ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Esprit ardent (Page 5:976)

Esprit ardent, (Chimie.) Voyez Esprit - de - Vin, sous le mot Vin.

Esprit recteur (Page 5:976)

Esprit recteur, (Chimie.) Voyez Eaux distillées.

Esprit - de - Vin (Page 5:976)

Esprit - de - Vin, (Chimie.) Voyez au mot Vin.

Esprit volatil (Page 5:976)

Esprit volatil, (Chimie.) Toutes les substances auxquelles les Chimistes ont donné le nom d'esprit, sont volatiles (voyez Esprit); il a plû cependant à quelques - uns de prendre la dénomination qui fait le sujet de cet article, dans un sens particulier; de l'attribuer aux alkalis volatils sous forme fluide; & de les distinguer par ce titre, des alkalis volatils, concrets, qu'ils ont appellés tout aussi arbitrairement, sels volatils. Voy. Sel alkali volatil. (b)

Esprit - de - Vinaigre (Page 5:976)

Esprit - de - Vinaigre, spiritus aceti. Voyez Vinaigre distillé, au mot Vinaigre.

Esprits sauvages (Page 5:976)

Esprits sauvages, (Chimie.) spiritus sylvestres de Vanhelmont. Voyez Gas, Fermentation, & Vin .

Esprit volatil aromatique huileux (Page 5:976)

Esprit volatil aromatique huileux, (Pharmac. & Mat. med.) On a donné ce nom à une préparation officinale, qui n'est proprement qu'un mêlange d'esprit volatil, de sel ammoniac, & d'un esprit aromatique composé. Voici cette préparation, telle qu'elle est décrite dans la nouvelle pharmacopée de Paris.

Prenez six dragmes de zestes récens d'oranges, autant de ceux de citron; deux dragmes de vanille, deux dragmes de macis, une demi - dragme de gérofle, une dragme de canelle, quatre onces de sel ammoniac: coupez en petits morceaux les zestes & la vanille: concassez le macis, le gérofle & la canelle: pulvérisez le sel ammoniac, & mettez le tout dans une cornue de verre, versant par - dessus quatre onces d'eau simple de canelle, & quatre onces d'esprit - de - vin rectifié: fermez le vaisseau, & laissez digérer pendant quelques jours, ayant soin de remuer de tems en tems.

Ajoûtez, après deux ou trois jours de digestion, quatre onces de sel de tartre; & sur le champ ajoûtez au bec de la cornue un récipient convenable, que vous luterez selon les regles de l'art: faites la distillation au bain de sable. Vous garderez la liqueur qui passera, dans une bouteille bien bouchée.

L'esprit volatil aromatique huileux, est un cordial très - vif, un sudorifique très - efficace, un bon emménagogue, un hystérique assez utile. On le fait entrer ordinairement à la dose de trente ou de quarante gouttes, dans des potions de quatre à cinq onces, destinées à être prises par cuillerées. (b)

Esprits animaux (Page 5:976)

Esprits animaux. Voyez Nerfs, Fluide nerveux, &c.

ESQUAIN, QUEIN, QLIN (Page 5:976)

ESQUAIN, QUEIN, QLIN, (Marine.) Ce sont les planches qui bordent les deux côtés de l'acastillage de l'arriere, au - dessus de la lisse de vibord; elles sont beaucoup moins épaisses que les autres bordages, & vont en diminuant vers le haut.

L'esquain, ou le bordage de l'acastillage, est tout ce qui se pose du côté de l'arriere, au - dessus de la lisse de vibord. La premiere planche qu'on met au - dessus de cette lisse, doit être de chêne, & épaisse, à cause du calfatage: il faut qu'elle ait au moins la moitié de l'épaisseur des planches du franc - bordage. On y fait une rablure sur le côté qui est par le haut, pour y faire entrer la premiere planche du véritable esquain. Dans les grands vaisseaux, les planches de l'esquain ont d'ordinaire un pouce ou un pouce & un quart d'épaisseur, & vont un peu en diminuant de largeur de l'arriere à l'avant; mais c'est peu de chose; car si la premiere planche de l'esquain a dix pouces de large vers l'arriere, elle n'aura que neuf pouces & demi en - avant. Voyez Acastillage.

