ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"438"> aqueuse de l'oeil, la sérosité lymphatique du péricarde & de l'amnios: elle augmente la couleur rouge des injections, de maniere - que les vaisseaux qui ne paroissent pas d'abord deviennent très - sensibles lorsque la partie y a été plongée pendant quelque tems,

La quantité de liqueur acide qu'il faut ajoûter à l'esprit ardent, doit varier selon la nature de la partie qu'on veut conserver, & selon l'intention de l'Anatomiste. Si on veut donner de la consistance au cerveau, aux humeurs de l'oeil, &c. il faut une plus grande quantité de la liqueur acide: par exemple, il faudra deux gros d'esprit de nitre, pour une livre d'esprit - de - vin rectifié: lorsqu'on veut seulement conserver les parties, il suffira d'y en mettre 40 ou 30 gouttes, ou même moins, sur - tout s'il y a des os dans la partie préparée; si on en mettoit une trop grande quantité, les os deviendroient d'abord flexibles, & ensuite ils se dissoudroient.

Lorsqu'on a plongé quelque partie dans cette liqueur, il faut avoir une attention particuliere qu'elle en soit toûjours couverte: autrement ce qui se trouve hors du fluide perd sa couleur, & certaines parties se durcissent, tandis que d'autres se dissolvent. Pour prévenir donc, autant qu'il est possible, l'évapolation de la liqueur, & pour empêcher la communication de l'air, qui fait que la liqueur spiritueuse se charge d'une teinture, il faut boucher exactement l'ouverture de la bouteille avec un bouchon de verre ou de liége enduit de cire, mettre par - dessus une feuille de plomb, de la vessie, ou une membrane injectée; par ce moyen la liqueur se conservera un tems considérable, sans aucune diminution sensible. Quand on a mis assez de liqueur pour atteindre à peu près le haut de la préparation, il faut pour la couvrir entierement ajoûter de l'esprit - de - vin sans acide, de peur que ce dernier ne s'échappe.

Lorsque la liqueur spiritueuse devient trop colorée, il faut la verser, & mettre sur les préparations une nouvelle liqueur moins chargée d'acides que la premiere: on conservera cette ancienne liqueur dans une bouteille bien bouchée, & on s'en servira pour laver les préparations nouvelles, & les dépouiller de leurs sucs naturels; attention toûjours nécessaire, avant que de mettre quelque partie que ce soit dans la liqueur balsamique; & toutes les fois qu'on renouvelle cette liqueur, il faut laver les préparations dans une petite quantité de la liqueur spiritueuse limpide, afin d'en enlever tout ce qui pourroit y rester de la liqueur ancienne & colorée; ou bien il faut faire une nouvelle préparation. Les liqueurs qui ne sont plus propres à servir dans des vaisseaux de verre transparens, peuvent être encore d'usage pour conserver dans des vaisseaux de terre ou de verre commun certaines parties, qu'il faut tirer hors de la liqueur pour les préparer.

Il est bon d'être instruit qu'il faut éviter, autant que cela se peut, de tremper les doigts dans cette liqueur acidule, ou de manier les préparations qui en seront imprégnées, parce qu'elle rend la peau si rude pendant quelque tems, que les doigts en deviennent incapables d'aucune dissection fine: ce qu'il y a de meilleur pour remédier à cette secheresse de la peau, est de se laver les mains dans de l'eau à laquelle on aura ajoûté quelques gouttes d'huile de tartre par défaillance.

Ceci est tiré d'un essai sur la maniere de préparer, &c. par M. Alexandre Monro, de la Société d'Edimbourg. (L)

ANATOMISER (Page 1:438)

ANATOMISER, v. a. faire l'anatomie, anatomiser un corps. Voyez Anatomie. (L)

ANATOMISTE (Page 1:438)

ANATOMISTE, s. m. c'est ainsi qu'on nomme celui qui sait difséquer, & donner de toutes les différentes parties des cadavres, une description telle que les spectateurs puissent se former une idée juste de la figure, de la position, de la communication, de la structure, de l'action & de l'usage, &c. de ces différentes parties. (L)

ANATRAN (Page 1:438)

ANATRAN, s. m. (Chimie.) sel de verre. Le sel de verre est une matiere graveleuse qui s'éleve en écume sur le verre fondu. Ce sel de verre est d'un grand usage dans les essais des mines. Je crois qu'anatran vient par corruption de langage d'ammonitrum, dont parle Pline, qui veut dire sel nitre mêlé de cendres: il dit que c'étoit le sel des plantes brûlées avec lequel on faisoit le verre.

