ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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On met dans des bailles le breuvage que l'on distribue tous les jours aux gens de l'équipage. Il y a aussi des bailles à tremper les écouvillons dont on se sert pour rafraîchir le canon. Il y a des bailles pour mettre tremper le poisson & la viande salée.

On se sert quelquefois des bailles pour puiser l'eau qui entre dans le rum ou fond de cale. (Z)

BAILLEMENT (Page 2:17)

BAILLEMENT, s. m. (Physiolog.) ouverture involontaire de la bouche, occasionnée par quelque vapeur ou ventuosité qui cherche à s'échapper, & témoignant ordinairement la fatigue, l'ennui, ou l'envie de dormir.

Le remede qu'Hippocrate prescrit contre le baillement, est de garder long - tems sa respiration. Il recommande la même chose contre le hocquet. Voyez Hocquet. Suivant l'ancien système, le bâillement n'est jamais produit sans quelque irritation qui détermine les esprits animaux à couler en trop grande abondance dans la membrane nerveuse de l'oesophage, qu'on a regardée comme le siége du bâillement. Quant à cette irritation, on la suppose occasionnée par une humeur importune qui humecte la membrane de l'oesophage, & qui vient ou des glandes répandues dans toute cette membrane, ou des vapeurs acides de l'estomac rassemblées sur les parois de l'oesophage. Par ce moyen les fibres nerveuses de la membrane du gosier étant irritées, elles dilatent le gosier, & contraignent la bouche à suivre le même mouvement.

Mais cette explication du bâillement a depuis peu donné lieu à une nouvelle plus méchanique & plus satisfaisante.

Le bâillement est produit par une expansion de la plûpart des muscles du mouvement volontaire, mais sur - tout par ceux de la respiration. Il se forme en inspirant doucement une grande quantité d'air, qu'on retient & qu'on raréfie pendant quelque tems dans les poumons, après quoi on le laisse échapper peu à peu, ce qui remet les muscles dans leur érat naturel.

De - là, l'effet du bâillement est de mouvoir, d'accélérer & de distribuer toutes les humeus du corps également dans tous les vaisseaux, & de disposer par conséquent les organes de la sensation & tous les muscles du corps, à s'acquiter chacun de leur côté de leurs fonctions respectives. Voy. Bcerhaave, Inst. mèd. §. 638. (L)

Baillement (Page 2:17)

Baillement, s. m. ce mot est aussi un terme de Grammaire; on dit également hiatus: mais ce dernier est latin. Il y a bâillement toutes les fois qu'un mot terminé par une voyelle, est suivi d'un autre qui commence par une voyelle, comme dans il m'obligea à y aller; alors la bouche demeure ouverte entre les deux voyelles, par la nécessité de donner passage à l'air qui forme l'une, puis l'autre sans aucune consonne intermédiaire; ce concours de voyelles est plus pénible à exécuter pour celui qui parle, & par conséquent moins agréable à entendre pour celui qui écoute; au lieu qu'une consonne faciliteroit le passage d'une voyelle à l'autre. C'est ce qui a fait que dans toutes les langues, le méchanisme de la parole a introduit ou l'elision de la voyelle du mot précédent, ou une consonne euphonique entre les deux voyelles.

L'élision se pratiquoit même en prose chez les Romains. « Il n'y a personne parmi nous, quelque grossier qu'il soit, dit Cicéron, qui ne cherche à éviter le concours des voyelles, & qui ne les réunisse » dans l'occasion. Quod quidem latina lingua sie observat, nemo ut tam rusticus sit, quin vocales nolit conjungere. Cic. Orator. n. 150. Pour nous, excepté avec quelques monosyllabes, nous ne faisons usage de l'élision que lorsque le mot suivi d'une voyelle est terminé par un e muet; par exemple, une sincere amitié, on prononce sincer - amitié. On élide aussi l'i de si en si il, qu'on prononce s'il; on dit aussi m'amie dans le style familier, au lieu de ma amie ou mon amie: nos peres disoient m'amour.

