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On dit que des vaisseaux faits avec cette terre ou grais de Normandie, composée d'un quart d'os caseinés, d'environ trois quarts de terre, & d'un neuvieme de sable, supporteront la plus grande violence du feu, & le refroidissement le plus subit, même l'immersion dans l'eau.
On peut aussi, selon le mémoire que nous analysons, substituer avec succès aux os calcinés la chaux, le plâtre, les coquilles, &c. L'auteur prétend encore qu'on peut sans inconvénient supprimer entierement l'addition de sable, parce que le grais dont il s'agit n'en contient déjà que trop.
Grais (Page 7:838)
GRAISIVAUDAN (Page 7:838)
GRAISIVAUDAN, pagus Gratianopolitanus, (Géog.) c'est - à - dire le territoire de Grenoble; c'est un pays de France dans le Dauphiné, dont Grenoble est la capitale; il s'étend entre les montagnes le long de l'Isere & du Drac; il est borné au N. O. par le Viennois, au N. & N. E. par la Savoie, à l'est par le Briançonnois, par le Gapençois, & au S. E. par l'Embrunois; ce pays n'a reconnu que les rois de Bourgogne, & sous leur autorité les évêques de Grenoble, jusqu'en l'an 1040 ou environ. Il est baigné par l'Isere, la Romagne, & le Drac. (D. J.)
GRAISSE (Page 7:838)
GRAISSE, s. f. (Econom. anim. Medecine.) on entend
vulgairement par ce terme la substance onctueuse,
de consistence fluide ou molle, qui se trouve
non - seulement dans les cavités du tissu cellulaire,
sous presque toute l'étendue des tégumens de la surface
du corps de l'homme & de la plûpart des animaux,
mais encore dans les cellules des membranes
qui enveloppent les muscles, qui pénetrent dans
l'interstice des fibres musculaires, dans les paquets
de cellules membraneuses dont sont couverts plusieurs
visceres, tels que les reins, le coeur, les intestins,
& principalement dans le tissu cellulaire des
membranes qui forment le mésentere, l'épiploon,
& ses dépendances. Voyez
Les Medecins distinguent deux sortes de graisse; l'une est celle dont la substance séparée de la masse des humeurs, sous forme d'huile tenue, perd peu de sa fluidité dans les cavités où elle se ramasse; elle y conserve toûjours une sorte de mouvement progressif qui la fait passer d'une cellule dans une autre, &
On observe que la moëlle, qui ne differe guere de
la graisse par sa nature, est aussi de différente espece
par rapport à sa consistence: celle qui est dans les
cellules osseuses des extrémités des os longs ou dans
celles des os plats, est toûjours sous forme fluide,
coulante comme de l'huile; au lieu que dans les grandes
cavités des os longs, elle a plus de consistence;
elle y est sous une forme presque solide, comme la
graisse de la seconde espece. Voyez
Dans quelque partie du corps animal que l'on trouve de la graisse, elle se présente toûjours renfermée dans des cellules membraneuses de figure ovale & un peu applaties, selon la remarque de Malpighi; les cavités de ces cellules ont toutes de la communication entre elles: les cellules elles - mêmes sont disposées de maniere qu'elles forment des couches, des enveloppes dans certaines parties; dans d'autres, elles sont entassées & forment comme des pelotons. Dans ces différentes dispositions, elles sont également renfermées dans des membranes extérieures qui les soûtiennent, & terminent l'étendue de leurs aggrégés. Tout ce composé forme les membranes adipeuses, qui sont d'une épaisseur & d'un volume plus ou moins grands selon le nombre & la capacité des cellules, & selon qu'elles sont plus ou moins remplies de la substance onctueuse qui forme la graisse; elles sont flasques & comme affaissées dans les sujets maigres.
Si on expose à l'action du feu une portion de membrane adipeuse bien pleine de graisse, lorsqu'elle est fondue & au point de bouillir, les cloisons membraneuses qui forment les cellules se rompent & laissent s'écouler un fluide qui paroit huileux, & qui lorsqu'il est encore chaud, est onctueux au tact; il ne peut point être mêlé avec l'eau, & y surnage; il est susceptible de s'enflammer & de nourrir la flamme; en se refroidissant il perd sa fluidité & prend de la consistence à - peu - pres comme le beurre, & peut devenir même beaucoup plus ferme selon les ammaux d'où il est tiré.