L'anatran artificiel ou plus composé, se fait avec dix parties de nitre, quatre parties de chaux vive, trois parties de sel commun, deux parties d'alun de roche, & deux parties de vitriol.

Quelques - uns ont nommé anatran les concrétions pierreuses & crystallines qui se forment contre les murs & contre les voûtes dans certains lieux soûterrains; lesquelles concrétions sont nommées stalactites. Voyez Stalactite. (M)

ANATORIA (Page 1:438)

* ANATORIA, (Géog.) petite ville de Grece, anciennement Tanagra. Voyez Tanagra.

ANAZARBE (Page 1:438)

* ANAZARBE sur le Pyrame, (Géog. anc. & mod.) ville de Cilicie, anciennement Kyenda, puis Anazarbe; chez les Géographes modernes, Axar, Acsarai, Acserai, Ainzarba. Elle s'appella aussi Diocésarée, Coesarée - Auguste, & Justinianopolis. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un méchant bourg, qui a eu de grands noms.

ANAZE (Page 1:438)

* ANAZE, s. m. (Hist. nat.) arbre qui croît à Madagascar. Il diminue en grosseur à mesure qu'il s'éleve, ce qui lui donne la forme d'une pyramide ou d'un cone. Son fruit est rempli d'une moelle blanche qui a la saveur du tartre.

ANAZZO ou TORRE - D'ANAZZO (Page 1:438)

* ANAZZO ou TORRE - D'ANAZZO, (Géog. mod.) ville de la province de Bari au royaume de Naples. On croit que c'est l'ancienne Egnatia ou Gnatia. Quelques Modernes la nomment Gnazzi ou Nazzi.

ANBAR (Page 1:438)

* ANBAR, (Géog. mod.) ville de la province de Chaldée ou Iraque Arabiquel, sur l'Euphrate. Elle s'est appellée Haschemiah.

ANBLATUM (Page 1:438)

ANBLATUM, (Hist. nat.) genre de plante à fleur monopétale, anomale, tubulée, & faite en forme de masque. On y voit deux levres, qui pour l'ordinaire ne sont point découpées. Il s'éleve du fond du calice un pistil qui est attaché à la partie postérieure de la fleur comme un clou, & qui devient dans la suite un fruit renfermé le plus souvent dans le calice de la fleur. Ce fruit se sépare en deux parties, & il est rempli de semences ordinairement arrondies. Tournefort, Inst. rei herb. corol. Voyez Plante. (I)

ANCA ou ANCA MEGAREB (Page 1:438)

* ANCA ou ANCA MEGAREB, nom que les Arabes donnent à un oiseau d'une si prodigieuse grandeur, qu'ils prétendent qu'il pond des oeufs gros comme des montagnes; qu'il enleve des éléphans, comme l'épervier des moineaux; que ses aîles, quand il vole, font le fracas d'un torrent impétueux; qu'il vit mille ans; qu'il s'accouple à cinq cens ans; qu'un jour qu'il enlevoit une nouvelle mariée avec ses brasselets & tous ses atours de noces, le prophete Handala le maudit; & que Dieu ayant égard à l'imprécation du fils de Saphuane, relégua l'épouvantable oiseau ravisseur dans une île inaccessible, où il se nourrit d'éléphans, de rhinoceros, de bufles, de tigres, & d'autres animaux féroces. Combien d'imbécilles hausseront les épaules en lisant cette fable, qui, s'ils descendoient en eux - mêmes, & qu'ils revinssent sur les préjugés dont ils sont imbus, s'appercevroient facilement qu'ils n'ont pas le droit de hausser les épaules!

ANCAMARES ou ANTAMARES (Page 1:438)

* ANCAMARES ou ANTAMARES, (Géog. mod.) peuples de l'Amérique méridionale, qui habitent le long du fleuve Madere, qui se perd dans la riviere des Amazones. [p. 439]

ANCAON (Page 1:439)

ANCAON (Sera de), Géog. moderne, chaîne de montagnes dans le Béïra, province de Portugal, qui tient à une autre qu'on appelle Sera d'Estrella. Celle - là tourne à l'Orient, entre les rivieres Moddego & Zezere. Elles paroissent détachées d'une autre qui commence près de Lamego, & s'étend depuis Porto jusqu'à Coïmbre, sans qu'il y ait dans tout cet espace plus de trois lieues ou environ de plaines entr'elles.