Pour éviter de tenir la bouche ouverte entre deux voyelles, & pour se procurer plus de facilité dans la prononciation, le méchanisme de la parole a introduit dans toutes les langues, outre l'élision, l'usage des lettres euphoniques, & comme dit Cicéron, on a sacrifié les regles de la Grammaire à la facilité de la prononciation: Consuetudini auribus indulgenti libenter obsequor...... Impetratum est consuetudine ut peccare suavitatis causâ liceret. Cicer. Orator. n. 158. Ainsi nous disons mon ame, mon épée, plûtôt que ma ame, ma épée. Nous mettons un t euphonique dans y a - t - il, dira - t - on; & ceux qui au lieu du tiret ou trait d'union mettent une apostrophe après le t, font une faute: l'apostrophe n'est destinée qu'à marquer la suppression d'une voyelle, or il n'y a point ici de voyelle élidée ou supprimée.

Quand nous disons si l'on au lieu de si on, l' n'est point alors une lettre euphonique, quoiqu'en dise M. l'abbé Girard, tom. I. p. 344. On, est un abrégé de homme; on dit l'on comme on dit l'homme. On m'a dit, c'est - à - dire, un homme, quelqu'un m'a dit. On, marque une proposition indéfinie, individuum vagum. Il est vrai que quoiqu'il soit indifférent pour le sens de dire on dit ou l'on dit, l'un doit être quelquefois préferé à l'autre, selon ce qui précede ou ce qui suit, c'est à l'oreille à le décider; & quand elle préfere l'on au simple on, c'est souvent par la raison de l'euphonie, c'est - à - dire par la douceur qui résulte à l'oreille de la rencontre de certaines syllabes. Au reste ce mot cuphonic est tout grec, E=U bien, & FWNH\, son.

En grec le v, qui répond à notre n, étoit une lettre euphonique, sur - tout après l'E & l'I: ainsi au lieu de dire E)IXOSI A)/NDRES2, viginti viri, ils disent E)IXOSI A)/NDRES2, sans mettre ce, entre les deux mots.

Nos voyelles sont quelquefois suivies d'un son nasal, qui fait qu'on les appelle alors voyelles nasales. Ce son nasal est un son qui peut être continué, ce qui est le caractere distinctif de toute voyelle: ce son nasal laisse donc la bouche ouverte; & quoiqu'il soit marqué dans l'écriture par un n, il est une véritable voyelle: & les poëtes doivent éviter de le faire suivre par un mot qui commence par une voyelle, à moins que ce ne soit dans les occasions où l'usage a introduit un n euphonique entre la voyelle nasale & celle du mot qui suit.

Lorsque l'adjectif qui finit par un son nasal est suivi d'un substantif qui commence par une voyelle, alors on met l'n euphonique entre les deux, du moins dans la prononciation; par exemple, un - n - enfant, bon - nhomme, commun - n - accord, mon - n - ami. La particule on est aussi suivie de l'n euphonique, on - n - a. Mais si le substantif précede, il y a ordinairement un baillement; un éeran illuminé, un tyran odieux, un entretien honnête, une citation équivoque, un parfum incommode; on ne dira pas un tyran - n - odieux, un entretien n - honnête, &c. On dit aussi un bassin à barbe, & non un bassin - n - à barbe. Je sai bien que ceux qui déclament des vers où le poëte n'a pas connu ces voyelles nasaies, ajoûtent l'n euphonique, crovant que cette n est la consonne du mot précédent: un peu d'attention les détromperoit: car, prenez - y - garde, quand vous dites il est bon - n - homme, bon - n - ami, vous prononcez bon & ensuite - n - homme, - n - ami. Cette prononciation est encore plus desagréable avec les diphthongues nasales, comme dans ce vers d'un de nos plus beaux opera:

Ah! j'attendrai long - tems, la nuit est loin encore; où l'acteur pour éviter le bâillement prononce loin - n encore, ce qui est une prononciation normande. [p. 18]

Le b & le d font aussi des lettres euphoniques. En latin ambire est composé de l'ancienne préposition am, dont on se servoit au lieu de circùm, & de ire; or comme am étoit en latin une voyelle nasale, qui étoit même élidée dans les vers, le b a été ajoûté entre am & ire, euphonia causâ.

