ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"330"> rieux. Dans ces fêtes elles couroient toutes échevelées, tenant le thyrse à la main, & faisant retentir de leurs cris insensés, ou du bruit de leurs tambours, les rives de l'Hebre & les montagnes de Rhodope jusqu'à Ismare. (D. J.)

MÉNAGE (Page 10:330)

MÉNAGE, MÉNAGEMENT, ÉPARGNE, (synom.) On se sert du mot de ménage en fait de dépense ordinaire; de celui de ménagement dans la conduite des affaires; & de celui d'épargne, à l'égard des revenus. Le ménage est le talent des femmes; il empêche de se trouver court dans le besoin. Le ménagement est du ressort des maris; il fait qu'on n'est jamais dérangé. L'épargne convient aux peres; elle sert à amasser pour l'établissement de leurs enfans. (D. J.)

MÉNAGER (Page 10:330)

MÉNAGER, on dit en Peinture qu'il faut être ménager de grands clairs & de grands bruns, parce qu'ils produisent de plus grands effets lorsqu'ils ne sont point prodigués.

MÉNAGERIE (Page 10:330)

MÉNAGERIE, s. f. (Gram.) bâtiment où l'on entretient pour la curiosité un grand nombre d'animaux différens. Il n'appartient guere qu'aux souverains d'avoir des ménageries. Il faut detruire les ménageries, lorsque les peuples manquent de pain; il seroit honteux de nourrir des bêtes à grands frais, lorsqu'on a autour de soi des hommes qui meurent de farm.

MÉNAGYRTHES (Page 10:330)

MÉNAGYRTHES, s. m. pl. (Littér.) Les prêtres de Cybele furent ainsi nommés & avec raison, parce qu'ils alloient tous les mois demander des aumônes pour la grand - mere; & pour en obtenir, ils n'épargnoient point les tours de souplesse; c'est ce que signifie le mot grec ménargyrthe, composé de MHN, mois, & A)GURTH\S2, charlatan, charlatan de tous les mois; combien y en a - t - il qui le sont de tous les jours? (D. J.)

MÉNALE (Page 10:330)

MÉNALE, (Géog. anc.) en latin Moenalus, Moenalium, Moenalius mons, montagne du Péloponnese dans l'Arcadie. Pausanias, in Arcad. c. xxxvj. Pline, l. IV. c. vj. & Strabon, l. VIII. p. 338. en parlent. La fable en a fait le théâtre d'un des travaux d'Hercule. Il attrapa, dit - elle, sur cette montagne la biche aux piés d'airain & aux cornes d'or, biche si légere à la course, que personne, avant ce héros, n'avoit pu l'atteindre. Le mont Ménale ne manqua pas d'être particulierement consacré à Diane, parce que c'étoit un terrain admirable pour la chasse. Virgile n'a point oublié son éloge dans ses églogues.

Moenalus argutumque nemus, pinosque loquentes Semper habet, semper pastorum ille audit amores.

Cette montagne étoit fort habitée, & avoit plusieurs bourgs, Alea, Pallantium, Helisson, Dipoea, &c. dont les habitans passerent à Mégalopolis. Le princípal de ces bourgs se nommoit *MAI/NALON, Moenalum oppidum; mais Pausanias dit que de son tems on n'en voyoit plus que les ruines. (D. J.)

MENALIPPIE (Page 10:330)

MENALIPPIE, s. f. (Ant. grég.) Fête qu'on célébroit à Sycione en l'honneur de Ménalippe, une des maîtresses de Neptune: c'étoit une maniere adroite de faire sa cour au dieu des eaux, & d'encenser ses autels.

MENAM (Page 10:330)

MENAM, (Géog.) Gervaise nomme ainsi la principale des trois rivieres qui traversent le royaume de Siam, & elle en baigne la capitale. Il en donne une description fort étendue dans son Hist. de Siam, part. VII. c. ij. j'y renvoie les curieux.

MENANCABO (Page 10:330)

MENANCABO, (Géog.) ville des Indes, capitale du royaume de même nom, dans l'île de Sumatra. (D. J.)

