ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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mes. Il renferme une très - grande quantité de bâtimens civils destinés tant pour les atteliers des différentes sortes d'ouvriers employés dans la fabrique des vaisseaux, que pour les magasins des armemens & désarmemens. Pour s'en faire une idée juste, il faut voir le plan d'un arsenal de marine aux figures de Marine, Planche VII. (Z)

ARSENIC

ARSENIC, s. m. (Hist. nat. & chim.) ce mot est dérivé d'AR'RHN ou ARSHN, homme ou plûtôt mâle, & de NIKAW, je vaincs, je tue, faisant allusion à sa qualité vénéneuse. Dans l'histoire naturelle c'est une substance minérale, pesante, volatile, & qui ne s'enflamme pas, qui donne une blancheur aux métaux qui sont en fusion; elle est extrèmement caustique & corrosive aux animaux, de sorte qu'elle est pour eux un poison violent. Voyez Fossile, Corrosif, &c.

On met l'arsenic dans la classe des soufres. Voyez Soufre. Il y a différentes especes d'arsenic, savoir le jaune, le rouge, & le crystallin, ou le blanc.

Il y a de l'arsenic rouge naturel; il y a aussi de l'arsenic jaune naturel, qu'on appelle orpiment; l'arsenic jaune peut avoir différentes teintes, comme un jaune d'or, un jaune rougeâtre, un jaune verd, &c.

Le soufre & l'arsenic ont entr'eux beaucoup de sympathie, & le soufre donne de la couleur à l'arsenic, en quelque petite quantité qu'il y soit joint.

Quelques - uns croyent que l'orpiment contient quelque portion d'or, mais en si petite quantité que ce n'est pas la peine de l'en séparer. V. Orpiment & Sandaraque.

On peut tirer du cobalt l'arsenic blanc & jaune. M. Krieg, dans les Transactions philosoph. n° 293. nous en a donné la méthode ainsi qu'on la pratique en Hongrie. Le cobalt étant mis en poudre, la partie sablonneuse & légere étant ôtée par le moyen d'un courant d'eau, on met ce qui reste dans le fourneau, dont la flamme passant par - dessus la poudre emporte avec elle la partie arsenicale en forme de fumée, laquelle étant reçûe par une cheminée, & de - là portée dans un canal de brique étroit, s'attache dans sa route aux côtés, & on l'en ratisse sous la forme d'une poudre blanchâtre ou jaunâtre; de ce qui reste du cobalt, on en fait le bleu d'émail. Voyez Bleu d'émail.

La plus petite quantité d'arsenic crystalin mêlée avec quelque métal, le rend friable & déruit absolument sa malléabilité. C'est pourquoi les raffineurs ne craignent rien tant que l'arsenic dans leurs métaux; & il n'y auroit rien de si avantageux pour eux, en cas que l'on pût l'obtenir, qu'un menstrue qui absorberoit l'arsenic, ou qui agiroit uniquement sur lui; car alors leurs métaux seroient aisément purifiés sans perdre aucune de leurs parties, sans s'évaporer. On a trouvé ce moyen - là en France: il consiste à ajoûter un peu de fer auquel s'attache l'arsenic, qui quitte alors les métaux parfaits. C'est à M. Grosse qu'on doit cette découverte.

L'arsenic même en petite quantité, change le cuivre en un argent beau en apparence. Plusieurs personnes ont tâché de perfectionner cette invention, ou de renchérir sur cette idée dans le dessein de faire de l'argent, mais inutilement, parce que l'on ne pouvoit jamais l'amener au point de soûtenir le marteau ou d'être malléable: il ne reste pas sur la coupelle, & il verdit. Il y a eu des personnes pendues pour avoir monnoyé des pieces de ce faux argent, & elles l'ont bien mérité. Le cuivre est plus difficile à blanchir que le fer par l'arsenic.