On dit en latin prosum, prosumus, profui; ce verbe est composé de la préposition pro, & de sum: mais si après pro le verbe commence par une voyelle, alors le méchanisme de la parole ajoûte un d, prosum, prod - es, pro - d - est, pro - d - eram, &c. On peut faire de pareilles observations en d'autres langues; car il ne faut jamais perdre de vûe que les hommes sont par - tout des hommes, & qu'il y a dans la nature uniformité & varieté. (F)

BAILLER (Page 2:18)

BAILLER, v. neut respirer en ouvrant la bouche extraordinairement & involontairement. Bâiller d'ennui, bâiller de sommeil. V. Baillement ci - dessus. (L)

BAILLET (Page 2:18)

BAILLET, adj. (Manége.) cheval baillet, est celui qui a le poil roux tirant sur le blanc. (V)

BAILLEUL ou BELLE (Page 2:18)

* BAILLEUL ou BELLE, ville de France, au comté de France. Long. 20 25. lat. 50 45.

BAILLEUR (Page 2:18)

BAILLEUR, s. m. terme de Pratique, est celui des deux parties contractantes dans un bail, qui loue ou afferme sa propre chose. Il est opposé à preneur. Voy. Preneur. (H)

BAILLI (Page 2:18)

BAILLI, s. m. (Hist. mod. & Jurisprud.) on entend en général par ce mot, un officier chargé de rendre la justice dans un certain disttict appellé bailliage. Voyez Bailliage.

Ce mot est formé de baile, vieux terme qui signifie gouverneur, du Latin bajulus qui a la même signification.

Pasquier assûre que les baillis étoient originairement une sorte de subdélégués, que l'on envoyoit dans les provinces pour examiner si les comtes, qui alors étoient les juges ordinaires, rendoient exactement la justice. Loyseau rapporte plus vraissemblablement l'origine des baillis, à l'usurpation & à la négligence des grands seigneurs, qui s'étant emparés de l'administration de la justice, & étant trop foibles pour ce fardeau, s'en déchargerent sur des députés qu'on appella baillis. Ces baillis eurent d'abord l'inspection des armes & l'administration de la justice & des finances: mais comme ils abuserent de leur pouvoir, ils en furent insensiblement dépouillés, & la plus grande partie de leur autorité fut transferée à leurs lieutenans, qui étoient gens de robe: en France les baillis ont encore une ombre de leurs anciennes prérogatives, & sont considérés comme les chefs de leurs districts: c'est en leur nom que la justice s'administre; c'est devant eux que se passent les contrats & les autres actes, & ce sont eux qui ont le commandement des milices.

C'est de - là que les baillis d'Angleterre ont pris leur nom & leur office: comme il y a en France huit Parlemens, qui sont des Cours suprèmes, des arrêts desquels il n'y a point d'appel; & que dans le ressort de plusieurs parlemens, ou de différentes provinces, la justice est rendue par des baillis ou du moins par leurs lieutenans: de même il y a en Angleterre différens comtés, dans lesquels la justice est administrée par un vicomte ou sherif, qui paroit vraissemblablement avoir été appellé bailli, & son district bailliage.

Le bailli dans l'origine étoit donc un seigneur, qui avoit dans l'étendue de son bailliage, l'administration de la justice, le commandement des armes & le maniement des finances. De ces trois prérogatives, il ne leur reste plus que le commandement du ban & de l'arriere - ban. Quant à l'administration de la justice, ce ne sont plus que des juges titulaires. Les sentences & les commissions s'expédient bien en leur nom: mais ce sont leurs lieutenans de robe qui rendent la justice. Les baillis des siéges particuliers res<cb-> sortissans au bailliage général, ne sont proprement que les lieutenans de ceux - là.

