ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"334"> la colonne qui le soutenoit; on dit columna mensa pour le menianum. Les Italiens ont fait leur mot mignani du mot menianum des anciens. Voyez Meniane.

MENIMA (Page 10:334)

MENIMA, (Hist. nat.) animal quadrupede de l'île de Ceylan, qui ressemble parfaitement à un daim, mais qui n'est pas plus gros qu'un lievre; il est gris & tacheté de blanc; sa chair est un manger délicieux.

MENIN (Page 10:334)

MENIN, s. m. (Hist. mod.) ce terme nous est venu d'Espagne, où l'on nomme meninos, c'est - à - dire, mignons ou favoris, de jeunes enfans de qualité placés auprès des princes, pour être élevés avec eux, & partager leurs occupations & leurs amusemens.

Menin (Page 10:334)

Menin, (Géog.) en flamand Menéen, ville des Pays - bas dans la Flandre. Le seigneur de Montigni la fit fermer de murailles, en 1578; elle a été prise & reprise plusieurs fois. Les Hollandois étoient les maîtres de cette place par le traité de Baviere de 1715, & y mettoient le gouverneur & la garnison. Menin a fleuri jusqu'en 1744, que Louis XV. s'en empara, & en fit raser les fortifications. C'est à présent un endroit misérable. Elle est sur le Lis, entre Armentieres & Courtrai, à trois lieues de cette derniere ville, autant de Lille & d'Ipres. Long. 20, 44. lat. 50, 49. (D. J.)

MENINGÉE (Page 10:334)

MENINGÉE, s. f. (Anatomie.) nom d'une artere qui se distribue à la dure - mere sur l'os occipital, & aux lobes voisins du cerveau, est une branche de la vertébrale. Voyez Cerveau, Menin & Vertebrale

MENINGES (Page 10:334)

MENINGES, MHNIGGES2, (Anatomie.) ce sont les membranes qui enveloppent le cerveau. Voyez Cerveau.

Elles sont au nombre de deux: les Arabes les appellent meres; c'est de - là que nous les nommons ordinairement dure - mere, & pie - mere. L'arachoïde est considérée par plusieurs anatomistes comme la lame externe de la pie - mere. Voyez Dure - mere & Piemere.

MENINGOPHILAX (Page 10:334)

MENINGOPHILAX, s. m. (Chirur.) instrument de chirurgie dont on se sert au pansement de l'opération du trépan. Il est semblable au couteau lenticulaire, excepté que sa tige est un cylindre exactement rond, & n'a point de tranchant. Sa lentille, qui est située horisontalement à son extrémité, doit être très - polie pour ne pas blesser la dure - mere. L'usage de cet instrument est d'enfoncer un peu avec sa lentille la dure - mere, & de ranger la circonférence du sindon sous le trou fait au crane par la couronne du trépan. Voyez la fig. 16. Pl. XVI. On peut avoir une lentille à l'extrémité du stilet dans l'étui de poche, & supprimer le meningophilax du nombre des instrumens non portatifs.

Meningophilax est un mot grec, qui signifie gardien des meninges; il est composé MH/NIGC, genit. MH/NIGGOS2, membrana meninx, membrane meninge, & de FU/LAC, custos, gardien.

On peut aussi se servir pour le pansement du trépan d'un petit levier applatti par ses bouts. Pl. XVI. fig. 17. (Y)

MENIPPÉE (Page 10:334)

MENIPPÉE, (Littérat.) satyre menippée, sorte de satyre mêlée de prose & de vers. Voyez Satyre.

Elle fut ainsi nommée de Menippe Gadarenien, philosophe cynique qui, par une philosophie plaisante & badine, souvent aussi instructive que la philosophie la plus sérieuse, tournoit en raillerie la plûpart des choses de la vie auxquelles notre imagination préte un éclat qu'elles n'ont point. Cet ouvrage étoir en prose & en vers; mais les vers n'étoient que des parodies des plus grands poetes. Lucien nous a donné la véritable idée du caractere de cette espece de satyre, dans son dialogue intitulé la Necromancie.

Elle fut aussi appellée varroniene du savant Varon, qui en composa de semblables, avec cette différence, que les vers qu'on y lisoit étoient tous de lui, & qu'il avoit fait un mélange de grec & de latin. Il ne nous reste de ces satyres de Varron que quelques fragmens, le plus souvent fort corrompus, & les titres qui montrent qu'il avoit traité un grand nombre de sujets.

Le livre de Seneque sur la mort de l'empereur Claude, celui de Boëce de la consolation de la Philosophie, l'ouvrage de Pétrone, intitulé Satiricon, & les Césars de l'empereur Julien, sont autant de satyres menippées, entierement semblables à celles de Varron.

