ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"81"> que trois, en laissant - les intervalles doubles de ce qu'ils étoient auparavant. Il en va autrement quand on double les demi - files, parce qu'alors trois rangs demeurent, & les trois autres viennent les doubler; c'est - à - dire que le premier, le second, & le troisieme sont doublés par le quatrieme, le cinquieme, & le sixieme; ou au contraire.

Doublez vos files: à ces mots chaque file doit marcher à celle qui la suit immédiatement sur la droite ou sur la gauche, selon le commandement; auquel cas des six rangs l'on en fait douze, c'est - à - dire qu'alors les soldats sont à douze de profondeur, la distance entre les files étant double de ce qu'elle étoit auparavant. Chambers. (Q)

Doubler les files (Page 5:81)

Doubler les files; c'est, dans l'art militaire, doubler le nombre des soldats de chaque file: pour cela on fait entrer chaque file de la droite dans celle qui est immédiatement à sa gauche, ou chaque file de la gauche dans celle qui la précede immédiatement à droite. (Q)

Doubler les rangs (Page 5:81)

Doubler les rangs, c'est, dans l'art militaire, faire entrer les soldats du second rang dans le premier rang, ceux du quatrieme dans le troisieme, & ainsi de suite, si les troupes sont rangées sur six ou huit rangs. (Q)

Doubler un vaisseau (Page 5:81)

Doubler un vaisseau, (Marine.) c'est lui donner un doublage ou revêtement de planches. Voyez Souffler. (Z)

Doubler un cap (Page 5:81)

Doubler un cap ou une pointe, Parer un cap, (Marine.) c'est passer au - delà de ce cap & le laisser derriere. (Z)

Doubler (Page 5:81)

Doubler, c'est, en terme de Blondier, l'action d'assembler un ou plusieurs fils de soie, pour n'en faire qu'un seul. On se sert pour cela d'un doublet & d'un roüet. Voyez Doublets. On observera en doublant, de ne point tordre les fils, ce qui rendroit les filets ronds, & les toilés ne seroient pas applatis comme ils doivent être.

Doubler (Page 5:81)

Doubler, en terme de Cirier, c'est assembler plusieurs brins de coton en les tournant sur un tour, pour en faire des meches. Voyez Tour.

Doubler (Page 5:81)

Doubler ou Doubler large, en termes de Manége, c'est tourner son cheval vers la moitié du manége, & le conduire droit à l'autre muraille sans changer de main. Doubler étroit, c'est tourner son cheval en lui faisant décrire un quarré à un coin du manége, ou aux quatre coins. Doubler les reins, est un saut que le cheval fait en voûtant son dos.

Doubler (Page 5:81)

Doubler, (Relieure.) les Relieurs appellent dou<-> bler le carton en - dedans, lorsqu'ayant relié un livre en marroquin, ils garnissent le dedans du carton d'un marroquin de la même couleur, ou d'une couleur différente.

Doubler (Page 5:81)

* Doubler, (Manufact. en soie.) c'est accoupler deux ou plusieurs brins de soie.

DOUBLETS (Page 5:81)

DOUBLETS, s. m. (Art méchan.) fausses pierreries, ou pierres prétieuses imitées avec deux morceaux de crystal, entre lesquels on renferme ou une feuille, ou des couleurs empatées de mastic & de terebenthine. Voici la maniere de faire les doublets; elle est tirée de l'art de la verrerie de Kunckel, p. 285. & suiv.