ESQUIF (Page 5:976)

ESQUIF, (Marine.) C'est un petit bateau destiné pour le service d'un vaisseau, & que l'on embarque dans tous les voyages. On le place ordinairement sur le tillac, & on le met en mer lorsqu'on en a besoin pour aller à terre, soit chercher des provisions, soit y débarquer quelqu'un. Voyez Chaloupe & Canot.

ESQUILLE (Page 5:976)

ESQUILLE, s. f. (Chirurgie.) petit morceau détaché d'un os dans une fracture. Lorsque les esquilles picotent & irritent le périoste ou les chairs qui entourent l'os, & qu'on ne peut pas les réduire & les appliquer à l'os dont elles sont une continuité, on est obligé d'en faire l'extraction; & pour cet effet, s'il n'y a point de plaie, on fait une incision.

On appelle aussi du mot d'esquilles, des petites portions d'os qui s'exfolient les unes après les autres. Voyez Exfoliation. (Y)

ESQUILIES (Page 5:976)

ESQUILIES, s. m. pl. (Hist. anc.) V. Esquilin.

ESQUILIN (Page 5:976)

ESQUILIN, adj. (Hist. anc.) Le mont Esquilin est une des sept collines de l'ancienne Rome; c'est aujourd'hui le quartier de la montagne de sainte Marie majeure. Ce fut Servius Tullius qui l'enferma dans Rome. Il y avoit la porte esquiline, la tribu esquiline. C'est aux Esquilies que se faisoient les exécutions des criminels, & que leurs cadavres restoient exposés.

ESQUIMAN (Page 5:976)

ESQUIMAN, (Marine.) Les Hollandois donnent ce nom à l'officier - marinier que nous appellons quartier - maître. C'est lui qui est chargé particulierement du service des pompes, & qui est l'aide du maître & du contre - maître. V. Quartier - maître.

ESQUIMAUX (Page 5:976)

ESQUIMAUX. Voyez Eskimaux.

ESQUINANCIE (Page 5:976)

ESQUINANCIE, s. f. (Medec.) est le nom d'une maladie de la gorge, que les Latins appellent angina, angine, d'ango, je serre, parce qu'il se fait un resserrement dans le gosier, par les causes de l'esquinancie; ainsi la signification générale du mot angina convient à toute sorte d'affection des parties du gosier, qui tend à former des obstacles dans les voies qui servent à la respiration & à la déglutition, sans que le thorax, les visceres qui y sont renfermés, & l'estomac, y soient intéressés essentiellement.

Les anciens medecins, & particulierement les Grecs, qui vivoient peu de tems avant Galien, ont distingué l'angine de quatre différentes manieres, dont ils ont tiré autant d'especes de cette maiadie, auxquelles ils ont donné des noms propres. Ils ont appellé cynanche, SUNA/GKEIN, l'angine, dans laquelle le vice réside dans les muscles & les parties inférieures du larynx. Ils ont fait allusion par ce mot, à l'état de ceux qui sont attaqués de cette espece d'angine, dans lequel ils tirent la langue, comme les chiens que l'on étrangle. Ils ont donné le nom patacynanche, PARAKUNAGKEIN, à l'angine dans laquelle le vice réside dans les parties exterieures du larynx. La préposition para est employée dans ce cas, comme dans bien d'autres, par les auteurs grecs, devant le nom d'une maladie, pour en distinguer l'espece la moins violente. Ils ont nommé cynanche, SUNA/GKEIN, l'angine qui attaque l'intérieur du pharynx; & paracynanche, PARAKUNA/GKEIN, celle qui a son siége à l'extérieur. Ces différens mots grecs sont composés de A)/GKEIN, serrer, étrangler; & de SU\N, avec; ou de KU/WN, chien: ainsi de SUNAGKEIN ou de KUNAGKHEIN on a for mé le mot françois esquinancie.

