ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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travasée, on y pare aisément en employant les remedes
confortatifs & résolutifs, tels que ceux qui
composent l'emmiellure suivante.
« Prenez poudre de plantes aromatiques, deux livres;
farines résolutives, qui sont celles de feve,
d'orobe, de lupin & d'orge, demi - livre: faites
bouillir le tout dans du gros vin, & ajoûtez - y miel
commun, six onces, pour l'emmiellure, que vous
fixerez sur la solle ».
Ce cataplasme cependant ne sauroit remplir toutes
nos vûes. Il est absolument important de prévenir
les essorts de la matiere, qui pourroit souffler au
poil dans l'instant même où nous ne nous y attendrions
pas; & pour nous précautionner contre cet
accident, nous appliquerons sur la couronne l'emmiellure
répercussive que je vais décrire.
« Prenez feuilles de laitue, de morelle & de plantain,
une poignée; de joubarbe, demi - poignée:
faites bouillir le tout dans une égale quantite d'eau
& de vinaigre: ajoûtez - y de l'une des quatre farines
résolutives, trois onces, & autant de miel ».
Mais les humeurs peuvent être extravasees de maniere
à former une collection & à suppurer: alors il
faut promptement sonder avec les triquoises toute la
circonférence & la partie inferieure de l'ongle, &
observer non - seulement le lieu où il y a le plus de
chaleur, mais celui qui nous paroît le plus sensible,
afin d'y faire promptement une ouverture avec le
boutoir ou avec la gouge, ouverture qui offrira une
iffue à la matiere, & qui nous fournira le moyen de
conduire nos médicamens jusqu'au mal même. Supposons de plus que cette matiere se soit déjà ouvert
une voie par la corrosion du tissu de la peau vers la
couronne; nous n'en ouvrirons pas moins la solle,
& cette contre - ouverture facilitera la détersion du
vuide & des parties uicerées, puisque nous ne pourrons
qu'y faire parvenir plus aisément les injections
vulneraites que nous y adresserons. On évitera, ainsi
que je l'ai dit, relativement aux plaies suscitees par
les chicots, les encloüures, &c. (voyez Enclouure), les remedes gras, qui hâteroient la ruine des
portions aponévrotiques, qui s'exfolient souvent ensuite
de la suppuration (voyez Filandrf); & l'on
n'emplovera dans les panfemens que l'essence de
terebenthine, les spiritueux, la teinture de myrrhe
& d'aloes, &c. Si l'on apperçoit des chairs molles,
on les consumera en pénetrant aussi profondément
dans le pié qu'il sera possible, avec de l'alun en poudre,
ou quelqu'autre cathérétique convenable; &
en suivant cette route on pourra espérer de voir bientôt
une cicatrice, soit à la couronne, soit à la solle,
qui n'aura pas moins de solidité que n'en avoient les
parties détruites.
La saignée précédant ces traitemens, s'opposera
à l'augmentation du mal, favorisera la résolution de
l'humeur stagnante, & calmera l'inflammation.
Enfin il est des cas où les progrès font tels, que la
chûte de l'ongle est inévitable. Je ne dirai point, avec
M. de Soleysel, qu'alors le cheval est totalement
perdu; mais je laisserai agir la nature, sur laquelle
je me reposerai du soin de cette chûte & de la régénération
d'un nouveau pié. Deux expériences m'ont
appris qu'elle ne demande qu'à être aidée dans cette
opération; ainsi j'userai des médicamens doux; je
tempérerai la terebenthine dont je garnirai tout le
pié, en y ajoûtant des jaunes d'oeufs & de l'huile
rosat: mes pansemens en un mot seront tels, que les
chairs qui sont à découvert, & qui sont d'abord très vives,
n'en seront point offensées; & ensuite de la
guérison on distinguera avec peine le pié neuf de
celui qui n'aura été en proie à aucun accident.