ANCARANO (Page 1:439)

ANCARANO, (Géog. mod.) petite ville de l'Etat ecclésiastique dans la Marche d'Ancone.

ANCE (Page 1:439)

ANCE. Voyez Anse.

ANCENIS (Page 1:439)

* ANCENIS, (Géog. mod.) ville de France dans la Bretagne sur la Loire. Long. 16. 28. lat. 47. 22.

ANCÊTRES (Page 1:439)

ANCÊTRES, s. m. pl. (Hist. & Gram.) se dit des personnes de qui l'on descend en droite ligne, le pere & la mere non compris. Ce mot dérive du Latin antecessor, & par syncope ancessor, qui va devant.

En Droit on distingue ancêtres & prédécesseurs. Le premier de ces deux noms convient à certaines personnes dans l'ordre naturel; on dit un homme & ses ancêtres: le second a directement rapport à l'ordre politique ou de la société; nous disons un évêque & ses prédécesseurs. On dit également un Prince & ses prédécesseurs, pour fignifier les Rois qui ont régné avant lui: mais on ne dit un Roi & ses ancêtres, que quand il est descendu par le sang de ses prédécesseurs.

Dans l'usage on met cette différence entre les peres & les ancêtres, que ce dernier ne se dit que des peres d'une personne qualifiée. Il seroit ridicule qu'un artisan dit, mes ancêtres ont fait le même métier que moi. (G & H)

ANCETTES DE BOULINES ou COBES DE (Page 1:439)

ANCETTES DE BOULINES ou COBES DE BOULINES; (Marine.) c'est ainsi que l'on nomme les bouts de corde qui sont attachés à la relingue de la voile, dont le plus long n'excede pas un pié & demi; leur usage est d'y passer d'autres cordes qu'on appelle pattes de boulines. Voyez Bouline & Ralingue. (Z)

ANCHARIE (Page 1:439)

ANCHARIE, s. f. (Myth.) déesse que le peuple d'Asculum dans la Pouille adoroit.

ANCHE (Page 1:439)

ANCHE, s. m. c'est le conduit quarré par lequel la farine passe dans la huche du moulin. V. Moulin a farine.

ANCHE (Page 1:439)

ANCHE, s. f. en Lutherie, petite machine de canne, de léton, de bois, ou de toute autre matiere, d'une ou de plusieurs parties, qu'on adapte à des instrumens à vent, & qui les fait résonner, en portant une ligne d'air contre la surface du tuyau, que cette ligne d'air rase en vibrant comme une corde, dont le poids de l'atmosphere seroit le poids tendant, & qui auroit la longueur du tuyau. Voy. Instrument de Musique. Ce qui fera résonner un instrument à vent, & ne formera pas avec lui un tout, pourra s'appeller anche. Sans l'anche. la colonne d'air qui remplit l'instrument seroit poussée toute entiere à la fois, & il n'y auroit point de son produit. Les anches d'orgue sont des pieces de cuivre de la forme d'un cylindre concave qui seroit coupé en deux par un plan qui passeroit par son axe. Voyez A & C, fig. 53. Pl. d'Orgue. La partie inférieure de l'anche est relevée; ensorte que quand elle est appliquée sur un plan, le passage à l'air soit entierement fermé de ce côté. On les forme sur l'étampoir. V. Etampoir. Aux trompettes dont les anches sont la bouche, la partie supérieure de l'anche entre dans la noix. V. Noix. On la recouvre ensuite d'une piece de léton flexible & élastique B, qu'on appelle languette, & on affermit le tout au moyen du coin D, dans le corps de la noix, dont il acheve de remplir l'ouverture. Les anches doivent suivre la proportion du diapason.

Quant aux autres sortes d'anches, voyez les instrumens auxquels elles appartiennent. Voyez Basson, Hautbois, &c.

ANCHÉ (Page 1:439)

ANCHÉ, adj. (terme de Blason.) courbé: il se dit seulement d'un cimetere courbé.

