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Enfin divers interpretes, Calmet, Beausobre, Lenfant, & plusieurs autres anciens & modernes, regardent cette action de J. C. comme une action symbolique de la réprobation des Juifs, une leçon qu'il leur donne s'ils vionnent à ne pas porter le fruit des bonnes oeuvres. La nation judaïque est le figuier; le figuier dont nous parlons n'avoit que des feuilles, en quoi il ressembloit aux Juifs, qui n'avoient que les apparences de la religion & de la piété.
Théophraste, hist. plant. lib. IV. cap. ij. & Pline, lib. XIII. cap. viij. & lib. XV. cap. xviij parlent d'une sorte de figuiers toûjours verds & toûjours chargés de fruits; les uns mûrs & fort avancés, selon la saison; & les autres en fleurs ou en boutons. Dans la Palestine où l'hyver est fort tempéré, & où le pays est fort chaud, Jesus - Christ pouvoit espérer de trouver quelques figues précoces à un figuier de cette espece.
Suivant cette idée, S. Marc ne rend point ici la
raison pourquoi Notre Sauveur ne trouva point de
figues à ce figuier, mais pourquoi il s'adresse plûtôt
à ce figuier - là qu'à un figuier d'une autre espece, à un
figuier plus tardif; c'est parce que ce n'étoit pas la saison
des figues ordinaires, au lieu qu'il pouvoit se flater
d'en trouver sur cette espece de figuier. Ces paroles
donc, car ce n'étoit pas la saison des figues, c'est - à - dire des figues ordinaires, sont une parenthese de l'historien;
parenthese que S. Matthieu (ch. xxj. V. 19.)
n'a point mise en rapportant le même fait de la malédiction du figuier. Cette interprétation concilie les
deux historiens sacrés, & n'a rien qui blesse dans la
conduite de Jesus - Christ. C'est ainsi qu'au défaut de
l'érudition qui laissoit encore des nuages, la connoissance
de la Botanique est venue pour les dissiper.
Article de M. le Chevalier
FIGURABILITÉ (Page 6:748)
FIGURABILITÉ, s. f. (Physiq.) On appelle ainsi
cet attribut essentiel des corps, qui confiste 1°. en ce
qu'ils ne peuvent exister sans avoir une certaine fi.
gure; 2°. en ce que telle ou telle figure particuliere
n'est pas nécessaire à leur existence, & qu'on peut
leur supposer celle qu'on voudra. La figure ronde est
essentielle à un globe entant que globe, mais non enrant
que portion de matiere. Voyez
FIGURANT, ANTE (Page 6:748)
FIGURANT, ANTE, adj. terme d'Opera; c'est le nom qu'on donne aux danseurs qui figurent dans les corps d'entrées, parce que le corps d'entrée dessine dans sa danse des figures diverses.
Les maîtres de ballets ont senti eux - mêmes combien
les figures étoient nécessaires à leurs corps d'entrée.
N'ayant pour l'ordinaire rien à dessiner dans les
compositions, ils ont recours à l'imagination, & ils
font figurer leurs danseurs trois à trois, quatre à quatre,
&c. Quelque fertile cependant que soit l'imagination
d'un compositeur en ce genre, il faut nécessairement
qu'il se répete bientôt, lorsqu'il ne peut
employer des danseurs que pour danser. Il faut des
actions pour animer la danse; elle perd la plus grande
partie de son agrément, & cesse d'être dans sa nature,
lorsqu'elle n'exprime rien & qu'elle ne fait que
des pas. Voyez
FIGURATIF (Page 6:748)
FIGURATIF, (Jurisp.) en style de Palais, se dit de
ce qui représente la figure de quelque chose, comme
un plan figuratif d'une maison, c'est - à - dire la figure
de cette maison représentée en relief, en petit, à la
différence d'un simple plan géométral, qui ne figure
que l'emplacement de la maison par des lignes. Voy.
FIGURATIVE (Page 6:748)
FIGURATIVE, adj. pris sub. terme de Grammaire,
Telle est l'idée que l'on doit avoir de la figurative
en grec: cependant la plûpart des Grammairiens donnent
aussi le nom de figurative aux consonnes qui leur
ont donné lieu d'imaginer six conjugaisons différentes
des verbes barytons. Dans chaque conjugaison il y a
trois figuratives, celle du présent, celle du futur, &
celle du prétérit; mais la conjugaison a aussi ses figuratives, qui la distinguent d'une autre conjugaison:
ainsi
FIGURE (Page 6:748)
FIGURE, s. f. (Physique.) se dit de la forme extérieure
des corps; je dis extérieure, les anciens philosophes
ayant distingué par ce moyen la figure de la
forme proprement dite, qui n'est autre chose que
l'arrangement intérieur de leurs parties. Plusieurs
philosophes modernes ont prétendu que les corps ne
différoient les uns des autres, que par l'arrangement
& la figure de leurs particules. Sur quoi voyez l'article
Figure (Page 6:748)
Dans la premiere, il signifie en général un espace
terminé de tous côtés, soit par des surfaces, soit par
des lignes. S'il est terminé par des surfaces, c'est un
solide; s'il est terminé par des lignes, c'est une surface: dans ce sens les lignes, les angles ne sont point
des figures. La ligne, soit droite, soit courbe, est plûtôt
le terme & la limite d'une figure, qu'elle n'est une
figure. La ligne est sans largeur, & n'existe que par
une abstraction de l'esprit; au lieu que la surface,
quoique sans profondeur, existe, puisque la surface
d'un corps est ce que nous en voyons à l'extérieur.
