ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"712">

ARROSAGE (Page 1:712)

ARROSAGE, s. m. fabrique de la poudre à canon, c'est ainsi qu'on nomme dans les moulins à poudre, l'action de verser de l'eau dans les mortiers, pour y faire le liage du salpetre, du soufre & du charbon sous les pilons. On fait un arrosage de cinq en cinq heures: pour cet effet, on arrête les batteries ou le mouvement des pilons. Voyez Poudre à canon.

ARROSEMENT (Page 1:712)

ARROSEMENT, s. m. (Jardinage.) est l'action d'arroser. Voyez Arroser.

ARROSER (Page 1:712)

ARROSER, v. act. (Jardinage.) rien n'est plus utile que d'arroser les végétaux; c'est le seul remede contre les grandes chaleurs de l'été & les grands hâles du printems. L'heure la plus convenable aux arrosemens, est le matin ou le soir, afin de conserver la fraîcheur pendant la nuit. Si le Jardinier solitaire avance, contre le sentiment & l'usage de tout le monde, que le danger est très - grand d'arroser le soir; on soûtiendra au contraire, qu'il ne faut point arroser durant le jour; les plantes risqueroient d'en être endommagées, parce que l'eau trop échauffée par le soleil pourroit occasionner dans la terre un feu, qui pénétrant jusqu'aux racines, dessecheroit ensuite la plante: il faut encore que l'arrosement ne soit pas trop abondant, parce qu'il désuniroit trop les principes actifs de la végétation, & causeroit de la pourriture; une eau modérée, telle que deux seaux à chaque arbre, & souvent réiterée, est plus utile.

Les arrosemens, quand ils sont équivalens aux pluies, servent à dissoudre les sels de la terre, qui, sans cela, resteroient en masse; ils mêlent l'eau avec l'air, & procurent une nourriture convenable aux tendres parties des jeunes plantes. Si l'on a eu soin de mettre du fumier sur la superficie d'un arbre nouvellement planté, l'eau passant à travers ce fumier, comme par un crible, ne fera point de mortier, & tombera goutte à goutte sur la racine de l'arbre. Les arrosemens que l'on donne à des plantes délicates, telles que les fleurs, ne doivent pas tomber en pluie & sur la cime des fleurs, ce qui les détruiroit; il suffit de jetter l'eau au pié avec un arrosoir à goulot. Le buis nouvellement planté demande un peu d'eau la premiere & la seconde année. On arrose les orangers, grenadiers, & autres arbres de fleurs avec beaucoup de ménagement, quand ils entrent dans la serre & qu'ils en sortent; lorsqu'ils sont exposés à l'air, ils demandent plus d'eau, surtout dans la fleuraison; ordinairement il suffit de les mouiller une fois la semaine, lorsqu'on voit leurs feuilles mollasses & recoquillées, ou que les terres se fendent. Il y a des plantes qu'il faut arroser plus souvent que les autres, telles que les fleurs, les légumes; d'autres qu'on n'arrose point du tout; plusieurs prétendent qu'il vaut mieux n'y point jetter d'eau, que d'en jetter par intervalles; la charmille, par exemple, est un des plans qui aiment le plus l'eau; ou il la faut arroser continuellement, c'est - à - dire, de deux jours l'un, ou n'y pas jetter une goutte d'eau. Il y a encore des arrosemens en forme de pluie, pour mouiller les branches & les feuilles des arbres en buissons, tant orangers que fruitiers, quand on les voit se fanner; ceux qui seront trop haut, seront arrosés avec des seringues ou des pompes à bras. (K)

Arroser (Page 1:712)

Arroser les capades, le feutre & le chapeau, termes de chapellerie, c'est jetter de l'eau avec un goupillon sur l'ouvrage, à mesure qu'il avance, & qu'il acquiert ces différens noms. Les Chapeliers arrosent leurs bassins quands ils marchent l'étoffe à chaud; & le lambeau ou la feutriere, quand ils la marchent à froid. Voyez Chapeau.

