Anciens, dans l'histoire des Juifs, c'étoit les personnes
les plus respectables par l'âge, l'expérience,
& la vertu. On les trouve appellés dans l'Exode
tantôt seniores, & tantôt principes synagogoe; ce fut
Moyse qui les établit par l'ordre de Dieu pour l'aider
dans le gouvernement du peuple d'lsraël; & il
est dit que Moyse les fit assembler, & leur exposa ce
que le Seigneur lui avoit commandé. Long - tems
après, ceux qui tenoient le premier rang dans les
synagogues s'appellerent zekenim, anciens, à l'imitation
des 70 anciens que Moyse établit pour être
juges du Sanhédrin. Voyez Sanhédrin.
Celui qui présidoit prenoit plus particulierement
le nom d'ancien, parce qu'il étoit comme le doyen
des anciens, decanus seniorum. Dans les assemblées
des premiers Chrétiens, ceux qui tenoient le premier
rang prenoient aussi le nom de Presbyteri, qui à la
lettre signifie anciens. Ainsi la seconde épître de S.
Jean qui dans le Grec commence par ces mots PRES<->
>U>TERO> *E'LEKTH=, & la troisieme par ceux - ci PRES>U>TERO>
*GAIW=, sont rendus ainsi par la vulgate. senior Electoe,
senior Gaio. Il faut pourtant mettre cette différence
entre les anciens des Juifs & ceux des Chrétiens,
que les premiers n'avoient qu'une députation extérieure
& de police seulement, dépendante du choix
du législateur, au lieu que les autres ont toûjours
eu en vertu de leur ordination un caractere inhérent,
& comme parlent les Scholastiques, indélébile; ce
qu'on prouve par le chap xiv. des Actes des Apôtres, v. 22. où la Vulgate dit: cum constituissent illis
per singulas ecclesias presbyteros. Le Grec rend le verbe
constituissent par XEIROTONH>SANTE>, c'est - à - dire, cum
manuum impositione consecrassent. Voyez Evêque, &
Prêtre.
Le Président ou Evêque prenoit la qualité d'ancien; c'est ainsi que S. Pierre dans sa premiere Epître,
chap. v. v. 5. s'adressant aux anciens leur dit, seniores, PRES>UTE>ROU>, qui in vobis sunt obsecro, consenior,
SUMPRES>U>TERO>: ce qui a donné lieu de confondre la
qualité d'Evêque avec celle de Prêtre à ceux qui
ont contesté la supériorité des Evêques. Voyez Episcopat.
Par la même raison les assemblées des Ministres de
l'Eglise, dans les tems de sa naissance, étoient appellées
presbyteria ou presbyterium, conseil des anciens. L'Evêque y présidoit en qualité de premier
ancien, & étoit assis au milieu des autres anciens:
ceux - ci, c'est - à - dire les Prêtres, avoient à leurs côtés
leurs chaires de juges; c'est pourquoi ils sont appel<cb->
lés par les Peres assessores episcoporum. Il ne s'éxecutoit
rien de considérable qui n'eût été auparavant
délibété dans cette assemblée, où l'Evêque étoit le
chef du corps des Prêtres ou anciens, parce - qu'alors
la Jurisdiction épiscopale ne s'exerçoit pas par l'Evêque seul, mais par l'Evêque assisté des anciens,
dont il étoit le Président. Voyez Evêque.
Ancien
Ancien, est encore un titre fort respecté chez
lés Protestans. C'est ainsi qu'ils appellent les Officiers, qui conjointement avec leurs Pasteurs ou Ministres, composent leurs consistoires ou assemblées
pour veiller à la Religion & à l'observation de la
discipline; on cho>sit les anciens d'entre le peuple,
& on pratique quelques cérémonies à leur réception.
Lorsque les Calvinistes étoient toléres en France, le
nombre de ces anciens étoit fixe, & il leur étoit défendu
par un Edit de Louis XIV. en 1680. de souffrir
aucun Catholique Romain dans leurs prêches.
En Ecosse, il y a dans chaque Paroisse un nombre
illimité de ces anciens, qui ne passe pourtant pas ordinairement
celui de douze, le gouvernement presbytérien
dominant principalement dans ce Royaume. Voyez Presbytérien.
Chamberlayne fait mention d'un ancien régulateur choisi dans chaque Paroisse par le consistoire, &
dont le choix est ensuite confirmé par les habitans,
après une information exacte & scrupuleuse de ses
vie & moeurs. Il ajoûte que le Ministre l'ordonne,
& que ses fonctions sont à vie; qu'elles consistent à
aider le Ministre dans l'inspection qu'il a sur les
moeurs, dans ses visites, catéchismes, prieres pour
les malades, monitions particulieres, & à l'administration
de la cene. Tout cela paroit d'autant moins
fondé, que toutes ces fonctions sont les mêmes que
celles des simples anciens dans les Eglises presbytériennes;
quant aux anciens régulateurs, on n'y connoît
rien de semblable, si ce n'est dans les assemblées
générales, où ces anciens régulateurs font l'office de
députés ou de représentans des Eglises. Voyez Synode, &c. (G)
Ancienne Astronomie
Ancienne Astronomie, se dit quelquefois de
l'astronomie des anciens qui, suivant le système
de Ptolomée, mettoient la terre au centre du monde,
& faisoient tourner le soleil autour d'elle; &
quelquefois de l'astronomie de Copernic même, qui
en plaçant le soleil au centre de l'orbite terrestre,
ou dans quelque autre point au - dedans de cette orbite,
faisoit décrire aux planetes des cercles autour
du soleil, & non des ellipses, qu'elles décrivent en
effet. Voyez Astronomie. Voyez aussi
Planete, Copernic, Orbite , &c.
Ancienne Géométrie
Ancienne Géométrie peut s'entendre aussi
de deux manieres; ou de la géométrie des anciens,
jusqu'à Descartes, dans laquelle on ne faisoit aucun
usage du calcul analytique, ou de la géométrie depuis
Descartes jusqu'à l'invention des calculs différentiel
& intégral. Voyez
Algebre, Différentiel, Intégral
, &c. Voyez aussi Géométrie.
(O)
Ancile
Ancile, s. m. en Antiquités, espece de boucliers
de bronze que les anciens prétendoient avoir été
envoyés du ciel à Numa Pompilius; ils ajoûtoient
que l'on avoit encendu en même tems une voix qui
promettoit à Rome l'Empire du monde, tant qu'elle
conserveroit ce présent. Voyez Palladium.
Les Auteurs sont partagés sur l'étymologie & sur
l'orthographe de ce mot. Camerarius & Muret le
prétendent Grec, & le font venir de A>GKULO>, courbé; aussi écrivent - ils ancyle, ancylia, toûjours avec
un y: nous lisons certainement dans Plutarque A'GK><->
LIA. Juba dans son histoire, soûtient que ce mot est
originairement Grec. Mais on ne peut concilier cette
orthographe avec les manuscrits & les médailles,
où ce mot se trouve écrit avec un i simple; Varron
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