ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"998"> née, & qu'elle est sur - tout occasionnée par l'usage des vices atténuans, ou des liqueurs spiritueuses de semblable qualité. La maladie commence, selon cet auteur, par une petite fievre, qui est d'abord suivie d'éruptions pustuleuses presque par tout le corps, qui rentrent & se cachent sous la peau, pour reparoître bientôt après avec une cuisson excessive qui se fait sentir après que la demangeaison a forcé à se grater.

Cette galle paroît être la même que le sora ou sare des Arabes, dont Sennert traite dans sa pratique, lib. VI. part. I. cap. xxvj.

Pour ce qui est de la cause de cette sorte d'éruption, voyez Exemtheme, Gale.

Quant à la cure, elle consiste dans une diete rafraîchissante & tempérante, après avoir fait précéder la saignée & la purgation, qui doivent être répétées selon le besoin; on doit dans cette affection cutanée, éviter toute sorte d'application sur la peau. Turner. (d)

ESSERRER (Page 5:998)

ESSERRER, c'est - à - dire, en termes de Pêche, haler à terre la pinne d'une seinne.

ESSERET long (Page 5:998)

ESSERET long, outil de Charron; c'est un morceau de fer long d'environ deux ou trois piés, rond, de la circonférence d'un pouce par en - haut, & par en - bas formant un demi - cercle en - dedans, tranchant des deux côtés, un peu recourbé par en - bas, formant une petite cuiller, qui sert aux Charrons à percer des trous dans des pieces de bois épaisses. Cet outil est emmanché avec un morceau de bois percé dans sa longueur, ce qui forme une espece de croix. Voyez la Planche du Charron.

Esseret (Page 5:998)

Esseret court, outil de Charon: cet outil est fait comme l'esseret long, & ne sert aux Charrons que pour faire des trous dans des pieces de bois moins épaisses. Voyez la Planche du Charron.

ESSETTE (Page 5:998)

ESSETTE, outil de Charron, de Couvreur, de Charpentier, de Tonnelier, & autres ouvriers en bois; c'est un morceau de fer courbé par un côté, & droit de l'autre, dont le côté courbé est applati & tranchant, large environ de six pouces, & l'autre côté est rond fait en tête comme un marteau: au milieu de ce morceau de fer est une douille enchâssée & rivée dans l'oeil qui est au milieu de l'essette; l'on fixe dans cette douille un manche d'environ un pié & demi, plus gros du côté de la poignée que du côté de la douille. Cet outil sert aux Charrons à dégrossir & charpenter le bois qu'ils ont à employer. Voyez la Planche du Charron. L'essette des Couvreurs est comme une petite herminette à marteau; elle leur sert à hacher les bois. Ils en ont une autre avec laquelle ils arrachent les clous de l'ardoise, lorsqu'on veut découvrir ou faire des recherches. Quant à l'essette des Tonneliers, c'est un marteau dont la tête est ronde, & qui se termine de l'autre côté en un large tranchant de fer acéré, qui se recourbe du côté du manche qui est de bois. Cet outil sert à arrondir l'ouvrage en - dedans.

ESSEX (Page 5:998)

ESSEX, (Géog. mod.) province maritime d'Angleterre. Colchester en est la capitale.

ESSIEU (Page 5:998)

ESSIEU, s. m. (Méchan.) appellé aussi chez les anciens cathete, est la même chose qu'axe. Voyez Axe & Cathete.

On ne se sert plus de ce terme qu'en parlant des roues, pour désigner la ligne autour de laquelle elles tournent ou sont censées tourner. Voyez Roue.

Essieu dans le tour, est la même chose qu'axe dans le tambour. Voyez ce mot. Voyez aussi Tour, Treuil, Cabestan .

Les anciens Géometres François, par exemple Descartes dans sa Géometrie, donnent le nom d'essieu à l'axe des courbes. Voyez Axe & Courbe. (O)

Essieu (Page 5:998)

Essieu, (Charron.) c'est en général une piece de bois de charronage qu'on débite & qu'on envoye en grume. Les essieux sont pour l'ordinaire d'orme, & quelquefois de charme. Il y en a de fer.

