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Il n'est pas d'usage que les juges interrompent la plaidoirie des gens du roi, quoique l'heure à laquelle l'audience finit ordinairement vienne à sonner; mais il y a des exemples que dans de grandes affaires les gens du roi ont eux - mêmes partagé leur plaidoirie en plusieurs audiences.
Dans les affaires où le ministere public est appellant ou demandeur, l'avocat de l'intimé ou du défendeur a la replique sur les gens du roi: mais il est aussi d'usage que ceux - ci ont la replique en dernier.
On dit communément que les gens du roi sont solidaires, c'est - à - dire qu'ils agissent & parlent toûjours en nom collectif; ils sont présumés se concerter entre eux pour les conclusions qu'ils doivent prendre.
Il y a néanmoins des exemples que dans la même affaire un des gens du roi n'a pas suivi les mêmes principes que son collegue, & s'est fait recevoir opposant à un arrêt rendu sur les conclusions des gens du roi. Le procureur général ou procureur du roi peut lui - même se faire recevoir opposant à un jugement rendu sur ses conclusions.
Le ministere des gens du roi est purement gratuit; excepté que dans les affaires civiles appointées, & dans les affaires criminelles où il y a une partie civile, leurs substituts ont des épices pour les conclusions.
On n'adjuge jamais de dépens ni de dommages & intérêts aux gens du roi; mais on ne les condamne aussi jamais à aucune amende, dépens, ni dommages & interêts.
Les gens du roi de chaque siége ont un parquet ou
chambre, dans lequel les avocats & procureurs vont
leur communiquer les causes où ils doivent porter la
parole: c'est aussi dans ce même lieu que l'on plaide
devant eux les affaires qui doivent être vuidées par
leur avis: les substituts y rapportent aussi au procureur
général ou au procureur du roi, si c'est dans un
siége insérieur, les affaires civiles & criminelles qui
leur sont distribuées. V.
Gens de Mer (Page 7:602)
Gens de l'Équipage (Page 7:602)
GENTES (Page 7:602)
GENTES, s. f. pl. terme de Charron; pour les grandes
roues, ce sont six pieces de bois d'orme formant
un cercle entier, & jointes ensemble par des fortes
chevilles: chaque partie démontée forme un sixieme
de cercle. Les petites roues sont à quatre ou à cinq
gentes. Voyez la
Gente de rond (Page 7:602)
GENTIANE (Page 7:602)
GENTIANE, s. f. gentiana, (Hist. nat. bot.) genre
de plante à fleur monopétale campaniforme, évasée ou tubulée & découpée. Le pistil sort du calice,
traverse le fond de la fleur, & devient un fruit membraneux,
ovoide, & pointu, compose de deux panneaux
& d'une capsule, & rempli de semences ordinairement
plates, rondes, & entourées d'un limbe.
Tournefort, inst. rei herb. Voyez
Les Botanistes comptent plusieurs especes de gentiane, dont quelques - unes sont cultivées dans les jardins des curieux, entr'autres la gentianelle, qui en vaut bien la peine; Bradley dit qu'elle est d'un si beau bleu, que l'outre - mer ne l'égale pas. On cultive aussi la grande gentiane jaune, gentiana major lutea de C. Bauh. Parkins. Tournef. Boerh. elle est employée des Medecins, & c'est celle qu'il nous suffira de décrire.
Ses racines sont longues, charnues, jaunâtres, un peu branchues, & fort ameres; ses fleurs ressemblent à celles de l'hellébore blanc; elles sont en grand nombre près de la racine, placées vis - à - vis les unes des autres le long de la tige, qu'elles embrassent en se réunissant par leur base; elles ont trois ou cinq nervures, comme les feuilles de plantain; elles sont unies, luisantes, ce qui les distingue des feuilles de l'hellébore blanc: ses tiges ont une à deux coudées, & quelquefois davantage; elles sont simples, lisses, & portent des fleurs qui naissent par tas au nombre de huit ou de dix, disposées en maniere d'anneaux; elles sont d'une seule piece, en forme de cloche, évasées, découpées en cinq quartiers, de couleur d'un jaune - pâle, garnies d'un pistil de même couleur, qui s'éleve du fond du calice à la hauteur d'un pouce, & perce la partie inférieure de la fleur: ce pistil devient ensuite un fruit membraneux, ovale, terminé en pointe, qui n'a qu'une loge: cette loge s'ouvre en deux panneaux, & est remplie de plusieurs graines rougeâtres, rondes, applaties, & bordées d'un feuillet membraneux.
Pline prétend que cette plante doit son nom à
Gentius roi d'Illyrie. Elle vient dans les Pyrénées,
dans les montagnes d'Auvergne, & sur - tout dans les
Alpes. Haller en donne une charmante description
poétique.
Je n'ajoûte qu'un mot sur la petite gentiane d'Amérique, à fleur bleue, gentiane la americana, flore coeruleo, parce que l'artifice & la précaution de la nature pour la conservation de son espece, paroissent en elle évidemment. Il ne faut pas douter que les capsules ne soient les meilleures défenses qu'on puisse imaginer pour la conservation des graines; car c'est dans cet étui qu'elles demeurent garanties des injures de l'air & de la terre, jusqu'à l'approche du tems le plus propre à les faire sortir. Alors aussi les graines mûres de cette plante sont répandues & semées en terre presqu'aussi exactement que le pourroit faire le plus habile semeur. Dès que la moindre humidité touche le bout de ces capsules, elles crevent avec force, sautent subitement, & par leur vertu élastique répandent les graines à une distance où elles rencontrent un lieu propre à les recevoir. C'est une observation faite par le chevalier Hans Sloane, pendant son séjour à la Jamaïque, sur les capsules de la gentiane de ces pays - là, & cette observation se trouve vérifiée par d'autres exemples semblables. (D. J.)