Nos auteurs françois ont aussi écrit dans ce genre; & nous avons en notre langue deux ouvrages de ce caractere, qui ne cedent l'avantage ni à l'Italie, ni à la Grece. Le premier c'est le Catolicon, même plus connu sous le nom de satyre menippée, où les états tenus à Paris par la ligue, en 1593, sont si ingénieusement dépeints, & si parfaitement tournés en ridicule. Elle parut, pour la premiere fois, en 1594, & on la regarde, avec raison, comme un chef - d'oeuvre pour le tems. L'autre, c'est la Pompe funebre de Voiture par Sarrasin, où le sérieux & le plaisant sont mélés avec une adresse merveilleuse. On pourroit mettre aussi au nombre de nos satyres menippées l'ouvrage de Rabelais, si sa prose étoit un peu plus mélée de vers, & si par des obscénités affreuses il n'avoit corrompu la nature & le caractere de cette espece de satyre. Il ne manque non plus que quelques mélanges de vers à la plûpart des pieces de l'ingénieux docteur Swift, d'ailleurs si pleines de sel & de bonne plaisanterie pour en faire de véritables satyres menippées. Disc. de M. Dacier, sur la satyre. Mém. de l'ac. des bell. Lettres.

MENISPERMUM (Page 10:334)

MENISPERMUM, (Botan.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs feuilles disposées au - tour du même centre. Le pistil est à trois pieces dont chacune devient une baie qui renferme ordinairement une semence plate échancrée en croissant. Tournefort, Mém. de l'acad. roy. des Sciences, année 1705. Voyez Plante.

MENISQUE (Page 10:334)

MENISQUE, s. m. (Optique.) verre ou lentille concave d'un côté & convexe de l'autre, qu'on appelle aussi quelquefois lunula. Voyez Lentille & Verre.

Nous avons donné à l'article Lentille une formule générale par le moyen de laquelle on peut trouver le foyer ou le point de réunion des rayons. Cette formule est [omission: formula; to see, consult fac-similé version], dans laquelle z marque la distance du foyer au verre, y la distance de l'objet au verre, a le rayon de la convexité tournée vers l'objet, b le rayon de l'autre convexité. Pour appliquer cette formule aux menisques, il faudra faire a négatif ou b négatif, selon que la partie concave sera tournée vers l'objet ou vers l'oeil: ainsi on aura dans le premier cas [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; & dans le second, [omission: formula; to see, consult fac-similé version]: delà on tire les regles suivantes.

Si le diametre de la convexité d'un menisque est égal à celui de la concavité, les rayons qui tomberont parallelement à l'axe, redeviendront paralleles après les deux réfractions souffertes aux deux surfaces du verre.

Car soit a=b & y infinie; c'est - à - dire supposons les rayons des deux convexités égaux, & l'objet à une distance infinie, afin que les rayons tombent paralleles sur le verre; on aura dans le premier cas & dans le second [omission: formula; to see, consult fac-similé version]: ce qui donne z infinie, & par conséquent les rayons seront paralleles en [p. 337] sortant, puisqu'ils ne se réuniront qu'à une distance infinie du verre.

Un tel ménisque ne seroit dono propre ni à rassembler en un point les rayons de lumiere, ni à les disperser; & ainsi il ne pent être d'aucun usage en Dioptrique. Voyez Réfraction.

Voici la regle pour trouver le foyer d'un ménisque, c'est - à - dire le point de concours des rayons qui tombent paralleles. Comme la différence des rayons de la convexité & de la concavité est au rayon de la convexité, ainsi le diametre de la concavité est à la distance du foyer au ménisque.

En effet supposant y infinie, la premiere formule donne [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & la seconde donne [omission: formula; to see, consult fac-similé version], qui donne dans le premier cas b - a: b:: - 2 a: z, & dans le second a - b: a:: - 2 b. z.

Par exemple, si le rayon de la concavité étoit triple du rayon de la convexité, la distance du foyer au ménisque seroit alors, en conséquence de cette regle, égale au rayon de la concavité; & par conséquent le ménisque seroit en ce cas équivalent à une lentille également convexe des deux côtés. Voyez Lentille.

De même si le rayon de la concavité étoit double de celui de la convexité, on trouveroit que la distance du foyer seroit égale au diametre de la concavité; ce qui rendroit le ménisque équivalent à un verre plan convexe. Voyez Verre.

De plus, les formules qui donnent la valeur de z font voir que le foyer est de l'autre côté du verre, par rapport à l'objet. Si b est plus petit que a dans le premier cas, & si b est plus grand que a dans le second; & au contraire si b est plus grand que a dans le premier cas, & plus petit que a dans le second, le soyer sera du même côté du verre que l'objet, & sera par conséquent virtuel, c'est à - dire que les rayons sortiront divergens. Voyez Foyer.

Il s'ensuit encore de cette même formule que le rayon de la convexité étant donné, on peut aisément trouver celui qu'il faudroit donner à la concavité pour reculer le foyer à une distance donnée.

Quelques géometres ont donné le nom de ménisque à des figures planes ou solides, composées d'une partie concave & d'une partie convexe, à l'instar des ménisques optiques. (O)

Ménisques (Page 10:337)

Ménisques, s. m. pl. (Hist. anc.) plaques rudes qu'on mettoit sur la tête des statues, afin que les oiseaux ne s'y reposassent point, & ne les gâtassent point de leurs ordures. C'est de - là que les auréoles de nos saints sont venues.

