ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"890"> fondre de la gomme arabique. Quand on s'en est servi, on polit l'ouvrage avec une dent de loup.

AUSBOURG (Page 1:890)

* AUSBOURG, ville d'Allemagne, capitale du cercle de Souabe, entre la Werdach & la Lech. Long. 28. 28. lat. 48 24.

Ausbourg (Page 1:890)

Ausbourg, (Confession d') Théol. formule ou profession de foi présentée par les Luthériens à l'empereur Charles V. dans la diete tenue à Ausbourg en 1530.

Cette confession avoit été composée par Melanchton, & étoit divisée en deux parties, dont la premiere contenoit 21 articles sur les principaux points de la religion. Nous allons les rapporter sommairement. Dans le premier on reconnoissoit de bonne foi ce que les quatre premiers conciles généraux avoient décidé touchant l'unité d'un Dieu & le mystere de la Trinité. Le second admettoit le peché originel, de même que les Catholiques, excepté que les Luthériens le faisoient consister tout entier dans la concupiscence & dans le défaut de crainte de Dieu & de confiance en sa bonté. Le troisieme ne comprenoit que ce qui est renfermé dans le symbole des apôtres touchant l'incarnation, la vie, la mort, la passion, la resurrection de J. C. & son ascension. Le quatrietrieme établissoit contre les Pélagiens, que l'homme ne pouvoit être justifié par ses propres forces: mais il prétendoit contre les Catholiques, que la justification se faisoit par la foi seule, à l'exclusion des bonnes oeuvres. Le cinquieme étoit conforme aux sentimens des Catholiques, en ce qu'il disoit que le Saint - Esprit est donné par les sacremens de la loi de grace: mais il différoit d'avec eux en reconnoissant dans la seule foi l'opération du Saint - Esprit. Le sixieme, avoüant que la foi devoit produire de bonnes oeuvres, nioit contre les Catholiques que ces bonnes oeuvres servissent à la justification, prétendant qu'elles n'étoient faites que pour obéir à Dieu. Le septieme vouloit que l'Eglise ne fût composée que des seuls élûs. Le huitieme reconnoissoit la parole de Dieu & les sacremens pour efficaces, quoique ceux qui les conferent soient méchans & hypocrites. Le neuvieme soûtenoit contre les Anabaptistes la nécessité de baptiser les enfans. Le dixieme concernoit la présence réelle du corps & du sang de J. C. dans l'Eucharistie, que les Luthériens admettoient. Le onzieme admettoit avec les Catholiques la nécessité de l'absolution pour la rémission des pechés; mais rejettoit celle de la confession. Le douzieme condamnoit les Anabaptistes qui soûtenoient l'inadmissibilité de la justice, & l'erreur des Novatiens sur l'inutilité de la pénitence: mais il nioit contre la foi catholique qu'un pécheur repentant pût mériter par des oeuvres de pénitence la rémission de ses péchés. Le treizieme exigeoit la foi actuelle dans tous ceux qui reçoivent les sacremens, même dans les enfans. Le quatorzieme défendoit d'enseigner publiquement dans l'Eglise, ou d'y administrer les sacremens sans une vocation légitime. Le quinzieme commandoit de garder les fêtes & d'observer les cérémonies. Le seizieme tenoit les ordonnances civiles pour légitimes, approuvoit les magistrats, la propriété des biens, & le mariage. Le dixseptieme reconnoissoit la résurrection, le jugement général, le paradis & l'enfer, & condamnoit les erreurs des Anabaptistes sur la durée finie des peines de l'enfer, & sur le prétendu regne de J. C. mille ans avant le jugement. Le dix - huitieme déclaroit que le libre arbitre ne suffisoit pas pour ce qui regarde le salut. Le dix - neuvieme, qu'encore que Dieu eût créé l'homme & qu'il le conservât, il n'étoit, ni ne pouvoit être, la cause de son peché. Le vingtieme, que les bonnes oeuvres n'étoient pas tout - à - fait inutiles. Le vingt - unieme défendoit d'invoquer les S S. parce que c'étoit, disoit - il, déroger à la médiation de Jesus - Christ.

