ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"66"> leur eau dans les jambes, qu'elles gonflent & étendent aussi - tôt: mais dès que l'étoile cesse de presser les boules, le ressort naturel des jambes qui les affaisse, les raccourcit & chasse l'eau dans les boules dont elle étoit sortie. Ces jambes ainsi allongées, les étoiles s'en servent pour marcher sur les pierres & sur le sable, soit qu'elles soient à sec, soit que l'eau de la mer les couvre. Mémoires de l'acad. royale des Seiences, 1710, pag. 634, in - 8°. Article de M. Formey, secrétaire de l'acad. roy. des Sciences & Belles - Lettres de Prusse.

Il résulte de ce détail, que l'étoile est un insecte de mer, divisé en plusieurs rayons, ayant au milieu du corps une petite bouche ou suçoir, autour duquel sont cinq dents ou fourchettes dures & comme osseuses. La surface supérieure de l'étoile de mer est revêtue d'un cuir calleux, diversement coloré. La surface inférieure & les rayons sont couverts des jambes, dont le méchanisme est, comme on l'a dit ci - dessus, extrèmement curieux.

L'insecte que Rondelet appelle soleil de mer, & celui que Gasner nomme lune de mer, paroît être le même que la petite étoile de mer à cinq rayons dont on vient de parler; mais il n'a point de jambes à ses rayons. Les cinq rayons sont eux - mêmes les jambes. L'animal en accroche deux à l'endroit vers lequel il veut s'avancer, & se retire ou se traîne sur ces deuxlà, tandis que le rayon qui leur est opposé, se recourbant en un sens contraire & s'appuyant sur le sable, pousse le corps de l'étoile vers le même endroit: alors les deux autres rayons demeurent inutiles; mais ils ne le seroient plus, si l'animal vouloit tourner à droite ou à gauche. On voit par - là comment il peut aller de tous côtés avec une égale facilité, n'employant jamais que trois jambes ou rayons, & laissant reposer les deux autres.

Il y a plusieurs autres especes d'étoiles de mer grandes & petites, qui restent encore à connoître aux Naturalistes, sur - tout celles de la mer des Indes & du Sud. Les curieux en parent leurs cabinets, & les estiment à proportion de leur grosseur, de leur couleur, du nombre & de la perfection de leurs rayons.

Au reste les amateurs de cette petite branche de la Conchyliologie pourront se procurer l'ouvrage de Linckius sur les étoiles de mer. En voici le titre: Linckü (Joh. Henr.), de stellis marinis liber singularis cum observationib. (Christ. Gab.) Fischer; accedunt Luydü, de Reaumur, & (Dan.) Kave in hoc argumentum opuscula. Lips. 1733, fol. cum tab. oeneis 42. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Etoile (Page 6:66)

Etoile, (Hist. mod.) est aussi une marque qui caractérise les ordres de la jarretiere & du bain. Voy. Jarretiere.

L'ordre de l'étoile, ou de Notre - Dame de l'étoile, est un ordre de chevalerie institué ou renouvellé par Jean roi de France, en l'année 1352; ainsi nommé à cause d'une étoile qu'il portoit sur l'estomac.

D'abord il n'y eut que trente chevaliers, & de la noblesse la plus distinguée; mais peu - à - peu cet ordre tomba dans le mépris à cause de la quantité de gens qu'on y admit sans aucune distinction: c'est pourquoi Charles VII. qui en étoit grand - maître, le quitta & le donna au chevalier du guet de Paris & à ses archers. Mais d'autres traitent tout cela d'erreur, & prétendent que cet ordre fut institué par le roi Robert en 1022, en l'honneur de la sainte Vierge, durant les guerres de Philippe - de - Valois; & que le roi Jean son fils le rétablit.