Gentiane (Page 7:602)
On préparoit un extrait de gentiane dès le tems de Dioscoride. Cet extrait contient la partie vraiment médicamenteuse de la plante, qui peut être administrée très - commodément sous cette forme.
La racine de gentiane entre dans les compositions suivantes de la pharmacopée de Paris; savoir l'eau générale, le décoctum amer, l'élixir de vitriol, le sirop de longue vie, le dioscordium, l'opiate de Salomon, la thériaque, la thériaque diatessaron, le mithridate, l'orviétan ordinaire, l'orvietanum proestantius, le baume oppodeldoc, la poudre arthritique amere. L'extrait entre dans la thériaque céleste. (b)
Gentiane (Page 7:603)
Cette plante est absolument inusitée parmi nous.
Usage chirurgical de la racine de gentiane. C'est un
fort bon dilatant pour aggrandir un ulcere fistuleux,
& en entretenir l'ouverture. Voyez
GENTIERE (Page 7:603)
GENTIERE, f. f. outil de Charron; ce sont quatre
morceaux de bois enchâssés quarrément, aux quatre
coins desquels sont posées quatre chevilles qui servent
à embrasser plusieurs gentes accolées les unes
à côté des autres, pour y percer des mortaises, après
les avoir assujetties des quatre côtés avec des coins.
Voyez la fig.
GENTIL (Page 7:603)
GENTIL, s. m. (Hist. anc.) payen qui adore les
idoles. Voyez
Les Hébreux appelloient gentes, nations, tous les autres peuples de la terre, tout ce qui n'étoit pas israélite ou hébreu. Il y en a qui disent que les Gentils ont été appellés de ce nom, par opposition aux Juifs & aux Chrétiens, qui ont une loi positive qu'ils suivent dans leur religion; au lieu que les Gentils n'ont que la loi naturelle, & celle qu'ils s'imposent librement à eux - mêmes: Gentiles quia sunt & geniti fuerunt.
Les Juifs se servoient du mot de gentil dans le sens
que les Chrétiens employent celui d'infidele. S. Paul
est appellé le docteur & l'apôtre des Gentils; c'est ainsi
qu'il s'appelle lui - même, Rom. xj. 13.
La vocation des Gentils à la foi a été prédite dans l'ancien Testament, comme elle s'est accomplie dans le nouveau. Voyez Ps. ij. 8. Is. ij. 2. Joel, ij. 29. Matth. viij. 2. xij. 18. Act. xj. 18. xiij. 47. 48. xxviij. 28. Rom. j. 5. iij. 29. xj. 12. 13. 25. Eph. ij. Apoc. xj. 2. xxij. 2.
Dans le Droit & dans l'Histoire romaine, le nom de gentil, gentilis, signifie quelquefois ceux que les Romains appelloient barbares, soit qu'ils fussent leurs alliés ou non. Dans Ammien, dans Ausone, & dans la notice de l'Empire, il est parlé des Gentils dans le sens qui vient d'être expliqué.
Les Romains ont aussi appellé Gentils, les étrangers qui n'étoient pas sujets de l'Empire, comme on le voit dans le code théodosien, au traité de nuptiis Gentilium, où gentiles est opposé à provinciales, c'est - à - dire aux habitans des provinces de l'Empire.
Ce mot ne s'est introduit dans le latin & dans le grec, où il est aussi en usage, que depuis l'établissement du Christianisme, & il est pris de l'Ecriture. Dictionn. de Trévoux & de Chambers. (G)
Gentils (Page 7:603)
GENTIL - DONNES (Page 7:603)
* GENTIL - DONNES, s. f. pl. (Hist. ecclésiast.) religieuses de l'ordre de saint Benoît. Elles ont trois maisons à Venise. Ces maisons sont composées des filles des sénateurs & des premieres maisons de la république; c'est ce qui les a fait appeller gentil - donnes, ou les couvents des dames nobles. Le premier fut fondé par les ducs de Venise, Ange & Justinien Partiapace, en 819.
GENTILHOMME (Page 7:603)
GENTILHOMME, s. m. (Jurisp.) nobilis genere, signifie celui qui est noble d'extraction, à la différence de celui qui est annobli par charge ou par lettres du prince, lequel est noble sans être gentilhomme; mais il communique la noblesse à ses enfans, lesquels deviennent gentilshommes.
Quelques - uns tirent l'étymologie de ce mot du latin gentiles, qui chez les Romains signifioit ceux qui étoient d'une même famille, ou qui prouvoient l'ancienneté de leur race. Cette ancienneté que l'on appelloit gentilitas, étoit un titre d'honneur; mais elle ne formoit pas une noblesse, telle qu'est parmi nous la noblesse d'extraction: la noblesse n'étoit même pas héréditaire, & ne passoit pas les petitsensans de celui qui avoit été annobli par l'exercice de quelque magistrature.
D'autres veulent que les titres d'écuyers & de gentilshommes ayent été empruntés des Romains, chez lesquels il y avoit deux sortes de troupes en considération, appellées scutarii & gentiles. Il en est parlé dans Ammian - Marcellin, sous le regne de Julien l'Apostat, qui fut assiégé en la ville de Sens par les Sicambriens, lesquels savoient scutarios non adesse nec gentiles, per municipia distributos.
Enfin une troisieme opinion qui paroît mieux fondée,
est que le terme de gentilshommes vient du latin
gentis homines, qui signifioit les gens dévoüés au ser<pb->
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