ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ploye intérieurement ni sa décoction ni son suc, à cause de sa grande amertume; mais on les applique extérieurement pour mondifier les plaies & les ulceres. Ces liqueurs fournissent aussi de bons collyres dans les legeres inflammations des yeux.

On préparoit un extrait de gentiane dès le tems de Dioscoride. Cet extrait contient la partie vraiment médicamenteuse de la plante, qui peut être administrée très - commodément sous cette forme.

La racine de gentiane entre dans les compositions suivantes de la pharmacopée de Paris; savoir l'eau générale, le décoctum amer, l'élixir de vitriol, le sirop de longue vie, le dioscordium, l'opiate de Salomon, la thériaque, la thériaque diatessaron, le mithridate, l'orviétan ordinaire, l'orvietanum proestantius, le baume oppodeldoc, la poudre arthritique amere. L'extrait entre dans la thériaque céleste. (b)

Gentiane

Gentiane, (petite) ou Gentiane - croisette, (Mat. médicale.) La racine de petite gentiane est très estimée par les modernes, dit Ray, contre la peste & la morsure des animaux venimeux. Mathiole assûre que cette racine étant pilée & appliquée sur le bas - ventre en forme de cataplasme, est un remede éprouvé contre les vers des intestins; & que la plante fraîche pilée ou séchée, & pulverisée, est d'une grande efficacité contre les ulceres écroüelleux.

Cette plante est absolument inusitée parmi nous.

Usage chirurgical de la racine de gentiane. C'est un fort bon dilatant pour aggrandir un ulcere fistuleux, & en entretenir l'ouverture. Voyez Dilatans & Dilatation. Pour completer sommairement ces articles, nous devons remarquer que la dilatation des sinus fistuleux convient principalement à ceux qui sont environnés de toutes parts de parties respectables, telles que sont les nerfs, les gros vaisseaux, les tendons, les ligamens, &c. Le seul moyen de conserver une ouverture nécessaire contre les progrès de la réunion, est l'usage des dilatans. On dilate, & l'on entretient une ouverture dilatée, pour deux vûes générales; 1°. pour attendre une exfoliation ou un corps étranger, dont l'extraction ou la sortie se doivent différer; 2°. pour conserver dans certains cas une issue aux écoulemens, & une entrée aux secours nécessaires à la cure. Ce sont ordinairement des cannules qui remplissent cette seconde vûe. La racine de gentiane s'employe particulierement pour écarter & forcer, pour ainsi dire, la plaie ou l'ulcere à devenir plus large. Elle n'a pas l'inconvénient de l'éponge préparée, qui acquiert dans un sinus où on l'a mise, cinq ou six fois autant de volume qu'elle en avoit en l'y mettant; & comme elle se gonfle plus où elle trouve moins de résistance, on a quelquefois beaucoup de peine à la retirer. La racine de gentiane introduite dans une plaie, se gonfle, à la vérité; mais elle ne peut pas acquérir un si grand volume, capable de mettre trop de disproportion. Elle mérite d'ailleurs des préférences sur l'éponge préparée, parce qu'elle a une qualité détersive & antiputride; elle détruit les chairs fongueuses & calleuses. La poudre de racine de gentiane mise sur les fontanelles ou cauteres dont la suppuration se tarit, ranime les chairs, & produit de nouveau une exudation purulente; on peut en former des boules en forme de pois, pour mettre dans le creux de ces ulceres artificiels. (I)

GENTIERE

GENTIERE, f. f. outil de Charron; ce sont quatre morceaux de bois enchâssés quarrément, aux quatre coins desquels sont posées quatre chevilles qui servent à embrasser plusieurs gentes accolées les unes à côté des autres, pour y percer des mortaises, après les avoir assujetties des quatre côtés avec des coins. Voyez la fig. Planche du Charron.