Le collier de l'ordre de l'étoile étoit d'or à trois chaînes, entrelacées de roses d'or émaillées alternativement de blanc & de rouge, & au bout pendoit une étoile d'or à cinq rayons. Les chevaliers portoient le manteau de damas blanc, & les doublures de damas incarnat; la gonnelle ou cotte d'armes de même, sur le devant de laquelle, au côté gauche, étoit une étoile brodée en or. Les chevaliers étoient obligés de dire tous les jours une couronne ou cinq dixaines d'Ave Maria & cinq Pater, & quelques prieres pour le roi & pour son état. Ce qui prouve que cet ordre a été institué par Robert, & non par le roi Jean, c'est qu'on trouve une promotion de chevaliers de l'étoile sous le premier, sous Philippe - Auguste, & sous S. Louis. 2°. Il ne paroît pas que Charles VII. ait avili, comme on prétend, l'ordre de l'étoile; puisque trois ans avant sa mort il le conféra au prince de Navarre Gaston de Foix son gendre. Il est bien plus probable que Louis XI. ayant institué l'ordre de Saint Michel, les grands, comme il arrive ordinairement, aspirerent à en être décorés, & que celui de l'étoile tomba peu - à - peu dans l'oubli.

Justiniani fait mention d'un autre ordre de l'étoile à Messine en Sicile, qu'on nommoit aussi l'ordre du croissant. Il fut institué en l'année 1268 par Charles d'Anjou frere de S. Louis, roi des deux Siciles.

D'autres soûtiennent qu'il fut institué en 1464 par René duc d'Anjou, qui prit le titre de roi de Sicile; du moins il paroît par les armes de ce prince, qu'il fit quelque changement dans le collier de cet ordre: car au lieu de fleurs de lumiere ou étoiles, il ne portoit que deux chaînes, d'où pendoit un croissant avec le vieil mot françois Loz, qui en langage de rébus signifioit Los en croissant, c'est - à - dire honneur en croissant ou s'augmentant.

Cet ordre étant tombé dans l'obscurité, fut relevé de nouveau par le peuple de Messine sous le nom de noble académie des chevaliers de l'étoile, dont ils reduisirent l'ancien collier à une simple étoile placée sur une croix fourchue, & le nombre des chevaliers à soixante - deux. Ils prirent pour devise, monsirant regibus astra viam, qu'ils exprimerent par les quatre lettres initiales, avec une étoile au milieu * Voyez Croissant. Voyez le dictionnaire de Trévoux & Chambers. (G)

Etoile (Page 6:66)

Etoile, en Blason, signifie la représentation d'une étoile, dont on charge souvent les pieces honorables d'un écusson. Elle differe de la mollette ou roue d'un éperon, en ce qu'elle n'est point percée comme la mollette. Voyez Mollette.

Elle est ordinairement composée de cinq rayons ou pointes: quand il y en a six ou huit, comme parmi les Italiens & les Allemands, il en faut faire mention en expliquant le blason d'une armoirie.

Sur les médailles, les étoiles sont une marque de consécration & de déification: on les regarde comme des symboles d'éternité. Le P. Jobert dit qu'elles signifient quelquefois les enfans des princes régnans, & quelquefois les enfans morts & mis au rang des dieux. Voyez Apothéose. Ménétr. & Trév.

Etoile (Page 6:66)

Etoile, c'est, dans la Fortification, un petit fort qui a quatre, cinq, ou six angles saillans & autant de rentrans, & dont les côtés se flanquent obliquement les uns & les autres. Voyez Fort de campagne & Fort à étoile. (Q)

Etoile (Page 6:66)

Etoile ou Pelote, (Manége & Maréch.) termes synonymes dont nous nous servons pour désigner un espace plus ou moins grand de poils blancs contourués en forme d'épi, & placés au milieu du front un peu au - dessus des yeux. On conçoit que ces poils blancs ne peuvent se distinguer que sur des chevaux de tout autre poil. Nous nommons des chevaux dont le front est garni de cette pelote, des chevaux marqués en tête, & cette pelote entre toûjours dans le détail de leur signalement. Les chevaux blancs ne peuvent être dits tels.