La seconde partie qui concernoit seulement les cérémonies & les usages de l'Eglise, que les Protestans traitoient d'abus, & qui les avoient obligés, disoient - ils, à s'en séparer, étoit comprise en sept articles. Le premier admettoit la communion sous les deux especes, & défendoit les processions du saint Sacrement. Le second condamnoit le célibat des prêtres, religieux, religieuses, &c. Le troisieme excusoit l'abolition des messes basses, ou vouloit qu'on les célébrât en langue vulgaire. Le quatrieme exigeoit qu'on déchargeât les fideles du soin de confesser leurs péchés, ou du moins d'en faire une énumération exacte & circonstanciée. Le cinquieme combattoit les jeûnes & la vie monastique. Le sixieme improuvoit ouvertement les voeux monastiques. Le septieme enfin établissoit entre la puissance ecclésiastique & la puissance séculiere, une distinction qui alloit à ôter aux ecclésiastiques toute puissance temporelle.

Telle fut la fameuse profession de foi des Luthériens qui ne la soûtinrent pas dans tous ses points tels que nous venons de la rapporter; mais qui l'altérerent & varierent dans plusieurs, selon les conjonctures & les nouveaux systèmes que prirent leurs docteurs sur les différens points de doctrine qu'ils avoient d'abord arrêtés. En effet, elle avoit été publiée en tant de manieres, & avec des différences si considérables à Wittemberg & ailleurs, sous les yeux de Melanchton & de Luther; que quand en 1561 les Protestans s'assemblerent à Naümbourg pour en donner une édition authentique, ils déclarerent en même tems que celle qu'ils choisissoient n'improuvoit pas les autres, & particulierement celle de Wittemberg faite en 1540. Les autres sacramentaires croyoient même y trouver tout ce qui les favorisoit; c'est pourquoi les Zuingliens, dit M. Bossuet, l'appelloient malignement la boîte de Pandore, d'où sortoit le bien & le mal; la pomme de discorde entre les déesses; un grand & vaste manteau où Satan se pouvoit cacher aussi - bien que Jesus - Christ. Ces équivoques & ces obscurités, où tout le monde pensoit trouver son compte, prouvent que la confession d'Ausbourg étoit une piece mal conçûe, mal digérée, dont les parties se démentoient & ne composoient pas un système bien uniforme de religion; Calvin feignoit de la recevoir pour appuyer son parti naissant; mais dans le fond il en portoit un jugement peu favorable. Voyez M. Bossuet, Hist. des variat. tome II. page 394. & tome I. page 59. Hist. ecclésiast. pour servir de continuation à celle de M. Fleury, tome XXVII. liv. CXXXIII. page 144. & suiv. (G)

AUSE (Page 1:890)

* AUSE, (Géog.) riviere de France, en Auvergne, où elle a sa source; elle passe à S. Anthem, à Pont - Château, à Marignac; reçoit le Joro, l'Artier, &c. & se joint à l'Allier.

AUSEN (Page 1:890)

* AUSEN, s. m. (Hist. mod.) nom que les Goths donnoient à leurs généraux; il signifioit demi - dieu, ou plus qu'Homme; & on ne l'obtenoit que par des victoires.

AUSES (Page 1:890)

* AUSES, s. m. pl. (Géog. & hist. anc.) peuples d'Afrique, dont Hérodote fait mention liv. VIII. Il dit qu'ils avoient presque tous le visage couvert de leurs cheveux; que leurs filles armées de pierres & de bâtons, combattoient entr'elles une fois l'an, en l'honneur de Minerve; que celles qui restoient vaincues, ou qui perdoient la vie dans le combat, passoient pour avoir perdu leur virginité, & qu'on promenoit sur un char les victorieuses, autour du lac Tritonnien.