Tournier S. Victoret à Mareille, de gueules à l'écusson d'or, chargé d'un aigle de sable, l'écussonembrassé de deux sabres badelaires ou braquemars, anchés d'or, les poignées vers le chef. (V)

ANCHEDIVE ou ANGADIVE (Page 1:439)

* ANCHEDIVE ou ANGADIVE, (Géog. mod.) petite île de l'Océan Indien, fur la côte du royaume de Décan, non loin de Goa vers le midi.

ANCHIALE (Page 1:439)

ANCHIALE Anchialum. (Théol.) terme célebre parmi les critiques qui ont écrit sur ce qui concerne les Hébreux ou les Juifs. On le trouve dans cette épigramme de Martial, Lib. XI. Ep. xcv.

Ecce negas, jurasque mihi per templa tonantis. Non credo; jura, Verpe, per Anchiaium.
c'est - à - dire, pour nier ou pour affirmer, tu attestes les temples de Jupiter, je ne en crois pas; jure, circoncis, par Anchiale.

On demande qui est cet Anchiale, si c'est le nom du vrai Dieu ou d'un faux Dieu; & pourquoi l'on demandoit aux Juifs, de la bonne foi desquels on se défioit, de jurer par Anchiale.

Il est certain, dit le P. Calmet, que le jurement le plus ordinaire des Juifs est: Vive le Seigneur: ce serment se trouve en plusieurs endroits des Livres saints, comme dans les Juges viij. 19. dans le Livre de Ruth, c. iij. v. 13. Dans le premier Livre des Rois, c. xiv. v. 45. Le Seigneur lui - même, quand il fait un serment, n'ayant personne plus grand que lui par qui il puisse jurer, il jure par sa propre vie: Vivo ego dicit Dominus. Or en Hebreu ce serment, vive le Seigneur, peut se prononcer ainsi, Hacgaï - Elion; par la vie du très - Haut, ou Ana - chi - eloa: ah, que le Seigneur vive, ou simplement Ha - chi - el, par la vie de Dieu; la terminaison Latine um, qui est à sin d'Anchialum, ne faisant rien à la chose, non plus que la lettre n, que le Poete y a mise, parce - que dans la prononciation, en disant hachiel ou al, il semble qu'on prononce han - chi - al. Suivant cette explication, l'anchialum de Martial signifieroit qu'il exige de ce Juif, qu'il lui jure par le nom ou la vie du Seigneur.

Quelques - uns ont cru qu'on faisoit jurer les Juifs par une statue de Sardanapale, érigée dans la ville d'Anchiale en Cilicie: mais cette conjecture n'est fondée sur rien.

D'autres tirent anchialum du Grec A'GXIALO, qui signifie qui est près du rivage, comme si le Juif juroit par le Dieu qu'on adore sur les rivages; parce qu'en effet les Juifs hors de Jérusalem & de leur pays, alloient pour l'ordinaire faire leurs prieres sur le bord des eaux. Enfin d'autres ont cru que c'est parce qu'il juroit par le temple du Seigneur heicaliah, & l'on sait que les Juifs juroient quelquefois par le temple: mais toutes ces explications paroissent peu naturelles.

Un ancien exemplaire manuscrit, qui appartenoit à M. de Thou, porte: Jura, Verpe, per ancharium; jure, Juif, par l'âne. Or les Payens, & sur - tout les Poëtes, se plaisoient à reprocher aux Juifs qu'ils adoroient un âne, ou la tête d'un âne; voici ce qu'en dit Petrone.

Judoeus licet, & porcinum numen adoret, Et Cilli summas advocet auriculas.

On peut voir ce qu'en dit Tacite, Histor. Lib. V. & les raisons ou le fondement de cette fausse imputation, sous l'article ononyctites. Ce dernier sens est beaucoup plus simple, & est tres - relatif aux idées que s'étoient formé les payens de la religion des Juifs. Dictionn. de la Bibl. (G)

ANCHIALE (Page 1:439)

* ANCHIALE. deux villes anciennes; l'une de Cilicie, bâtie par Sardanapale; l'autre de Thrace sur la côte de la mer Noire, que les Turcs nomment Kenkis, & les Grecs Anchilao ou Anchio.

ANCHIFLURE (Page 1:439)

* ANCHIFLURE, s. f. c'est, en Tonnellerie, le trou qu'un ver a fait à une douve de tonneau, à l'en<pb->

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