ESSIMER (Page 5:998)

ESSIMER, v. act. (Fauconnerie.) c'est ôter la graisse excessive d'un oiseau par diverses cures, & l'amaigrir; c'est comme si on disoit essutmer, ôter le suif; c'est aussi le mettre en état de voler, lorsqu'on l'a dressé, ou qu'il sort de la mue.

ESSOGNE ou ESSONGNE (Page 5:998)

ESSOGNE ou ESSONGNE, s. f. (Jurisprud.) est un droit ou devoir seigneurial dû par les héritiers ou successeurs du défunt aux seigneurs dans la censive desquels il possédoit des héritages au jour de son décès. Ce terme vient de sonniata, qui dans la basse latinité signifie procuration sonniere, seu hospitio excipere, procurare. Dans la suite ce terme fut pris pour la prestation qui se payoit au lieu du droit de procuration.

Ce droit est d'un ou deux deniers parisis en quelques endroits, c'est de douze en d'autres: c'est d'autant, ou du double, ou de la moitié du cens annuel. Voyez le procès - verbal de la coûtume de Reims.

Le droit de meilleur catel usité dans les Pays - bas a quelque rapport à ce droit d'essogne; l'un & l'autre sont une suite du droit de main - morte. Comme les seigneurs prétendoient avoir les biens de leurs sujets décédés, on les rachetoit d'eux moyennant une certaine somme. Voyez le Glossaire de M. de Lauriere, au mot essongne. (A)

ESSONNIER (Page 5:998)

ESSONNIER, s. m. terme de Blason, double orle qui couvre l'écu dans le sens de la bordure. C'étoit autrefois une enceinte où l'on plaçoit les chevaux des chevaliers, en attendant qu'ils en eussent besoin pour le tournoi. Il y avoit dans cette enceinte des barres & des traverses pour les séparer les uns des autres. Dict. de Trévoux.

ESSOR (Page 5:998)

* ESSOR, s. m. (Gram.) l'action de l'oiseau partant librement pour s'élever dans les airs. On l'a transporté au figuré, & l'on dit d'un auteur qui a débuté hardiment, qu'il a pris son essor; d'un poëte qui commence avec liberté, qu'il prend son essor: on dit aussi l'essor du génie, &c.

ESSORANT (Page 5:998)

ESSORANT, particip. pres. en terme de Blason, se dit des oiseaux qui n'ouvrent les aîles qu'à demi pour prendre le vent, & qui regardent le soleil.

Gauthiot au Comté de Bourgogne, d'azur au Gautherot, oiseau essorant d'argent, armé & couronné d'or.

ESSORE (Page 5:998)

ESSORE, part. passé, en termes de Blason, se dit de la couverture d'une maison ou d'une tour, quand elle est d'un autre émail que celui du corps du bâtiment.

Grog ou Leszoye en Pologne, de gueules à une couverture de grains de quatre pieux d'argent, essorée d'or.

ESSORER (Page 5:998)

ESSORER, (s') (Fauconnerie.) c'est prendre l'essor trop fort, mauvaise qualité dans un oiseau de proie.

Essorer (Page 5:998)

Essorer, Jardinage. On se sert de ce mot pour exprimer ce qu'il convient de faire à des oignons de fleur qui sortent de terre. Cela veut dire qu'il faut les étendre sur un plancher, les y laisser s'essuyer, & se sécher avant que de les serrer dans des boîtes. (K)

Essorer (Page 5:998)

Essorer les eaux, terme de Chamoiseur; c'est les faire sécher sur des cordes, dans un endroit qu'on appelle un étendoir. Voyez Etendoir. Voyez l'article Chamoiseur.

ESSOURISSER (Page 5:998)

ESSOURISSER, v. act. (Manége.) opération dont très peu d'auteurs font mention, & qui consiste, selon ceux qui en ont parlé, dans l'extirpation d'un polype dans le nez du cheval. Voyez Polype. La raison de cette dénomination n'est autre chose que la dénomination même du polype qu'ils ont jugé à propos d'appeller la souris. (e)

ESSUI (Page 5:998)

ESSUI, s. m. (Art méc.) il se dit en général d'un [p. 999] lieu destiné à faire sécher. Les Tanneurs ont leur essui; les Chamoiseurs, les Papetiers ont le leur.

