ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
Previous page
Page 2:10
même, il ne s'amusa point à embellir ou à réparer
ce qui avoit déjà été commencé par les autres: mais
il se proposa d'établir une Physique nouvelle, sans se
servir de ce qui avoit été trouvé par les anciens,
dont les principes lui étoient suspects. Pour venir à
bout de ce grand dessein, il avoit résolu de faire tous
les mois un traité de Physique, & il commença par
celui des vents. Il fit ensuite celui de la chaleur, puis
celui du mouvement, & enfin celui de la vie & de
la mort. Mais, comme il étoit impossible qu'un homme
seul fit toute la Physique avec la même exactitude,
après avoir donné ces échantillons pour servir
de modele à ceux qui voudroient travailler sur ses
principes, il se contenta de tracer grossierement &
en peu de mots le dessein de quatre autres traités, &
d'en fournir les matériaux dans le livre qu'il intitula
Sylva sylvarum, où il a ramassé une infinité d'expériences,
pour servir de fondement à sa nouvelle physique.
En un mot personne, avant le chancelier Bacon, n'avoit connu la Philosophic expérimentale; &
de toutes les expériences physiques qu'on a faites depuis
lui, il n'y en a presque pas une qui ne soit indiquée
dans ses ouvrages.
Ce précurseur de la Philosophie a été aussi un écrivain élégant, un historien, un bel esprit.
Ses Essais de morale sont très - estimés, mais ils
sont faits pour instruire plûtôt que pour plaire. Un
esprit facile, un jugement sain, le philosophe sensé,
l'homme qui refléchit y brillent tour - à - tour. C'étoit
un des fruits de la retraite d'un homme qui avoit
quitté le monde, aprés en avoir soûtenu long - tems
les prospérités & les disgraces. Il y a aussi de très belles
choses dans le livre qu'il a fait de la Sagesse des
anciens, dans lequel il a moralisé les fables, qui faisoient
toute la théologie des Grecs & des Romains.
Il a fait encore l'histoire de Henri VII. roi d'Angleterre, où il y a quelquefois des traits du mauvais goût
de son siecle, mais qui d'ailleurs est pleine d'esprit, &
qui fait voir qu'il n'étoit pas moins grand politique
que grand philosophe. (C)
BACOTI
BACOTI, s. f. (Histoire moderne.) nom que les
peuples du Tonquin donnent à la grande Magicienne, pour laquelle ils ont une extrème vénération, &
qu'ils consultent outre les deux fameux devins, le
Taybou & le Tay - phouthouy. Lorsqu'une mere, après
la mort de son enfant, veut savoir en quel état est
l'ame du défunt; elle va trouver cette espece de Sibylle, qui se met aussi - tôt à battre son tambour pour
évoquer l'ame du mort; elle feint que cette ame lui
apparoît, & lui fait connoître si elle est bien ou mal:
mais pour l'ordinaire elle annonce, à cet égard, des
nouvelles consolantes. Tavernier, voyage des Indes.
(G)
BACQUET
* BACQUET, s. m. (Arts méchaniques) on donne
ordinairement le nom de bacquet à un vaisseau de
bois, rond, oval ou quarré, d'un pié & demi ou même
davantage de diametre, plus ou moins profond,
fait de plusieurs pieces ou douves serrées par des cerceaux
de fer ou de bois, & destiné à contenir de
l'eau ou des matieres fluides. Le bacquet est à l'usage
des Verriers, ils y rafraîchissent leurs cannes; des
Cordonniers, ils y font tremper leurs cuirs; des Brasseurs, ils y mettent de la biere, ou y reçoivent la levure
au sortir des tonneaux; des Marchands de vin,
ils y retiennent le vin qui s'échappe de la canelle des
pieces en perce; des Marchands de poisson, ils y
conservent leur marchandise; des Maçons, ils y
transportent le mortier au pié de l'engin, pour être
élevé de - là au haut des échaffaux; dès Carriers, ils
s'en servent pour tirer le moellon & les autres pierres
qu'ils ne peuvent brider avec le cable; & d'un grand
nombre d'autres ouvriers: nous allons faire mention
de quelques - uns.
