ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"332"> les avantages qu'on trouveroit à joindre des maisons de travail à chaque hôpital, comme l'a démontré l'auteur des considérations sur les finances.

Nous n'avons de peines intermédiaires entre les amendes & les supplices, que la prison. Cette derniere est à charge au prince & au public, comme aux coupables; elle ne peut être que très - courte, si la nature de la faute est civile. Le genre d'hommes qui s'y exposent, la méprisent, elle sort promptement de leur mémoire; & cette espece d'impunité pour eux éternise l'habitude du vice, ou l'enhardit au crime.

En 1614 l'excessive pauvreté de nos campagnes, & le luxe de la capitale y attirerent une foule de mendians; on défendit de leur donner l'aumône, & ils furent renfermés dans un hôpital fondé à ce dessein. Il ne manquoit à cette vûe, que de perfectionner l'établissement, en y fondant un travail; & c'est ce qu'on n'a point fait. Ces hommes que l'on resserre seront - ils moins à charge à la société, lorsqu'ils seront nourris par des terres à la culture desquelles ils ne travaillent point? La mendicité est plus à charge au public par l'oisiveté & par l'exemple, que par elle - même.

On n'a besoin d'hôpitaux fondés que pour les malades & pour les personnes que l'âge rend incapables de tout travail. Ces hôpitaux sont précisément les moins rentés, le nécessaire y manque quelquefois; & tandis que des milliers d'hommes sont richement vétus & nourris dans l'oisiveté, un ou vrier se voit forcé de consommer dans une maladie tout ce qu'il possede, ou de se faire transporter dans un lit commun avec d'autres malades, dont les maux se compliquent au sien. Que l'on calcule le nombre des malades qui entrent dans le cours d'une année dans les hôtels - dieu du royaume, & le nombre des morts, on verra si dans une ville composée du même nombre d'habitans, la peste feroit plus de ravage.

N'y auroit - il pas moyen de verser aux hôpitaux des malades la majeure partie des fonds destinés aux mendians? & seroit - il impossible, pour la subsistance de ceux - ci, d'affermer leur travail à un entrepreneur dans chaque lieu? Les bâtimens sont construits, & la dépense d'en convertir une partie en atteliers, seroit assez médiocre. Il ne s'agiroit que d'encourager les premiers établissemens. Dans un hôpital bien gouverné, la nourriture d'un homme ne doit pas coûter plus de cinq sols par jour. Depuis l'âge de dix ans les personnes de tout sexe peuvent les gagner; & si l'on a l'attention de leur laisser bien exactement le sixieme de leur travail, lorsqu'il excédera les cinq sols, on en verra monter le produit beaucoup plus haut. Quant aux vagabonds de profession, on a des travaux utiles dans les cosonies, où l'on peut employer leurs bras à bon marché. (D.J.)

Mendiant (Page 10:332)

Mendiant, s. m. (Hist. ecclésiast.) mot consacré aux religieux qui vivent d'aumônes, & qui vont quêter de porte en porte. Les quatre ordres mendians qui sont les plus anciens, sont les Carmes, les Jacobins, les Cordeliers & les Augustins. Les religieux mendians plus modernes, sont les Capucins, Récolets, Minimes, & plusieurs autres, dont vous trouverez l'histoire dans le pere Héliot, & quelques détails généraux au mot Ordre reli gieux. (D. J.)

MENDIP - HILLS (Page 10:332)

MENDIP - HILLS, (Géog.) en latin minarii montes, hautes montagnes d'Angleterre dans le comté de Sommerset. (D.J.)