ARROSOIR (Page 1:712)

ARROSOIR, s. m. c'est un vaisseau à l'usage du Jardinier, ou de fer blanc ou de cuivre rouge, en forme de cruche, tenant environ un seau d'eau, avec un manche, une anse, & un goulot, ou une tête ou pomme de la même matiere; ainsi on voit qu'il y a des arrosoirs de deux sortes; l'un appellé arrosoir à pomme ou tête, est percé de plusieurs trous; l'eau en sort comme une gerbe, & se répand assez loin: l'autre appellé arrosoir à goulot, ne forme qu'un seul jet, & répand plus d'eau à la fois dans un même endroit: on s'en sert pour arroser les fleurs, parce qu'il ne mouille que le pié, & épargne leurs feuilles, qui, par leur délicatesse, seroient exposées à se fanner dans les chaleurs si elles étoient mouillées. Cependant l'arrosoir à pomme est le plus d'usage. Voyez Planche II. du jardinage, fig. 23. ces deux sortes d'arrosoirs. (K)

ARRUMEUR (Page 1:712)

ARRUMEUR, s. m. (Commerce.) nom d'une sorte de bas officiers établis sur quelques ports de mer, & singulierement dans ceux de la Guyenne, dont la fonction est de ranger les marchandises dans le vaisseau, & auxquels les marchands à qui elles appartiennent, payent un droit pour cet effet. (H)

ARS (Page 1:712)

ARS, s. m. (Maréchall. & Manége.) on appelle ainsi les veines situées au bas de chaque épaule du cheval, aux membres de derriere, au plat des cuisses: saigner un cheval des quatre ars, c'est le saigner des quatre membres. Quelques - uns les appellent ers ou aire; mais ars est le seul terme usité chez les bons auteurs. (V)

ARSA (Page 1:712)

* ARSA, (Géog.) riviere d'Istrie, qui sépare l'Italie de l'Illyrie; elle se jette dans la mer Adriatique, au - dessous de Pola.

ARSAMAS (Page 1:712)

* ARSAMAS, ville de Russie, au pays des Morduates, sur la riviere de Mokscha Reca.

ARSCHIN (Page 1:712)

ARSCHIN, s. m. (Commerce.) mesure étendue dont on se sert à la Chine pour mesurer les étoffes: elle est de même longueur que l'aune de Hollande, qui contient deux piés onze lignes de roi, ce qui revient à 4/7 d'aune de France; ensorte que sept arschins de la Chine, font quatre aunes de France. Savary, Diction. du Commerce, tom. I. pag. 756. (G)

ARSEN (Page 1:712)

ARSEN, s. m. (Commerce.) nom que l'on donne à Caffa, principale échelle de la mer Noire, au pié ou à la mesure d'étendue qui sert à mesurer les draperies & les soieries. Voyez Echelle & Pié. Savary, Diction. du commerce, tom. I. pag. 737. (G)

ARSENAL (Page 1:712)

ARSENAL, s. m. (Art. milit.) magasin royal & public, ou lieu destiné à la fabrique & à la garde des armes nécessaires pour attaquer ou pour se défendre. Voyez Armes & Magasin d'armes. Ce mot, selon quelques - uns, vient d'arx, forteresse; selon d'autres, d'ars, qu'ils expliquent par machine; parce que l'arsenal est le lieu où les machines de guerre sont conservées. Il y a des auteurs qui disent qu'il est composé d'arx & de senatus, comme étant la défense du senat; d'autres, qu'il vient de l'Itallen arsenale. Mais l'opinion la plus probable est qu'il vient de l'Arabe darsenaa, qui signifie arsenal.

L'arsenal de Venise est le lieu où on bâtit & où l'on garde les galeres. L'arsenal de Paris est la place où on fond le canon, & où on fait les armes à feu: cette inscription est sur la porte d'entrée:

AEtna hoec Henrico vulcania tela ministrat, Tela giganteos debellatura furores.

Il y a d'autres arsenaux ou magasins pour les fournitures navales & les équipages de mer. Marseille a un arsenal pour les galeres; & Toulon, Rochefort, & Brest, pour les gens de guerre. Voyez Vaisseau, Vergue, Antenne , &c. Voyez dans les Memoires de S. Remy, la maniere d'arranger ou placer toutes les différentes choses qui se trouvent dans un arsenal. (Q)

Arsenal (Page 1:712)

Arsenal, (Marine.) est un grand bâtiment près d'un port, où le Roi entretient ses officiers de marine, ses vaisseaux, & les choses nécessaires pour les armer.

