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On met dans des bailles le breuvage que l'on distribue tous les jours aux gens de l'équipage. Il y a aussi des bailles à tremper les écouvillons dont on se sert pour rafraîchir le canon. Il y a des bailles pour mettre tremper le poisson & la viande salée.
On se sert quelquefois des bailles pour puiser l'eau qui entre dans le rum ou fond de cale. (Z)
BAILLEMENT (Page 2:17)
BAILLEMENT, s. m. (Physiolog.) ouverture involontaire de la bouche, occasionnée par quelque vapeur ou ventuosité qui cherche à s'échapper, & témoignant ordinairement la fatigue, l'ennui, ou l'envie de dormir.
Le remede qu'Hippocrate prescrit contre le baillement, est de garder long - tems sa respiration. Il recommande
la même chose contre le hocquet. Voyez
Mais cette explication du bâillement a depuis peu donné lieu à une nouvelle plus méchanique & plus satisfaisante.
Le bâillement est produit par une expansion de la plûpart des muscles du mouvement volontaire, mais sur - tout par ceux de la respiration. Il se forme en inspirant doucement une grande quantité d'air, qu'on retient & qu'on raréfie pendant quelque tems dans les poumons, après quoi on le laisse échapper peu à peu, ce qui remet les muscles dans leur érat naturel.
De - là, l'effet du bâillement est de mouvoir, d'accélérer & de distribuer toutes les humeu>s du corps également dans tous les vaisseaux, & de disposer par conséquent les organes de la sensation & tous les muscles du corps, à s'acquiter chacun de leur côté de leurs fonctions respectives. Voy. Bcerhaave, Inst. mèd. §. 638. (L)
Baillement (Page 2:17)
L'élision se pratiquoit même en prose chez les
Romains.
Pour éviter de tenir la bouche ouverte entre deux voyelles, & pour se procurer plus de facilité dans la prononciation, le méchanisme de la parole a introduit dans toutes les langues, outre l'élision, l'usage des lettres euphoniques, & comme dit Cicéron, on a sacrifié les regles de la Grammaire à la facilité de la prononciation: Consuetudini auribus indulgenti libenter obsequor...... Impetratum est > consuetudine ut peccare suavitatis causâ liceret. Cicer. Orator. n. 158. Ainsi nous disons mon ame, mon épée, plûtôt que ma ame, ma épée. Nous mettons un t euphonique dans y a - t - il, dira - t - on; & ceux qui au lieu du tiret ou trait d'union mettent une apostrophe après le t, font une faute: l'apostrophe n'est destinée qu'à marquer la suppression d'une voyelle, or il n'y a point ici de voyelle élidée ou supprimée.
Quand nous disons si l'on au lieu de si on, l' n'est
point alors une lettre euphonique, quoiqu'en dise
M. l'abbé Girard, tom. I. p. 344. On, est un abrégé
de homme; on dit l'on comme on dit l'homme. On m'a
dit, c'est - à - dire, un homme, quelqu'un m'a dit. On,
marque une proposition indéfinie, individuum vagum.
Il est vrai que quoiqu'il soit indifférent pour le sens
de dire on dit ou l'on dit, l'un doit être quelquefois
préferé à l'autre, selon ce qui précede ou ce qui suit,
c'est à l'oreille à le décider; & quand elle préfere
l'on au simple on, c'est souvent par la raison de l'euphonie,
c'est - à - dire par la douceur qui résulte à l'oreille
de la rencontre de certaines syllabes. Au reste
ce mot cuphonic est tout grec,
En grec le v, qui répond à notre n, étoit une lettre
euphonique, sur - tout après l'
Nos voyelles sont quelquefois suivies d'un son nasal, qui fait qu'on les appelle alors voyelles nasales. Ce son nasal est un son qui peut être continué, ce qui est le caractere distinctif de toute voyelle: ce son nasal laisse donc la bouche ouverte; & quoiqu'il soit marqué dans l'écriture par un n, il est une véritable voyelle: & les poëtes doivent éviter de le faire suivre par un mot qui commence par une voyelle, à moins que ce ne soit dans les occasions où l'usage a introduit un n euphonique entre la voyelle nasale & celle du mot qui suit.