MENDOLE (Page 10:332)

MENDOLE, s. f. ou CAGAREL, INSOLE, SCAVE, (Hist. nat. Icthiol.) poisson de mer écailleux, ressemblant à la bogue par le nombre & la position des nageoires; voyez Bogue. Il en differe par les yeux qui sont plus petits, & en ce qu'il a le corps plus large & moins allongé. La mendole a une grande tache presque ronde sur les côtés du corps, & les dents petites; elle change de couleur selon les différentes saisons, elle est blanche en hiver, tandis qu'au printems & en été elle a sur le corps, & principalement sur le dos & sur la tête, des taches bleues éparses, & plus ou moins apparentes. Dès le commencement du frai, les couleurs du mâle changent & deviennent obscures, alors sa chair répand une odeur fétide & a un mauvais goût; au contraire la femelle est meilleure à manger lorsqu'elle a le corps plein d'oeufs: la ponte se fait en hiver. Rondelet, hist. des poiss. premiere partie, liv. V. chap. xiij. Voyez Poisson.

MENDRISIO (Page 10:332)

MENDRISIO, (Géog.) petit pays d'Italie dans le Milanès, avec titre de bailliage. C'est le plus méridional de ceux que les Suisi posedent en Italie. Il est entre le lac de Lugane & celui de Côme; il n'a pas trois lieues de longueur sur deux de largeur, & contient cependant & des bourgs & des villages, avec Mendris ou Mendrisio qui en est le chef - lieu. (D.J.)

MENÈ (Page 10:332)

MENÈ, s. f. (Mythol.) déesse invoquée par les femmes & par les filles. Elle presidoit à l'écoulement menstruel. Menè ou lune, c'est la même chese. On lui sacrifioit dans le dérangement des regles.

MENEAU (Page 10:332)

MENEAU, s. m. (Architect.) c'est la séparation des ouvertures des fenêtres ou grandes croisées. Autrefois on les défiguroit par des croisillons, comme on en voit encore au Luxembourg & autres bâtimens. Ils avoient quatre à cinq pouces d'épaisseur. On appelle faux meneaux, ceux qui ne s'assemblent pas avec le dormant de la croisée & qui s'ouvient avec le guichet.

MENÉE (Page 10:332)

MENÉE, s. f. (Gram.) pratique secrette & artificieuse, où l'on fait concourir un grand nombre de moyens sourds, & par conséquent honteux, au succès d'une affaire dans laquelle on n'a pas le courage de se montrer à découvert. Les gens à menée sont à redouter: on est ou leur instrument ou leur victime.

Menée (Page 10:332)

Menée, s. f. (Hist. ecclés.) livre à l'usage des Grecs. C'est l'office de l'année divisé par mois.

Menée (Page 10:332)

Menée, terme dont les Horlogers se servent en parlant d'un engrenage; il signifie le chemin que la dent d'une roue parcourt depuis le point où elle rencontre l'aîle du pignon, jusqu'à celui où elle la quitte. Il se dit encore du chemin que fait la dent d'une roue de rencontre lorsqu'elle pousse la palette. Voyez Dent, Engrenagf, Engrener & Échappement .

Menée (Page 10:332)

Menée, (Venerie.) belle menée, c'est - à - dire, qu'un chien a la voie belle & chasse de bonne grace.

Menée est aussi la droite route du cerf fuyant, & on dit suivre la menée, être toûjours à la menée; on dit qu'une bête est mal menée, quand elle est lasse pour avoir été long tems poursuivie & chassée, & lors elle se laisse approcher.

MENEGGÈRE (Page 10:332)

MENEGGÈRE, (Géog. anc.) ville de l'Afrique propre, que l'itinéraire d'Antonin met entre Théveste & Cilium (D.J.)

MÉNÉHOULD, Sainte (Page 10:332)

MÉNÉHOULD, Sainte, (Géog.) sanctoe Manechildis fanum, ancienne ville de France en Champagne, la principale de l'Argonne, avec titre de comté, & un château sur un rocher. Elle a soutenu plusieurs sièges en 1038, en 1089, en 1436, en 1590; & elle servit de retraite au prince de Condé, aux ducs de Bouillon & de Nevers, en 1614. Le marquis de Praslin la prit en 1616, les Espagnols en 1652, & Louis XIV. en 1653. Ses fortifications ont été démolies, & un incendie arrivé en 1719, a comblé son désastre. Elle est dans un marais, entre [p. 333] deux rochers, sur l'Aisne, à 10 lieues N.E. de Châsons, 9 S. O. de Verdun, 15 S.E. de Rheims, 44 N.E. de Paris. Long. 22. 34. lat. 49. 10. (D. J.)