On fera fondre ensemble dans un vaisseau d'argent ou de cuivre jaune, du mastic en larmes & de la terebenthine: on prendra telle matiere colorante qu'on voudra, comme du verd - de - gris, du sangdragon, de la laque de Florence, &c. suivant les pierres prétieuses qu'on voudra imiter: on réduira ces couleurs en une poudre très - fine par la trituration: on joindra celle qu'on aura choisie avec le mêlange fondu de mastic & de terebenthine. Pour mettre ces couleurs dans un état de division encore plus grand, Kunckel conseille d'avoir une boîte de bois de tilleul, qui soit de la forme d'un gland, & dont le fond soit tourné si mince qu'il soit presque transparent: on met dans cette boîte le mélange de couleur de mastic & de terebenthine; on couvre la boîte de son couvercle, & on la suspend au soleil en été, ou sur un feu de charbon en hyver, ce qui fait suinter au - travers de la boîte la partie la plus déliée du mélange, qu'on détachera pour s'en servir. La couleur étant ainsi préparée, on aura deux morceaux de crystal bien polis, & qui puissent se joindre bien exactement: on chauffera le mélange indiqué ci - dessus, aussi - bien que les crystaux, desorte que le tout soit à un point de chaleur égale; on portera la couleur sur le côté poli d'un des crystaux avec un petit pinceau; on appliquera promptement l'autre crystal sur le premier; on les pressera pendant qu'ils sont échauffés; on les laissera refroidir, & on montera ces doublets de la façon qu'on jugera convenable. Pour reconnoître les doublets, & les distinguer des vraies pierres prétieuses colorées, il suffira d'interposer un des angles de la pierre entre l'oeil & le jour; si c'est un doublet on verra que la pierre est blanche & transparente, au lieu qu'une vraie pierre est colorée par - tout. Voyez l'art. Verrerie. ( - )

Doublet (Page 5:81)

Doublet, en terme de Blondier; c'est l'instrument avec lequel on double, voyez Doubler. Il est composé d'un petit banc, de la même forme que celui des tournettes, & surmonté à chaque bout d'un bâton percé de distance en distance, les trous de l'un répondant à ceux de l'autre. On passe dans ces trous des bobines qui y jouent aisément, & les fils séparés de toutes ces bobines remplissent au moyen du roüet une autre bobine, sur laquelle ils sont rassemblés tous en un. Ces deux bâtons s'ôtent & se remettent quand on y a passé les bobines, qui sont immobiles sur leurs boulons.

Doublet (Page 5:81)

Doublet, en terme de faiseur de cardes; c'est un instrument de bois quarré, terminé d'un bout par une espece de poignée, & de l'autre d'une espece de tête armée de deux plaques de fer postiches, & appliquées sur le bois avec deux clous à vis. L'une de ces plaques excede le bois d'un demi - pouce, & forme par cette extrémité un bourlet arrondi seulement du côté qui répond à l'autre plaque. Celle - ci, moins haute que la premiere, mais plus que le bois, est percée au niveau du fust, jusqu'à deux lignes des bords. On passe le fil dans cette fente, & il est retenu par l'autre plaque; ensorte qu'en le pliant sur la carne intérieure de la fente, & sur l'extérieure, le fil se partage en deux branches égales, & une courbure à deux angles également distans.

Il y a un autre doublet, qui n'est autre chose qu'une piece de bois quarrée, dans laquelle est enfoncé un morceau de fer percé de la profondeur d'une ligne & demie, avec lequel on plie le fil pour la seconde fois. Il y a apparence que ces deux outils sont ainsi appellés, parce qu'ils doublent en quelque sorte la matiere qu'ils façonnent. Voyez les Planches.

Doublet (Page 5:81)

Doublet, (Jeu.) c'est un coup de jeu de billard, par lequel on fait frapper la bille de son adversaire seulement contre une des bandes du billard, d'où elle va entrer dans une belouse. Si c'est dans une des belouses du milien, le coup s'appelle un doublet du milieu; & doublet du coin, quand la bille va tomber dans une des belouses des coins.

Doublet (Page 5:81)

Doublet, c'est au jeu du trictrac, un jet de dés, par lequel on amene le même point des deux dés, comme deux as, deux 4, deux 3, &c.

DOUBLETTE (Page 5:81)

DOUBLETTE, s. f. jeu d'orgue, (Luth.) ce jeu est d'étain, & sonne l'octave au - dessus du prestant, voyez l'art. Orgue, où sa facture est expliquée, & la table du repos de l'étendue des jeux de l'orgue; & la figure 4. Pl. de l'Orgue, qui représente le plus gros tuyau de la doublette sonnant ut, dont la longueur est de deux piés. Ce jeu a quatre octaves. [p. 82]

DOUBLOIR (Page 5:82)

* DOUBLOIR, s. m. (Manuf. en soie.) machine qui sert à soûtenir les rochets sur lesquels est dévidée la soie qu'on veut doubler. V. l'art. Doublet du Blondier.

