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Esselier (Page 5:996)
ESSEN (Page 5:996)
ESSEN, (Géog. mod.) ville de la Westphalie en Allemagne. Long. 24. 42. lat. 51. 25.
ESSENCE (Page 5:996)
ESSENCE, s. f. (Métaph.) c'est ce que l'on conçoit comme le premier & le plus général dans l'être, & ce sans quoi l'être ne seroit point ce qu'il est. Pour trouver l'essence d'une chose, il ne faut faire attention qu'aux qualités qui ne sont point déterminées par d'autres, & qui ne se déterminent pas réciproquement, mais en même tems qui ne s'exciuent pas l'une l'autre. Le nombre des trois côtés & l'egalité de ces côtés, font l'essence du triangle équilate ral: 1°. parce que ces deux qualités peuvent co - exister: 2°. elles ne se déterminent point non plus l'une l'autre; du nombre de trois ne résulte point l'égalité des lignes, ni vice versâ: 3°. elles ne sont point déterminées par d'autres qualités antérieures; car on ne sauroit rien concevoir dans la formation du triangle équilatéral, qui soit antérieur au nombre & à la proportion des lignes: 4°. enfin sans elles on ne sauroit se représenter l'être. S'il y a plus ou moins de trois côtés, ce n'est plus un triangle; si les côtes sont inégaux, ce n'est plus un triangle équilatéral.
L'essence de l'être une fois connue, suffit pour démontrer
la possibilité intrinseque; car l'essence comprend
la raison de tout ce qui est actuellement dans
l'être, ou de tout ce qui peut s'y trouver. Les qualités
essentielles étant supposées, entraînent à leur
suite les attributs, & ceux - ci donnent lieu aux possibilités
des modes. Voyez
Cette notion de l'essence est adoptée par tous les philosophes; la diversité de leurs définitions n'est qu'apparente. François Suarez, l'un des plus profonds & des plus subtils scholastiques; définit l'essence, primum radicale & intimum principium omnium actionum ac proprietatum quoe rei conveniunt (Tom. I. disp. ij. sect. 4.). Et expliquant ensuite sa définition conformément aux principes d'Aristote & de saint Thomas d'Aquin, il dit que l'essence est la premiere chose que nous concevons convenir à l'être, & qu'elle constitue l'être. Il ajoûte que l'essence réelle est celle qui n'implique aucune répugnance, & qui n'est pas une pure supposition arbitraire. On voit bien qu'il est aisé de ramener ces idées à la nôtre. Descartes s'en tint à ce que ses maîtres lui avoient appris là - dessus: una est, dit - il, cujusque substantioe proecipua proprietas quoe ipsius naturam essentiamque constituit, & ad quam omnes alioe referuntur. Princip. philosoph. part. I. La chose en quoi & les Scholastiques & Descartes se sont trompés, c'est en affirmant si positivement qu'une seule propriété étoit la base de toutes les autres, & faisoit l'essence de l'être. Il peut y avoir & il y a pour l'ord naire plus d'une qualité essentielle. Le nombre n'en est point fixe, & s'étend, comme nous l'avons dit, à toutes celles qui ne sont supposées par aucune autre, & qui ne se supposent pas réciproquement.
De cette même notion des essences, il est aisé d'en déduire l'éternite & l'immutabilité. L'idée des essences arbitraires est une source de contradictions. Les essences des choses consistent, comme nous l'avons vû, dans la non - repugnance de leurs qualités primitives. Or il est impossible que des qualités une fois reconnues pour non - répugnantes, ayent jamais été ou puissent se trouver dans une opposition formelle. La possibilité de leur co - existence est donc nécessaire, & cette possibilité n'est autre chose que l'essence. Celle d'un triangle rectiligne, par exemple, consiste en ce qu'il ne repugne pas que trois lignes droites, dont deux prises ensemble sont plus grandes que la troisieme, se joignent de mamere qu'elles renferment un espace. Dira - t - on que le contraire est également po>, ou même qu'il peut devenir impossible que
Essence (Page 5:996)
Mais ce nom n'a jamais eu, en Pharmacie, une signification
bien déterminée; car on la donne indifféremment
à des teintures, à des huiles essentielles, à
de simples dissolutions, &c. Voy.
Les Alchimistes se sont aussi servi quelquefois du
mot essence, mais plus communément de celui de
quintessence. Voyez
Essence d'Orient (Page 5:996)
On retire cette matiere des écailles du petit poisson
qu'on appelle able. Voyez
Vous trouverez sous ce mot tout ce qui regarde l'essence d'Orient. Nous ajoûterons uniquement que cette dénomination lui convient mal, puisqu'elle n'est pas plus essence ni liqueur, que ne l'est un sable extrèmement fin ou du tale pulvérisé, délavé avec de l'eau. Il est vrai qu'on ne peut bien la retirer des écailles de l'able qu'en les lavant, & que pour être employée, elle demande nécessairement, comme beaucoup de terres à peindre, à être mêlée avec l'eau: mais néanmoins si on l'observe avec une bonne loupe, on la distinguera facilement du liquide dans lequel elle nage, & l'on s'assûrera que loin d'être liquide, elle n'est qu'un amas d'une infinité de petits corps où de lames fort minces régulierement figurées, & dont la plus grande partie sont taillées quarrément.
Quoiqu'on employe à dessein des broyemens assez forts pour enlever ces lames des écailles, on ne les brise, ni on ne les plie; du moins n'en découvret - on point qui soient brisées ou pliées; & suivant les observations de M. de Reaumur, ces petites lames paroissent au microscope à - peu - près égales, & toûjours coupées en ligne droite dans leur grand côté. L'argent le mieux bruni n'approche pas, ditil, de l'éclat que ces petites lames présentent aux yeux, aidés du microscope.