MÉNÉLAIES (Page 10:333)

MÉNÉLAIES, (Littér. grecq.) fête qui se célébroit à Téraphné en l'honneur de Ménélas, qui y nvoit un monument héroïque. Les habitans de cette ville de Laconie prétendoient qu'Hélene & lui y étoient inhumés dans le même tombeau; du - moins, dans les troyennes d'Eurypide, Ménélas se réconcisie de bonne foi avec sa belle infidelle, & la ramene à Lacédémone. (D. J.)

MÉNÉLAUS (Page 10:333)

MÉNÉLAUS, (Géog. anc.) ancienne ville d'Egypte, & la capitale d'un nome appellé Ménélaites par Pline, l. V. c. ix. (D. J.)

MENER, REMENER, AMENER, RAMENER (Page 10:333)

MENER, REMENER, AMENER, RAMENER, EMMENER, REMMENER. (Gramm.) Mener, signifie conduire d'un lieu où on est en un lieu où on n'est pas; remener, c'est conduire une seconde fois au même lieu: comme menez - moi aux Tuileries, remenez - moi encore ce soir aux Tuileries, & vous mobligerez. Amener, c'est conduire au lieu où on est; ramener, c'est conduire une seconde fois au lieu où on est: il m'a amené aujourd'hui son cousin, & il m'a promis de me le ramener demain. Emmener, se dit quelquefois quand on veut se défaire d'un homme; comme emmenez cet homme. Il signifie d'ordinaire mener en quelque lieu, mais alors on ne nomme jamais l'endroit; exemple, voilà un homme que les archers emmenent. Remmener, c'est emmener une seconde fois; comme les archers remmenent encore ce prisonnier. Lorsqu'on nomme le lieu, il faut dire, voilà un homme que les archers menent au fert - l'évêque; les archers remenent cet homme en prison pour la seconde fois. (D.J.)

Mener (Page 10:333)

Mener, parmi les Horlogers, signifie l'action de la dent d'une roue, qui pousse l'aîle d'un pignon. Voyez Menée, Dent, Engrenage, Engrener , &c.

Menea (Page 10:333)

Menea, (Maréchal.) se dit du pié de devant du cheyal qui part le premier au galop. Lorsqu'un cheval galope sur le bon pié, c'est le pié droit de devant qui mene. Mener un cheval en main, c'est le conduire sans être monté dessus.

Mener les verges (Page 10:333)

Mener les verges, (Soierie.) c'est dégager les fils dans l'envergure pour reculer les verges qui les séparent.

MENESTHEI PORTUS (Page 10:333)

MENESTHEI PORTUS, (Géog. anc.) port de l'Espagne bétique selon Strabon & Ptolomée. C'est aujourd'hui puerto de Sancta - Maria. Pline connoît ce lieu, & le nomme Boesippo. (D.J.)

MENETRIER (Page 10:333)

MENETRIER, voyez Gaian.

MENEUR & MENEUSE (Page 10:333)

MENEUR & MENEUSE, (Écon. rustiq.) homme ou femme qui mene les enfans en nourrice, & qui vient recevoir leurs mois, & donner de leurs nouvelles aux parens.

Meneur de billettes (Page 10:333)

Meneur de billettes, terme de Verrerie. Voyez Billette.

Meneuse de table (Page 10:333)

Meneuse de table, terme de Cartier; c'est ainsi qu'on nomme une fille de boutique qui trie les cartes après qu'elles ont été coupées, & qui en forme des jeux.

MENFLOTH (Page 10:333)

MENFLOTH, (Géog. anc.) ville d'Afrique sur le Nil; les Romains la ruinerent, & les Arabes la rétablirent en partie. Ptolomée met cette ville dans la province d'Afrodite, à 61d. 20 de long. & à 27d. 20 de latit. (D. J.)