DOUBLON (Page 5:82)

DOUBLON, s. m. (Comm.) monnoie d'or d'Espagne, qui vaut deux pistoles d'Espagne. Voyez Pistole.

Doublon (Page 5:82)

Doublon, terme d'Imprimerie; c'est la répétition d'un mot ou de plusieurs mots, d'une ligne ou d'une phrase, que le compositeur a faite dans sa composition; faute qu'il est obligé de corriger en remaniant, pour éviter ce qu'on appelle colombier. Voyez Remanier, Colombier, &c.

DOUBLURE (Page 5:82)

DOUBLURE, s. f. (Orfévr.) défaut qui provient de la fonte & du mal forgé des métaux: de la fonte, parce que lorsque l'on coule l'or & l'argent, il arrive souvent qu'ils bouillonnent, & produisent des concavités que le marteau applatit, & dont on ne s'apperçoit souvent qu'au fini de l'ouvrage, parce qu'alors une des deux épaisseurs se trouvant usée par le travail, dont elle aura plus souffert que l'autre, se détache, & découvre des saletés renfermées entre deux.

Du mal forgé, parce qu'un ouvrier mal - adroit replie souvent avec son marteau une partie de la matiere sur elle - même, & continue de la forger jusqu'à ce que ses pieces soient d'épaisseur, sans y faire attention.

Il est aisé de remarquer celles qui viennent de la fonte ou de la mal - adresse de l'ouvrier; les premieres renferment toûjours des saletés, comme des sels ou des terres; & les secondes présentent un champ lice.

Doublure (Page 5:82)

Doublure, (Orfév.) se dit de l'or ou de l'argent qui revêt intérieurement les tabatieres d'écaille, de vernis ou autres, dont le dessus n'est pas du même métal. La doublure differe de la gorge, en ce que celle - ci ne revêt que les fermetures des tabatieres, & que la doublure les revêt entierement; ensorte que ce n'est proprement qu'une batte & des fonds ajoûtés à une gorge. Voyez Gorge.

DOUCE - AMERE ou DULCAMERE (Page 5:82)

DOUCE - AMERE ou DULCAMERE, solanum scandens, dulcamara, (Mat. méd.) Voy. Morelle.

DOUCHE (Page 5:82)

DOUCHE, s. f. terme de Chirurgie, chûte d'une colonne d'eau minérale, naturelle ou artificielle, dirigée avec méthode sur une partie pour la guérison de quelque maladie.

Les douches sont très - efficaces dans bien des cas, comme dans les affections rhumatismales fixes, & surtout dans les anchyloses commençantes, pour détruire l'épaississement de la synovie qui soude les têtes des os dans les cavités qui les reçoivent. On va ordinairement prendre les douches à Bareges, à Bourbon, au Mont - d'or, à Bourbonne, à Plombieres, &c. La chûte de l'eau, sa chaleur, & les parties salines dont les eaux thermales sont chargées, contribuent également à leur effet: il faut en continuer l'usage assez long - tems. Souvent il est nécessaire d'aller aux eaux plusieurs saisons de suite, pour achever des guérisons que les premieres tentatives n'avoient que préparées.

C'est ici le lieu de loüer M. Guerin de Montpellier, qui vient d'établir à Paris une machine aussi utile qu'ingénieuse, pour administrer commodément & efficacement toutes sortes de bains médicinaux, tels que les bains entiers, les demi - bains, les bains de vapeurs, les étuves, les douches d'eaux minérales, naturelles ou factices, & les fumigations de toutes especes. Grace à l'industrie de l'auteur, on a sous la main tous les avantages qu'il faudroit aller chercher au loin avec beaucoup de dépense, & beaucoup d'incommodités pour les personnes mêmes qui ont le moyen de se procurer toutes leurs aises, autant que cela est possible, hors de leurs demeures ordinaires. (Y)

DOUCIN (Page 5:82)

DOUCIN, voyez Oursin.

Doucin (Page 5:82)

Doucin, (Jardin.) greffer sur. Voyez Greffer.

DOUCINE (Page 5:82)

DOUCINE, terme d'Architecture, V. Moulure.

Doucine (Page 5:82)

Doucine, (Menuis.) est une espece de rabot qui sert à faire des moulures. Voyez Pl. du Menuisier.