MENANDRIENS (Page 10:330)

MENANDRIENS, s. m. (Hist. eccles.) nom de la plus ancienne secte des Gnostiques. Ménandre, leur chef, étoit disciple de Simon le magicien, magi<cb-> cien comme lui, & ayant les mêmes sentimens. Voyez Simoniens & Gnostiques.

Il disoit que personne ne pouvoit être sauvé, s'il n'étoit baptisé en son nom. Il avoit un baptême particulier qui devoit, selon lui, rendre immortel dès cette vie, & préserver de la vieillesse ceux qui le recevoient. Ménandre, selon S. Irénée, publioit qu'il étoit cette premiere vertu inconnue à tout le monde, & qu'il avoit été envoyé par les anges pour le salut du genre humain.

Il se vantoit, dit le même saint, d'être plus grand que son maître; ce qui est contraire à ce qu'avance Théodoret, qui fait Ménandre d'une vertu inférieure à celle de Simon le magicien, qui prenoit le nom de la grande vertu. Voyez Simoniens, Dict. de Trévoux.

MÉNAPIENS, les (Page 10:330)

MÉNAPIENS, les, Menapii, (Géogr. anc.) peuples de la Gaule Belgique, qui avoient des bourgades sur l'une & l'autre rive du Rhin, & qui s'étendoient encore entre la Meuse & l'Escaut. Ils occupoient selon Sanson, la partie la plus méridionale de l'ancien diocèse d'Utrecht, & les pays où sont Middelbourg en Zélande, Anvers, Bois - le - duc en Brabant, Ruremonde en Gueldres, & le duché de Cleves, sur l'un & l'autre côté du Rhin. (D. J.)

MENARICUM (Page 10:330)

MENARICUM, (Géog. anc.) ville de la Gaule Belgique. Antonin la met sur la route de Castellum à Cologne, à 11 milles de la premiere, & à 19 de la seconde. On croit que c'est aujourd'hui Mergen, en françois Merville, village de Flandres sur la Lys. (D. J.)

MENCAULT ou MAUCAUD (Page 10:330)

MENCAULT ou MAUCAUD, s. m. (Comm.) mesure dont on se sert en quelques endroits de Flandres, entr'autres à Landrecy, le Quesnoy, & Casteau, &c.

A Landrecy, le mencault de froment pese, poids de mare, 97 livres, de méteil 94, de seigle 90, & d'avoine 72. Il faut remarquer que pendant sept mois de l'année, qui sont depuis y compris Août jusqu'à & y compris Février, le mencault d'avoine se mesure comble à Landrecy, & fait sept boisseaux 1/3 mesure de Paris, ou onze rations, comme disent les Munitionnaires, & que pendant les autres cinq mois il se mesure à la main - tierce, c'est - à dire raz, & ne faisant que six boisseaux 2/3 mesure de Paris, ou dix rations. A Saint - Quentin le septier contient quatre boisseaux mesure de Paris; il faut deux mencaults pour un septier: ainsi le mencault est de deux boisseaux mesure de Paris. Au Quesnoy, le mencault de froment pese 80, de meteil 76, de seigle 79, & d'avoine 71. A Casteau - Cambresis le mencault de froment pese 75, de meteil 70, de seigle 72, d'avoine 60; le tout poids de marc comme à Landrecy. Dictionnaire de Commerce.

MENCHECA (Page 10:330)

MENCHECA, (Géog.) montagne d'Afrique fortélevée & fort - rude. Elle est dans le royaume de Fez, & est couverte d'épaisses forêts; ses habitans sont des Béréberes Zénetes, qui maintiennent leur liberté par leur valeur & leur position. (D. J.)

MENCIO (Page 10:330)

MENCIO, en latin Mincius, (Géog.) riviere d'Italie en Lombardie; elle sort du lac de Garda, forme celui de Mantouë, & se jette dans le Pô près de sa chûte. (D. J.)

