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On employe quelquefois la graisse intérieurement à titre de remede; on donne des bouillons gras, par exemple, & du saindoux fondu contre l'action des poisons corrosiss.
On fait entrer les graisses fondues dans les lavemens adoucissans & relâchans; on les applique extérieurement comme résolutives, émollientes, & adoucissantes.
Les graisses sont la base la plus ordinaire des pomades, des onguens, des linimens; elles entrent dans quelques emplâtres.
On n'employe pas indifféremment les graisses de tous les animaux dans chacune de ces compositions pharmaceutiques; on demande au contraire toûjours une certaine graisse particuliere; & il y a du choix en effet quant à la perfection, à l'élégance, & surtout à la consistence du médicament, quoique ce choix soit assez indifférent par rapport à ses vertus medicinales.
On a cependant distingué les graisses de divers animaux par ces dernieres propriétés, & on a attribué à quelques - unes plusieurs vertus particulieres, à la graisse humaine, par exemple, à la graisse d'ours, des viperes, &c. Voyez les articles partieuliers.
La préparation des graisses qu'on veut conserver pour les usages medicinaux se fait ainsi. Prenez d'une graisse quelconque autant que vous voudrez, séparez - la des morceaux de peau, des gros vaisseaux, des tendons, &c. auxquels elle peut tenir; coupez - la par petits morceaux, battez - la dans un mortier de marbre, lavez - la plusieurs fois à froid avec de l'eau pure, faites - la fondre au bain - marie, passez - la à - travers un linge, & serrez - la dans un vaisseau convenable. (b)
Cette plante vient ordinairement dans les prés & dans des lieux humides; on la seme sur couche. Quand on la veut placet dans les jardins, elle se peut élever en pots, & fait assez bien. (K)
En effet, de quelques termes qu'il plaise aux différens peuples de la terre de faire usage, de quelque maniere qu'ils s'avisent de les modifier, quelque disposition qu'ils leur donnent: ils auront toûjours à rendre des perceptions, des jugemens, des raisonnemens; il leur faudra des mots pour exprimer les objets de leurs idées, leurs modifications, leurs corrélations; ils auront à rendre sensibles les différens points de vûe sous lesquels ils auront envisagé toutes ces choses; souvent le besoin les obligera d'employer des termes appellatifs & généraux, même pour exprimer des individus; & conséquemment ils ne pourront se passer de mots déterminatifs pour restraindre la signification trop vague des premiers. Dans toutes les langues on trouvera des propositions qui auront leurs sujets & leurs attributs; des termes dont le sens incomplet exigera un complément, un régime: en un mot, toutes les langues assujettiront indispensablement leur marche aux lois de l'analyse logique de la pensée; & ces lois sont invariablement les mêmes partout & dans tous les tems, parce que la nature & la maniere de proceder de l'esprit humain sont essentiellement immuables. Sans cette uniformité & cette immutabilité absolue, il ne pourroit y avoir aucune communication entre les hommes de différens siecles ou de différens lieux, pas même entre deux individus quelconques, parce qu'il n'y auroit pas une regle commune pour comparer leurs procédes respectifs.
Il doit donc y avoir des principes fondamentaux communs à toutes les langues, dont la verite indestructible est antérieure à toutes les conventions arbitraires ou fortuites qui ont donné naissance aux différens idiomes qui divisent le genre humain.
Mais on sent bien qu'aucun mot ne peut être le type essentiel d'aucune idce; il n'en devient le signe que par une convention tacite, mais libre; on auroit pu lui donner un sens tout contraire. Il y a une égale liberté sur le choix des moyens que l'on peut employer, pour exprimer la correlation des mots dans l'ordre de l'énonciation, & celle de leurs idées dans l'ordre analytique de la pensee. Mais les conventions une fois adoptées, c'est une obligation indispensable de les suivre dans tous les cas pareils; & il n'est plus permis de s'en départir que pour se conformer à quelque autre convention également autentique, qui déroge aux premieres dans quelque point particulier, ou qui les abroge entierement. De - là la possibilité & l'origine des différentes langues qui ont été, qui sont, & qui seront parlees sur la terre.
La Grammaire admet donc deux sortes de principes.
Les uns sont d'une verité immuable & d'un usage
universel; ils tiennent à la nature de la pensee
même; ils en suivent l'analyse; ils n'en sont que le
résultat. Les autres n'ont qu'une vérité hypothétique
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