ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Etoilé (Page 6:68)

Etoilé, à la Monnoie, se dit d'un flane qui recevant le coup de balancier, s'ouvre ou se casse par un défaut de recuite. Voyez Recuire.

ETOLE (Page 6:68)

ETOLE, s. f. (Hist. eceles.) ornement sacer dotal que les curés, dans l'Eglite romaine, portent par - dessus le surplis, & qui est, selon quelques - uns, une mar que de la supériorité qu'ils ont chacun dans leur paroisse. Le P. Thomassin prétend au contraire que l'étole paroit plus affectée à l'administration des sacremens, qu'à marquer la jurisdiction. Thomass. Discipl. eccl. part. IV. liv. I. ch. xxxvij.

Ce mot vient du grec ZOLH, qui signifie une robe longue; &, en effet, chez les anciens Grecs & Romains l'étole étoit un manteau commun même aux femmes, & nous l'avons confondu avec l'orarium, qui étoit une bande de linge dont se servoient tous ceux qui vouloient être propres, pour arrêter la sueur autour du cou & du visage, & dont les empereurs faisoient quelquefois des largesses au peuple romain, comme le remarque M. Fleury. Moeurs des Chretiens, tit. xlj.

L'étole ainsi changée de forme, est aujourd'hui une longue bande de drap ou d'étoffe précieuse, large de quatre doigts, bordée ou galonnee, & terminée à chaque bout par un demi - cercle d'étoffe d'enviton un demi - pié de large, sur chacun desquels est une croix en broderie ou autrement. Il y a aussi une croix à l'endroit de l'étole qui répond à la nuque du cou, & qui est garni d'un linge blanc, ou d'une dentelle de la longueur d'un pie ou environ. L'étole se passe sur le cou, & pend egalement par - devant perpendiculairement à droite & à gauche, tombant presque jusqu'aux pies, si ce n'est à la mesie, où les pretres la croisent sur l'estomac, & les diacres la portent passee en écharpe de l'epaule gauche sous le bras droit.

L'étole des anciens étoit, comme nous avons de à dit, sort différente de celles d'aujourd'hui; il paroît même que c'etoit quelquefois un ornement sort riche, & un habit de ceremonie que les rois donnoient à ceux qu'ils vouloient honorer: de - là ces expressions de l'Ecriture, stolam glorioe inauit eum. Les monarques d'Orient sont encore aujourd'hui dans l'usage de donner des vestes & des pelisses fort riches aux princes & aux ambassadeurs.

L'usage ou le droit qu'ont les curés de porter l'étole, n'est pas uniforme par - tout. Le premier concile de Milan ordonna aux prêtres de n'administrer les sacremens qu'en surplis & en étole; ce que le cinquieme de la même ville, & celui d'Aix en 1585, enjoignirent même aux réguliers qui entendent les confessions. Les constitutions synodales de Roüen, celles d'Eudes de Paris, les conciles de Bude en 1279, de Roüen en 1581, de Reims en 1583, font assister les curés au synode avec une étole. Le concile de Cologne, en 1280, ne donne l'étole qu'aux abbés, aux prieurs, aux archiprêtres, aux doyens. Le synode de Nîmes ne donne pas non plus d'étole aux curés. En Flandres & en Italie les prêtres prêchent toûjours en étole. S. Germain, patriarche de Constantinople, dans ses explications mystiques des habits sacerdotaux, dit que l'étole représente l'humanité de Jesus - Christ teinte de son propre sang. D'autres veulent qu'elle soit une figure de la longue robe que portoit le grand - prêtre des Juifs. Thomass. Discipl. de l'Egl. part. IV. liv. I. ch. xxxvij. (G)

Etole (Page 6:68)

Etole, (Hist. mod.) ordre de chevalerie institué par les rois d'Arragon. On ignore le nom du prince qui en fut l'instituteur, le tems de sa création, aussi - bien que le motif de son origine, & les marques de sa distinction; on conjecture seulement qu'elles consistoient principalement en une étole ou manteau fort riche, & que c'est de - là que cet ordre a tiré son nom; les plus anciennes traces qu'on en trouve, ne remontent pas plus haut qu'Alphonse V. qui commença à regner en 1416. Justiniani prétend que cet ordre a commencé vers l'an 1332.