DOUCIR (Page 5:82)

DOUCIR, v. act. Manoeuvre du poli des glaces: on doucit à la roue & au moilon. Voyez l'art. Verrerie.

DOUERO ou DOURO (Page 5:82)

DOUERO ou DOURO, (Géogr. mod.) riviere d'Espagne, qui a sa source dans la Sierra de Urbion, vieille Castille; traverse le Portugal, & se jette dans l'Océan près de Saint - Jean de Foz, après un trajet de 90 lieues d'orient en occident.

DOUGER (Page 5:82)

DOUGER, ciseau à douger, instrument à l'usage de ceux qui travaillent l'ardoise dans les ardoisieres. Voyez l'article Ardoise.

DOUILLARD (Page 5:82)

DOUILLARD, s m. (Comm.) mesure dont on se sert à Bordeaux & dans toute la Guienne, pour mesurer les charbons de terre d'Angleterre & d'Ecosse. Neuf douillards font le tonneau, composé de trente - six barriques, qui reviennent à soixante - douze barrils de la même mesure de ceux qui sont portés par les tarifs de 1664 & 1667. Dict. de Com. & de Trév. (G)

DOUILLE (Page 5:82)

DOUILLE, s. f. (Coupe des pierres.) du latin do<-> lium, signifie le parement intérieur d'une voûte ou d'un claveau creux; on l'appelle aussi intrados. La surface plane qui passe par la corde d'une douille, s'appelle douille plate: elle sert de préparation à la formation d'une douille concave. (D)

Douille (Page 5:82)

Douille, (Hydraul.) c'est dans le genou d'un instrument pour travailler sur le terrein, une ou deux boîtes où entrent des bâtons ferrés & pointus qui soûtiennent l'instrument. (K)

Douille (Page 5:82)

Douille ou Virole, terme d'Art. comme Orfévr. Serrur. &c... c'est un cylindre d'argent ou d'or, creux, dans lequel on passe le manche de la croix: il s'emboîte lui même dans le vase; c'est aussi le cylindre d'un bouchon de flacon. On donne ce nom aux gorges des étuis, & en général à tout canal, anneau, tuyau de métal.

DOULENS ou DOURLENS (Page 5:82)

DOULENS ou DOURLENS, (Géog. mod.) ville de la Picardie en France; elle est située sur l'Anthie.

DOULEUR, CHAGRIN, TRISTESSE, AFFLICTION, DESOLATION (Page 5:82)

DOULEUR, CHAGRIN, TRISTESSE, AFFLICTION, DESOLATION, synon. (Gramm.) Ces mots désignent en général la situation d'une ame qui souffré. Douleur se dit également des sensations desagréables du corps, & des peines de l'esprit ou du coeur; les quatre autres ne se disent que de ces dernieres. De plus tristesse differe de chagrin, en ce que le chagrin peut être intérieur, & que la tristesse se laisse voir au - dehors. La tristesse d'ailleurs peut être dans le caractere ou dans la disposition habituelle, sans aucun sujet; & le chagrin a toûjours un sujet particulier. L'idée d'affliction ajoûte à celle de tristesse, celle de douleur à celle d'affliction, & celle de desloation à celle de douleur. Chagrin, tristesse & affliction ne se disent guere en parlant de la douleur d'un peuple entier, sur - tout le premier de ces mots. Affliction & desolation ne se disent guere en poésie, quoiqu'affligé & desolé s'y disent très - bien. Chagrin en poésie, sur - tout lorsqu'il est au plurier, signifie plûtôt inquiétude & souci, que tristesse apparente ou cachée.

Je ne puis m'empêcher, à cette occasion, de rapporter ici un beau passage du quatrieme livre des Tusculanes, dont l'objet est à - peu - près le même que celui de cet article, & dont j'ai déjà dit un mot dans l'article Dictionnaire, à l'occasion des synonymes de la langue latine.

AEgritudo (Page 5:82)

AEgritudo, dit Cicéron, chap. 7. est opinio recens mali proesentis, in quo demitti contrahique animo rectum esse videatur.... AEgritudini subjiciuntur.... angor, moeror, luctus, oerumna, dolor, lamentatio, sollicitudo, molestia, afflictatio, desperatio, & si qua sunt sub ge<pb->

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