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En matiere de foi on ne doit point raisonner par analogie; on doit se tenir précisément à ce qui est révélé, & regarder tout le reste comme des effets naturels du méchanisme universel dont nous ne connoissons pas la manoeuvre. Par exemple, de ce qu'il y a eu des démoniaques, je ne dois pas m'imaginer qu'un furieux que je vois soit possédé du démon; comme je ne dois pas croire que ce qu'on me dit de Léda, de Sémelé, de Rhéa - Sylvia, soit arrivé autrement que selon l'ordre de la nature. En un mot Dieu comme auteur de la nature, agit d'une maniere uniforme. Ce qui arrive dans certaines circonstances, arrivera toûjours de la même maniere quand les circonstances seront les mêmes; & lorsque je ne vois que l'effet sans que je puisse découvrir la cause, je dois reconnoître ou que je suis ignorant, ou que je suis trompé, plûtôt que de me tirer de l'ordre naturel. Il n'y a que l'autorité spéciale de la divine révélation qui puisse me faire recourir à des causes surnaturelles. Voyez le I. chapitre de l'Evangile de saint Matthieu, V. 19. & 20. où il paroît que S. Joseph garda la conduite dont nous parlons.
En Grammaire l'analogie est un rapport de ressemblance ou d'approximation qu'il y a entre une lettre & une autre lettre, ou bien entre un mot & un autre mot, ou enfin entre une expression, un tour, une phrase, & un autre pareil. Par exemple, il y a de l'analogie entre le B & le P. Leur différence ne vient que de ce que les levres sont moins serrées l'une contre l'autre dans la prononciation du B; & qu'on les serre davantage lorsqu'on veut prononcer P. Il y a aussi de l'analogie entre le B & le V. Il n'y a point d'analogie entre notre on dit & le dicitur des Latins, ou si dice des Italiens: ce sont - là des façons de parler pro<cb->
Analogie (Page 1:400)
Analogie (Page 1:400)
ANALOGUE (Page 1:400)
ANALOGUE, adj. (Gram.) qui a de l'analogie: par exemple, les étrangers se servent souvent d'expressions, de tours ou phrases dont tous les mots à la vérité sont des mots François, mais l'ensemble ou construction de ces mots n'est point analogue au tour, à la maniere de parler de ceux qui savent la langue. Dans la plûpart des Auteurs modernes qui ont écrit en Grec ou en Latin, on trouve des phrases qui sont analogues au tour de leur langue naturelle, mais qui ne sont pas conformes au tour propre à la langue originale qu'ils ont voulu imiter. Voyez ce que dit Quintilien de l'analogie, au chap. vj. liv. I. de ses Instit. (F)
ANALYSE (Page 1:400)
ANALYSE (Ordre encyclop. Entend. Raison. Philosoph. ou Science, Science de la Nature, Mathématiques pures, Arithmétique littérale, ou Algébre, Analyse.) est proprement la méthode de résoudre les
problèmes mathématiques, en les réduisant à des
équations. Voyez
L'Analyse, pour résoudre les problèmes, employe le secours de l'Algebre, ou calcul des grandeurs en général: aussi ces deux mots, Analyse, Algebre, sont souvent regardés comme synonymes.
L'Analyse est l'instrument ou le moyen général
par lequel on a fait depuis près de deux siecles dans
les Mathématiques de si belles découvertes. Elle
fournit les exemples les plus parfaits de la maniere
dont on doit employer l'art du raisonnement, donne
à l'esprit une merveilleuse promptitude pour découvrir
des choses inconnues, au moyen d'un petit
nombre de données; & en employant des signes
abregés & faciles pour exprimer les idées, elle présente
à l'entendement des choses, qui autrement sembleroient
être hors de sa sphere. Par ce moyen les
démonstrations géométriques peuvent - être singulierement
abregées: une longue suite d'argumens, où
l'esprit ne pourroit sans le dernier effort d'attention
découvrir la liaison des idées, est convertie en des
signes sensibles, & les diverses opérations qui y sont
requises sont effectuées par la combinaison de ces
signes. Mais ce qui est encore plus extraordinaire,
c'est que par le moyen de cet art un grand nombre
de vérités sont souvent exprimées par une seule ligne;
au lieu que si on suivoit la maniere ordinaire
d'expliquer & de démontrer, ces vérités rempliroient
des volumes entiers. Ainsi par la seule étude
d'une ligne de calcul, on peut apprendre en pen de
tems des sciences entieres, qui autrement pourroient
à peine être apprises en plusieurs années. Voyez
L'Analyse est divisée, par rapport à son objet, [p. 401]
Analyse des quantités finies, est ce que nous appellons
autrement Arithmétique spécieuse ou Algebre. V.