Etole d (Page 6:68)

Etole d'Or, (Ordre militaire à Venise.) ainsinommé à cause d'une étole d'or que les cheval ers portent sur l'épaulè gauche, & qui tombe jusqu'aux genoux par - devant & par - derriere, & large d'une palme & demie. Personne n'est elevé à cet ordre, s'il n'est patricien ou noble Venitien. Justiniani remarque qu'on ignore l'époque de son institution.

ETONNEMENT (Page 6:68)

* ETONNEMENT, s. m. (Morale.) c'est la plus forte impression que puisse exciter dans l'ame un evenement imprévû. Selon la nature de l'evenement, l'étonnement dégénere en surprise, ou est accompagné de joie, de crainte, d'admiration, de desespoir.

Il se dit aussi au physique de quelque commotion intestine, ainsi que dans cet exemple: j'eus la tête étonnée de ce coup; & dans celui - ci: cette piece est. étonnée, où il signifie une action du feu assez sorie pour determiner un corps à perdre la couleur qu'il a, & à commencer de prendre celle qu'on se proposoit de lui donner.

Etonnement de Sabot (Page 6:68)

Etonnement de Sabot, (Manége, Maréchall.) secousse, commotion que soustre le pié en heurtant contre quelques corps très durs; ce qui peut principalement arriver lorsque, par exemple, le cheval, en éparant vigoureusement, atteint de ses deux piés de derriere, ensemble ou séparément, un mur qui se trouve à sa portée & derriere lui.

Cet évenement n'est très - souvent d'aucune conséquence; il en résulte néanmoins quelquetois des maladies très - graves. La violence du heurt peut en effet occasionner la rupture des fibres & des petits vaisseaux de communication du sabot & des tégumens, ainsi que des expansions aponévrotiques du pié. Alors les humeurs s'extravasent, & détruisent toujours de plus en plus, par leur affluence, toutes les connexions. Ces mêmes humeurs croupies, perverties, & changées en pus, corrodent encore par leur acrimonie toutes les parties; elles forment des vuides, elles don ent lieu à des fusées, & se frayent enfin un jour à la portion supérieure du sabot, c'est - à - dire à la couronne: c'est ce que nous appellons proprement souffler au poil.

Si nous avions été témoins du heurt dont il s'agit, la cause maladive ne seroit point du nombre de celles que nous ne saisissons que difficilement, & nous attribuerions sur le champ la claudication de l'animal à l'ébranlement que le coup a suscité; mais nous ne sommes pas toujours certains de trouver des éclaircissemens dans la sincérité de ceux qui ont provoqué le mal, & qui sont plus ou moins ingénus, selon l'intérêt qu'ils ont de déguiser leur faute & leur imprudence: ainsi nous devons, au défaut de leur aveu, rechercher. des signes qui nous le décelent.

Il n'en est point de véritablement univoques, car la claudication, l'augmentation de la douleur, la difficulté de se reposer sur la partie, sa chaleur, l'engorgement du tégument à la couronne, la fievre, l'éruption de la matiere, capable de dessouder l'ongle, si l'on n'y remédie, sont autant de symptomes non moins caractéristiques dans une foule d'autres cas, que dans celui dont il est question. On peut cependant, en remontant à ce qui a précédé, & en examinant si une enclouûre, ou des scymes saignantes, ou l'encastelure, ou des chicots, ou des maladies qui peuvent être suivies de dépôts, ou une infinité d'autres maux qui peuvent affecter le pié de la même maniere, n'ont point eu lieu; décider avec une sorte de précision, & être assûré de la commotion & de l'étonnement.

Dès le moment du heurt, où il n'est que quelques fibres lésées, & qu'une legere quantité d'humeur ex<pb-> [p. 69] travasée, on y pare aisément en employant les remedes confortatifs & résolutifs, tels que ceux qui composent l'emmiellure suivante.