Souvent cette marque est artificielle & faite de la main du maquignon, soit qu'il se trouve dans la né<pb-> [p. 67] cessité d'appareiller un cheval qui est marqué en tête avec un cheval qui ne l'est pas, soit aussi pour tromper les ignorans qui regardent un cheval qui n'a point d'étoile, comme un cheval défectueux. Voy. Zain.

Pour cet effet ils cherchent à faire une plaie au milieu dù front de l'animal. Les uns y appliquent une écrevisse rôtie & brûlante: les autres percent le cuir avec une haleine, & pratiquent ainsi six trous dans lesquels ils insinuent longitudinalement & transversalement des petites verges de plomb, dont les extrémités restent en - dehors, & débordent de maniere que ces verges sont placées en figure d'étoile. Ils passent ensuite une corde de laine, ou un lien quelconque sous ces six pointes; ils la recroisent ensuite dessus, & sont autant de tours qu'il en faut pour que toute la place de la pelote soit couverte: après quoi ils arrêtent ce lien par un noeud, & rabattent les extrémités des verges sur la peau. Quelques jours après ils les retirent, & il en rétulte une plaie qui cesionne la chûte du porl, lequel en renaistant reparoît blanc. Voyez Poil. (e)

Etoile (Page 6:67)

Etoile, (Artificier.) on appelle ainsi un petit artifice lumineux d'un feu esair & brillant, comparable à la lumiere des étoiles. Lorsqu'il est adhérent à un saucisson, on l'appelle étoile à pet.

La maniere de faire cette espece d'artifice, peut être beaucoup variée, tant dans sa composition, que dans sa forme, & produire cependant toûjours à - peu près le même effet. Les uns les font en forme de petite, boules massives: les autres en boules de pâte, percées & enfilées comme des grains de chapelet: les autres en petits paquets de poudre seche, simplement enveloppée de papier ou d'étoupe: d'autres enfin en reüelles plates, de compositions aussi seches, mais bien pressées & enfilées avec des étoupilles.

Dose de composition pour les étoiles. Prenez quatre onces de poudre, deux onces de salpetre, autant de soufre; deux tiers de limaille de fer, de camphre, d'ambre blanc, d'antimoine, & de sublimé, de chacun demi - once: on peut supprimer ces trois derniers ingrédiens si l'on veut. Après a oir réduit toutes ces matieres en poudre, on les trempe dans de l'eau - de vie, dans laquelle on a fait dissoudre un peu de gomme adragant sur les cendres chaudes; lorsqu'on voit que la gomme se fond, on y jette les poudres dont on vient de parler, pour en faire une pâte, qu'on coupe ensuite par petits morceaux, & qu'on perce au milieu avant qu'elle soit seche, pour les enfiler avec des étoupilles.

Des étoiles à pet. Lorsqu'on veut que la lumiere des étoiles finisse par le bruit d'un coup, on prend un cartouche de cette espece de serpenteaux qu'on appelle la dons, très - peu étranglé; on le charge de la maniere des étoiles dont on a parlé, à la hauteur d'un pouce; ensuite on l'étrangle fortement, de sorte qu'il n'y reste d'ouverture que celle qui est nécessaire pour la communication du feu; on remplit le reste du cartouche de poudre grenée, laissant teulement au - dessus autant de vuide qu'il en faut pour le couvrir d'un tampon de papier, & l'étrangler totalement par - dessus. On met cet artifice dans le pot de la fusée, d'où étant chassé par la force de la poudre, il paroît en étoile & finit par un pet.

Des étoiles à serpenteaux. On étrangle un cartouche de gros serpenteaux de neuf à dix lignes de diametre, à la distance d'un pouce de ses bouts; & l'ayant introduit dans son moule pour le charger, on a un culot dont la têtine est assez longue pour remplir exactement le vuide qu'on a laissé, afin que la partie qui doit contenir la matiere du serpenteau, soit bien appuyée sur cette têtine pour y être chargée avec une baguette de cuivre, comme les ser<cb-> penteaux ordinaires & de la même matiere de leur composition.