Analyse des quantités infinies, ou des infinis, appellée
aussi la nouvelle Analyse, est celle qui calcule
les rapports des quantités qu'on prend pour infinies,
ou infiniment petites. Une de ses principales branches
est la méthode des fluxions, ou le calcul différenciel.
Voyez
Le grand avantage des Mathématiciens modernes sur les anciens, vient principalement de l'usage qu'ils font de l'Analyse.
Les anciens Auteurs d'Analyse sont nommés par
Pappus, dans la préface de son septieme livre des
collections mathématiques; savoir, Euclide, en ses
Data & Porismata; Apollonius, de Sectione Rationis,
& dans ses Coniques; Aristaeus, de Locis solidis; &
Eratosthenes, de Mediis proportionalibus. Mais les anciens
Auteurs d'Analyse etoient très - différens des
modernes. Voyez
L'Algebre appartient principalement à ceux - ci:
on en peut voir l'histoire, avec ses divers Auteurs,
sous l'article
Les principaux Auteurs sur l'Analyse des infinis, sont Wallis, dans son Arithmétique des infinis; Newton, dans son Analysis per quantitatum series, fluxiones, & differentias, & dans son excellent Traité qui a pour titre de quadraturâ curvarum: Leibnitz, act. eruditor. an. 1684. le marquis de l'Hopital, en son Analyse des infiniment pelits, 1696. Carré, en sa méthode pour la mesure des surfaces, la dimension des solides, &c. par l'application du calcul intégral, 1700. G. Manfred, dans son ouvrage de constructione equationum differentialium primi gradûs, 1707. Nic. Mercator, dans sa Logarithmotechnia, 1668. Cheyne, dans sa Methodus fluxionum inversa, 1703. Craig, Methodus figurarum lineis rectis & curvis comprehensarum, quadraturas determinandi, 1685. & de quadraturis figurarum curvilinearum & locis, &c. 1693. Dav. Grégory, dans son Exercitatio geometrica de cimensione figurarum, 1684. & Nieuwentijt, dans ses Considerationes circa Analyseos ad quantitates infini è parvas applicatoe, principia, 1695.
L'Analyse démontrée du P. Reyneau de l'Oratoire, imprimée pour la premiere fois à Paris en 1708,
en 2 volumes in - 4°. est un livre auquel ceux qui
veulent étudier cette science ne peuvent se dispenser
d'avoir recours. Quoiqu'il s'y soit glissé quelques
erreurs, c'est cependant jusqu'à présent l'ouvrage
le plus complet que nous ayons sur l'Analyse.
Il seroit à souhaiter que quelqu'habile Géometre
nous donnât sur cette matiere un traité encore plus
exact & plus étendu à certains égards, & moins étendu à d'autres que celui du P. Reyneau. On pourroit
abrèger le premier volume, qui contient sur la théorie
des équations beaucoup de choses assez inutiles,
& augmenter ce qui concerne le calcul intégral, en
se servant pour cela des différens ouvrages qui en
ont été publiés, & des morceaux répandus dans les
Mémoires des Académies des Sciences de Paris, de
Berlin, de Londres, & de Petersbourg, dans les Actes
de Leipsic, dans les ouvrages de MM. Bernoulli,
Euler, Maclaurin, &c. Voyez
Cetarticle Analyse est destiné au commun des lecteurs,
& c'est pour cela que nous l'avons fait assez
court: on trouvera à l'article
Analyse (Page 1:401)
L'Analyse (Page 1:401)
Tous les Philosophes, en général, conviennent qu'il faut dans l'exposition comme dans la recherche de la vérité, commencer par les idées les plus simples & les plus faciles: mais ils ne s'accordent pas sur la notion qu'ils se forment de ces idées simples & faciles. Presque tous les Philosophes, à la tête desquels on peut mettre Descartes, donnent ces noms à des idées innées, à des principes généraux, & à des notions abstraites, qu'ils regardent comme la source de nos connoissances. De ce principe, il s'ensuit nécessairement qu'il faut commencer par définir les choses, & regarder les définitions comme des principes propres à en faire découvrir les propriétés. D'autres en petit nombre, tels que Loke & Bacon, entendent par des idées simples les premieres idées particulieres qui nous viennent par sensation & par réflexion: ce sont les matériaux de nos connoissances que nous combinons selon les circonstances, pour en former des idées complexes, dont l'analyse nous découvre les rapports. Il ne faut pas les confondre avec les notions abstraites, ni avec les principes généraux des Philosophes; ce sont aucontraire celles qui nous viennent immédiatement des sens, & à la faveur desquelles nous nous élevons ensuite par degrés à des idées plus simples ou plus composées. Je dis plus composées, parce que l'analyse ne confiste pas toûjours, comme on se l'imagine communément, à passer du plus composé au plus simple.
Il me semble que si l'on saisissoit bien le progrès
des vérités, il seroit inutile de chercher des raisonnemens
pour les démontrer, & que ce seroit asse>
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