Mais comme il arrive très - souvent qu'à cause de la proximité le pharynx n'est pas affecté sans que le larynx le soit, & réciproquement, ces distinctions sont plûtôt des subtilités que des conséquences tirées de l'observation: ainsi on ne doit pas y avoir égard pour prendre une juste idée de cette maladie; il vaut mieux la diviser, avec les modernes, 1° en légitime ou vraie, qui est celle dans laquelle le gosier est retréci par une inflammation; & en fausse, dans laquelle la gorge est affectée dans quelques - unes de ses parties, par un oedeme ou par un skirrhe qui gêne le passage de l'air ou des alimens: 2° en suffocatoire [p. 977] & non suffocatoire: 3° en idiopathique & en sympathique: 4° en épidémique & sporadique. Quelques auteurs distinguent encore l'angine en suppuratoire, en gangréneuse, en convulsive; en celle qui est accompagnée de tumeurs, & en celle qui est sans tumeurs apparentes.

Le siége de cette maladie est principalement dans les différentes parties qui composent le larynx & le pharynx; & toutes celles qui les avoisinent, telles que la langue, les amygdales, le voile du palais, la luette, la trompe d'Eustachi, & toutes les membranes musculeuses qui tapissent le fond de la gorge; la concavité de la voûte osseuse formée au - dessus du larynx & du pharynx, où il se forme quelquefois des concrétions polypeuses, des sarcomes, qui en grossissant peuvent souvent boucher l'ouverture des arriere - narines, tenir baissé le voile du palais, descendre jusque sur le larynx, couvrir la glotte, la boncher, la presser. Le vice qui constitue l'angine s'étend aussi très - souvent à la membrane pituitaire, à celle qui revêt l'intérieur de sa trachée - artere & de l'oesophage, & aux glandes dispersées dans toutes ces parties.

Les causes de l'esquinancie sont aussi différentes que les especes. Dans celle qui provient d'inflammation, il se forme subitement un obstacle à la circulation du sang dans les extrémités des vaisseaux sanguins, qui s'engorgent, se dilatent, se distendent. Les orifices des vaisseaux lymphatiques qui en naissent, sont ouverts à mesure, sont forcés à transmettre les globules rouges: la tumeur & tous les symptomes de l'inflammation s'ensuivent. Voyez Inflammation. Dans l'angine oedémateuse ce n'est que l'humeur lymphatique qui s'arrête dans ses conduits, ensuite de la compression des veines dans lesquelles ils s'évacuent; de l'obstruction dans le follicule des glandes muqueuses, ou dans leurs excrétoires; du froid qui resserre l'extrémité de ces mêmes vaisseaux; de la lenteur du mouvement des fluides: cette humeur s'y accumule, d'où naît le plus grand volume des parties affectées, qui cause l'empêchement de l'exercice des organes destinés à la respiration ou à la déglutition. Si le dépôt de cette humeur dure pendant quelque tems, il se fait une séparation des parties les plus fluides; les grossieres qui restent se durcissent; & forment la matiere d'un skitrhe; d'où l'angine skirrheuse, qui peut ensuite devenir chancreuse par des causes particulieres. Voyez Skirrhe, Chancre.

La cause de l'angine suffocatoire est celle de l'inflammation même, qui a son ége dans l'intérieur du larynx; ensorte qu'il en résulte un si grand resserrement de la glotte, qu'elle ne permet pas l'entrée de l'air dans les poumons. Dodonée fait mention dans ses observations, de plusieurs esquinancies de cette espece, entr'autres à l'égard d'un boucher, qui s'étant plaint sur le midi d'une douleur à la gorge, d'une difficulté de respirer & d'avaler, mourut comme étranglé la nuit suivante.

La cause de l'angine non suffocatoire, est celle de l'inflammation de l'oedeme ou du skirrhe, ou toute autre qui a son siége dans des parties qui n'intéressent pas notablement la respiration.

L'angine idiopathique provient de l'une de ces causes mentionnées ci - devant, qui a son siége dans quelques - unes des parties même de la gorge, sans qu'elle provienne d'aucune autre maladie qui ait précédé, ni d'aucun vice des parties voisines.