On distingue de ces baillis royaux, les baillis seigneuriaux par la dénomination de haut - justiciers. Quelques - uns de ceux - ci ressortissent aux bailliages royaux, lesquels ressortissent au parlement; mais il y a des baillis haut - justiciers qui ressortissent nuement au parlement, tels sont les baillis des duchés - pairies. (H)

Bailli (Page 2:18)

* Bailli (Hist. mod.) nom d'un grade ou dignité dans l'ordre de Malte. On en distingue de deux sortes, les baillis conventuels & les baillis capitulaires. Les premiers sont les huit chefs ou piliers de chaque langue. Voyez Pilier & Langue. On les appelle conventuels, parce qu'ordinairement ils résident dans le couvent de la religion à Malte.

Les baillis capitulaires, ainsi nommés, parce que dans les chapitres provinciaux, ils ont séance immédiatement après les grands - prieurs, sont des chevaliers qui possedent des bailliagés de l'Ordre. La langue de France a deux bailliages, dont les titulaires sont le bailli de la Morée ou commandeur de S. Jean de Latran à Paris, & le grand trésorier ou commandeur de S. Jean en l'ile proche de Corbeil. La langue de Provence a le bailliage de Manosque; & celle d'Auvergne, le bailliage de Lyon. Il y a de même des bailliages & des baillis capitulaires dans les autres langues. Voyez Malte. (G)

BAILLIAGE (Page 2:18)

BAILLIAGE, s. m. (Jurisp.) est tout le territoire où s'étend la jurisdiction d'un bailli. Un bailliage principal en contient pour l'ordinaire plusieurs autres, lesquels connoissent des mêmes matieres, & ressortissent à ce bailliage principal, lequel connoît exclusivement aux autres en dernier ressort des cas présidiaux: car ces bailliages supérieurs équivalent pour l'autorité aux présidiaux & aux sénéchaussées, dont ils ne différent que par le nom. Voyez Présidial, & Bailli.

On appelle aussi bailliage l'office même du bailli. On donne aussi le même nom au lieu où il tient sa séance. (H)

Baillie (Page 2:18)

Baillie, s. f. (Jurisprudence) terme de coutumes, est synonyme à garde - noble ou bourgeoise. Voyez Garde.

Baillistre (Page 2:18)

Baillistre, s. m. (Jurisprudence) vieux terme encore usité dans quelques coutumes, qui est synonyme à tuteur ou gardien; & est dirivé de baillie, qui dans les mêmes coûtumes signifie tutelle ou garde. Voyez Baillie.

BAILLIVAGE (Page 2:18)

BAILLIVAGE, ou Balivage, s. m. (Jurisprudence) terme d'eaux & forêts, est l'étiquette ou la marque des baliveaux qui doivent rester sur pié dans les bois coupés ou à couper. Voyez Baliveau. (H)

BAILLONNÉ (Page 2:18)

BAILLONNÉ, adj. (terme de Blason) il se dit des animaux qui ont un bâton entre les dents, comme les lions, les ours, les chiens, &c.

Bourneus au pays de Vaux, d'argent au lion de sable baillonné de gueules à la bordure componnée d'argent & de sable. (V)

BAILLOGUES (Page 2:18)

BAILLOGUES, s. f. c'est ainsi que les plumassiers nomment des plumes de couleurs mêlées; blanches, & noires, par exemple.

BAILLOTTE (Page 2:18)

BAILLOTTE, s. f. (en terme de Marine) c'est un seau.

BAINS (Page 2:18)

BAINS, s. m. (terme d'Architecture) grands & somptueux bâtimens, élevés par les anciens pour l'ornement & la commodité. Il faut distinguer les bains en naturels ou en artificiels. Les bains naturels sont ou froids comme l'eau des rivieres, ou chauds comme ceux des eaux minérales, propres à la guérison de plusieurs maux. Voyez Eaux Minérales, & plus bas Bain en Médecine.

Les bains artificiels, qui étoient plûtôt pour la propreté du corps que pour la santé, étoient chez les

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