De tout cela on ne peut que conclure que la graisse est évidemment de la nature des huiles grasses; à quoi M. Cartheuser, dans sa matiere médicale, de unguinoso oleis & pinguibus, ajoûte qu'outre la substance huileuse il s'y trouve encore une substauce terreuse acide, qui donne à la graisse froide la consistance qu'elle est susceptible de prendre: ensorte que la solidité plus ou moins grande dépend du plus ou du moins de cette derniere substance qui s'y trouve mêlée. Il donne pour fondement de cette assertion, d'après l'expérience rapportée dans les mém. de l'académie des Sciences de Paris, 1719, ce qui arrive lorsqu'on mêle un sel ou un esprit acide avec de l'huile d'olives ou d'amandes douces, & qu'on les met un peu en digestion; savoir que ces huiles étant ensuite [p. 839]
Les parties huileuses qui sont destinées à fournir
la matiere de la graisse, sont pour cet effet séparées
de la masse du sang, comme la matiere de toutes les
autres secrétions: les injections anatomiques ne laissent
aucun doute à cet égard; étant faites dans les arteres
qui se distribuent aux membranes adipeuses, les
liqueurs injectées passent facilement & constamment
de ces arteres dans les cellules dont sont composées
les membranes, les remplissent & les parcourent
dans toute leur étendue par le moyen des communications
qui sont entre elles: la même chose arrive
aussi de l'injection faite dans les veines correspondantes.
C'est donc dans la partie où l'artere se change
en veine, que se fait la séparation des molécules
huileuses, & qu'elles entrent dans des conduits particuliers
destinés à les porter dans les cellules adipeuses.
Ces conduits & leurs orifices sont très - larges
à proportion du diametre des vaisseaux sanguins d'où
ils partent; ils sont aussi très - courts. Ainsi entre les
différentes parties du sang, qui est un fluide bien
hétérogene, celles qui sont le plus legeres, ou
qui ont le moins de densité, de gravité spécifique,
qui ont le mouvement le plus lent, & qui ont le
moins de disposition à conserver la direction de
celui qu'elles ont d'abord reçû, doivent, selon les
lois de l'Hydraulique, se porter, ou pour mieux dire,
être jettées vers les parois des vaisseaux, & pénétrer
dans les ouvertures collatérales, lorsqu'il s'en
trouve qui sont propres à les recevoir, tandis que
les parties les plus denses, les plus mobiles, suivent
l'axe du vaisseau, & s'écartent le moins de la direction
du mouvement qu'elles ont reçû. Ainsi les molécules
huileutes doivent enfiler les conduits adipeux,
les canaux secretoires des sucs graisseux, tandis
que les globules du sang continuent leur route dans
le milieu des arteres, pour passer dans les veines.
Voyez
Ces sucs étant continuellement portés dans les cellules adipeuses, s'y accumulent, les remplissent jusqu'à ce que ces cellules résistent à une trop grande dilatation, & se vuident dans les voisines à proportion que les premieres reçoivent de nouvelle matiere pour être distribuée aux suivantes, & ainsi
Et comme les sucs huileux en se séparant du sang, ne sont pas absolument dégagés des parties sereuses, puisqu'elles servent de véhicule à toutes les humeurs en général dans leur cours, ils ne pourroient pas prendre la consistance de graisse, s'ils ne se dépouilloient pas de ces parties qui leur deviennent inutiles & leur empêchent de former un tout homogene. La nature pourvoit à cette dépuration vraissemblablement, en faisant dans les cellules adipeuses mêmes une nouvelle secrétion des parties aqueuses par des vaisseaux collatéraux qui partent de ces cellules & reçoivent ces parties pour les porter dans les vaisseaux lymphatiques; ensorte que les sucs graisseux parviennent à s'épaissir de plus en plus à proportion qu'ils se dépurent davantage, & qu'ils perdent plus de leur mouvement progressif dans les différentes cavités des cellules qu'ils parcourent; & à mesure que les molécules huileuses se réunissent entre elles en vertu de leur analogie naturelle, sans aucun corps étranger intermédiaire, & acquierent plus de consistence: d'où s'ensuit enfin la formation complette de la substance onctueuse contenue dans ces cellules, qui devient une vraie graisse; ce qui peut être comparé à ce qui se fait dans certains arbres, dont les sucs abondans principalement en parties aqueuses dans le tronc, se filtrent dans les branches & dans l'écorce, de maniere que ces parties s'en separent entierement & qu'il en résulte des substances huileuses, inflammables, comme les baumes, les résines. La graisse tirée du corps des animaux n'est jamais dépouillée à ce point - là de son humidité: mais pour peu qu'elle soit exposée à l'action du feu pour en faire évaporer les parties aqueuses qui lui restent, elle devient aisement susceptible de prendre flamme.
Plusieurs physiologistes regardent la graisse ou les
sucs huileux, filtrés, & déposés dans les cellules des
différentes membranes adipeuses, comme une matiere
qui étant reportée de ces cellules par des veines
dans la masse des humeurs, est principalement
destinée à contribuer à la formation des globules rouges
du sang, & par conséquent à la nutrition. Voyez
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