MENDE (Page 10:330)

MENDE, en latin vicus mimatensis, (Géog.) ancienne petite ville de France, capitale du Gévaudan, avec un évêché suffragant d'Albi. Ses fontaines & les clochers de la cathédrale sont tout ce qu'elle a de remarquable. Elle est située sur le Lot, à 15 lieues S. O. du Puy, 28 N. E. d'Albi, 120 S. E. de Paris; son évêché vaut 4000 liv. de rentes. Long. 21d. 9'. 30". lat. 44d. 30'. 47.". (D.J.)

MENDES (Page 10:330)

MENDES, s. m. (Mythol. Egypt.) Mendès étoit le dieu Pan même, que les Egyptiens honoroient sous l'hiéroglyphe du bouc, au lieu que chez les [p. 331] Grecs & les Romains on le représentoit avec le visage & le corps d'homme, ayant seulement les cornes, les oreilles, & les jambes ressemblantes à celles d'un bouc.

C'étoit, dit Strabon, à Mendès ville d'Egypte, que le dieu Pan étoit particulierement honoré. On juge bien que les Mendésiens n'avoient garde d'immoler en sacrifice ni bouc, ni chevre, eux qui croyoient que leur dieu Mendès se cachoit souvent sous la figure de ces animaux. (D. J.)

Mendès (Page 10:331)

Mendès, (Géogr. anc.) ville ancienne de l'Egypte. Ptolomée, l. IV. c. v. parle d'une des embouchures du Nil nommée mendésienne, oslium mendesianum. Il parle aussi d'un nome appellé mendésien, & dont il fait thimus la métropole. (D.J.)

MENDIANT (Page 10:331)

MENDIANT, s. m. (Econom. politiq.) gueux ou vagabond de profession, qui demande l'aumône par oisiveté & par fainéantise, au lieu de gagner sa vie par le travail.

Les législateurs des nations ont toujours eu soin de publier des lois pour prévenir l'indigence, & pour exercer les devoirs de l'humanité envers ceux qui se trouveroient malheureusement affligés par des embrasemens, par des inondations, par la stérilité, ou par les ravages de la guerre; mais convaincus que l'oisiveté conduit à la misere plus fréquemment & plus inévitablement que toute autre chose, ils l'assujettirent à des peines rigoureuses. Les Egyptiens, dit Hérodote, ne souffroient ni mendians ni fainéans sous aucun prétexte. Amasis avoit établi des juges de police dans chaque canton, pardevant lesquels tous les habitans du pays étoient obligés de comparoître de tems en tems, pour leur rendre compte de leur profession, de l'état de leur famille, & de la maniere dont ils l'entretenoient; & ceux qui se trouvoient convaincus de fainéantise, étolent condamnés comme des sujets nuisibles à l'état. Afin d'ôter tout prétexte d'oisiveté, les intendans des provinces étoient chargés d'entretenir, chacun dans leur district, des ouvrages publics, où ceux qui n'avoient point d'occupation, étoient obligés de travailler. Vous êtes des gens de loisir, disorent leurs commissaires aux Israélites, en les contraignant de fournir chaque jour un certain nombre de briques; & les fameuses pyramides sont en partie le fruit des travaux de ces ouvriers qui seroient demeurés sans cela dans l'inaction & dans la misere.

Le même esprit regnoit chez les Grecs. Lycurgue ne souffroit point de sujets inutiles; il régla les obligations de chaque particulier conformément à ses forces & à son industrie. Il n'y aura point dans notre état de mendiant ni de vagabond, dit Platon; & si quelqu'un prend ce métier, les gouverneurs des provinces le feront sortir du pays. Les anciens Pomains attachés au bien public, établirent pour une premiere fonction de leurs censeurs, de veiller sur les mendians & les vagabonds, & de faire rendre compte aux citoyens de leur tems. Cavebant ne quis otiosus in urbe oberraret. Ceux qu'ils trouvoient en faute, étoient condamnés aux mines ou autres ouvrages publics. Ils se persuaderent qué c'étoit mal placer sa libéralité, que de l'exercer envers des mendians capables de gagner leur vie. C'est Plaute lui - même qui débite cette sentence sur le théatre. De mendico malè meretur qui dat ei quod edat aut bibat; nam & illud quod dat perdit, & producit illi vitam ad miseriam. En effet, il ne faut pas que dans une société policée, des hommes pauvres, sans industrie, sans travail, se trouvent vêtus & nourris; les autres s'imagineroient bientôt qu'il est heureux de ne rien faire, & resteroient dans l'oisiveté.

