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La trop grande chaleur animale & l'agitation extraordinaire des humeurs, rendent la graisse plus fluide, la font rentrer plus promptement de ses cellules dans la masse des humeurs, & empêchent la réparation des sucs adipeux en les détournant de leurs couloirs secrétoires, en ne leur permettant pas d'y entrer à cause de la rapidité avec laquelle ils se presentent à leurs orifices, d'où ils sont comme entrainés par le torrent.
Malpighi prétend que le principal effet pour lequel
la graisse est reportee dans la masse du sang, est d'en
adoucir l'acrimonie que les circulations repétées lui
font contracter, d'en envelopper les sels exaltés par
la chaleur, le mouvement, & l'alkalescence qui s'en
suit. Mais l'observation paroit contraire à ce sentiment,
puisqu'on voit ordinairement que la fievre est
plus ardente, & les humeurs plus disposées à rancir,
à devenir acres dans les sujets gras, que dans
les maigres, & que les animaux qui ont le plus de
graisse, & dans lesquels elle est plus ferme, moins disposee
à circuler, à être reportee dans le sang, sont
d'un caractere plus doux & plus benin. Il est certain
que la graisse ne peut pas être broyée par l'action des
museles ou des vaisseaux, échauffée par le mouvement
des humeurs au point d'être liquéfiée & remêlée
dans la masse des humeurs, sans se corrompre
& devenir extremement nuisible à l'économie animale.
Mais n'est - il pas plus vraissemblable que les
parties huileuses que fournit, que rend au sang la
graisse par sa circulation naturelle, sans échauffement, sont destinées principalement à la formation
de la bile & des autres humeurs, dans la composition
desquelles il entre de ces parties? L'amas de
graisse qui se fait dans l'épiploon, dont le sang
veineux fourni à la veine - porte est abondamment
chargé des parties huileuses qui s'y sont mêlees, ne
semble - t - il pas prouver ce qui vient d'être avancé?
Voyez
Quoi qu'il en soit, les usages de la graisse sur lesquels il n'y a pas de contestation, sont tous relatifs à des effets particuliers, topiques: ainsi celle qui est renfermée dans la membrane adipeuse sous la peau, contribue à defendre le corps des injures de l'air, & sur - tout du froid, en mettant à couvert un grand nombre de vaisseaux sanguins & de nerfs distribués sous les tégumens de toute l'habitude du corps. Elle sert aussi à tenir la peau tendue, égale dans sa surface pour l'arrondissement des formes dans les differentes parties ou il manqueroit sans ce moyen. C'est ainsi que la graisse contribue beaucoup à la beaute du corps, en empêchant que la peau ne se ride, en remplissant les vuides dans les intervalles des muscles, où il y auroit sans elle des entoncemens détectueux a la vûe, particulierement à l'égard du visage, sous la peau des joües, des tempes, où il se trouve dans l'embonpoint des pelotons de graisse qui soulevent les tegumens & les mettent de niveau avec les parties saillantes, dont les endroits qui seroient creux, se trouvent environnés. La même chose a
La graisse facilite la sortie des excrémens & du
fétus, en remplissant les intervalles qui se trouvent
entre le rectum, le vagin, & les os du bassin: elle
tient lieu de coussinet dans d'autres parties, & empêche
qu'elles ne soient exposées à des pressions incommodes,
douloureuses, & même à des contusions,
comme aux fesses, au pubis, à la plante des
piés. Elle n'est jamais abondante dans les parties où
il n'y a que des muscles de peu de conséquence, comme
au front, autour du crane; parce que la nature
semble n'en avoir placé que dans les parties exposées
à l'action, à l'agitation, au frottement; comme
pour y servir de préservatif contre les mauvais effets
de ces différens mouvemens. Elle ne paroît manquer
que dans les parties où elle seroit nuisible, où elle
generoit les fonctions, sans être d'ailleurs d'aucune
utilité; comme dans le tissu cellulaire des membranes
du cerveau. Il en est de même des parties où les
mouvemens sont peu considérables, peu fréquens,
par exemple, dans le tissu cellulaire, qui est sous la
peau des paupieres, sous celle du prépuce, où elle
seroit d'un poids, d'un volume incommode; dans
la continuation de la membrane adipeuse, qui tapisse
intérieurement la peau du scrotum. Dans ces différentes
parties, les cellules analogues à celle de la
membrane adipeuse, sont très petites, d'un tissu plus
délié, & d'une structure qui ne permet pas aux arteres
d'y déposer les parties huileuses, dont leur sang
est chargé; d'autant plus qu'il y a peu de ces vaisseaux
qui pénetrent dans les interstices de ces cellules: il n'y entre presque que des vaisseaux lymphatiques,
qui rendent ces parties des tégumens plus
susceptibles de bouffissure, de leucophlegmatie;
lorsque la sérosité du sang est portée en trop grande
abondance dans ces portions du tissu cellulaire, ce
à quoi sont aussi sujettes celles de toutes les autres
parties du corps; lorsque les cellules sont vuides de
sucs adipeux, & qu'il n'y est porté au lieu de ces
sues, que la partie aqueuse du sang, qui peut former
des infiltrations de proche en proche, dans toute l'étendue
de ce tissu, qui peut aussi dans certains cas,
à défaut de graisse, se remplir d'air, & même avec
de la graisse, être pénétre, distendu ultérieurement
par le fluide aérien; ce qui forme des emphysemes
de différente espece. Voyez
Graisse (Page 7:841)
On employe quelquefois la graisse intérieurement à titre de remede; on donne des bouillons gras, par exemple, & du saindoux fondu contre l'action des poisons corrosiss.