EST (Page 5:999)

EST, s. m. en Cosmographie, est l'un des points cardinaux de l'horison, celui où le premier vertical coupe l'horison, & qui est éloigné de 90 degrés du point nord ou sud de l'horison. Voyez Orient, Points cardinaux, Horison , &c.

Pour trouver la ligne & les points d'est & d'ouest, voyez Ligne méridienne.

Le vent d'est est celui qui souffle du point d'est. Voyez Vent. Il s'appelle en latin Eurus, & en italien Levante, vent de levant.

Le sud - est souffle entre le sud & l'est, à 45 degrés de ces points, le nord - est à 45 degrés du nord & de l'est, &c. Voyez Vent, Rhumb. (O)

ESTACADE (Page 5:999)

ESTACADE, s. f. terme de Riviere, file de pieux moisés, assemblés & couronnés, pour empêcher les glaces d'entrer dans un bras de riviere, où l'on a mis les bateaux à l'abril. Il y en a une à la tête de l'ile Louvier.

ESTADOU (Page 5:999)

ESTADOU, s. m. en terme de Tabletier Cornetier, est une espece de scie à deux lames, entre lesquelles il n'y a de distance que celle que l'on veut mettre entre les dents du peigne. Cet instrument est monté sur un fût de bois dont le manche est droit, & la partie qui contient ces lames, un peu courbée. L'e stadou sert, comme on peut le voir, à ouvrir les dents d'un peigne.

ESTAIN (Page 5:999)

ESTAIN, (Géog. mod.) ville du duché de Bar, en France. Long. 23. 18. lat. 49. 15.

Estains (Page 5:999)

Estains, s. m. pl. ou Cornieres, (Marine.) sont deux pieces de bois qui par leur courbure, forment une espece de doucine; elle prend sa naissance sur l'étambot, à l'élévation des façons de l'arriere, & va aboutir aux extrémités de la lisse de hourdi. Voyez Marine, Planche IV. fig. 1. n°. 12.

Les estains sont unis à l'étambot & aux extrémités de la lisse de hourdi par des entailles & de grands clous chassés par - dehors, & comme ils font par leur réunion une varangue fort aculée avec une portion des genoux du couple extrème de l'arriere, leur dimension est pareille à celle des autres varangues. Par exemple dans un vaisseau de 176 piés de long sur 48 piés de large, l'estain a d'épaisseur sur le droit un pié deux pouces six lignes; largeur sur le tour au pié, un pié trois pouces; largeur sur le tour au bout d'en - haut, un pié un pouce.

Dans des vaisseaux de 151 piés de long sur 40 de large, l'estain aura d'épaisseur sur le droit 11 pouces cinq lignes de largeur; sur le tour au pié, 10 pouces huit lignes de largeur; sur le tour au bout d'en - haut, six piés 10 lignes, & ainsi à proportion de la force du vaisseau.

ESTAIRE (Page 5:999)

ESTAIRE, (Géog. mod.) ville des Pays - bas; elle est située sur la Lis.

ESTALAGES (Page 5:999)

ESTALAGES, s. m. pl. (Forges.) partie du fourneau des grosses forges. Voyez l'article Grosses Forges.

ESTAMBOT (Page 5:999)

ESTAMBOT, voyez Etambot.

ESTAME (Page 5:999)

ESTAME, s. f. (Comm.) Le fil d'estame qui s'appelle aussi fil d'estaim, est un fil de laine, plus tors qu'à l'ordinaire, qu'on employe à fabriquer des bas, des bonnets, des gans, soit au tricot, soit au métier. Les gans, les bas, les bonnets, &c. faits de ce fil, s'appellent gans d'estame, bas d'estame.

ESTAMES (Page 5:999)

ESTAMES, s. m. (Comm.) petites étoffes de laine qui se fabriquent à Châlons - sur - Marne. Leur largeur doit être sur le métier d'une aulne sept huitiemes, & de trois quarts & demi, au retour du soulon.