MENI (Page 10:333)

MENI, s. m. (Hist. anc.) idole que les Juifs adorerent. On prétend que c'est le Mercure des payens. On dérive son nom de manoh, numerarii, & l'on en fait le dieu des Commerçans. D'autres disent que le Meni des Juifs fut le Mena des Arméniens & des Egyptiens, la lune ou le soleil. Il y a sur cela quel<cb-> ques autres opinions qui ne sont ni mieux ni plus mal sondées.

MÉNIANE (Page 10:333)

MÉNIANE, s. f. (Architect. rom.) mot purement latin, menianum, dans Vitruve, espece de balcon ou de galerie avec une saillie hors de l'édifice. Ce mot tire son origine de Ménius, citoyen romain, qui le premier fit poser des pieces de bois sur une colonne. Ces pieces de bois faisant saillie hors de sa maison, lui donnoient moyen de voir ce qui se passoit dans les lieux voisins. Son esprit lui suggéra cette idée par l'amour des spectacles. Comme ilétoit accablé de dettes, & qu'il fut obligé de vendre sa maison à Caton & à Flaccus, consuls, pour y bâtir une basilique, il leur demanda de s'y réserver une colonne, avec la permission d'y élever un petit toît de planches, où lui & ses descendans pussent avoir la liberté de voir les combats de gladiateurs. La colonne qu'il ajusta fut appellée méniane; &, dans la suite, on donna ce même nom à toutes les saillies de bâtimens qu'on fit, à l'imitation de celle de Ménius.

Il ne faut pas confondre les colonnes ménianes avec les colonnes médianes dont parle aussi Vitruve. Ces dernieres, colonnoe medianoe, sont les deux colonnes du milieu d'un porche, qui ont leur entrecolonne plus large que les autres.

Les Italiens de nos jours nomment ménianes les petites terrasses, où l'on voit souvent les femmes du commun exposées au soleil, pour sécher leurs cheveux après les avoir lavés. (D. J.)

MENIANTE (Page 10:333)

MENIANTE, s. f. (Botan.) meniantes, genre de plante à fleur monopetale, en forme d'entonnoir & profondément découpée. Il sort du calice un pistil qui est attaché, comme un clou, à la partie postérieure de la fleur; ce pistil devient dans la suite un fruit ou une coque le plus souvent oblongue, composée de deux pieces & remplie de semences arrondies. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Meniante, Trefle d'eau (Page 10:333)

Meniante, Trefle d'eau ou de marais. (Mat. méd.) Les feuilles & la racine de cette plante sont fort vantées prises en décoction, contre la goutte & le scorbut, & principalement contre cette derniere maladic.

Il ne faut pas croire cependant avec les continuateurs de la matiere médicale de Geoffroy, que cette plante contienne un alkali volatil libre, comme les plantes cruciferes de Tournefort, qui sont regardées comme les antiscorbutiques par excellence.

Le trefle d'eau est un amer pur, qu'on mêle très utilement à ce titre avec les plantes antiscorbutiques alkalines, dans le traitement du scorbut de terre. Voyez Scorbut. C'est encore comme amer qu'on s'en sert avec avantagepour prévenir ou pour éloigner les accès de la goutte.

On prépare un extrait & un sirop simple de meniante, qui contiennent les parties médicamenteuses de cette plante, & que les malades peuvent prendre beaucoup plus facilement que sa décoction, dont la grande amertume est insupportable pour le plus grand nombre de sujets.

Le trefle d'eau est recommandé encore dans les pâles - couleurs, les suppressions des regles, dans les fievres quartes, l'hydropisie, & les obstructions invétérées.

Toutes ces vertus lui sont communes avec le chardon - benit, le houblon, la fumeterre, la chicorée amere, la racine de grande gentiane, de fraxinelle, &c. Voyez tous ces articles. (b)

MENIANUM (Page 10:333)

MENIANUM, s. m. (Hist. anc.) balcon. Lorsque Casus Menius vendit sa maison aux censeurs Caton & Flaccus, il se reserva un balcon soutenu de colonne, d'où lui & ses descendans pussent voir les jeux. Ce balcon étoit dans la huitieme région. Il l'appella menianum, & on le désigna dans la suite par

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