Bacquet
Bacquet, ustencile d'Imprimerie; c'est une pierre
de trois piés de long sur deux & demi de large, creusée
à trois pouces de profondeur, garnie sur ses bords
de bandes de fer, & percée au milieu d'une de ses
extrémités; l'Imprimeur, qui veut laver sa forme,
bouche le trou avec un tampon de linge, la couche
au fond du bacquet, & verse dessus une quantité suffisante
de lessive pour la couvrir; là il la brosse jusqu'à
ce que l'oeil de la lettre soit net, après quoi il débouche
le trou pour laisser écouler la lessive, retire
sa forme, & la rince avec de l'eau claire: ce bacquet
doit être posé ou supporté sur une table de chêne à
quatre piés bien solides.
Bacquet
Bacquet, chez les Marbreurs de papier, est une
espece de boîte ou caisse de bois, plate, sans couvercle,
quarrée, longue de la grandeur d'une feuille
de papier à l'écu, & de l'épaisseur d'environ quatre
doigts: elle se pose sur la table ou l'établi du Marbreur, qui y verse de l'eau gommée jusqu'à un doigt
du bord; c'est sur cette cau que l'on répand les couleurs
que doit prendre le papier pour être marbré.
Voyez Planche du Marbreur en F. fig. premiere.
Bacquet
Bacquet, chez les Relieurs & Doreurs; c'est un
demi - muid scié par le milieu, où l'on met de la cendre
jusqu'à un certain degré, & par - dessus de la poussiere
de charbon pour faire une chaleur douce, capable
de sécher la dorure.
Bacquet
Bacquet, en terme de Chauderonnier, se dit en général
de tous vaisseaux de cuivre imparfaits, & tels
qu'ils sortent de la manufacture & de la premiere
main.
BACQUETER
BACQUETER, verb. act. en bâtiment, c'est ôter
l'eau d'une tranchée avec une pelle, ou une écope.
(P)
Bacqueter
Bacqueter l'eau, en Jardinage, c'est la répandre
avec une pelle de bois sur le gason d'un bassin,
pour arroser le dessus des glaises. (K)
BACQUETURES
BACQUETURES, s. f. pl. terme de Marchand de
vin, c'est ainsi qu'ils appellent ce qui tombe des
canelles des tonneaux en perce, & des mesures
quand ils vendent & versent le vin dans les bouteilles.
Ils disent qu'ils envoyent ce vin au Vinaigrier,
& ils le devroient faire.
BACTRE
* BACTRE (Géographie anc. & mod.) riviere que
les modernes nomment Buschian, ou Bachora; elle
se joint à notre Gehon, ou à l'Oxus des anciens.
BACTRES
* BACTRES (Géographie anc. & mod.) capitale
de la Bactriane, sur le fleuve Bactre; c'est aujourd'hui Bag - dasan ou Termend: elle est voisine du mont
Caucase.
BACTREOLE
* BACTREOLE, s. f. chez les Batteurs d'or, rognures
de feuilles d'or; on les employe à faire l'or en coquille.
Voyez Or.
BACTRIANE
* BACTRIANE, s. f. (Géographie anc. & mod.)
ancienne province de Perse, entre la Margiane, la
Scythie, l'Inde & le pays des Messagetes; c'est aujourd'hui une contrée de la Perse, formée en partie
du Chorasan, & en partie du Mawaralnahar, ou plus
communément Usbeck, en Tartarie.
BACTRIENS
BACTRIENS, s. m. pl. peuples de la Bactriane.
BACU, BACHIE, BACHU, BARVIE
* BACU, BACHIE, BACHU, BARVIE (Géog.)
ville de Perse, sur la mer Caspienne, & dans la province
de Servan. Il y a près de la ville une source
qui jette une liqueur noire dont on se sert par toute
la Perse, au lieu d'huile à brûler. Elle donne son nom
à la mer qu'on connoît sous celui de mer de Bacu,
ou mer de Sala.
BACULOMETRIE
BACULOMETRIE, s. f. c'est l'art de mesurer
avec des bâtons, ou des verges, les lignes tant accessibles
qu'inaccessibles. Voyez
Accessible, Arpentage, Mesure, Lever un plan
, &c. (E)
BADACHXAN ou BADASCHIAN, ou BUSDASKAN
* BADACHXAN ou BADASCHIAN, ou BUSDASKAN (Géographie anc. & mod.) ville d'Asie,
dans le Mawaralnahar, dont elle est la capitale:
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the
French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et
Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division
of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic
Text Services (ETS) of the University of Chicago.
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.