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Il composa deux ouvrages pour perfectionner les Sciences. Le premier est intitulé de l'accroissement & de la dignité des Sciences: il y montre l'état où elles se trouvoient alors, & indique ce qui restoit à découvrir pour les rendre parfaites. Mais il ajoûte qu'il ne faut pas espérer qu'on avance beaucoup dans cette découverte, si on ne se sert d'autres moyens que de ceux dont on s'étoit servi jusqu'alors. Il fait voir que la Logique qu'on enseignoit dans les écoles, étoit plus propre à entretenir les disputes qu'à éclaircir la vérité, & qu'elle enseignoit plûtôt à chicaner sur les mots qu'à pénétrer dans le fond des choses. Il dit qu'Aristote, de qui nous tenons cet art, a accommodé sa physique à sa logique, au lieu de faire sa logique pour sa physique, & que renversant l'ordre naturel, il a assujetti la fin aux moyens. C'est aussi dans ce premier ouvrage qu'il propose cette célebre division des Sciences qu'on a suivie en partie dans ce Dictionnaire. Voyez le Discours préliminaire.
C'est pour remédier aux defauts de la Logique ordinaire, que Bacon composa son second ouvrage intitulé Nouvel Organe des Sciences: il y enseigne une Logique nouvelle, dont le principal but est de montrer la maniere de faire une bonne induction, comme la fin principale de la logique d'Aristote est de faire un bon syllogisme. Bacon a toûjours regardé cet ouvrage comme son chef - d'oeuvre, & il fut dix - huit ans à le composer. Voici quelques - uns de ses axiomes qui feront connoître l'étendue des vûes de ce grand génie.
2. La logique scholastique n'est pas plus propre
à g>ider notre esprit dans les Sciences, que les
seiences, dans l'état où elles sont, ne sont proprés
à nous faire produire de bons ouvrages.
3. La logique scholastique n'est bonne qu'à entr>tenir les erreurs qui sont fondées sur les notions
qu'on nous donne ordinairement: mais elle est absolument
inutile pour nous faire trouver la vérité.
4. Le syllogisme est composé de propositions.
Les propositions sont compotées de termes, & les
termes sont les signes des idées. Or si les idees, qui
sont le fondement de tout, sont consuses, il n'y a
rien de solide dans ce qu'on bâtit dessus. Nous n'avons
donc d'espérance que dans de bonnes inductions.
5. Toutes les notions que donnent la Logique
& la Physique, sont ridicu>es Telles sont les notions
de substance, de qualité, de pesanteur, de légereté, &c.
6. Ii n'y a pas moins d'erreur dans les axiomes
qu'on a formés jusqu'ici que dans les notions; desorte
que pour faire des progres dans les Sciences,
il est nécessaire de refaire tant les notions que les
principes: en un mot, il faut, pour ainsi dire, refondre
l'entendement.
7. II y a deux chemins qui peuvent conduire à
la vérité. Par l'un on s'éleve de l'expérience à des
axiomes très - généraux, ce chemin est déjà connu:
par l'autre on s'éleve de l'expérience à des axiomes
qui deviennent généraux par degrés, jusqu'à
ce qu'on parvienne à des choses très - générales. Ce
chemin est encore en friche; parce que les hommes
se dégoûtent de l'expérience, & veulent aller
tout d'un coup aux axiomes généraux, pour se reposer.
8. Ces deux chemins commencent tous les deux
à l'expérience & aux choses particulieres; mais ils
sont d'ailleurs bien différens: par l'un on ne fait
qu'effleurer l'expérience; par l'autre on s'y arrête:
9. Il ne s'est encore trouvé personne, qui ait eu
assez de force & de constance, pour s'imposer la
loi d'effacer entierement de son esprit les théories
& les notions communes qui y étoient entrées avec
le tems; de faire de son ame une table rase, s'il
est permis de parler ainsi; & de revenir sur ses pas
pour examiner de nouveau toutes les connoissances
particulieres qu'on croit avoir acquises. On
peut dire de notre raison, qu'elle est obscurcie &
comme accablée par un amas confus & indigeste
de notions, que nous devons en partie à notre crédulité
pour bien des choses qu'on nous a dites, au
hasard qui nous en a beaucoup appris, & aux préjugés
dont nous avons été imbus dans notre enfance.