« Prenez poudre de plantes aromatiques, deux livres; farines résolutives, qui sont celles de feve, d'orobe, de lupin & d'orge, demi - livre: faites bouillir le tout dans du gros vin, & ajoûtez - y miel commun, six onces, pour l'emmiellure, que vous fixerez sur la solle ».

Ce cataplasme cependant ne sauroit remplir toutes nos vûes. Il est absolument important de prévenir les essorts de la matiere, qui pourroit souffler au poil dans l'instant même où nous ne nous y attendrions pas; & pour nous précautionner contre cet accident, nous appliquerons sur la couronne l'emmiellure répercussive que je vais décrire.

« Prenez feuilles de laitue, de morelle & de plantain, une poignée; de joubarbe, demi - poignée: faites bouillir le tout dans une égale quantite d'eau & de vinaigre: ajoûtez - y de l'une des quatre farines résolutives, trois onces, & autant de miel ».

Mais les humeurs peuvent être extravasees de maniere à former une collection & à suppurer: alors il faut promptement sonder avec les triquoises toute la circonférence & la partie inferieure de l'ongle, & observer non - seulement le lieu où il y a le plus de chaleur, mais celui qui nous paroît le plus sensible, afin d'y faire promptement une ouverture avec le boutoir ou avec la gouge, ouverture qui offrira une iffue à la matiere, & qui nous fournira le moyen de conduire nos médicamens jusqu'au mal même. Supposons de plus que cette matiere se soit déjà ouvert une voie par la corrosion du tissu de la peau vers la couronne; nous n'en ouvrirons pas moins la solle, & cette contre - ouverture facilitera la détersion du vuide & des parties uicerées, puisque nous ne pourrons qu'y faire parvenir plus aisément les injections vulneraites que nous y adresserons. On évitera, ainsi que je l'ai dit, relativement aux plaies suscitees par les chicots, les encloüures, &c. (voyez Enclouure), les remedes gras, qui hâteroient la ruine des portions aponévrotiques, qui s'exfolient souvent ensuite de la suppuration (voyez Filandrf); & l'on n'emplovera dans les panfemens que l'essence de terebenthine, les spiritueux, la teinture de myrrhe & d'aloes, &c. Si l'on apperçoit des chairs molles, on les consumera en pénetrant aussi profondément dans le pié qu'il sera possible, avec de l'alun en poudre, ou quelqu'autre cathérétique convenable; & en suivant cette route on pourra espérer de voir bientôt une cicatrice, soit à la couronne, soit à la solle, qui n'aura pas moins de solidité que n'en avoient les parties détruites.

La saignée précédant ces traitemens, s'opposera à l'augmentation du mal, favorisera la résolution de l'humeur stagnante, & calmera l'inflammation.

Enfin il est des cas où les progrès font tels, que la chûte de l'ongle est inévitable. Je ne dirai point, avec M. de Soleysel, qu'alors le cheval est totalement perdu; mais je laisserai agir la nature, sur laquelle je me reposerai du soin de cette chûte & de la régénération d'un nouveau pié. Deux expériences m'ont appris qu'elle ne demande qu'à être aidée dans cette opération; ainsi j'userai des médicamens doux; je tempérerai la terebenthine dont je garnirai tout le pié, en y ajoûtant des jaunes d'oeufs & de l'huile rosat: mes pansemens en un mot seront tels, que les chairs qui sont à découvert, & qui sont d'abord très vives, n'en seront point offensées; & ensuite de la guérison on distinguera avec peine le pié neuf de celui qui n'aura été en proie à aucun accident.