On fait entrer les graisses fondues dans les lavemens adoucissans & relâchans; on les applique extérieurement comme résolutives, émollientes, & adoucissantes.
Les graisses sont la base la plus ordinaire des pomades, des onguens, des linimens; elles entrent dans quelques emplâtres.
On n'employe pas indifféremment les graisses de tous les animaux dans chacune de ces compositions pharmaceutiques; on demande au contraire toûjours une certaine graisse particuliere; & il y a du choix en effet quant à la perfection, à l'élégance, & surtout à la consistence du médicament, quoique ce choix soit assez indifférent par rapport à ses vertus medicinales.
On a cependant distingué les graisses de divers animaux par ces dernieres propriétés, & on a attribué à quelques - unes plusieurs vertus particulieres, à la graisse humaine, par exemple, à la graisse d'ours, des viperes, &c. Voyez les articles partieuliers.
La préparation des graisses qu'on veut conserver pour les usages medicinaux se fait ainsi. Prenez d'une graisse quelconque autant que vous voudrez, séparez - la des morceaux de peau, des gros vaisseaux, des tendons, &c. auxquels elle peut tenir; coupez - la par petits morceaux, battez - la dans un mortier de marbre, lavez - la plusieurs fois à froid avec de l'eau pure, faites - la fondre au bain - marie, passez - la à - travers un linge, & serrez - la dans un vaisseau convenable. (b)
Graisse de Verre (Page 7:841)
GRAISSER (Page 7:841)
GRAISSER, v. act. (Art méch.) c'est enduire de graisse ou même d'huile. Ainsi les Cardeurs disent graisser la laine; c'est l'action de la rendre plus douce, plus sorte, & plus facile à être filée, en répandant de l'huile d'olive dessus.
GRAMEN PARNASSI (Page 7:841)
GRAMEN PARNASSI, Parnassia, que l'on rend en françois par la sieur du Parnasse, est une plante annuelle dont la tige d'un demi - pié de haut, est menue & chargée de feuilles presque rondes attachées à de longues queues rougeâtres, semblables à celles de la violette ou du lierre, & embrassées vers le bas d'une feuille sans queue. La fleur est rosacée ou blanche, composée de dix feuilles, cinq grandes & cinq petites, qui sont frangées: il succede à cette fleur un fruit ovale rempli de semence.
Cette plante vient ordinairement dans les prés & dans des lieux humides; on la seme sur couche. Quand on la veut placet dans les jardins, elle se peut élever en pots, & fait assez bien. (K)
GRAMINÉES (Page 7:841)
GRAMINÉES, (semences des plantes) Diete. Voyez
GRAMMAIRE (Page 7:841)
GRAMMAIRE, s. f. terme abstrait. R.
En effet, de quelques termes qu'il plaise aux différens peuples de la terre de faire usage, de quelque maniere qu'ils s'avisent de les modifier, quelque disposition qu'ils leur donnent: ils auront toûjours à rendre des perceptions, des jugemens, des raisonnemens; il leur faudra des mots pour exprimer les objets de leurs idées, leurs modifications, leurs corrélations; ils auront à rendre sensibles les différens points de vûe sous lesquels ils auront envisagé toutes ces choses; souvent le besoin les obligera d'employer des termes appellatifs & généraux, même pour exprimer des individus; & conséquemment ils ne pourront se passer de mots déterminatifs pour restraindre la signification trop vague des premiers. Dans toutes les langues on trouvera des propositions qui auront leurs sujets & leurs attributs; des termes dont le sens incomplet exigera un complément, un régime: en un mot, toutes les langues assujettiront indispensablement leur marche aux lois de l'analyse logique de la pensée; & ces lois sont invariablement les mêmes partout & dans tous les tems, parce que la nature & la maniere de proceder de l'esprit humain sont essentiellement immuables. Sans cette uniformité & cette immutabilité absolue, il ne pourroit y avoir aucune communication entre les hommes de différens siecles ou de différens lieux, pas même entre deux individus quelconques, parce qu'il n'y auroit pas une regle commune pour comparer leurs procédes respectifs.
Il doit donc y avoir des principes fondamentaux communs à toutes les langues, dont la verite indestructible est antérieure à toutes les conventions arbitraires ou fortuites qui ont donné naissance aux différens idiomes qui divisent le genre humain.
Mais on sent bien qu'aucun mot ne peut être le type essentiel d'aucune idce; il n'en devient le signe que par une convention tacite, mais libre; on auroit pu lui donner un sens tout contraire. Il y a une égale liberté sur le choix des moyens que l'on peut employer, pour exprimer la correlation des mots dans l'ordre de l'énonciation, & celle de leurs idées dans l'ordre analytique de la pensee. Mais les conventions une fois adoptées, c'est une obligation indispensable de les suivre dans tous les cas pareils; & il n'est plus permis de s'en départir que pour se conformer à quelque autre convention également autentique, qui déroge aux premieres dans quelque point particulier, ou qui les abroge entierement. De - là la possibilité & l'origine des différentes langues qui ont été, qui sont, & qui seront parlees sur la terre.
La Grammaire admet donc deux sortes de principes.
Les uns sont d'une verité immuable & d'un usage
universel; ils tiennent à la nature de la pensee
même; ils en suivent l'analyse; ils n'en sont que le
résultat. Les autres n'ont qu'une vérité hypothétique
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