoît six especes ou variétés de cet arbrisseau.
1. L'épine - vinette commune; c'est principalement à cette espece qu'on doit appliquer ce qui vient d'être dit en général.
2. L'épine - vinette sans pepin; c'est une variété
accidentelle qui se rencontre dans quelques vieux
piés de l'espece commune, qui ont été cultivés, &
qui sont sur le déclin: encore se trouve - t - il souvent
que tous les fruits du même arbrisseau ne sont pas
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