Voy.
Au reste on applique encore plus souvent, en Géométrie, le nom de figure aux surfaces qu'aux solides, qui conservent pour l'ordinaire ce dernier nom. Or une surface est un espace terminé en tout sens par des lignes droites ou courbes: ainsi on peut, suivant l'acception la plus ordinaire, définir la figure, un espace terminé en tout sens par des lignes.
Si la figure est terminée en tout sens par des lignes droites, on l'appelle surface plane: cette condition, en tout sens, est ici absolument nécessaire, car il faut que l'on puisse en tout sens appliquer une ligne droite à la figure pour qu'elle soit plane; en effet une figure pourroit être terminée extérieurement par des lignes droites, sans être plane: telle seroit une voûte qui auroit un quarré pour base.
Si on ne peut appliquer une ligne droite en tout
sens à la surface, elle se nomme figure courbe, & plus
communément surface courbe. Voyez
Si les figures planes sont terminées par des lignes
droites, en ce cas on les nomme figures planes rectilignes, ou simplement figures rectilignes: tels sont le
triangle, le parallélogramme, & les polygones quelconques,
&c. Si les figures planes sont terminées par
des lignes courbes, comme le cercle, l'ellipse, &c.
on les nomme figures planes curvilignes. Voy.
On appelle côtés d'une figure, les lignes qui la terminent: cette dénomination a lieu sur - tout quand
ces lignes sont droites. Elle n'a guere lieu pour les
surfaces courbes, que dans le triangle sphérique.
Figure équilatere ou équilatérale, est celle dont les
côtés sont égaux. Figures équilateres sont celles dont
les côtés sont égaux, chacun à son correspondant.
Voyez
Figure (Page 6:749)
Il y a un art à bien faire les figures de Géométrie, à éviter les points d'intersection équivoques, & les points qui sont trop près l'un de l'autre, & qu'on ne peut distinguer commodément par des lettres; à éviter aussi les positions de lignes qui peuvent induire le lecteur en erreur, comme de faire paralleles ou perpendiculaires les lignes qui ne le doivent pas être nécessairement; à marquer par des lettres sembla<cb->
La difficulté est encore plus grande, sr on a des solides ou des plans différens à représenter. La difficulté du relief & de la perspective empêche souvent que ces figures ne soient bien faites. On peut y remédier par des ombres, qui font sortir les différentes parties, & marquent différens plans: mais les ombres ont un inconvénient, c'est celui d'être souvent trop noires, & de cacher les lignes qui doivent y être tirées, & les points qui désignent ces lignes.
Les figures en bois, gravées à côté de la démonstration, & répétées à chaque page si la démonstration en a plusieurs, sont plus commodes que les figures placées à la fin du livre, même lorsque ces figures sortent entierement. Mais d'un autre côté, les figures en bois ont communément le desavantage d'être mal faites, & d'avoir peu de netteté. (O)
Figure (Page 6:749)
Figures des Syllogismes (Page 6:749)
Figure de la Terre (Page 6:749)
Nous n'entrerons point dans le détail des opinions extravagantes que les anciens ont eues, ou qu'on leur attribue sur la figure de la Terre. On peut s'en instruire dans l'Almageste de Riccioli & ailleurs. Anaximandre, dit - on, crut la terre semblable à une colonne, Leucippe à un cylindre, Cléanthe à un cone, Héraclite à un esquif, Démocrite à un disque creux, Anaximene & Empedocle à un disque plat, enfin Xenophane de Colophon s'est imaginé qu'elle avoit une racine infinie sur laquelle elle portoit. Cette derniere opinion rappelle celle des peuples indiens, qui croyent la terre portée sur quatre éléphans. Mais on nous permettra de douter que la plûpart des philosophes qu'on vient de nommer, ayent eu des idées si absurdes. L'Astronomie avoit déjà fait de leur tems de grands progrès, puisque Thales qui les précéda, avoit prédit des éclipses. Or il n'est pas vraissemblable, ce me semble, que dans des tems où l'Astronomie étoit déjà si avancée, on fût encore si ignorant sur la figure de la Terre; car on va voir que les premieres observations astronomiques ont dû faire connoître qu'elle étoit ronde en tout sens. Aussi Aristote qui a été contemporain, ou même prédécesseur de plusieurs des philosophes nommés ci - dessus, établit & prouve la rondeur de la terre dans son second livre de coelo, chap. xjv. par des raisons très - solides, & àpeu - près semblables à celles que nous allons en donner.
On s'apperçut d'abord que parmi les étoiles qu'on
voyoit tourner autour de la terre, il y en avoit quelques - unes qui restoient toûjours dans la même
place, ou à - peu - près, & que par conséquent toute
la sphere des étoiles tournoit autour d'un point fixe
dans le ciel; on appella ce point le pole; on remarqua
bien - tôt après, que lorsque le soleil se trouvoit
chaque jour dans sa plus grande élévation au - dessus
de notre tête, il étoit constamment alors dans
le plan qui passoit par le pole & par une ligne àplomb; on appella ce plan méridien: on observa ensuite
que quand on voyageoit dans la direction du
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