Il seroit assez difficile, au surplus, de prescrire ici
& à cet égard une méthode constante; je ne pourrois
détailler que des regles générales, dont la variété
des circonstances multiplie les exceptions. Quand
on connoît l'immense étendue des difficultés de l'art,
on avoue aisément qu'on ne peut rien; on se dépouille
de ces vaines idées que nous fuggere un
amour - propre mal entendu, pour s'en rapporter à
des praticiens habiles, que le savoir & l'expérience
placent toujours en quelque façon au - dessus de tous
ses évenemens nouveaux & inattendus qui surviennent.
(e)
ETOQUIAU
ETOQUIAU, s. m. (Horlogerie.) signifie en général,
parmi les ouvriers en fer, une petite cheville
qu'on met dans plusieurs cas à la circonférence d'une
roue, pour l'empêcher de tourner au - delà d'un certain
point; ainsi la cheville rivée à la circonsérence
du balancier, pour l'empêcher de renverser, s'appelle
l'étoquiau. Voyez Renversement.
On donne encore ce nom à une petite cheville rivée
sur l'avant - dérniere roue de la sonnerie, & qui
sert à l'arrêter. Cette roue se nomme la roue d'étoquiau.
Voyez Roue, Sonnerie, &c.
On appelle aussi de même nom toute piece d'une
machine en fer, destinée à en arrêter ou contenir
d'autres. Il y a des étoquiaux à coulisse, & il y en a
à patte. (T)
ETOUBLAGE
ETOUBLAGE, s. m. (Jurisp.) droit seigneurial
énoncé dans une charte d'Odon archevêque de
Roüen, de l'an 1262, qui se levoit sur les esteules,
terme qui signifie également le blé & le chanvre. Ducange en son glossaire, au mot estoublagium, croit
que ce droit consistoit apparemment dans l'obligation
de la part des sujets du seigneur, de ramasser pour
lui, après la récolte, du chanvre pour couvrir les
maisons; ce qui est assez vraissemblable. (A)
ETOUFFE
ETOUFFE, adj. (Docimast.) se dit d'un essai qui
est recouvert de ses scories, parce qu'on n'a pas eu
soin de donner ou de soûtenir le feu dans un degré
convenable, ou qu'on a donné froid mal - à - propos:
alors il ne boût plus & ne fume plus, parce qu'il n'a
plus de communication avec l'air extérieur; & c'estlà
l'origine de sa dénomination. L'estai est fort sujet
à devenir étouffé, quand il est mêlé d'étain. On dit
encore dans le même sens, l'essai est noyé. Voyez ce
mot. On remédie à ces deux inconvéniens en donnant
très - chaud, & mettant un peu de poudre de
charbon sur la coupelle. Voyez Essai. Article de M.
de Villiers.
Etouffé
Etouffé, (Jardinage.) On dit un bois, un arbre
étouffé, quand ils sont entourés d'autres arbres touffus
qui leur nuisent.
ETOUFFER
* ETOUFFER, v. act. (Gramm.) Il se dit au simple
& au figuré. Au simple, c'est supprimer la communication
avec l'air libre; ainsi l'on dit étouffer le
feu dans un fourneau: j'étouffe dans cet endroit. Au figuré,
il faut étouffer cette affaire, c'est - à - dire empêcher
qu'elle n'ait des suites en transpirant.
ETOUPAGE
ETOUPAGE, s. m. terme de Chapelier, qui signifie
ce qui reste de l'étoffe après avoir fabriqué les quatre
capades qui doivent former le chapeau; & que ces
ouvriers ménagent, après l'avoir feutré avec la
main, pour garnir les endroits de ces capades qui
sont les plus foibles. Voyez Chapeau.
ETOUPE
ETOUPE, s. f. C'est le nom que les Filassieres
donnent à la moindre de toutes les filasses, tant pour
la qualité que pour la beauté. Voyez l'article Corderie.
Etoupe à étamer
Etoupe à étamer. Les Chauderonniers nomment
ainsi une espece de goupillon au bout duquel il
y a de la filasse, dont ils se servent pour étendie l'étamure
ou étain fondu, dans les pieces de chauderonnerie
qu'ils étament. Voyez Etamure & Etamer, & les Planches du Chauderonnier.
ETOUPER
ETOUPER, terme de Chapelier, qui signifie fortifier les endroits foibles d'un chapeau avec la même étoffe
dont on a fait les capades. Voyez Etoupage.
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