ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"440"> droitoù cette douve est couverte par le cerceau. On la découvre par le bruit que le vin fait en s'échappant; & on y remédie en écartant le cerceau, en perçant un plus grand trou avec la vrille, à l'endroit même de l'anchiflure, & en y poussant un fosset, qu'on coupe à ras de la douve, afin de pouvoir replacer le cerceau..

ANCHOIS (Page 1:440)

ANCHOIS. s. m. (Hist. nat.) encrasicholus, poisson de mer que l'on a mis au nombre des aphyes; il est de la longueur du doigt, & quelquefois un peu plus long: ce poisson est sans écailles, sa bouche est grande, l'extrémité des mâchoires est pointue; elles n'ont aucunes dents, mais elles sont faites en forme de scie; les oüies sont petites & doubles, le coeur est long & pointu, le foie rouge & tacheté, le ventre est fort mou & se corrompt promptement; on y trouve une grande quantité d'oeufs rouges. Ce poisson est charnu, & il n'a point d'arrêtes, excepté l'épine du dos, qui est fort menue. On sale les anchois, après leur avoir ôté la tête & les entrailles. Rondelet. Voyez Poisson. (I)

* La pêche la plus abondante des anchois se fait en hyver sur les côtes de Catalogne & de Provence, depuis le commencement de Décembre jusqu'à la mi - Mars; on en prend encore en Mai, Juin, Juillet, tems où ils passent le détroit de Gibraltar pour seretirer dans la Méditerranée. On en trouve aussi à l'ouest d'Angleterre & du pays de Galles. Ils ont cela de commun avec les sardines, qu'ils nagent en troupe, fort serrés, & que la lumiere est un attrait pour eux. Aussi les Pêcheurs ne manquent pas de leur présenter cet appât. Ils allument des flambeaux dans leurs nacelles ou chaloupes pendant la nuit; les anchois accourent à l'instant, & se jettent en nombre prodigieux dans les filets qui leur sont tendus. Quand une pêche est finie, on leur coupe la tête, on leur ôte le fiel & les boyaux, on les sale, & on les met en baril.

Les anchois frais peuvent se manger frits ou rôtis: mais ils sont meilleurs & d'un plus grand usage, salés. Comme ils n'ont point d'autres arrêtes que l'épine du dos, qui est mince & déliée, elle ne blesse point, & n'empêche pas qu'on ne les mange entiers.

Cette excellente sauce que les Grecs & les Latins nommoient garum, & à laquelle ils donnoient l'épithete de très - précieuse, n'étoit autre chose que des anchois confits, fondus & liquéfiés dans leur saumure, après en avoir ôté la queue, les nageoires, & les' arrêtes. Cela se faisoit ordinairement en exposant au soleil le vaisseau qui les contenoit; ou bien quand ils en vouloient avoir plus promptement, ils mettoient dans un plat des anchois sans les laver, avec du vinaigre & du persil, & exposoient ensuite le plat sur la braise bien allumée, remuoient le tout jusqu'à ce que les anchois fussent fondus; & ils nommoient cette sauce acetogarum. On se servoit du garum & de l'acetogarum pour assaisonner d'autres poissons, & quelquefois même la viande.

La chair des anchois ou cette sauce que l'on en fait, excite l'appétit, aide la digestion, atténue les humeurs crasses, & fortifie l'estomac. Aldrovand prétend même qu'elle est bonne pour la fievre: mais un savant Medecin de notre siecle dit qu'il en faut user sobrement, parce qu'elle échauffe, raréfie les humeurs, & les rend acres & picotantes.

ANCHUE (Page 1:440)

* ANCHUE, s. f. terme en usage dans les manufactures en lainage d'Amiens. C'est ce qu'on appelle dans les autres manufactures la trame. Voyez Trame.