GENTIL

GENTIL, s. m. (Hist. anc.) payen qui adore les idoles. Voyez Idole, Payen, Dieu

Les Hébreux appelloient gentes, nations, tous les autres peuples de la terre, tout ce qui n'étoit pas israélite ou hébreu. Il y en a qui disent que les Gentils ont été appellés de ce nom, par opposition aux Juifs & aux Chrétiens, qui ont une loi positive qu'ils suivent dans leur religion; au lieu que les Gentils n'ont que la loi naturelle, & celle qu'ils s'imposent librement à eux - mêmes: Gentiles quia sunt & geniti fuerunt.

Les Juifs se servoient du mot de gentil dans le sens que les Chrétiens employent celui d'infidele. S. Paul est appellé le docteur & l'apôtre des Gentils; c'est ainsi qu'il s'appelle lui - même, Rom. xj. 13. « Tant que je serai l'apôtre des Gentils, je travaillerai à rendre illustre mon ministere ».

La vocation des Gentils à la foi a été prédite dans l'ancien Testament, comme elle s'est accomplie dans le nouveau. Voyez Ps. ij. 8. Is. ij. 2. Joel, ij. 29. Matth. viij. 2. xij. 18. Act. xj. 18. xiij. 47. 48. xxviij. 28. Rom. j. 5. iij. 29. xj. 12. 13. 25. Eph. ij. Apoc. xj. 2. xxij. 2.

Dans le Droit & dans l'Histoire romaine, le nom de gentil, gentilis, signifie quelquefois ceux que les Romains appelloient barbares, soit qu'ils fussent leurs alliés ou non. Dans Ammien, dans Ausone, & dans la notice de l'Empire, il est parlé des Gentils dans le sens qui vient d'être expliqué.

Les Romains ont aussi appellé Gentils, les étrangers qui n'étoient pas sujets de l'Empire, comme on le voit dans le code théodosien, au traité de nuptiis Gentilium, où gentiles est opposé à provinciales, c'est - à - dire aux habitans des provinces de l'Empire.

Ce mot ne s'est introduit dans le latin & dans le grec, où il est aussi en usage, que depuis l'établissement du Christianisme, & il est pris de l'Ecriture. Dictionn. de Trévoux & de Chambers. (G)

Gentils

* Gentils, (philosophie des) Voyez les articles Philosophie des Grecs, des Romains , & l'article Histoire de la Philosophie en général.

GENTIL - DONNES

* GENTIL - DONNES, s. f. pl. (Hist. ecclésiast.) religieuses de l'ordre de saint Benoît. Elles ont trois maisons à Venise. Ces maisons sont composées des filles des sénateurs & des premieres maisons de la république; c'est ce qui les a fait appeller gentil - donnes, ou les couvents des dames nobles. Le premier fut fondé par les ducs de Venise, Ange & Justinien Partiapace, en 819.

GENTILHOMME

GENTILHOMME, s. m. (Jurisp.) nobilis genere, signifie celui qui est noble d'extraction, à la différence de celui qui est annobli par charge ou par lettres du prince, lequel est noble sans être gentilhomme; mais il communique la noblesse à ses enfans, lesquels deviennent gentilshommes.

Quelques - uns tirent l'étymologie de ce mot du latin gentiles, qui chez les Romains signifioit ceux qui étoient d'une même famille, ou qui prouvoient l'ancienneté de leur race. Cette ancienneté que l'on appelloit gentilitas, étoit un titre d'honneur; mais elle ne formoit pas une noblesse, telle qu'est parmi nous la noblesse d'extraction: la noblesse n'étoit même pas héréditaire, & ne passoit pas les petitsensans de celui qui avoit été annobli par l'exercice de quelque magistrature.

D'autres veulent que les titres d'écuyers & de gentilshommes ayent été empruntés des Romains, chez lesquels il y avoit deux sortes de troupes en considération, appellées scutarii & gentiles. Il en est parlé dans Ammian - Marcellin, sous le regne de Julien l'Apostat, qui fut assiégé en la ville de Sens par les Sicambriens, lesquels savoient scutarios non adesse nec gentiles, per municipia distributos.

Enfin une troisieme opinion qui paroît mieux fondée, est que le terme de gentilshommes vient du latin gentis homines, qui signifioit les gens dévoüés au ser<pb->

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