Le serpenteau étant chargé & étranglé par son bout, on renverse le cartouche pour remplir la pàrtie intérieure, dans laquelle entroit la têtine de la matiere seche ou humide des étoiles sans l'étrangler. Mais auparavant il faut ouvrir avec un poinçon un trou de communication au serpenteau dans le fond de cette partie, qu'on amorce de poudre avant que de mettre dessus la matiere à étoile.

Cette partie étant remplie & foulée comme il convient, on la laisse ainsi pleine sans l'étrangler, l'arrêtant seulement par un peu de pâte de poudre écrasée dans l'eau, pour l'amorcer & placer cet artifice dans un pot de fusée volante sur cette amorce. Traité des feux d'Artifice.

Etoile (Page 6:67)

Etoile, (Horlogerie.) piece de la quadrature d'une montre, ou d'une pendule à répétition. On lui a donné ce nom à cause de sa figure, qui ressemble à celle que l'on donne ordinairement aux étoiles. Elle a douze dents. Voyez son usage à l'article Répétition, & la fig. 57, Pl. II. de l'Horlogeries & suiv. marque B, & dans la 57 par 1, 2, 3 - 12. (T)

Etoile (Page 6:67)

Etoile, (Jard.) on appelle ainsi plusieurs allées d'un jardin, ou d'un pare, qui viennent aboutir à un même centre, d'où l'on jouit de différens points de vûe. Il y a des étoiles simples & des doubles. Les simples sont fermées de huit allées; les doubles de douze ou de seize.

Etoile est encore un petit oignon de fleur, dont la tige est fort basse, & la fleur tantôt blanche, & tantôt jaune: c'est une espece d'ornithogalum. (K)

Etoile (Page 6:67)

Etoile, nom d'un outil dont se servent les Relieurs - Doreurs. On pousse les étoiles après le bouquet & les coins; on en met plusieurs entre les coins & le bouquet, pour y servir d'ornement. On dit pousser les coins & les étoiles. Voyez Fers à dorer.

Etoile (Page 6:67)

Etoile, (Manuf. en soie.) c'est une des pieces du moulin à mouliner les soies. Voyez l'article Soie.

Etoile (Page 6:67)

Etoile, (Géog. mod.) petite ville du Dauphiné.

ETOILE (Page 6:67)

ETOILE, adj. terme de Chirurgie. On donne ce nom à une espece de bandage qui est de deux sortes, le simple & le double.

Le bandage étoilé simple est pour les fractures du sternum & des omoplates. Il se fait avec une bande roulée à un chef, longue de quatre aulnes, large de quatre travers de doigt. Si c'est pour les omoplates, on applique d'abord le bout de la bande sous l'une des aisselles; on conduit le globe par - derriere sur l'épaule de l'autre côte, en passant sur les vertebres: ensuite on descend par - dessous l'aisselle, pour revenir en - derriere croiser entre les deux omoplates, & assujettir le bout de la bande sous l'aisselle, pour remonter de derriere en - devant sur l'épaule, & continuer les mêmes croisés & circonvolutions, en faisant des doloires: on finit par quelques circulaires autour du corps. Quand on applique ce bandage pour le sternum, on fait par - devant les croisés, qui dans le bandage pour les omoplates se font par - derriere.

Le bandage étoilé touble s'applique à la luxation des deux humérus à - la - fois, & à la fracture des deux clavicules. Il se fait avec une bande roulée à un chef, longue de six à sept aulnes, large de quatre travers de doigt, qu'on applique d'abord par - devant, & avec laquelle on fait quatre spica; le premier sur le sternum, le second entre les omoplates, & un sur chaque épaule: ensuite on finit autour du corps. Si c'est pour les clavicules, on assujettit les deux bras autour du corps. Le nom de ces bandages vient de leur figure. (Y)

Etoilé (Page 6:67)

Etoilé, (Blason.) Une croix étoilée est celle qui a quatre rayons disposés en forme de croix, assez larges au centre, mais qui finissent en pointe. Voyez Croix.

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