ANCHYLOSE (Page 1:440)

ANCHYLOSE, s. f. (terme de Chirurgie.) on nomme ainsi l'union de deux os articulés & soudés ensemble par le suc osseux, ou une autre matiere, de façon qu'ils ne fassent plus qu'une piece. Cette soudure contre nature empêche le mouvement de la jonction; la maladie que nous venons de définir se nomme anchylose vraie, pour la distinguer d'une autre que l'on nomme fausse. Cette derniere peut être occasionnée par les tumeurs des jointures, le gonflement des os, celui des ligamens, l'épanchement de la synovie, & autres maladies qui empêchent le mouvement des articulations, & qui souvent dégénerent en vraies anchyloses, lorsque la soudure devient exacte, & qu'il n'y a plus aucun mouvement.

Les fractures dans les articles donnent lieu à cette maladie par l'épanchement des sucs osseux nécessaires pour la formation du cal. L'anchylose survient aux luxations non réduites par l'épaississement de la synovie dans les cavités des articles, & aux fractures, lorsque dans les pansemens on n'a pas soin de donner du mouvement aux parties. Les contusions des os, des cartilages & des ligamens font des accidens assez communs dans les luxations; ils occasionnent facilement l'anchylose, lorsqu'on ne remédie pas au gonflement de ces parties par les saignées, le régime convenable, & les fomentations émollientes & résolutives: les entorses peuvent par les mêmes raisons être des causes de l'anchylose.

Le prognostic est différent, suivant les différences de la maladie: une anchylose qui vient d'une luxation non réduite est plus facile à guérir lorsqu'on peut replacer l'os, qu'une autre qui survient après la réduction; les anchyloses anciennes présentent plus de difficultés que les récentes. Pour réussir dans le traitement de chacune d'elles, il faut bien connoître les causes qui y ont donné lieu. Tout ce qui vient d'être dit a rapport aux anchyloses que nous avons nommées fausses; car les vraies où il y a impossibilité absolue de mouvoir les os sont incurables; l'on ne peut y employer qu'un traitement palliatif pour appaiser les accidens qui les accompagnent.

La cure de l'anchylose consiste à donner du mouvement aux parties qui ont de la disposition à se souder; voici comme on la prévient dans les fractures & luxations; s'il s'agit de l'épaississement de la synovie, les douches d'eau chaude données de fort haut, sont d'un grand secours; on peut faire fondre dans l'eau du sel ammoniac, du sel fixe de tartre ou du sel marin pour la rendre plus efficace. On a souvent délayé par ces secours l'amas de synovie qui s'étoit fait dans les articles; & l'on a ensuite réduit des luxations qui étoient anciennes. Les eaux de Bourbon, de Bareges, &c. sont fort utiles; elles ramollissent les muscles, & liquéfient l'humeur synoviale, dans les inflammations & gonflemens des cartilages & des ligamens. On prévient l'anchylose par de fréquentes saignées, les cataplasmes & fomentations anodynes, un régime humectant; quand les douleurs sont passées, on associe les résolutifs aux anodyns; on passe ensuite à l'usage des résolutifs seuls. Lorsque la douleur & le gonflement sont passés, on commence de mouvoir doucement les parties sans rien forcer, pour ne point attirer une nouvelle fluxion qui pourroit être plus fâcheuse que la premiere. Il faut bien faire attention dans ces tentatives de mouvement de ne donner que celui que la construction de l'articulation permet: ainsi on ne remuera en rond que les articulations par genou; on étendra & fléchira feulement les articulations par charniere, se gardant bien de porter ces mouvemens au - delà des bornes prescrites dans l'état naturel.

Si les dispositions à anchyloses dépendoient d'un virus vénérien, scorbutique, &c. qui déprave l'humeur synoviale, il faudroit d'abord détruire la cause en la combattant par les remedes appropriés. L'excellent traité des maladies des os de M. Petit, donnera des notions plus étendues sur cette matiere. (Y)

ANCHYLOPS (Page 1:440)

ANCHYLOPS, s. f. (terme de Chirurgie.) abscès ou amas de matiere entre le grand angle de l'oeil & [p. 441] le nez. Quand l'abcès est percé, ce n'est plus un anchylops; on le nomme alors agilops. Voyez AEgilops.