MENNONITE (Page 10:337)

MENNONITE, s. m. (Hist. eccl. mod.) les chrétiens connus dans les Provinces Unies, & dans quelques endroits de l'Allemagne, sous le nom Mennonites, ont formé une société à part, presque dès le commencement de la réformation. On les appella d'abord Anabaptistes; & c'est le nom qu'ils portent encore en Angleterre, où ils sont fôrt estimés. Cependant ce nom étant devenu odieux par les attentats des fanatiques de Munster, ils le quitterent dès - lors; & ils ne l'ont plus regardé depuis, que comme une sorte d'injure. Celui de Mennonites leur vient de Menno Frison, qui se joignit à eux, en 1536, & qui par sa doctrine, ses écrits, sa piété, sa sagesse, contribua plus qu'aucun autre à éclairer cette société, & à lui faire prendre ce caractere de simplicité dans les moeurs, par lequel elle s'est distinguée dans la suite, & dont elle se fait toujours honneur.

Les Mennonites furent exposés aux plus cruelles persécutions sous Charles Quint. Les crimes que proscrit cet empereur par son placard de 1540, sont d'avoir, de vendre, donner, porter, lire des livres de Luther, de Zuingle, de Mélancthon, de prêcher leur doctrine, & de la communiquer secrettement ou publiquement. Voici la peine portée contre ces crimes, & qu'il est sévérement défendu aux juges d'adoucir, sous quelque prétexte que ce soit: les biens sont confilqués, les prétendus coupables condamnés à périr par le feu, s'ils persistent dans leurs erreurs; & s'ils les avouent, ils sont exécu és, les hommes par l'epee, & les femmes par la fesse, c'est - à - dire, qu'on les enterroit en vie: même peine contre ceux qui logent les Anabaptistes, ou qui sachant où il y en a quelques - uns de caches, ne les décelent point. Les cheveux dressent à la tête quand on lit de pareils édits. Est - ce que la religion adorable de J. C. a pû jamais les inspirer?

Le malheur des Mennonites voulut encore qu'ils eussent à souffrir en divers lieux de la part des autres protestans, qui, dans ces commencemens, lors même qu'ils se croyoientrevenus de beaucoup d'erreurs, retenoient encore celle qui pose que le magistrat doit sévir contre des opinions de religion, comme contre des crimes.

Mais la république des Provinces Unies a toujours trairé les Mennonites, assez peu différemment des autres protestans. Tout le monde sait quelle est leur façon de penser. Ils s'abstrennent du serment; leur simple parole leur en tient lieu devant les magistrats. Ils regardent la guerre com ne illicite; mais si ce scrupule les empêche de défendre la patrie de leurs personnes, ils la soutiennent volontiers de leurs biens. Ils ne condamnent point les charges de magistrature, seulement pour eux - mêmes, ils aiment mieux s'en tenir éloignés. Ils n'admnistrent le baptême qu'aux a lulies, en état de rendre raison de leur foi. Sur l'eucharistre, ils ne différent pas des réformés.

A l'égard de la grace & de la prédestination, articles epineux, sur lesquels on se partage encore aujoura hui, soit dans l'eglise romaine, soit dans le protestantisme, les Mennonites rejettent les idées rigides de S. Augustin, adoptées par la plûpart des reformateurs, sur - tout par Calvin, & suivent àpeu - près les principes radoucis que les Luthériens ont pris de Mesancthon. Ils professent la tolérance, & supportent volontiers dans leur sein des opinions différentes des leurs, des qu'elles ne leur paroissent point attaquer les fon lemens du christianisme, & qu'elles laissent la morale chrétienne dans sa forme. En un mot, les suceesseurs de fanatiques sanguinaires sont les plus doux, les plus pa sibles de tous les hommes, ocoupés de leur négoce, de leurs manufactures, laborieux, vigilans, moderés, charuables. Il n'y a point d'exemple d'un si beau, si respectable, & si grand changement, mais, dit M. de Voitaire, comme les Mennonites ne font aucune figure dans le monde, on ne daigne pas s'appercevoir s'ils sont méchans ou vicieux. (D. J.)

MENOIS (Page 10:337)

MENOIS, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à une prerre semblable au croissant de la lune, que Boot conjecture être un fragment de la corne d'Ammon.

MÉNOLOGE (Page 10:337)

MÉNOLOGE, s. m. (Hist. eccl.) ce mot est grec, il vient de MHN, mois, & de LEGOS2, discours. C'est le martyrologe ou le calendrier des grecs, divisé par chaque mois de l'année. Voyez Martyrologe & Calendkier.

Le menologue ne contient autre chose que les vies des saints en abrégé pour chaque jour pendant tout le cours de l'année, ou la simple commémoration de ceux dont on n'a point les vies écrites. Il y a différentes sortes de ménologues chez les Grecs. Il faut remarquer que les Grecs, depuis leur schismes, ont inséré dans leurs ménologues le nom de plusieurs hérétiques, qu'ils honorent comme des saints. Baillet

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.