Les Chimistes nous donnent plusieurs préparations d'arsenic; elles tendent toutes à émousser ou détruire à force d'ablutions & de sublimations les sels corrosifs dont il abonde, & à transformer l'arsenic en une medecine sûre, ainsi qu'on le fait à l'égard du sublimé; tels sont le rubis d'arsenic, &c. mais cela n'en vaut pas la peine; & quelque chose que l'on puisse faire, on ne pourroit jamais en faire usage intérieurement sous aucune forme; il conserve toûjours sa propriété de poison mortel. Quand la fumée de l'arsenic entre dans les poumons, elle tue subitement; & plus il est sublimé, dit Boerhaave, plus il devient aigre.

Le beurre & le lait de vache pris en grande quantité sont de bons antidotes contre l'arsenic.

Le régule d'arsenic est la partie la plus fixe & la plus compacte de ce minéral: on le prépare en le mêlant avec des cendres à savon & du savon, laissant fondre le tout que l'on jette dans un mortier; alors la partie la plus pesante tombe au fond, & c'est le régule d'arsenic, c'est - à - dire l'arsenic, auquel on a donné le principe huileux qui lui manquoit pour être en forme métallique. Voyez Régule.

L'huile caustique d'arsenic est une liqueur butyreuse, semblable au beurre d'antimoine; c'est une préparation d'arsenic & de sublimé corrosif. Elle sert à ronger les chairs spongieuses, à nettoyer ou exfolier les os cariés, &c. (M)

ARSENOTHELES

* ARSENOTHELES, s. m. pl. ou hermaphrodites, Aristote donne ce nom aux animaux qu'il conjecture avoir les deux sexes. Voyez Hermaphrodite.

ARSINOÉ

* ARSINOÉ, (Géog. anc. & Myth.) ville d'Egypte située près du lac Moeris, où l'on avoit un grand respect pour les crocodiles; on les nourrissoit avec soin; on les embaumoit après leur mort, & on les enterroit dans les lieux soûterrains du labyrinthe.

ARSIS

ARSIS, s. f. terme de Grammaire ou plûtôt de Prosodie; c'est l'élevation de la voix quand on commence à lire un vers. Ce mot vient du Grec A'IRW, tollo, j'éleve. Cette élevation est suivie de l'abaissement de la voix, & c'est ce qui s'appelle thesis, QESI, depositio, remissio. Par exemple, en déclamant cet hémistiche du premier vers de l'Enéide de Virgile, Arma virumque cano, on sent qu'on éleve d'abord la voix, & qu'on l'abaisse ensuite.

Par arsis & thesis, on entend communément la division proportionnelle d'un pié métrique, faite par la main ou le pié de celui qui bat la mesure.

En mesurant la quantité dans la déclamation des mots, d'abord on hausse la main, ensuite on l'abbaisse. Le tems que l'on employe à hausser la main est appellé arsis, & la partie du tems qui est mesuré en baissant la main, est appellée thesis; ces mesures étoient fort connues & fort en usage chez les Anciens. Voyez Terentianus Maurus; Diomede, lib. III. Mar. Victorinus, lib. I. art. gramm. & Mart. Capella, lib. IX. pag. 328. (F)

On dit en Mustque, qu'un chant, un contre - point, une fugue, sont per thesin quand les notes descendent de l'aigu au grave, & per arsin quand les notes montent du grave à l'aigu. Fugue per arsin & thesin, est celle que nous appellons aujourd'hui fugue renversée ou contre - fugue, lorsque la réponse se fait en sens contraire, c'est - à - dire, en descendant si la guide a monté, ou en montant si elle a descendu. Voyez Contrefugue, Guide. (S)

ART

ART, s. m. (Ordre encyclop. Entendement. Mémoire. Histoire de la Nature. Histoire de la nature employée. Art.) terme abstrait & métaphysique. On a commencé par faire des observations sur la nature, le service, l'emploi, les qualités des êtres & de leurs symboles; puis on a donné le nom de science ou d'art ou de discipline en général, au centre ou point de réunion auquel on a rapporté les observations qu'on avoit faites, pour en former un système ou de regles ou d'instrumens, & de regles tendant à un même but; car voilà ce que c'est que discipline en général. Exemple. On a réflechi sur l'usage & l'emploi des mots, & l'on a inventé ensuite le mot Grammaire. Grammaire est le nom d'un système d'instrumens & de regles ré<pb->

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