Cette maladie donne souvent lieu à la fistule lacrymale, parce que la matiere qui s'est formée dans cette tumeur peut perforer le réservoir des larmes, en même tems qu'elle use & ulcere la peau. On peut prévenir cet accident en faisant à propos l'ouverture de la tumeur lorsqu'elle est en maturité, cette maladie ne différant point des abcès ordinaires. Voyez Abcès. (Y)

ANCIEN, VIEUX, ANTIQUE (Page 1:441)

* ANCIEN, VIEUX, ANTIQUE, (Gramm.) ils enchérissent tous les uns sur les autres. Une mode èst vieille, quand elle cesse d'être en usage; elle est ancienne, quand il y a long - tems déjà que l'usage en est passé; elle est antique, quand il y a long - tems qu'elle est ancienne. Récent est opposé à vieux; nouveau à ancien; moderne à antique. La vieillesse convient à l'homme; l'ancienneté à la famille; l'antiquiié aux monumens: la vieillesse est décrépite; l'ancienneté immémoriale, & l'antiquité reculée. La vieillesse diminue les forces du corps, & augmente la présence d'esprit; l'ancienneté ôte l'agrément aux étoffes, & donne de l'autorité aux titres; l'antiquité affoiblit les témoignages, & donne du prix aux monumens. Voyez les Syn. François.

Anciens (Page 1:441)

Anciens, dans l'histoire des Juifs, c'étoit les personnes les plus respectables par l'âge, l'expérience, & la vertu. On les trouve appellés dans l'Exode tantôt seniores, & tantôt principes synagogoe; ce fut Moyse qui les établit par l'ordre de Dieu pour l'aider dans le gouvernement du peuple d'lsraël; & il est dit que Moyse les fit assembler, & leur exposa ce que le Seigneur lui avoit commandé. Long - tems après, ceux qui tenoient le premier rang dans les synagogues s'appellerent zekenim, anciens, à l'imitation des 70 anciens que Moyse établit pour être juges du Sanhédrin. Voyez Sanhédrin.

Celui qui présidoit prenoit plus particulierement le nom d'ancien, parce qu'il étoit comme le doyen des anciens, decanus seniorum. Dans les assemblées des premiers Chrétiens, ceux qui tenoient le premier rang prenoient aussi le nom de Presbyteri, qui à la lettre signifie anciens. Ainsi la seconde épître de S. Jean qui dans le Grec commence par ces mots PRES<-> UTERO *E'LEKTH=, & la troisieme par ceux - ci PRESUTERO *GAIW=, sont rendus ainsi par la vulgate. senior Electoe, senior Gaio. Il faut pourtant mettre cette différence entre les anciens des Juifs & ceux des Chrétiens, que les premiers n'avoient qu'une députation extérieure & de police seulement, dépendante du choix du législateur, au lieu que les autres ont toûjours eu en vertu de leur ordination un caractere inhérent, & comme parlent les Scholastiques, indélébile; ce qu'on prouve par le chap xiv. des Actes des Apôtres, v. 22. où la Vulgate dit: cum constituissent illis per singulas ecclesias presbyteros. Le Grec rend le verbe constituissent par XEIROTONHSANTE, c'est - à - dire, cum manuum impositione consecrassent. Voyez Evêque, & Prêtre.

Le Président ou Evêque prenoit la qualité d'ancien; c'est ainsi que S. Pierre dans sa premiere Epître, chap. v. v. 5. s'adressant aux anciens leur dit, seniores, PRESUTEROU, qui in vobis sunt obsecro, consenior, SUMPRESUTERO: ce qui a donné lieu de confondre la qualité d'Evêque avec celle de Prêtre à ceux qui ont contesté la supériorité des Evêques. Voyez Episcopat.

Par la même raison les assemblées des Ministres de l'Eglise, dans les tems de sa naissance, étoient appellées presbyteria ou presbyterium, conseil des anciens. L'Evêque y présidoit en qualité de premier ancien, & étoit assis au milieu des autres anciens: ceux - ci, c'est - à - dire les Prêtres, avoient à leurs côtés leurs chaires de juges; c'est pourquoi ils sont appel<cb-> lés par les Peres assessores episcoporum. Il ne s'éxecutoit rien de considérable qui n'eût été auparavant délibété dans cette assemblée, où l'Evêque étoit le chef du corps des Prêtres ou anciens, parce - qu'alors la Jurisdiction épiscopale ne s'exerçoit pas par l'Evêque seul, mais par l'Evêque assisté des anciens, dont il étoit le Président. Voyez Evêque.