C'est aussi l'espace ou l'enclos particulier qui sert à la construction des vaisseaux & à la fabrique des ar<pb-> [p. 713] mes. Il renferme une très - grande quantité de bâtimens civils destinés tant pour les atteliers des différentes sortes d'ouvriers employés dans la fabrique des vaisseaux, que pour les magasins des armemens & désarmemens. Pour s'en faire une idée juste, il faut voir le plan d'un arsenal de marine aux figures de Marine, Planche VII. (Z)

ARSENIC (Page 1:713)

ARSENIC, s. m. (Hist. nat. & chim.) ce mot est dérivé d'AR'RHN ou ARSHN, homme ou plûtôt mâle, & de NIKAW, je vaincs, je tue, faisant allusion à sa qualité vénéneuse. Dans l'histoire naturelle c'est une substance minérale, pesante, volatile, & qui ne s'enflamme pas, qui donne une blancheur aux métaux qui sont en fusion; elle est extrèmement caustique & corrosive aux animaux, de sorte qu'elle est pour eux un poison violent. Voyez Fossile, Corrosif, &c.

On met l'arsenic dans la classe des soufres. Voyez Soufre. Il y a différentes especes d'arsenic, savoir le jaune, le rouge, & le crystallin, ou le blanc.

Il y a de l'arsenic rouge naturel; il y a aussi de l'arsenic jaune naturel, qu'on appelle orpiment; l'arsenic jaune peut avoir différentes teintes, comme un jaune d'or, un jaune rougeâtre, un jaune verd, &c.

Le soufre & l'arsenic ont entr'eux beaucoup de sympathie, & le soufre donne de la couleur à l'arsenic, en quelque petite quantité qu'il y soit joint.

Quelques - uns croyent que l'orpiment contient quelque portion d'or, mais en si petite quantité que ce n'est pas la peine de l'en séparer. V. Orpiment & Sandaraque.

On peut tirer du cobalt l'arsenic blanc & jaune. M. Krieg, dans les Transactions philosoph. n° 293. nous en a donné la méthode ainsi qu'on la pratique en Hongrie. Le cobalt étant mis en poudre, la partie sablonneuse & légere étant ôtée par le moyen d'un courant d'eau, on met ce qui reste dans le fourneau, dont la flamme passant par - dessus la poudre emporte avec elle la partie arsenicale en forme de fumée, laquelle étant reçûe par une cheminée, & de - là portée dans un canal de brique étroit, s'attache dans sa route aux côtés, & on l'en ratisse sous la forme d'une poudre blanchâtre ou jaunâtre; de ce qui reste du cobalt, on en fait le bleu d'émail. Voyez Bleu d'émail.

La plus petite quantité d'arsenic crystalin mêlée avec quelque métal, le rend friable & déruit absolument sa malléabilité. C'est pourquoi les raffineurs ne craignent rien tant que l'arsenic dans leurs métaux; & il n'y auroit rien de si avantageux pour eux, en cas que l'on pût l'obtenir, qu'un menstrue qui absorberoit l'arsenic, ou qui agiroit uniquement sur lui; car alors leurs métaux seroient aisément purifiés sans perdre aucune de leurs parties, sans s'évaporer. On a trouvé ce moyen - là en France: il consiste à ajoûter un peu de fer auquel s'attache l'arsenic, qui quitte alors les métaux parfaits. C'est à M. Grosse qu'on doit cette découverte.

L'arsenic même en petite quantité, change le cuivre en un argent beau en apparence. Plusieurs personnes ont tâché de perfectionner cette invention, ou de renchérir sur cette idée dans le dessein de faire de l'argent, mais inutilement, parce que l'on ne pouvoit jamais l'amener au point de soûtenir le marteau ou d'être malléable: il ne reste pas sur la coupelle, & il verdit. Il y a eu des personnes pendues pour avoir monnoyé des pieces de ce faux argent, & elles l'ont bien mérité. Le cuivre est plus difficile à blanchir que le fer par l'arsenic.