AUSITIDE (Page 1:890)

* AUSITIDE, (Géog. sainte.) ou terre de Hus, dans l'Arabie heureuse; les uns prétendent que ce fut - là que la patience de Job fut mise à l'épreuve; d'autres que ce fut dans l'Arabie déserte près de la Chaldée.

AUSPICE (Page 1:890)

AUSPICE, s. m. (Hist. anc.) espece d'augure chez les anciens ou de divination par le chant & le vol des oiseaux. Pline en attribue l'origine à Tirésias qui ap<pb-> [p. 891] prit à considérer le vol des oiseaux: ainsi auspice venoit ab avium aspectu, & l'on appelloit auspex, celui qui prenoit l'auspice par le vol des oiseaux. Les oiseaux de présage les plus considérables étoient le corbeau, la corneille, le hibou, l'aigle, le milan, & le vautour: on les appelloit aves oscines quand on examinoit leur chant & leur maniere de manger, & aves proepetes quand on n'observoit que leur vol. Horace a dit du premier,

Oscinem corvum, prece suscitabo Solis ab ortu.

Les auspices avoient certains mots consacrés; par exemple, alio die, à un autre jour, quand ils vouloient dire qu'on remît l'entreprise projettée; vitium, quand le tonnerre grondoit; vitium & calamitas, quand le tonnerre grondoit & tomboit accompagné de grêle. Ces mots, addixit avis, l'oiseau l'a promis, signifioient un heureux succès; & ceux - ci, cornix vel corvus fecit rectum, l'oiseau l'a fait bon, donnoient une espérance favorable. Les auspices ou augures, pour marque de leur dignité, portoient un bâton sans noeuds & courbé par le haut, nommé en Latin lituus. Voyez Augures.

Servius distingue l'auspice de l'augure, & prétend que l'auspice est la considération de tous les signes propres à la divination, & l'augure celle de quelques signes seulement. Il ajoûte que de ces deux fonctions, la premiere s'exerçoit en tout lieu; mais que la seconde n'étoit permise à personne hors de son pays natal: Aruspicari cuivis etiam peregrè licet, augurium agere, nisi in patriis sedibus, non licet. Il est certain que les consuls, les généraux, & tous ceux qui tiroient des présages hors de Rome, étoient proprement dits auspicari; cependant l'usage a prévalu contre cette observation. (G)

AUSSIERE (Page 1:891)

AUSSIERE, (Marine.) Voyez Hansiere.

Aussieres (Page 1:891)

Aussieres, terme de Corderie, sont des cordages simples qui n'ont été commis qu'une fois, & qui sont composés de deux fils ou plus, ou de plusieurs faisceaux ou torons.

Les aussieres de deux fils se nomment bitord. Voyez Bitord.

Celles de trois fils sont appellées du merlin. Voyez Merlin.

Les aussieres composées de plusieurs faisceaux ou torons, se nomment aussieres à trois, quatre torons, &c. Voyez Toron.

Maniere de fabriquer les aussieres à trois torons. Lorsque les torons ont été suffisamment tors, le maître Cordier fait ôter la clavette de la manivelle qui est au milieu du quarré; il en détache le toron qui y correspond, & le fait tenir bien solidement par plusieurs ouvriers, afin qu'il ne se détorde pas: sur le champ on ôte la manivelle, & dans le trou du quarré où étoit cette manivelle, on en place une autre plus grande & plus forte, à laquelle on attache non - seulement le toron du milieu, mais encore les deux autres, de telle sorte, que les trois torons se trouvent réunis à cette seule manivelle qui tient lieu de l'émerillon, dont on parlera dans l'article du Bitord.

Comme il faut beaucoup de force élastique pour ployer, ou plûtôt rouler les uns sur les autres des torons qui ont une certaine grosseur, il faudroit tordre extrèmement les torons, pour qu'ils pussent se commettre d'eux - mêmes, s'ils étoient simplement attachés à un émerillon; c'est pour cela qu'au lieu d'un émerillon, on employe une grande manivelle qu'un ou deux hommes font tourner, pour concourir avec l'effort que les torons font pour se commettre. Ainsi au moyen des manivelles, il suffit que les torons ayent assez de force élastique pour ne point se séparer, quand ils auront été une fois commis; au lieu qu'il en faudroit une énorme pour obliger des to<cb-> rons un peu gros à se rouler les uns sur les autres par le secours du seul émerillon.