Il seroit assez difficile, au surplus, de prescrire ici & à cet égard une méthode constante; je ne pourrois détailler que des regles générales, dont la variété des circonstances multiplie les exceptions. Quand on connoît l'immense étendue des difficultés de l'art, on avoue aisément qu'on ne peut rien; on se dépouille de ces vaines idées que nous fuggere un amour - propre mal entendu, pour s'en rapporter à des praticiens habiles, que le savoir & l'expérience placent toujours en quelque façon au - dessus de tous ses évenemens nouveaux & inattendus qui surviennent. (e)

ETOQUIAU (Page 6:69)

ETOQUIAU, s. m. (Horlogerie.) signifie en général, parmi les ouvriers en fer, une petite cheville qu'on met dans plusieurs cas à la circonférence d'une roue, pour l'empêcher de tourner au - delà d'un certain point; ainsi la cheville rivée à la circonsérence du balancier, pour l'empêcher de renverser, s'appelle l'étoquiau. Voyez Renversement.

On donne encore ce nom à une petite cheville rivée sur l'avant - dérniere roue de la sonnerie, & qui sert à l'arrêter. Cette roue se nomme la roue d'étoquiau. Voyez Roue, Sonnerie, &c.

On appelle aussi de même nom toute piece d'une machine en fer, destinée à en arrêter ou contenir d'autres. Il y a des étoquiaux à coulisse, & il y en a à patte. (T)

ETOUBLAGE (Page 6:69)

ETOUBLAGE, s. m. (Jurisp.) droit seigneurial énoncé dans une charte d'Odon archevêque de Roüen, de l'an 1262, qui se levoit sur les esteules, terme qui signifie également le blé & le chanvre. Ducange en son glossaire, au mot estoublagium, croit que ce droit consistoit apparemment dans l'obligation de la part des sujets du seigneur, de ramasser pour lui, après la récolte, du chanvre pour couvrir les maisons; ce qui est assez vraissemblable. (A)

ETOUFFE (Page 6:69)

ETOUFFE, adj. (Docimast.) se dit d'un essai qui est recouvert de ses scories, parce qu'on n'a pas eu soin de donner ou de soûtenir le feu dans un degré convenable, ou qu'on a donné froid mal - à - propos: alors il ne boût plus & ne fume plus, parce qu'il n'a plus de communication avec l'air extérieur; & c'estlà l'origine de sa dénomination. L'estai est fort sujet à devenir étouffé, quand il est mêlé d'étain. On dit encore dans le même sens, l'essai est noyé. Voyez ce mot. On remédie à ces deux inconvéniens en donnant très - chaud, & mettant un peu de poudre de charbon sur la coupelle. Voyez Essai. Article de M. de Villiers.

Etouffé (Page 6:69)

Etouffé, (Jardinage.) On dit un bois, un arbre étouffé, quand ils sont entourés d'autres arbres touffus qui leur nuisent.

ETOUFFER (Page 6:69)

* ETOUFFER, v. act. (Gramm.) Il se dit au simple & au figuré. Au simple, c'est supprimer la communication avec l'air libre; ainsi l'on dit étouffer le feu dans un fourneau: j'étouffe dans cet endroit. Au figuré, il faut étouffer cette affaire, c'est - à - dire empêcher qu'elle n'ait des suites en transpirant.

ETOUPAGE (Page 6:69)

ETOUPAGE, s. m. terme de Chapelier, qui signifie ce qui reste de l'étoffe après avoir fabriqué les quatre capades qui doivent former le chapeau; & que ces ouvriers ménagent, après l'avoir feutré avec la main, pour garnir les endroits de ces capades qui sont les plus foibles. Voyez Chapeau.

ETOUPE (Page 6:69)

ETOUPE, s. f. C'est le nom que les Filassieres donnent à la moindre de toutes les filasses, tant pour la qualité que pour la beauté. Voyez l'article Corderie.

Etoupe à étamer (Page 6:69)

Etoupe à étamer. Les Chauderonniers nomment ainsi une espece de goupillon au bout duquel il y a de la filasse, dont ils se servent pour étendie l'étamure ou étain fondu, dans les pieces de chauderonnerie qu'ils étament. Voyez Etamure & Etamer, & les Planches du Chauderonnier.

ETOUPER (Page 6:69)

ETOUPER, terme de Chapelier, qui signifie fortifier les endroits foibles d'un chapeau avec la même étoffe dont on a fait les capades. Voyez Etoupage.

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