...... Il faut se flatter qu'on réussira dans
la découverte de la vérité, & qu'on hâtera les
progrès de l'esprit, pourvû que, quittant les notions
abstraites, les spéculations Métaphysiques,
on ait recours à l'analyse, qu'on décompose les
idées particulieres, qu'on s'aide de l'expérience,
& qu'on apporte à l'étude un jugement mûr, un
esprit droit & libre de tout préjugé. . . . On ne
doit esperer de voir renaître les Arts & les Sciences, qu'autant qu'on refondra entierement ses premieres
idées, & que l'expérience sera le flambeau
qui nous guidera dans les routes obscures de la vérité.
Personne jusqu'ici, que nous sachions, n'a dit
que cette réforme de nos idées eût été entreprise,
ou même qu'on y eût pensé ».
On voit par ces Aphorismes, que Bacon croyoit
que to>tes nos connoissances viennent des sens. Les Péripatéticiens avoient pris cette vérité pour fondement
de leur philosophie: mais ils étoient si éloignés
de la connoître, qu'aucun d'eux n'a sû la développer;
& qu'après plusieurs siecles, c'étoit encore une
découverte à faire. Personne n'a donc mieux connu
que Bacon la cause de nos erreurs: car il a vû que
les idees qui sont l'ouvrage de l'esprit, avoient été
mal faites; & que par conséquent, pour avancer
dans la recherche de la vérité, il falloit les refaire.
C'est un conseil qu'il répete souvent dans son nouvel organe.
Le soin que Bacon prenoit de toutes les Sciences en général, ne l'empêcha pas de s'appliquer à quelques - unes en particulier; & comme il croyoit que la Philosophie naturelle est le fondement de toutes les autres Sciences, il travailla principalement à la perfectionner. Mais, il fit comme ces grands Architectes, qui ne pouvant se résoudre à travailler d'apres les autres, commencent par tout abattre, & élevent ensuite leur édifice sur un dessein tout nouveau. De [p. 10]
Ce précurseur de la Philosophie a été aussi un écrivain élégant, un historien, un bel esprit.
Ses Essais de morale sont très - estimés, mais ils sont faits pour instruire plûtôt que pour plaire. Un esprit facile, un jugement sain, le philosophe sensé, l'homme qui refléchit y brillent tour - à - tour. C'étoit un des fruits de la retraite d'un homme qui avoit quitté le monde, aprés en avoir soûtenu long - tems les prospérités & les disgraces. Il y a aussi de très belles choses dans le livre qu'il a fait de la Sagesse des anciens, dans lequel il a moralisé les fables, qui faisoient toute la théologie des Grecs & des Romains.