Il résulte de - là, qu'étant minces & taillées régulierement,
elles sont très propres à s'arranger sur le
verre, & à y paroître avec le poli & le brillant des
vraies perles: enfin elles cedent aisément au plus leger
mouvement, & semblent dans une agiration continuelle,
jusqu'à ce qu'elles soient précipitées au
fond de l'eau. Article de M. le Chevalier
ESSENIENS (Page 5:996)
ESSENIENS, s. f. pl. (Théol.) secte célebre parmi les anciens Juifs.
L'historien Josephe parlant des différentes sectes de sa religion, en compte trois principales, les Pharisiens, les Sadducéens, & les Esséniens; & il ajoûte que ces derniers étoient originairement Juifs: ainsi [p. 997]
Serrarius, après Philon, distingue deux sortes
d'Esséniens; les uns qui vivoient en commun, &
qu'on appelloit Practici; les autres qu'on nommoit
Theoretici, & qui vivoient dans la solitude & en contemplation
perpétuelle. On a encore nommé ces derniers
Thérapeutes, & ils étoient en grand nombre en
Egypte. On a aussi nommé ces derniers Juifs solitaires & contemplatifs; & quelques - uns pensent que c'est
à l'imitation des Esséniens que les Coenobites & les
Anachoretes dans le Christianisme, ont embrassé le
genre de vie qui les distingue des autres Chrétiens.
Grotius prétend que les Esséniens sont les mêmes que
les Assidéens. Voyez
De tous les Juifs, les Esséniens étoient ceux qui avoient le plus de réputation pour la vertu; les Payens mêmes en ont parlé avec éloge; & Porphyre dans son traité de l'abstinence, liv. IV. §. 11. & suiv. ne peut s'empêcher de leur rendre justice: mais comme ce qu'il en dit est trop général, nous rapporterons ce qu'en ont écrit Josephe & Philon le juif, infiniment mieux instruits que les étrangers de ce qui concernoit leur nation, & d'ailleurs témoins oculaires de ce qu'ils avancent.
Les Esséniens fuyoient les grandes villes, & habitoient dans les bourgades. Leur occupation étoit le labourage & les métiers innocens; mais ils ne s'appliquoient ni au trafic, ni à la navigation. Ils n'avoient point d'esclaves, mais se servoient les uns les autres. Ils méprisoient les richesses, n'amassoient ni or ni argent, ne possédoient pas même de grandes pieces de terre, se contentant du nécessaire pour la vie, & s'étudiant à se passer de peu. Ils vivoient en commun, mangeant ensemble, & prenant à un même vestiaire leurs habits qui étoient blancs. Plusieurs logeoient sous un même toît: les autres ne comptoient point que leurs maisons leur fussent propres; elles étoient ouvertes à tous ceux de la même secte, car l'hospitalité étoit grande entr'eux, & ils vivoient familierement ensemble sans s'être amais vûs. Ils mettoient en commun tout ce que produisoit leur travail, & prenoient grand soin des malades. La plûpart d'entr'eux renonçoient au mariage, craignant l'infidélité des femmes & les divisions qu'elles causent dans les familles. Ils élevoient les enfans des autres, les prenant dès l'âge le plus tendre pour les instruire & les former à leurs moeurs. On éprouvoit les postulans pendant trois années, une pour la continence, & les deux autres pour le reste des moeurs. En entrant dans l'ordre ils lui donnoient tout leur bien, & vivoient ensuite comme freres; ensorte qu'il n'y avoit entr'eux ni pauvres ni riches. On choisissoit des économes pour chaque communauté.
Ils avoient un grand respect pour les vieillards, & gardoient dans tous leurs discours & leurs actions une extreme modestie. Ils retenoient leur colere; ennemis du mensonge & des sermens, ils ne juroient qu'en entrant dans l'ordre; & c'étoit d'obéir aux supérieurs, de ne se distinguer en rien, si on le devenoit; ne rien enseigner que ce que l'on auroit appris; ne rien celer à ceux de sa secte; n'en point révéler les mysteres à ceux de dehors, quand il iroit de la vie. Ils méprisoient la Logique comme inutile pour acquérir la vertu, & laissoient la Physique aux Sophistes & à ceux qui veulent disputer; parce qu'ils jugeoient que les secrets de la nature étoient impénétrables à l'esprit humain. Leur unique étude étoit la Morale, qu'ils apprenoient dans la loi, principalement les jours de sabbat, où ils s'assembloient dans leurs synagogues avec un grand ordre. Il y en avoit un qui lisoit, un autre qui expliquoit. Tous les jours
ESSEQUEBE (Page 5:997)
ESSEQUEBE, (Géog. mod.) riviere de la Guiane dans l'Amérique septentrionale; ses bords sont habités par des Sauvages.
ESSER (Page 5:997)
ESSER, en termes de Cloutier d'épingle, c'est choisir
la grosseur du fil qu'on veut employer par le
moyen d'une mesure, dans laquelle on le fait entrer.
Voyez
ESSERE (Page 5:997)
ESSERE, s. f. (Med.) c'est une espece de gale,
que Fallope appelle volante: elle paroît subitement
en différentes parties du corps, en forme de petites
tumeurs sous la peau, comme celles qui sont produites
par la piquûre des orties, & cause des demangeaisons
insupportables. Sydenham, qui en parle
aussi, dit qu'elle survient dans tous les tems de l'an<pb->
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