La sympathique est causée par le vice de quelque autre partie qui influe sur celles de la gorge par communication, comme la luxation d'une vertebre du cou, occasionnée par une tumeur ou par quelque accident; les vents arrêtés dans l'oesophage, qui compriment les différentes parties de la gorge; le resserrement convulsif, ou le trop grand relâchement de ces mêmes parties, qui empêche l'exercice de leurs fonctions.

Les causes de l'esquinancie épidémique doivent être déduites de celles de l'épiderme en général (voyez Epiderme): elles ne sont pas encore assez connues, pour qu'on puisse déterminer pourquoi elles affectent plûtôt une partie du corps qu'une autre; tout ce que l'on peut dire, c'est que si le vice est dans l'air que l'on respire, il doit affecter plûtôt les parties auxquelles il s'applique immédiatement & sans interruption, que toute autre; par conséquent toutes celles de la gorge, vû sur - tout la grande délicatesse de leur tissu. L'esquinancie sporadique ne peut être attribuée qu'au mauvais usage que l'on fait des choses appellées non naturelles.

Pour ce qui est de l'angine suppuratoire, elle doit sa cause à l'inflammation qui a précédé; elle en est une suite, une terminaison, de même que la gangréneuse. Voyez Suppuration, Gangrene.

Le différent siége de l'engorgement des vaisseaux qui constitue le plus souvent l'esquinancie, étant intérieur ou extérieur, établit en - dehors ou en - dedans la tumeur dont elle est accompagnée dans ce cas; ce qui la rend apparente ou non apparente. Il arrive aussi quelquefois qu'il n'y en a pas du tout ni en - dehors ni en - dedans, dans des cas où l'esquinancie provient, par exemple, du relâchement ou de la paralysie de la partie affectée.

Tout ce qui vient d'être dit des causes prochaines de l'esquinancie considérée dans ses différentes especes, réduit toutes les distinctions qu'on en fait, à deux principales; savoir à l'esquinancie vraie & à la fausse, puisque toutes ces différences doivent être rapportees à l'une & à l'autre. La vraie, qui est toûjours causée par l'inflammation, est accompagnée souvent de symptomes si funestes, que la cause qui les produit ne laisse pas le tems d'y apporter aucun remede, ou rend inutiles ceux qu'on peut employer; l'angine vraie est par conséquent celle qui exige le plus d'attention: l'ordre mene à en rechercher les causes les plus eloignées.

Toutes celles qui peuvent contribuer à établir l'inflammation en général, peuvent produire l'angine inflammatoire; mais il y a aussi bien d'autres causes particulieres qui peuvent déterminer l'inflammation sur les parties qui sont le siége de l'angine: telles sont la disposition particuliere du sujet qui en est affecté. Les jeunes gens y sont plus sujets que les vieillards, comme aussi ceux qui sont d'un tempérament sanguin. Sydenham a remarqué que les personnes qui ont le poil roux, sont plus souvent atteintes de cette maladie que d'autres. Quelques auteurs prétendent aussi qu'elle attaque moins les femmes que les hommes: ils appuient leur opinion sur un passage d'Hippocrate, liv. VI. des Epidémies, sect. vij. dans lequel, en décrivant une constitution épidémique, il assûre que parmi un grand nombre de personnes qui avoient été malades par des péripneumonies, des rhumes, des angines, il s'étoit trouvé très - peu de femmes; ce que l'on pourroit attribuer à ce qu'elles s'exposent moins aux différentes causes occasionnelles qui peuvent produire ces sortes de maladies épidémiques, & qu'elles ont en général le sang moins chaud.

Aussi voit - on que tout ce qui peut en augmenter l'activité, contribue à procurer l'angine, comme la fin du printems, l'entrée de l'été; les exercices violens, & sur - tout ceux de la gorge, tels que les déclamations soûtenues, le chant, les cris; la sécheresse de cette partie, causée par l'air chaud que l'on respire au soleil ou dans un lieu chaud quelconque, comme un poële, &c. la course à cheval contre le vent froid, les grandes agitations du corps dans un

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