Ancien (Page 1:441)

Ancien, est encore un titre fort respecté chez lés Protestans. C'est ainsi qu'ils appellent les Officiers, qui conjointement avec leurs Pasteurs ou Ministres, composent leurs consistoires ou assemblées pour veiller à la Religion & à l'observation de la discipline; on chosit les anciens d'entre le peuple, & on pratique quelques cérémonies à leur réception. Lorsque les Calvinistes étoient toléres en France, le nombre de ces anciens étoit fixe, & il leur étoit défendu par un Edit de Louis XIV. en 1680. de souffrir aucun Catholique Romain dans leurs prêches.

En Ecosse, il y a dans chaque Paroisse un nombre illimité de ces anciens, qui ne passe pourtant pas ordinairement celui de douze, le gouvernement presbytérien dominant principalement dans ce Royaume. Voyez Presbytérien.

Chamberlayne fait mention d'un ancien régulateur choisi dans chaque Paroisse par le consistoire, & dont le choix est ensuite confirmé par les habitans, après une information exacte & scrupuleuse de ses vie & moeurs. Il ajoûte que le Ministre l'ordonne, & que ses fonctions sont à vie; qu'elles consistent à aider le Ministre dans l'inspection qu'il a sur les moeurs, dans ses visites, catéchismes, prieres pour les malades, monitions particulieres, & à l'administration de la cene. Tout cela paroit d'autant moins fondé, que toutes ces fonctions sont les mêmes que celles des simples anciens dans les Eglises presbytériennes; quant aux anciens régulateurs, on n'y connoît rien de semblable, si ce n'est dans les assemblées générales, où ces anciens régulateurs font l'office de députés ou de représentans des Eglises. Voyez Synode, &c. (G)

Ancienne Astronomie (Page 1:441)

Ancienne Astronomie, se dit quelquefois de l'astronomie des anciens qui, suivant le système de Ptolomée, mettoient la terre au centre du monde, & faisoient tourner le soleil autour d'elle; & quelquefois de l'astronomie de Copernic même, qui en plaçant le soleil au centre de l'orbite terrestre, ou dans quelque autre point au - dedans de cette orbite, faisoit décrire aux planetes des cercles autour du soleil, & non des ellipses, qu'elles décrivent en effet. Voyez Astronomie. Voyez aussi Planete, Copernic, Orbite , &c.

Ancienne Géométrie (Page 1:441)

Ancienne Géométrie peut s'entendre aussi de deux manieres; ou de la géométrie des anciens, jusqu'à Descartes, dans laquelle on ne faisoit aucun usage du calcul analytique, ou de la géométrie depuis Descartes jusqu'à l'invention des calculs différentiel & intégral. Voyez Algebre, Différentiel, Intégral , &c. Voyez aussi Géométrie. (O)

Ancile (Page 1:441)

Ancile, s. m. en Antiquités, espece de boucliers de bronze que les anciens prétendoient avoir été envoyés du ciel à Numa Pompilius; ils ajoûtoient que l'on avoit encendu en même tems une voix qui promettoit à Rome l'Empire du monde, tant qu'elle conserveroit ce présent. Voyez Palladium.

Les Auteurs sont partagés sur l'étymologie & sur l'orthographe de ce mot. Camerarius & Muret le prétendent Grec, & le font venir de AGKULO, courbé; aussi écrivent - ils ancyle, ancylia, toûjours avec un y: nous lisons certainement dans Plutarque A'GK<-> LIA. Juba dans son histoire, soûtient que ce mot est originairement Grec. Mais on ne peut concilier cette orthographe avec les manuscrits & les médailles, où ce mot se trouve écrit avec un i simple; Varron

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