Lorsque l'adjectif qui finit par un son nasal est suivi d'un substantif qui commence par une voyelle, alors on met l'n euphonique entre les deux, du moins dans la prononciation; par exemple, un - n - enfant, bon - nhomme, commun - n - accord, mon - n - ami. La particule on est aussi suivie de l'n euphonique, on - n - a. Mais si le substantif précede, il y a ordinairement un baillement; un éeran illuminé, un tyran odieux, un entretien honnête, une citation équivoque, un parfum incommode; on ne dira pas un tyran - n - odieux, un entretien n - honnête, &c. On dit aussi un bassin à barbe, & non un bassin - n - à barbe. Je sai bien que ceux qui déclament des vers où le poëte n'a pas connu ces voyelles nasaies, ajoûtent l'n euphonique, crovant que cette n est la consonne du mot précédent: un peu d'attention les détromperoit: car, prenez - y - garde, quand vous dites il est bon - n - homme, bon - n - ami, vous prononcez bon & ensuite - n - homme, - n - ami. Cette prononciation est encore plus desagréable avec les diphthongues nasales, comme dans ce vers d'un de nos plus beaux opera:
Ah! j'attendrai long - tems, la nuit est loin encore; où l'acteur pour éviter le bâillement prononce loin - n> encore, ce qui est une prononciation normande. [p. 18]
Le b & le d font aussi des lettres euphoniques. En latin ambire est composé de l'ancienne préposition am, dont on se servoit au lieu de circùm, & de ire; or comme am étoit en latin une voyelle nasale, qui étoit même élidée dans les vers, le b a été ajoûté entre am & ire, euphonia causâ.
On dit en latin prosum, prosumus, profui; ce verbe est composé de la préposition pro, & de sum: mais si après pro le verbe commence par une voyelle, alors le méchanisme de la parole ajoûte un d, prosum, prod - es, pro - d - est, pro - d - eram, &c. On peut faire de pareilles observations en d'autres langues; car il ne faut jamais perdre de vûe que les hommes sont par - tout des hommes, & qu'il y a dans la nature uniformité & varieté. (F)
BAILLER (Page 2:18)
BAILLER, v. neut respirer en ouvrant la bouche
extraordinairement & involontairement. Bâiller d'ennui,
bâiller de sommeil. V.
BAILLET (Page 2:18)
BAILLET, adj. (Manége.) cheval baillet, est celui qui a le poil roux tirant sur le blanc. (V)
BAILLEUL ou BELLE (Page 2:18)
* BAILLEUL ou BELLE, ville de France, au comté de France. Long. 20 25. lat. 50 45.
BAILLEUR (Page 2:18)
BAILLEUR, s. m. terme de Pratique, est celui des
deux parties contractantes dans un bail, qui loue ou
afferme sa propre chose. Il est opposé à preneur. Voy.
BAILLI (Page 2:18)
BAILLI, s. m. (Hist. mod. & Jurisprud.) on entend
en général par ce mot, un officier chargé de rendre
la justice dans un certain disttict appellé bailliage.
Voyez
Ce mot est formé de baile, vieux terme qui signifie gouverneur, du Latin bajulus qui a la même signification.
Pasquier assûre que les baillis étoient originairement une sorte de subdélégués, que l'on envoyoit dans les provinces pour examiner si les comtes, qui alors étoient les juges ordinaires, rendoient exactement la justice. Loyseau rapporte plus vraissemblablement l'origine des baillis, à l'usurpation & à la négligence des grands seigneurs, qui s'étant emparés de l'administration de la justice, & étant trop foibles pour ce fardeau, s'en déchargerent sur des députés qu'on appella baillis. Ces baillis eurent d'abord l'inspection des armes & l'administration de la justice & des finances: mais comme ils abuserent de leur pouvoir, ils en furent insensiblement dépouillés, & la plus grande partie de leur autorité fut transferée à leurs lieutenans, qui étoient gens de robe: en France les baillis ont encore une ombre de leurs anciennes prérogatives, & sont considérés comme les chefs de leurs districts: c'est en leur nom que la justice s'administre; c'est devant eux que se passent les contrats & les autres actes, & ce sont eux qui ont le commandement des milices.