Les Chimistes nous donnent plusieurs préparations d'arsenic; elles tendent toutes à émousser ou détruire à force d'ablutions & de sublimations les sels corrosifs dont il abonde, & à transformer l'arsenic en une medecine sûre, ainsi qu'on le fait à l'égard du sublimé; tels sont le rubis d'arsenic, &c. mais cela n'en vaut pas la peine; & quelque chose que l'on puisse faire, on ne pourroit jamais en faire usage intérieurement sous aucune forme; il conserve toûjours sa propriété de poison mortel. Quand la fumée de l'arsenic entre dans les poumons, elle tue subitement; & plus il est sublimé, dit Boerhaave, plus il devient aigre.

Le beurre & le lait de vache pris en grande quantité sont de bons antidotes contre l'arsenic.

Le régule d'arsenic est la partie la plus fixe & la plus compacte de ce minéral: on le prépare en le mêlant avec des cendres à savon & du savon, laissant fondre le tout que l'on jette dans un mortier; alors la partie la plus pesante tombe au fond, & c'est le régule d'arsenic, c'est - à - dire l'arsenic, auquel on a donné le principe huileux qui lui manquoit pour être en forme métallique. Voyez Régule.

L'huile caustique d'arsenic est une liqueur butyreuse, semblable au beurre d'antimoine; c'est une préparation d'arsenic & de sublimé corrosif. Elle sert à ronger les chairs spongieuses, à nettoyer ou exfolier les os cariés, &c. (M)

ARSENOTHELES (Page 1:713)

* ARSENOTHELES, s. m. pl. ou hermaphrodites, Aristote donne ce nom aux animaux qu'il conjecture avoir les deux sexes. Voyez Hermaphrodite.

ARSINOÉ (Page 1:713)

* ARSINOÉ, (Géog. anc. & Myth.) ville d'Egypte située près du lac Moeris, où l'on avoit un grand respect pour les crocodiles; on les nourrissoit avec soin; on les embaumoit après leur mort, & on les enterroit dans les lieux soûterrains du labyrinthe.

ARSIS (Page 1:713)

ARSIS, s. f. terme de Grammaire ou plûtôt de Prosodie; c'est l'élevation de la voix quand on commence à lire un vers. Ce mot vient du Grec A'IRW, tollo, j'éleve. Cette élevation est suivie de l'abaissement de la voix, & c'est ce qui s'appelle thesis, QESI, depositio, remissio. Par exemple, en déclamant cet hémistiche du premier vers de l'Enéide de Virgile, Arma virumque cano, on sent qu'on éleve d'abord la voix, & qu'on l'abaisse ensuite.

Par arsis & thesis, on entend communément la division proportionnelle d'un pié métrique, faite par la main ou le pié de celui qui bat la mesure.

En mesurant la quantité dans la déclamation des mots, d'abord on hausse la main, ensuite on l'abbaisse. Le tems que l'on employe à hausser la main est appellé arsis, & la partie du tems qui est mesuré en baissant la main, est appellée thesis; ces mesures étoient fort connues & fort en usage chez les Anciens. Voyez Terentianus Maurus; Diomede, lib. III. Mar. Victorinus, lib. I. art. gramm. & Mart. Capella, lib. IX. pag. 328. (F)

On dit en Mustque, qu'un chant, un contre - point, une fugue, sont per thesin quand les notes descendent de l'aigu au grave, & per arsin quand les notes montent du grave à l'aigu. Fugue per arsin & thesin, est celle que nous appellons aujourd'hui fugue renversée ou contre - fugue, lorsque la réponse se fait en sens contraire, c'est - à - dire, en descendant si la guide a monté, ou en montant si elle a descendu. Voyez Contrefugue, Guide. (S)

ART (Page 1:713)

ART, s. m. (Ordre encyclop. Entendement. Mémoire. Histoire de la Nature. Histoire de la nature employée. Art.) terme abstrait & métaphysique. On a commencé par faire des observations sur la nature, le service, l'emploi, les qualités des êtres & de leurs symboles; puis on a donné le nom de science ou d'art ou de discipline en général, au centre ou point de réunion auquel on a rapporté les observations qu'on avoit faites, pour en former un système ou de regles ou d'instrumens, & de regles tendant à un même but; car voilà ce que c'est que discipline en général. Exemple. On a réflechi sur l'usage & l'emploi des mots, & l'on a inventé ensuite le mot Grammaire. Grammaire est le nom d'un système d'instrumens & de regles ré<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.