ESTAMOY (Page 5:999)

ESTAMOY, s. m. Les Vitriers appellent ainsi un ais sur lequel est attachée une plaque de fer, où l'on fait fondre la soudure & la poix - résine.

ESTAMPE (Page 5:999)

ESTAMPE, s. f. (Gravure.) On appelle estampe, une empreinte de traits qui ont été creusés dans une matiere solide. Pour parvenir à m'expliquer plus clairement, je vais remonter à la Gravure, comme à la cause dont l'estampe est l'effet; & j'employerai dans cette explication les secours généraux qui m'ont été fournis par M. Mariette. Cet illustre amateur travaille à l'histoire de la Gravure, & à celle des fameux artistes qui ont gravé. Cet ouvrage, dont on peut juger d'avance par les connoissances de l'auteur, nous fournira sans doute des matériaux pour enrichir un second article que nous donnerons au met Gravure, comme un supplément nécessaire à celui - ci.

Pour produire une estampe, on creuse des traits sur une matiere solide; on remplit ces traits d'une couleur assez liquide pour se transmettre à une substance souple & humide, telle que le papier, la soie, le velin, &c. On applique cette substance sur les traits creusés, & remplis d'une couleur détrempée. On presse, au moyen d'une machine, la substance qui doit recevoir l'empreinte, contre le corps solide qui doit la donner; on les sépare ensuite, & le papier, la soie ou le vélin, dépositaires des traits qui viennent de s'y imprimer, prennent alors le nom d'estampe.

Cette manoeuvre (dont j'ai supprimé les détails, pour les réserver aux places qui leur sont destinées, telles que les articles Impression, Gravure, &c.) suffit pour faire entendre d'une maniere générale ce que signifie le mot estampe; mais comme il y a plusieurs sortes d'estampes, & que l'art de les produire, par une singularité très - remarquable, est moderne, tandis que la Gravure a une origine si ancienne qu'on ne peut la fixer, je vais entrer dans quelques détails.

On ne peut douter de l'ancienneté de la Gravure, puisque, sans parler d'une infinité de citations & de preuves de toutes especes, les ouvrages des Egyptiens, qui existent encore, sur - tout leurs obélisques ornés de figures hyéroglifiques gravées, sont des preuves incontestables que cet art étoit en usage chez un des peuples les plus anciens qui nous soient connus. Il est même vraissemblable que pour fixer l'origine de cet art, il faudroit remonter à l'époque où les premiers hommes ont cherché les moyens de se faire entendre les uns aux autres sans le secours des sons de la voix. La premiere espece d'écriture a été sans doute un choix de figures & de traits marqués & enfoncés sur une matiere dure, qui pût, en résistant aux injures de l'air, transmettre leur signification; & si cette conjecture est plausible, de quelle ancienneté ne peut pas se glorisier l'art de graver? Cependant l'un de ses effets (le plus simple, & en même tems le plus précieux), l'art de multiplier à l'infini par des empreintes, les traits qu'il sait former, ne prend naissance que vers le milieu du xv. siecle. Les Italiens disent que ce fut un orfévre de Florence, nommé Maso ou Thomas Finiguerra, qui fit cette découverte. Les Allemands prétendent au contraire que la petite ville de Bockholt dans l'évêché de Munster, a été le berceau de l'art des estampes: ils nomment celui à qui l'on doit l'honneur de cette découverte; ce fut, à ce qu'ils assûrent, un simple berger appellé François. Ce qui paroît certain, c'est que de quelque côté qu'elle soit venue, elle fut uniquement l'effet du hasard. Mais si l'industrie des hommes se voit ainsi humiliée par l'origine de la plus grande partie de ses plus singulieres inventions, elle peut s'enorgueillir par la perfection rapide à laquelle elle conduit en peu de tems les moyens nouveaux dont le hasard l'enrichit.

Un orfévre ou un berger s'apperçoit que quelques traits creusés sont reproduits sur une surface qui les a touchés, il ne faut pas trois siecles pour que toutes les connoissances humaines s'enrichissent par le

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