Les torons bien disposés, on les frotte avec un peu de suif ou de savon, pour que le toupin coule mieux; ensuite on place le toupin dans l'angle de réunion des trois torons.

On approche le chariot du toupin le plus près du carré qu'il est possible; on conduit le toupin à bras jusqu'à ce qu'il soit arrivé jusqu'au chariot, où on l'attache fortement au moyen d'une traverse de bois; alors toutes les manivelles tournent, tant celle du quarré, que les trois du chantier. Le chariot avance, la corde se commet, les torons se raccourcissent, & le carré se rapproche de l'attelier petit à petit.

Quand les cordages sont longs, la grande manivelle du quarré ne pourroit pas communiquer son effet d'un bout à l'autre de la piece; on y remédie en distribuant derriere le toupin un nombre d'ouvriers, qui, à l'aide des manivelles, travaillent de concert avec ceux de la manivelle du quarré, à commettre la corde.

Quand le cordage est commis entierement, on en lie fortement les extrémités avec de la ficelle, tant auprès du toupin, qu'auprès de la manivelle du quarré, afin que les torons ne se séparent pas les uns des autres. Ensuite on le détache des palombes & de la manivelle, & on le porte sur des chevalets, afin de le laisser rasseoir, c'est - à - dire, afin que les fils prennent le fil qu'on leur a donné en les commettant; & quelque tems après on roue le cordage. Voyez Rouer.

Aussieres (Page 1:891)

Aussieres à quatre torons, est une sorte de cordage composé de quatre cordons, dont chacun est un toron ou faisceau de fils tortillés ensemble, & qui tous les quatre sont commis ensemble.

Elles se fabriquent de la même maniere que celles à trois torons, à l'exception que quand la corde est ourdie, ou du moins les fils étendus, on les divise en quatre parties égales pour en former les quatre torons; au lieu que dans les aussieres à trois torons, on ne les divise qu'en trois. Le toupin dont on se sert pour les aussieres à quatre torons, doit avoir quatre rainures pour assujettir les quatre torons.

La plûpart des Cordiers sont dans l'usage de mettre une meche dans les aussieres à quatre torons. (Voyez Meche. ) Dans ce cas, il faut que le toupin dont on se sert soit percé dans toute sa longueur par le milieu, de maniere que la meche puisse glisser librement par le trou: mais les bons ouvriers fabriquent les aussieres à quatre torons sans y mettre de meche. L'un & l'autre usage ne laisse pas que d'avoir des inconvéniens: dans le premier cas, il se fait une consommation inutile de matiere, car la meche ne sert qu'à remplir le vuide qui se trouve nécessairement entre les torons: mais comme cette meche, qui n'est qu'un faisceau de fils simplement tortillés, se trouve avoir plus de tension que les torons, & se casse au moindre effort; cette méthode a encore un inconvénient qui est que le cordage en est bien plus pesant; & par conséquent, il n'est pas si aisé de s'en servir: enfin il en résulte un troisieme défaut dans le cordage; c'est que l'humidité pénétrant dans le corps de la corde, s'y entretient par le moyen de la meche dont le chanvre s'échauffe, se corrompt & pourrit le reste du cordage. Il n'y a qu'un inconvénient à éviter quand on fabrique des aussieres à quatre torons sans meche; c'est d'empécher qu'aucun des torons ne s'approche du centre de la corde, & ne remplisse le vuide qui doit y être; dans ce cas, outre que la corde ne seroit point unie, mais raboteuse (ce qui pourroit l'empêcher de passer librement par les poulies) les quatre torons se trouveroient te dus inégalement, & par conséquent, il ne pourroient pas avoir autant de force pour résister aux poids: cet inconvénient n'est pas facile à vaincre, & il faut qu'un ouvrier

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