Ce n'est donc pas par dureté de coeur que les anciens punissoient ce vice, c'étoit par un principe d'équité naturelle; ils portoient la plus grande humanité envers leurs véritables pauvres qui tomboient dans l'indigence ou par la vieillesse, ou par des insirmités, ou par des évenemens malheureux. Chaque famille veilloit avec attention sur ceux de leurs parens ou de leurs alliés qui étoient dans le besoin, & ils ne négligeoient rien pour les empêcher de s'abandonner à la mendicité qui leur paroissoit pire que la mort: malim mori quàm mendicare, dit l'un d'eux. Chez les Athéniens, les pauvres invalides recevoient tous les jours du trésor public deux oboles pour leur entretien. Dans la plûpart des sacrifices il y avoit une portion de la victime qui leur étoit réservée; & dans ceux qui s'offroient tous les mois à la déesse Hécate par les personnes riches, on y joignoit un certain nombre de pains & de provisions; mais ces sortes de charités ne regardoient que les pauvres invalides, & nullement ceux qui pouvoient gagner leur vie. Quand Ulysse, dans l'équipage de mendiant, se présente à Eurimaque, ce prince le voyant sort & robuste, lui offre du travail, & de le payer; sinon, dit - il, je t'abandonne à ta mauvaise fortune. Ce principe étoit si bien gravé dans l'esprit des Romains, que leurs lois portoient qu'il valoit mieux laisser périr de faim les vagabonds, que de les entretenir dans leur fainéantise. Potius expedit, dit la loi, inertes fame perire, quàm in ignaviâ fovere.

Constantin fit un grand tort à l'état, en publiant des édits pour l'entretien de tous les chrétiens qui avoient été condamnés à l'esclavage, aux mines, ou dans les prisons, & en leur faisant bâtir des hôpitaux spatieux, où tout le monde fût reçu. Plusieurs d'entre eux aimerent mieux courir le pays sous différens prétextes, & offrant aux yeux les stigmates de leurs chaînes, ils trouverent le moyen de se faire une profession lucrative de la mendicité, qui auparavant étoit punie par les lois. Enfin les fainéans & les libertins embrasserent cette profession avec tant de licence, que les empereurs des siecles suivans furent contraints d'autoriser par leurs lois les particuliers à arrêter tous les mendians valides, pour se les approprier en qualité d'esclaves ou de serfs perpétuels. Charlemagne interdit aussi la mendicité vagabonde, avec défense de nourrir aucun mendiant valide qui refuseroit de travailler.

Des édits semblables contre les mendians & les vagabonds, ont été cent fois renouvellés en France, & aussi inutilement qu'ils le seront toujours, tant qu'on n'y remédiera pas d'une autre maniere, & tant que des maisons de travail ne seront pas établies dans chaque province, pour arrêter efficacement les progres du mal. Tel est l'effet de l'habitude d'une grande misere, que l'état de mendiant & de vagabond attache les hommes qui ont eu la lâcheté de l'embrasser; c'est par cette raison que ce métier, école du vol, se multiplie & se perpétue de pere en fils. Le châtiment devient d'autant plus nécessaire à leur égard, que leur exemple est contagieux. La loi les punit par cela seul qu'ils sont vagabonds & sans aveu; pourquoi attendre qu'ils soient encore voleurs, & se mettre dans la nécessité de les faire périr par les supplices? Pourquoi n'en pas faire de bonne heure des travailleurs utiles au public? Faut - il attendre que les hommes soient criminels, pour connoître de leurs actions? Combien de forfaits épargnés à la société, si les premiers déréglemens cussent été réprimés par la crainte d'être renfermés pour travailler, comme cela se pratique dans les pays voisins!

Je sai que la peine des galeres est établie dans ce royaume contre les mendians & les vagabonds; mais cette loi n'est point exécutée, & n'a point

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