Il a fait encore l'histoire de Henri VII. roi d'Angleterre, où il y a quelquefois des traits du mauvais goût de son siecle, mais qui d'ailleurs est pleine d'esprit, & qui fait voir qu'il n'étoit pas moins grand politique que grand philosophe. (C)
BACOTI (Page 2:10)
BACOTI, s. f. (Histoire moderne.) nom que les peuples du Tonquin donnent à la grande Magicienne, pour laquelle ils ont une extrème vénération, & qu'ils consultent outre les deux fameux devins, le Taybou & le Tay - phouthouy. Lorsqu'une mere, après la mort de son enfant, veut savoir en quel état est l'ame du défunt; elle va trouver cette espece de Sibylle, qui se met aussi - tôt à battre son tambour pour évoquer l'ame du mort; elle feint que cette ame lui apparoît, & lui fait connoître si elle est bien ou mal: mais pour l'ordinaire elle annonce, à cet égard, des nouvelles consolantes. Tavernier, voyage des Indes. (G)
BACQUET (Page 2:10)
* BACQUET, s. m. (Arts méchaniques) on donne ordinairement le nom de bacquet à un vaisseau de bois, rond, oval ou quarré, d'un pié & demi ou même davantage de diametre, plus ou moins profond, fait de plusieurs pieces ou douves serrées par des cerceaux de fer ou de bois, & destiné à contenir de l'eau ou des matieres fluides. Le bacquet est à l'usage des Verriers, ils y rafraîchissent leurs cannes; des Cordonniers, ils y font tremper leurs cuirs; des Brasseurs, ils y mettent de la biere, ou y reçoivent la levure au sortir des tonneaux; des Marchands de vin, ils y retiennent le vin qui s'échappe de la canelle des pieces en perce; des Marchands de poisson, ils y conservent leur marchandise; des Maçons, ils y transportent le mortier au pié de l'engin, pour être élevé de - là au haut des échaffaux; dès Carriers, ils s'en servent pour tirer le moellon & les autres pierres qu'ils ne peuvent brider avec le cable; & d'un grand nombre d'autres ouvriers: nous allons faire mention de quelques - uns.
Bacquet (Page 2:10)
Bacquet (Page 2:10)
Bacquet (Page 2:10)
Bacquet (Page 2:10)
BACQUETER (Page 2:10)
BACQUETER, verb. act. en bâtiment, c'est ôter l'eau d'une tranchée avec une pelle, ou une écope. (P)
Bacqueter (Page 2:10)
BACQUETURES (Page 2:10)
BACQUETURES, s. f. pl. terme de Marchand de vin, c'est ainsi qu'ils appellent ce qui tombe des canelles des tonneaux en perce, & des mesures quand ils vendent & versent le vin dans les bouteilles. Ils disent qu'ils envoyent ce vin au Vinaigrier, & ils le devroient faire.
BACTRE (Page 2:10)
* BACTRE (Géographie anc. & mod.) riviere que les modernes nomment Buschian, ou Bachora; elle se joint à notre Gehon, ou à l'Oxus des anciens.
BACTRES (Page 2:10)
* BACTRES (Géographie anc. & mod.) capitale de la Bactriane, sur le fleuve Bactre; c'est aujourd'hui Bag - dasan ou Termend: elle est voisine du mont Caucase.
BACTREOLE (Page 2:10)
* BACTREOLE, s. f. chez les Batteurs d'or, rognures
de feuilles d'or; on les employe à faire l'or en coquille.
Voyez
BACTRIANE (Page 2:10)
* BACTRIANE, s. f. (Géographie anc. & mod.) ancienne province de Perse, entre la Margiane, la Scythie, l'Inde & le pays des Messagetes; c'est aujourd'hui une contrée de la Perse, formée en partie du Chorasan, & en partie du Mawaralnahar, ou plus communément Usbeck, en Tartarie.
BACTRIENS (Page 2:10)
BACTRIENS, s. m. pl. peuples de la Bactriane.
BACU, BACHIE, BACHU, BARVIE (Page 2:10)
* BACU, BACHIE, BACHU, BARVIE (Géog.) ville de Perse, sur la mer Caspienne, & dans la province de Servan. Il y a près de la ville une source qui jette une liqueur noire dont on se sert par toute la Perse, au lieu d'huile à brûler. Elle donne son nom à la mer qu'on connoît sous celui de mer de Bacu, ou mer de Sala.
BACULOMETRIE (Page 2:10)
BACULOMETRIE, s. f. c'est l'art de mesurer
avec des bâtons, ou des verges, les lignes tant accessibles
qu'inaccessibles. Voyez
BADACHXAN ou BADASCHIAN, ou BUSDASKAN (Page 2:10)
* BADACHXAN ou BADASCHIAN, ou BUSDASKAN (Géographie anc. & mod.) ville d'Asie,
dans le Mawaralnahar, dont elle est la capitale:
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