C'est de - là que les baillis d'Angleterre ont pris leur nom & leur office: comme il y a en France huit Parlemens, qui sont des Cours suprèmes, des arrêts desquels il n'y a point d'appel; & que dans le ressort de plusieurs parlemens, ou de différentes provinces, la justice est rendue par des baillis ou du moins par leurs lieutenans: de même il y a en Angleterre différens comtés, dans lesquels la justice est administrée par un vicomte ou sherif, qui paroit vraissemblablement avoir été appellé bailli, & son district bailliage.
Le bailli dans l'origine étoit donc un seigneur, qui avoit dans l'étendue de son bailliage, l'administration de la justice, le commandement des armes & le maniement des finances. De ces trois prérogatives, il ne leur reste plus que le commandement du ban & de l'arriere - ban. Quant à l'administration de la justice, ce ne sont plus que des juges titulaires. Les sentences & les commissions s'expédient bien en leur nom: mais ce sont leurs lieutenans de robe qui rendent la justice. Les baillis des siéges particuliers res<cb->
On distingue de ces baillis royaux, les baillis seigneuriaux par la dénomination de haut - justiciers. Quelques - uns de ceux - ci ressortissent aux bailliages royaux, lesquels ressortissent au parlement; mais il y a des baillis haut - justiciers qui ressortissent nuement au parlement, tels sont les baillis des duchés - pairies. (H)
Bailli (Page 2:18)
Les baillis capitulaires, ainsi nommés, parce que
dans les chapitres provinciaux, ils ont séance immédiatement
après les grands - prieurs, sont des chevaliers
qui possedent des bailliagés de l'Ordre. La langue
de France a deux bailliages, dont les titulaires
sont le bailli de la Morée ou commandeur de S. Jean
de Latran à Paris, & le grand trésorier ou commandeur
de S. Jean en l'ile proche de Corbeil. La langue
de Provence a le bailliage de Manosque; & celle
d'Auvergne, le bailliage de Lyon. Il y a de même
des bailliages & des baillis capitulaires dans les autres
langues. Voyez
BAILLIAGE (Page 2:18)
BAILLIAGE, s. m. (Jurisp.) est tout le territoire
où s'étend la jurisdiction d'un bailli. Un bailliage
principal en contient pour l'ordinaire plusieurs autres,
lesquels connoissent des mêmes matieres, &
ressortissent à ce bailliage principal, lequel connoît
exclusivement aux autres en dernier ressort des cas
présidiaux: car ces bailliages supérieurs équivalent
pour l'autorité aux présidiaux & aux sénéchaussées,
dont ils ne différent que par le nom. Voyez
On appelle aussi bailliage l'office même du bailli. On donne aussi le même nom au lieu où il tient sa séance. (H)
Baillie (Page 2:18)
Baillistre (Page 2:18)
BAILLIVAGE (Page 2:18)
BAILLIVAGE, ou Balivage, s. m. (Jurisprudence)
terme d'eaux & forêts, est l'étiquette ou la marque
des baliveaux qui doivent rester sur pié dans les bois
coupés ou à couper. Voyez
BAILLONNÉ (Page 2:18)
BAILLONNÉ, adj. (terme de Blason) il se dit des animaux qui ont un bâton entre les dents, comme les lions, les ours, les chiens, &c.
Bourneus au pays de Vaux, d'argent au lion de sable baillonné de gueules à la bordure componnée d'argent & de sable. (V)
BAILLOGUES (Page 2:18)
BAILLOGUES, s. f. c'est ainsi que les plumassiers nomment des plumes de couleurs mêlées; blanches, & noires, par exemple.
BAILLOTTE (Page 2:18)
BAILLOTTE, s. f. (en terme de Marine) c'est un seau.
BAINS (Page 2:18)
BAINS, s. m. (terme d'Architecture) grands & somptueux
bâtimens, élevés par les anciens pour l'ornement
& la commodité. Il faut distinguer les bains en
naturels ou en artificiels. Les bains naturels sont ou
froids comme l'eau des rivieres, ou chauds comme
ceux des eaux minérales, propres à la guérison de plusieurs
maux. Voyez
Les bains artificiels, qui étoient plûtôt pour la propreté
du corps que pour la santé, étoient chez les
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